Table Of ContentNouveaux développements
de l’imparfait
AHIERS
C
14
HRONOS
Collection dirigée par Carl Vetters (Université du Littoral – Côte d’Opale)
Directeur adjoint: Patrick Caudal (CNRS – Université Paris 7)
Comité de lecture: Anne-Marie Berthonneau (Université de Lille 3)
Andrée Borillo (Université de Toulouse-Le Mirail)
Anne Carlier (Université de Valenciennes)
Renaat Declerck (KULAK-Courtrai)
Walter De Mulder (Université d’Artois)
Patrick Dendale (Université de Metz)
Ilse Depraetere (KUB - Bruxelles)
Dulcie Engel (University of Swansea)
Laurent Gosselin (Université de Rouen)
Emmanuelle Labeau (Aston University)
Véronique Lagae (Université de Valenciennes)
Sylvie Mellet (CNRS - Université de Nice)
Arie Molendijk (Université de Groningue)
Catherine Schnedecker (Université de Metz)
Liliane Tasmowski-De Ryck (Université d’Anvers - UIA)
Marleen Van Peteghem (Université de Lille 3)
Co Vet (Université de Groningue)
Carl Vetters (Université du Littoral - Côte d’Opale)
Svetlana Vogeleer (Institut Libre Marie Haps - Bruxelles)
Marcel Vuillaume (Université de Nice)
Ce volume est une réalisation de l’équipe de recherche “Modalités du Fictionnel”
de l’Université du Littoral - Côte d’Opale.
Nouveaux développements
de l’imparfait
textes réunis par
Emmanuelle Labeau et
Pierre Larrivée
Amsterdam - New York, NY 2005
Cover design: Pier Post
Le papier sur lequel le présent ouvrage est imprimé remplit les prescriptions
de “ISO 9706:1994, Information et documentation - Papier pour documents -
Prescriptions pour la permanence”.
The paper on which this book is printed meets the requirements of “ISO
9706:1994, Information and documentation - Paper for documents -
Requirements for permanence”.
ISBN: 90-420-1866-6
©Editions Rodopi B.V., Amsterdam - New York, NY 2005
Printed in The Netherlands
Tabledesmatières
EmmanuelleLabeau Avant-Prop vii
PierreLarrivée
JacquesBres L’imparfait : l’unet/oule 1-32
multiple? A proposdesimparfaits
«narratif»et«d’hypothèse»
CoVet L’imparfait : emploianaphorique 33-44
etemploisnonanaphoriques
PatrickCaudal Quel’imparfaitn’estpas(encore) 45-77
CarlVetters unprétérit
EmmanuelleLabeau Monnomestnarratif : imparfait 79-102
narratif
LouisdeSaussure Imparfaitetenrichissement 103-120
BertrandSthioul pragmatique
LaurenceRosier L’imparfaitventriloque? 121-133
Monique Monville-Burston Retourà« Remisedepeine»: 135-156
JackBurston L’imparfait : untoncalàfaible
marquage
Anne-RosineDelbart L’imparfait : uneaffaire 157-173
d’instruction(s)
MartinHoward Lescontextesprototypiqueset 175-197
marquésdel’emploidel’imparfait
parl’apprenantdufrançaislangue
étrangère
PierreLarrivée Quelquesquestionssurles 199-204
nouveauxemploisdel’imparfait :
conclusionsducolloqueetcompte
rendudelasessionplénière
Page laissée blanche intentionnellement
Avant-propos
Emmanuelle LABEAU
Pierre LARRIVÉE
AstonUniversity
Laquestiondelavaleurdutiroirimparfaitestunclassiquedelalinguistique
française. Son statut problématique s'explique aisément par la grande
diversité des effets de discours dont il est à l'origine, effets allant jusqu'à la
contradiction pour reprendre le mot de Guillaume. L'imparfait hypothétique,
le narratif, le forain, l'hypocoristique par exemple demandent la double
explicitation du rapport entre l'effet et la valeur de la forme qui rend cette
explicitationpossibled'unepart,etentrel'effetetlavaleurducontextequila
rend nécessaire d'autre part. C'est à cette explicitation que les contributions
de cette publication collective s'emploient, à partir de divers points de vue
théoriques (structuralisme, guillaumisme, théorie de la pertinence, approches
formelles), dansunbutdescriptifmaisaussipédagogique.
