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Vakaga
Bamingui-BangoranÂ
Haute-Kotto
Ouham-Pendé Ouham Nana-Grébizi
Kémo Ouaka Haut-Mbomou
Nana-MambéréÂ
MbomouÂ
Ombella-M'PokoÂ
Basse-
KottoÂ
Mambéré-KadéïÂ
Lobaye
Sangha-Mbaéré
Jacques Serre et Juan Fandos-Rius
REPERTOIRE DE L’ADMINISTRATION
TERRITORIALE
DE LA
REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
« La France vous lègue une administration,
et s’il n’y a pas d’Etat sans administration,
il ne suffit pas d’une administration pour faire un Etat.
Car une administration n’est pas une gérance,
mais l’instrument d’un destin national... ».
André Malraux, le 12 août 1960,
à l’Assemblée législative, à Bangui.
© L’Harmattan, 201
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
[email protected]
[email protected]
ISBN : 978-2-343-01298-8
EAN : 9782343012988
SOMMAIRE
Avertissement
Introduction
La Formation de la République Centrafricaine : territoire et populations
Evolution de l’organisation administrative territoriale de la République Centrafricaine
Préfectures et sous-préfectures
Répertoire des administrateurs et évolution historique des unités administratives :
La Commune autonome de Bangui
Les Préfectures et les sous-préfectures
Les Régions
Législation
Bibliographie
Annexe I :
Gouvernants de la République Centrafricaine
Annexe II :
Législation en vigueur sur les Collectivités territoriales en République Centrafricaine
Table des matières
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AVERTISSEMENT
Les dates ci-après sont de l’acte de nomination, les dates à caractères italiques sont de la prise de
fonctions ou passation de service. La catégorie et classement des administrateurs sont donnés à la
date de nomination ou prise de service mais il peut avoir été promu au temps de la passation du
service, ces variations n’ont été pas prises en compte.
Le nom des mois est abrégé par un code à trois caractères :
Janvier jan
Février fév
Mars mar
Avril avr
Mai mai
Juin jun
Juillet jul
Août aoû
Septembre sep
Octobre oct
Novembre nov
Décembre déc
Abréviations
A administrateur des colonies (de la FOM)
AAd administrateur adjoint des colonies (de la FOM)
AC administrateur en chef des colonies (de la FOM)
ACI administrateur civil (de la République Centrafricaine)
AdAI adjoint des affaires indigènes
Adj adjudant
Adj chef adjudant-chef
Admon administration
AdPSC adjoint principal des Services civils
AdSC adjoint des Services civils
AEF Afrique équatoriale française
Ag Admon agent d’administration
Ag aux agent auxiliaire
Ag contr agent contractuel
Ag serv agr agent service agricole
AgSp agent spécial
AgSpP agent spécial et postal
AGOM Administration générale des colonies / des services de la France d’outre-mer
AOF Afrique occidentale française
AP administrateur principal
APSC administrateur principal des services civils
AS administrateur supérieur
ASE agent supérieur de l’enseignement
AdSC adjoint des Services civils
Att attaché
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AttA attaché d’administration
AttPA attaché principal d’administration
BGMC Bataillon du Gabon-Moyen-Congo
BMC Bataillon du Moyen-Congo
Brig brigadier
BTO Bataillon de tirailleurs de l’Oubangui
c. (du latin circa) : vers, environs
CA commis d’administration
CAI commis des affaires indigènes
Cap capitaine
CAT commandant armée de terre
CAU chef d’agglomération urbaine
CB chef de bureau
Cdt commandant
CDP commissaire divisionnaire de police
CE chef d’expédition
cie compagnie
circ circonscription
civ civil, civils
cl classe
CNT Conseil national de transition
Col colonel
Com commis
conf confirmé dans leurs fonctions
CP chef de poste
CPA commis principal d’administration
Cpl caporal
CPSA commis principal des services administratifs
CS chef de station
CSAF commis des services administratifs et financiers
CSC commis des Services civils
D.A. district autonome
dépt département
dist district
e.a.c. expédition des affaires courantes
ECA Empire Centrafricain
éch échelon
EIC Etat indépendant du Congo
exc exceptionnelle
f fondé
FOM France d’outre-mer
