Table Of ContentApprendre le métier d'élève - Chantier d’écriture réflexive, module 9 – C.E.S.P. Hainaut, 2014/2015
Qu’ai-je appris ?
Le bénéfice d’aller à l’école
Type d’outil : Outil permettant à l’enfant de prendre conscience de l’utilité de venir à
l’école, et l'amenant à verbaliser ce que l’école lui a apporté
Auteur : Isabelle Laurent, institutrice en 1ère et 2ème primaire, cycle 2, école Ste Aldegonde de
Feluy
Cycle(s) au(x)quel(s) est destiné cet outil : Tous les cycles du primaire et de manière
adaptée en maternelle
Contexte de conception de l’outil :
J’ai pu observer en classe que chaque enfant n’abordait pas l’école de la même manière.
Certains se montrent très avides d’apprendre, à l’affût de chaque consigne, prêts à faire
n’importe quel transfert ... quand d’autres paraissent plus « passifs », prêts à obéir, mais sans
sembler savoir pourquoi. En tant qu’institutrice, je m’interrogeais aussi : « Que puis-je faire
pour sensibiliser mes élèves ? ».
En suivant ce module "apprendre le métier d’élève", j’ai compris qu’être élève était un métier et
que certains enfants ne parvenaient jamais à « entrer » dans celui-ci.
Comme l’explique clairement Anne-Marie Chartier, "Pour s’instruire, les élèves doivent
pouvoir accorder valeur et sens au travail scolaire. La valeur sociale des savoirs scolaires, des
diplômes (qu’elle soit utilitaire, formative, culturelle, etc.), est souvent dénuée de sens pour des
enfants, même si l’importance qu’y accordent les adultes détermine un premier degré
d’adhésion à l’école. [...] L’explication des buts est d’autant plus nécessaire que les enfants
font aveuglément confiance à l’enseignant, sans chercher à saisir le pourquoi des exercices ou,
inversement, que l’activité proposée a un aspect ludique, et risque donc d’apparaître comme
une "récréation" plutôt que comme un moment d’acquisition. [...]C’est à l’école de produire de
façon raisonnée et progressive de telles prises de conscience, de faire percevoir leur nécessité,
alors qu’on suppose souvent qu’elles vont se mettre spontanément en place, du seul fait de la
scolarisation."1.
J’avais donc envie de trouver un moyen de sensibiliser ces enfants à l’intérêt de l’école : à
l’école, on apprend. J’avais envie de trouver une démarche permettant à l’enfant de prendre
conscience de ce qu’il avait appris.
Intérêts de l’outil :
- Permettre à l’enfant de prendre conscience de ce qu’il « gagne » à l’école.
- Permettre à l’enfant de structurer sa journée, à prendre des repères (dans le temps).
1 Anne-Marie Chartier, Où en sont les ZEP ? Cahiers Pédagogiques n°445, 2006
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- « Tisser» un lien entre l’école et la famille.
- Apprendre mieux en prenant conscience de ce que l’on apprend […]2
- Aider les élèves à entrer dans « ce que c’est l’école ».
- Installer les élèves dans un rituel de fin de journée.
Conseils pour une bonne utilisation de l’outil :
- En tout, cet outil compte 1 période de 40 minutes (étape n°5), 1 période de 30 minutes
(étape n°2 : la première fois que les enfants construisent le carnet et en comprennent le
fonctionnement), et 2 X 10 minutes chaque jour en début et en fin de journée (étapes n°1
et n°3 /n°4).
- Ecrire une lettre explicative aux parents.3
- Offrir aux enfants une meilleure prise de conscience de ce qu’ils ont appris en leur
proposant une phase de verbalisation par rapport à leur déjà-là avant les activités de
structuration.
- En fin de journée, imposer un trop grand moment d’écoute est infructueux : il faut donc
s’adapter au niveau de concentration de la classe du moment et ne proposer qu’à une
partie de la classe de s’exprimer lors de l’étape n°4.