Ce volume présente une sélection révisée des textes présentés à la
conférence internationale “Nouveaux développements de l'imparfait”, qui
s'est déroulée à Aston University les 22 et 23 mars 2002. Les textes initiaux
ont fait l'objet de l'arbitrage des collègues Robert Binnick (University of
Toronto), Sylvie Gagnon (University of Canterbury), Jacques Jayez (ENS),
Dominique Lagorgette (Université de Savoie) et Marie-Ève Ritz (University
of Western Australia), que nous tenons à remercier pour leur assistance. La
conférence et la présente publication ont également bénéficié du soutien
financierdeAstonModernLanguagesResearchFoundation (AMLRF)etde
la School of Languages and European Studies de l’université d’Aston. Nous
voulons enfin exprimer notre reconnaissance à Carl Vetters et à son équipe
chez Rodopi pour leur support à toutes les étapes de l’élaboration de cet
ouvrage.
©CahiersChronos14(2005):vii.
Page laissée blanche intentionnellement
L’imparfait : l’un et/ou le multiple ?
A propos des imparfaits “ narratif ” et “ d’hypothèse ”
Jacques BRES
Praxiling, ICARUMR5191CNRS– Montpellier III
1.Laquestion
Plus que tout autre temps verbal, l’imparfait a de quoi faire tourner en
bourrique le linguiste qui se pose la question de l’articulation de l’un de la
langue et du multiple du discours : comment se fait-il qu’un seul et même
signifiant grammatical puisse recouvrir des emplois – apparemment – aussi
diversqueceuxquenous rencontronsdansleseulcorpussuivant?
(1) CommejedescendaisdesFleuvesimpassibles,/jenemesentisplusguidé
parleshaleurs.(Rimbaud)
(2) (…) et le soir, à 22h30, le révérend Jackson était appelé à la Maison
BlancheoùilpassaitdeuxheuresàparleretàprieravecHilaryetChelsea.
(LeMonde).
(3) ilavaitenviedefaireungrospipimonchienchien(intonationmontante)oui
ouionallaitlesortir/allezviensmonMickeyviens(interactionverbale,ma
voisineàsonchien)
(4) S’il rentrait chez lui à l’improviste, il trouverait sa femme au lit avec
l’autre.(reprised’unénoncéoral)
On peut toujours certes s’abriter sous le parapluie de Meillet : l’imparfait
n’aurait pas de valeur propre, il ne connaîtrait que des emplois. Mais la
critique adressée par Guillaume à ce type d’approche voilà quelque 70 ans
reste valable : on ne voit pas comment un signifiant qui n’aurait pas de
signifié enlangue,pourraitentrouverun,ouplutôtplusieurs,endiscours…à
moins de les faire sortir du chapeau de magicien du contexte, ce à quoi peut
répugnernotreapproche rationalistedesfaitsdelangue.
Lesgrammaires,pourtenterdefaireaveccefait,detenirlesdeuxbouts
de l’un et du multiple, ont trouvé le compromis suivant : elles maintiennent
l’unité en parlant dans tous ces cas d’imparfait, et prennent en compte le
pluriel de sens en sous-catégorisant le nom par divers adjectifs (sur lesquels
d’ailleurs elles ne s’accordent que partiellement). Ainsi parlera-t-on pour (1)
d’imparfait descriptif, pour (2) d’imparfait narratif (ou perspectif, de
rupture… Voir dans ce volume même la communication d’E. Labeau), pour
(3) d’imparfaithypocoristique,pour (4) d’imparfaitd’hypothèse.
Si les faits sont nommés – ce qui a déjà de quoi satisfaire : ils ne sont
pluscesclandestinsquipeuventimpunémentparcequ’anonymementtroubler
l’ordre grammatical, on peut leur demander : “vos papiers !”, etc. - ils ne
©CahiersChronos14(2005):1-32.
Description:Le tiroir de l'imparfait a subi une extension consid?rable de ses usages ? travers l'histoire du fran?ais. Il est devenu prototypique dans des contextes comme la description o? l'ancienne langue utilisait le pass? simple. Ces emplois prototypiques ont donn? lieu ? un large ensemble d'usages stylisti