G Gouverneur
GD Gouverneur délégué du Gouverneur général
Gén général
géo géographie
GN Gendarmerie nationale
gouv Gouvernement
h cad hors cadres
hcl hors classe
IAA inspecteur des affaires administratives
IAdCh inspecteur adjoint des chasses
IAdD inspecteur adjoint des douanes
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IC infanterie coloniale
ICh inspecteur des chasses
IGIC inspecteur de la garde indigène du Congo
Inst instituteur / institutrice
Inst ad instituteur adjoint
IP inspecteur principal
IPU ingénieur principal d’urbanisme
LG lieutenant-gouverneur
Lt lieutenant
Mdl maréchal-des-logis
Méd médecin
MESAN Mouvement d’évolution sociale de l’Afrique noire
Métr Métropole
Min ministre
OPP officier de paix principal
P préfet
PCA poste de contrôle administratif
p.i. par intérim
ppal principal
préf préfecture
Prép préposé
Prof professeur
PT 1erD président du tribunal de 1erdegré
PTT postes et télégraphes / postes et télécommunications
RCA République Centrafricaine
Réd rédacteur
SA secrétaire d’administration (de la République Centrafricaine)
SAAd secrétaire d’administration adjoint (de la République Centrafricaine)
SACT services administratifs des cadres territoriaux
SAF services administratifs et financiers (de l’Afrique équatoriale française)
SAP secrétaire principal d’administration (de la République Centrafricaine)
SD subdivision
SDA subdivision autonome
Ser service
SG secrétariats généraux
SHR section hors rang
SP sous-préfet
SPA secrétaire d’administration principal (de la République Centrafricaine)
Ss brig sous-brigadier
Ss CB sous-chef de bureau
Ss lt sous-lieutenant
Ss of sous-officier
Ss préf sous-préfecture
St sergent
T télégraphiste
terr territoire
v. voir
† décédé en service
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INTRODUCTION
La République Centrafricaine, aussi appelée Centrafrique, en sango Ködörösêse tî Bêafrîka, est un
pays d’Afrique centrale sans accès à la mer, entouré par le Cameroun à l’ouest, le Tchad au nord, le
Soudan et la nouvelle République du Soudan du Sud à l’est, la République démocratique du Congo
et le Congo au sud. L’essentiel de la frontière sud du pays est marqué par le fleuve Oubangui et le
Mbomou en amont. La partie nord du pays constitue le haut bassin du fleuve Chari. Ce sont ces
deux fleuves qui donnèrent son premier nom au pays : Oubangui-Chari.
Nous avons toujours entendu les noms des gouvernants des pays, chefs d’une colonie ou d’un
territoire, les chefs d’un Etat et les chefs d’un gouvernement comme paradigme de la vie politique
d’un pays, mais en réalité le ressort politico-administratif sur lequel les gouvernements exercent
leurs activités est plus complexe. Le gouvernement central d’un pays est basé sur la division
administrative et les principes modernes de déconcentration et décentralisation. A la division
politico-administrative il doit s’ajouter la communication entre le gouvernement central et la
hiérarchie administrative territoriale.
Le Gouvernement centrafricain s’est appuyé historiquement sur une division politico-administrative
à deux niveaux pour atteindre leurs citoyens. Dans un premier niveau administratif se sont succédé :
les circonscriptions, les départements, les régions et les préfectures. Dans le deuxième ordre
administratif se sont succédé : les subdivisions, les districts et les sous-préfectures. Il existait aussi
un troisième ordre administratif : les postes de contrôle administratif, les cantons, les municipalités
rurales, tous ceci formés par les villages.
A cette hiérarchie administrative il devrait s’ajouter que, traditionnellement, les communications
entre le gouvernement de Bangui et les unités administratives ont été difficiles et ont toujours eu des
ressources limitées.Ces particularités ont attribué un pouvoir presque égal à celui du gouvernement
central en la personne de l’administrateur dans les unités administratives de premier et deuxième
ordre. Cette étude rappelle l’évolution historique des différentes unités administratives et les gens
qui les ont commandées.