2 PIasc – compétences transversales – p10
3 Voir étape 5, dans le déroulement de l’activité et annexe n°3 « Lettre aux parents ».
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Apprendre le métier d'élève :
Qu’ai-je appris ?
Compétences sollicitées :
Compétences transversales relatives à la prise de conscience de son fonctionnement
Organisation dans le temps :
Les étapes n°1 et n°3/4 sont à faire quotidiennement en début et en fin de journée durant toute
l’année : elles durent au maximum 10 minutes chacune.
Matériel :
Etape n°1 : L’horaire de la journée.
- grande affiche
- logos, images plastifiés qui représentent les différentes activités de la journée4
- buddies (= gomme adhésive)
Etape n°2 : Fabrication du carnet.
- une feuille blanche par enfant
- 2 feuilles blanches pour l’enseignant
Etape n°3 : Qu’ai-je appris aujourd’hui ? J’écris.
- 1 affiche (pour créer le référentiel)
- 1 carnet par enfant (qu’il a créé précédemment)
- l’horaire de la journée (voir étape n°1)
Etape n°4 : Qu’ai-je appris aujourd’hui ? Je raconte.
- Le carnet complété par l’enfant
Etape n°5 : Comment préciser ce que j’ai appris ?
- phrases écrites en grand5
- image représentant un smiley qui a compris6
- image représentant un smiley qui n’a pas compris
Etape n°6 : Le carnet, qu’est-ce que j’en fais ?
- mot pour les parents 7 (1 copie par enfant)
- le cahier de l’envol8 (pas indispensable)
- une enveloppe par enfant
4 voir photo n°2 et annexe n°1 : images et logos pour l’horaire de la journée
5 voir annexe n°4 : phrases à présenter aux enfants
6 voir annexe n°5 : images « J’ai compris. » « Je ne sais pas. »
7 voir annexe n°3 : lettre adressée aux parents
8 voir activité « mon cahier d’envolution » créée par Marie Jonet :
http://www.partagerdespratiques.be/evaluerpourapprendre/page4/page25/index.html
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Déroulement :
Etape 1 : l'horaire de la journée
Avant l’entrée des enfants en classe,
j’affiche une grande feuille sur mon
tableau où j'ai écrit le déroulement de la
journée, en veillant à séparer chaque
activité par une ligne noire.
Lorsque les enfants entrent en classe, ils
découvrent l’horaire de manière active :
j'invite chaque élève à aller choisir une
image pour illustrer une activité prévue
durant la journée.
Après avoir observé le menu du jour,
chacun va donc chercher une image et
la fixe sur l’horaire à côté de l’activité
qu’il a choisi d'illustrer.
Au besoin, quelques enfants répètent
cette action jusqu’à ce que l’horaire soit
entièrement complété par les images.
Les images et les logos des activités sont à Zoé prend une image représentant une
disposition des élèves. activité qui aura lieu durant la journée.
Je lis oralement l’horaire aux enfants (en pointant du doigt la ligne correspondant) en ajoutant
l’une ou l’autre explication, l’une ou l’autre précision.
Cet horaire servira de référentiel pour l’activité « Qu’ai-je appris ? », en fin de journée.
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L’horaire de la journée est à
présent illustré
dans son ensemble.
Un bonhomme est placé au
début, il servira d'indicateur
du temps qui passe : au fil de
la journée, l'élève responsable
de ce service le descendra au
fur et à mesure.
Lison descend le bonhomme de la journée
. lorsque l’on passe à l’activité suivante.
Etape n° 2 : fabrication du carnet « Qu’ai-je appris ? »
Le carnet est un mini-livre de 8 pages confectionné par pliage au départ
d'une feuille A4 blanche.
La fabrication du carnet se fait tous les 7 jours (jusqu’à ce que chaque
page de celui-ci soit complétée). Je mène cette activité toujours en fin
de journée, juste avant l’étape n°3. Il s’agit de prévoir 5 à 10 minutes
supplémentaires (selon que les enfants réalisent ou non ces pliages pour
la toute première fois).
déroulement :
1. J’explique et je montre comment confectionner le carnet aux élèves. Les élèves n’ont
pas encore reçu le matériel pour réaliser leur carnet. Je veux optimiser leur écoute.