Aujourd’hui, la République Centrafricaine est engagée dans la création d’un Etat régional, qui
pourrait un jour remplacer l’Etat centralisé actuel, afin de mieux servir ses citoyens. Les régions
sont alors érigées parmi les divisions administratives de premier ordre qui, contrairement aux
préfectures actuelles auront des assemblées permanentes et légiféreront sur un ensemble de
compétences partagées avec l’Assemblée nationale, dans le seul but d’une meilleure gestion pour le
peuple Centrafricain.
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LA FORMATION DE LA REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE :
TERRITOIRE ET POPULATIONS
Le Territoire
Avant l’arrivée des expéditions françaises, la région abritait des populations peu nombreuses, sans
unité politique, composées de tribus et de clans anarchiques mais déjà fortement menacées par les
guerres de voisinage et surtout les incursions de groupements voisins, notamment islamisés se
livrant à la chasse aux esclaves.
Le premier texte organisant l’espace politique fut le décret du 13 juillet 1894 qui créait les
Territoires de l’Oubangui, en amont du poste de Bangui, séparés du Congo et placés sous l’autorité
d’un commandant supérieur. La zone d’action de ce commandant était limitée à l’est par une ligne
tirée de Bangui au point où le Logone coupe le deuxième parallèle. Le Commandant de l’Oubangui
exerçait les pouvoirs politiques, administratifs et financiers attribués au Commissaire général du
Congo ; il correspondait directement avec le ministre des Colonies, mais devait adresser copie de
ses rapports politiques au Commissaire général du Congo et le tenir au courant des faits
intéressants. Il avait sous ses ordres tout le personnel civil et militaire en service dans les
établissements.
Le Gouvernement de l’Oubangui se divisait en une région civile et deux régions militaires : 1º la
Région du Haut-Oubangui, qui avait pour chef-lieu Bangui ; elle se divisait en deux
arrondissements : le Cercle de Bangui et le Cercle de Mobaye ; 2º la Région Nzakara, chef-lieu
Bangassou, divisée également en deux cercles, celui de Bangassou et celui de Ouango ; 3º la Région
Zandé, chef-lieu Zémio, divisée en trois cercles, ceux de Zémio, Rafaï et Ziber. Chaque région était
commandée par un officier ou un fonctionnaire ayant le grade ou le rang de chef de bataillon, et à
défaut, celui de capitaine. Chaque cercle était commandé par un capitaine, un lieutenant ou un
fonctionnaire civil d’un grade assimilé. Les cercles comprenaient encore une série de stations de
transit ou de surveillance commandées par des sous-lieutenants, des chefs de poste ou des sous-
officiers.
La Région civile du Haut-Oubangui était commandée par un administrateur colonial ; elle
comprenait tout le cours de l’Oubangui entre le poste de Bangui et la rivière Kotto ; son étendue en
longueur était d’environ 500 kilomètres. Ce nouveau territoire était limité à l’est par la zone de
Bangui, au sud par l’Oubangui et le M’Bomou, frontière résultant des accords entre la France et
l’Etat indépendant du Congo, propriété du Roi des Belges (et futurs Etats du Zaïre puis de la
République démocratique du Congo). En effet, une succession de conventions des 28 avril 1887, 29
avril 1889 et enfin du 14 août 1894 avait délimité les zones d’influence des deux parties du cours de
ces deux fleuves, réglant ainsi le conflit entretenu par la rivalité pour le contrôle des sultanats
Zandés et celui de Bangassou.
La Région du Haut-Oubangui était divisée en deux cercles, celui de Bangui et celui de Mobaye,
placés chacun sous le commandement d’un administrateur. L’arrondissement de Bangui était
divisée en deux zones : 1º la zone des rapides ; 2º la zone du Kouango. L’arrondissement de
Mobaye, était lui-même divisé en deux zones : celles de Mobaye et Guébongai.