2. Je montre une 2ème fois comment réaliser le carnet sans parole.
3. J’explique une 3ème fois la réalisation du carnet tout en dessinant chaque étape au
tableau.
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4. Je demande à un enfant d’expliquer avec ses propres mots les différentes étapes.
5. Chaque élève reçoit une feuille blanche et construit son carnet.9
6. Sur la première page du carnet, l’enfant écrit le titre « Qu’ai-je appris ? » et le décore
selon ses goûts et ses envies. Il peut aussi numéroter les pages.
La couverture du carnet de Zoé Alexis fabrique son carnet
Etape n°3 : Qu’ai-je appris aujourd’hui ? J’écris.
Cette étape est à mener à la fin de chaque journée. L’élève prend son carnet et travaille sur une
page.
Consigne : « Ecris et/ou dessine une chose que tu as apprise aujourd’hui sur une page du
carnet. Qu’as-tu appris aujourd’hui ? Que sais-tu maintenant, que tu ne savais
pas ce matin ? Que sais-tu faire maintenant, que tu ne savais pas faire ce
matin ? »
Lewis et Antoine écrivent ce qu’ils ont appris aujourd’hui.
9 voir annexe n°2 : mode d’emploi pour réaliser un carnet de 8 pages à partir d’une feuille blanche.
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Je guide les enfants en leur proposant de « s’appuyer » sur l’horaire de la journée : « Si vous ne
parvenez plus à vous rappeler ce que vous avez fait aujourd’hui, aidez-vous de l’horaire. Il
peut aussi vous aider pour l’écriture d’un mot. »
Les enfants peuvent aussi se
référer au panneau « J’ai
appris… » .
C'est un panneau référentiel
proposé aux enfants ; je le
complète au fur et à mesure
des besoins rencontrés dans
ma classe.
Pour les élèves de 1ère
année, j'ai ajouté des
pictogramme pour les aider
à s'y repérer.
Aujourd’hui,
Adrien a appris à repérer Bobosse ou Lara a appris à lire les jours de la semaine.
Pulchérie dans un mot (ex : timbre)
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Arthur a appris à écrire le mot Lucas (1ère) a appris à faire des
« évaluation » culbutes arrière.
Pauline a appris que l’Epiphanie Shiva (2ème) a aussi appris à faire
est une fête. des culbutes arrière.
Etape n°4 : Qu’ai-je appris aujourd’hui ? Je raconte.
J’invite les enfants à expliquer ce qu’ils ont appris (en partageant ce qu’ils ont mis dans leur
carnet) aujourd’hui. Je ne veux pas que cette étape soit trop longue : je ne donne pas la parole à
tous. Demain, d’autres enfants pourront à leur tour raconter ce qu’ils ont appris.
Je guide les enfants afin de peaufiner leur manière de s’exprimer.
Exemples :
• - « Aujourd’hui, j’ai appris les jours de la semaine. »
- « Qu’as-tu appris exactement ? A écrire les jours, à les lire, à les réciter dans le bon
ordre ? »
• - « Aujourd’hui, j’ai appris à écrire le journal de classe. »
- « Tous les jours, tu écris ton journal. Qu’est-ce qui est différent aujourd’hui ? Que
sais-tu faire aujourd’hui, dans ton journal, que tu ne savais pas faire hier ? »
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Etape n°5 : Comment préciser ce que j’ai appris ?
Suite aux productions des enfants, je me suis rendu compte qu’il fallait mettre en place une
activité de structuration pour qu’ils puissent davantage préciser leur pensée.
Pour ce faire je me suis inspirée de la démarche proposée par Britt Mary Barth10 .