Avec l’Allemagne, la frontière du Cameroun résultait de la convention du 15 mars 1894 qui avait
laissé à la France la Haute-Sangha et l’avancée sur la région de Koundé au nord de Baboua. Pour
être complet disons que les échanges diplomatiques pour obtenir les mains libres de la France au
Maroc ont eu pour conséquence la cession au Cameroun en 1911 d’un très important territoire dans
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ce qui allait être l’ouest de l’Ouham-Pendé, la Haute-Sangha et la Lobaye. Ces territoires furent
récupérés en 1918.
En plus de relations internationales, le futur territoire de la République Centrafricaine fut à diverses
reprises accru ou amputé par des décisions de l’Administration française : tout d’abord la frontière
avec le Tchad, en 1906 fut créé le Territoire de l’Oubangui-Chari-Tchad géré par un Lieutenant-
gouverneur (v. Annexe I) siégeant à Bangui, avec un commandant militaire à Fort-Lamy
(N’Djamena). L’union ayant été rompue en 1920, l’Oubangui-Chari garda l’administration d’un
grand morceau du sud du Tchad touchant ses limites : les régions du Haut-Chari et un Logone très
agrandi. Ce n’est qu’en 1936 que les régions de Moundou et Fort-Archambault (Sarh) furent
rendues au Tchad.
Enfin avec le Moyen-Congo (future République du Congo) des textes de 1932 rattachèrent la
Lobaye à l’Oubangui-Chari et en 1939 ce fut le cas de la Haute-Sangha. En définitive la République
Centrafricaine actuelle ne prit sa forme actuelle qu’en 1939, avec une superficie totale de 622.984
km2, et une population d’environ 4,5 millions d’habitants en 2011.
Les Populations
Nous n’avons aucun renseignement fiable sur les populations de l’Oubangui-Chari avant une
époque récente (le XVIIème siècle). Des chercheurs ont retrouvé et analysé quelques gisements
néolithiques, mais n’ont pu les dater. On en est réduit à constater qu’à une époque sans doute assez
proche, il a existé des groupements et une industrie du fer au nord de Bouar, dans la Lobaye et un
culte de fragments de météorites vers Bambari.
De toute manière à l’arrivée des explorateurs européens, vers 1890, les régions qui constituent la
République Centrafricaine actuelle étaient peuplées de groupements ethniques isolés, sans unité
politique et soumis à des guerres tribales et à des expéditions de voisins chasseurs d’esclaves.
Les premiers occupants ont sans doute été les pygmées, dans la zone très étendue à l’époque de la
grande forêt primaire, allant de l’extrême sud de l’actuelle frontière avec le Moyen-Congo jusque,
peut être à Bouar et à la vallée du M’Bomou.
Ils ont été suivis par les populations du « rameau oubanguien », les ‘gens du fleuve’ qui auraient
remonté les cours d’eau du bassin du Nil inférieur jusqu’à la vallée de l’Oubangui. Les Gbanziri,
Burakas, Yakomas et Sangos occupent encore leur domaine.
Sont ensuite arrivées les grandes migrations qui ont peuplé cet espace libre :
Les Bandas qui occupent le centre du pays de Dékoa à Mobaye, venus de la vallée du Nil depuis le
XVIIème siècle, avec les Yanguérés qui se sont adaptés à une vie dans la forêt.
Les Gbayas qui occupent tout l’ouest du pays de Berbérati jusqu’au sud des montagnes du Yadé,
toute la région de Bossangoa et la majeure partie de la Kémo, jusqu’au contact avec les Bandas sont
arrivés du Nord Cameroun entre 1800 et 1810, chassés par la conquête Peule. Ils ont été suivis par
les Manzas de même origine.
Il faut noter que les Bandas, les Gbayas et les Manzas constituent à eux seuls aujourd’hui les 2/3 de
la population actuelle de la République Centrafricaine.
Les ethnies éparses de la région du M’Bomou, venues du Nil ont été unifiées par les sultanats
Zandés entre 1755 et 1780.
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