J’ai réalisé cette activité 2 mois après le démarrage du carnet « Qu’ai-je appris ? » mais je
pense qu’il vaut mieux attendre moins de temps : après 3, 4 semaines, elle prendra tout son sens
et sera plus rapidement efficace.
Je trace 2 colonnes au tableau. Dans l’une j’y écris le titre «Je sais dire ce que j’ai appris » et
j’y ajoute une image représentant un smiley correspondant à cette idée.
Dans l’autre, j’y écris le titre « Je ne sais pas dire ce que j’ai appris » et j’y ajoute une image
représentant un smiley qui correspond.
Phrases proposées une à une aux enfants.
Annonce de l’intention : « Je veux vous apprendre à mieux exprimer ce que vous avez appris
dans le carnet « Qu’ai-je appris ? » »
Déroulement :
1° je présente le tableau aux élèves : « Voici 2 colonnes : la colonne « Je sais », la colonne « Je
sais pas ». Dans la colonne « Je sais », je vais placer des phrases11 dites par des enfants qui
savent correctement exprimer ce qu’ils ont appris pendant la journée. » Je place le smiley n°1.
10 « L’apprentissage de l’abstraction », Britt-Mari Barth, éd. Retz, Paris, 1987. Nouvelle édition augmentée 2001.
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« Dans la colonne non, je vais placer des phrases dites par des enfants qui ne savent pas
clairement dire ce qu’ils ont appris. » Je place le smiley n°2.
2° Présentation de quelques exemples
Je fixe une phrase dans la colonne « Je sais » et je la lis12. Puis je fixe une autre phrase dans la
colonne « Je ne sais pas » et je la lis.
Je m’arrange pour mettre des phrases qui vont de pair, par exemple : "J’ai appris à lire les mots
champ, beau et souris. " et "J’ai appris à lire." -> « Qu’est-ce que vous observez ? »
Je fixe 2 autres phrases et j’amène les enfants à se rendre compte de la précision que la phrase
de la colonne « Je sais » apporte. « Dans cette colonne, on sait exactement ce que l’enfant a
appris. On sait ce qu’il sait faire précisément depuis aujourd’hui. Dans l’autre colonne c’est
plus vague. »
Je recommence avec d'autres exemples.
3° Tri par les élèves
Je lis une phrase et je demande l’avis des enfants : « Dans quelle colonne placeriez-vous cette
phrase ? Pourquoi ? »
4° Je mets en évidence le fait que nommer l’action est importante mais qu’il faut y ajouter une
précision. Je rappelle aux enfants qu’ils peuvent se servir du référentiel (étape n°3) pour
s’exprimer de manière plus juste, plus précise.
Etape n°6 : Le carnet … qu’est-ce que j’en fais ?
Après 7 jours, le carnet est rempli. J’invite les enfants à le glisser dans une enveloppe fixée
dans leur cahier de l’envol13. Par-dessus, ils fixent le mot explicatif destiné aux parents.14
Anselme a glissé son
carnet dans son
enveloppe (dans son
cahier de l’envol)
Enveloppe avec le
mot adressé aux
parents fixé par-
dessus.
Je propose aux enfants de montrer leur carnet « Qu’ai-je appris ? » à leurs parents et de leur
expliquer ce qu’ils y ont écrit. « Regarde papa, ce que j’ai appris ces derniers jours à l’école. »
11 La majorité de ces phrases ont été dites, les mois précédents, par les enfants lors de l’étape n°4 : je m’en suis
donc inspirée afin que ce soit d’autant plus concret et parlant pour eux.
12 Voir annexe n°4 : phrases à présenter aux élèves
13 voir activité « mon cahier d’envolution » créée par Marie Jonet :
http://www.partagerdespratiques.be/evaluerpourapprendre/page4/page25/index.html
14 voir annexe n°3 : lettre adressée aux parents
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Description:Isabelle Laurent, cycle 2, école Sainte Aldegonde de Feluy –Mai 2015 En suivant ce module "apprendre le métier d'élève", j'ai compris qu'être