Table Of ContentA C A D E M IE ROYALE DES SCIENCES D'OUTRE-MER
Classe des Sciences naturelles et médicales, N.S. XV-3, Bruxelles 1966
NOTES
DE BOTANIQUE MONGO
PAR
G. HULSTAERT, M.S.C.
CORRESPONDANT DE L'ARSOM
F 300
KONINKLIJKE ACADEMIE VOOR OVERZEESE WETENSCHAPPEN
Klasse voor Natuur- en Geneeskundige Wetenschappen, N.R. XV-3, Brussel 1966
ACADÉMIE R O Y A LE DES S C I E N C ES D'OUTRE-MER
Classe des Sciences naturelles et médicales, N.S. XV-3, Bruxelles 1966
NOTES
DE BOTANIQUE MONGO
PAR
G. HULSTAERT, M.S.C.
CORRESPONDANT DE L'ARSOM
KONINKLIJKE ACADEMIE VOOR OVERZEESE WETENSCHAPPEN
Klasse voor Natuur- en Geneeskundige Wetenschappen, N.R. XV-3, Brussel 1966
Mémoire présenté à la Séance du 17 décembre 1963
D/1966/0149/3
RESUME
Le mémoire, qui traite de l'ethnobotanique de la région des
Mongo, donne les propriétés médicinales, les usages magiques,
ainsi que certaines particularités de quelque 650 espèces de sper-
matophytes de forêt, classés par ordre alphabétique de familles
et d'espèces. Pour chaque taxon, on y trouve successivement le
nom scientifique accompagné, le plus souvent, du numéro de
récolte de l'herbier de l'auteur, déposé au Jardin botanique de
l'Etat, ensuite le ou les noms vernaculaires avec l'indication
dialectale, suivi des emplois et usages par les indigènes.
Le mémoire espère conserver pour des générations futures ces
usages des plantes locales par les indigènes Mongo, usages qui
se perdent petit à petit par l'introduction de la civilisation mo
derne dans la zone intertropicale.
SAMENVATTING
Het werk, dat handelt over de etno-botanica van het Mongo-
gebied, geeft de geneeskundige eigenschappen aan, het gebruik
in de magie, evenals bepaalde kenmerken van ongeveer 650 soor
ten bos-zaadplanten, alfabetisch gerangschikt volgens families
en soorten. Voor elke plant vindt men er achtereenvolgens de
wetenschappelijke naam, meestal vergezeld door het nummer
van het specimen uit het herbarium van de auteur, dat neerge
legd werd in de Rijksplantentuin, vervolgens de inheemse naam
of namen, mee aanduiding van het dialekt, gevolgd door het
gebruik dat de inlanders ervan maken.
De verhandeling wil, voor volgende generaties, het gebruik
bewaren dat de Mongo's van de plaatselijke planten maakten,
gebruik dat meer en meer verloren gaat door het invoeren van
de moderne beschaving in de intertropicale zone.
INTRODUCTION
Pour diverses peuplades, en Afrique et ailleurs, des études ont
décrit les usages pharmaceutiques des plantes locales. On a
même publié des données botaniques plus générales et les Amé
ricains ont inventé le nom d'ethnobotanique pour cette branche
de l'ethnographie, spécialisée dans la description des connais
sances botaniques de telle ou telle tribu.
Les lignes qui suivent présentent les notes prises durant de
longues années de séjour parmi les MongD. La grande majorité
date des années 1936 à 1948 et provient des tribus Nkundo de
la région de Bokuma-Bokatola-Flandria. Non seulement les
usages, pharmaceutiques ou autres, sont décrits, mais il a semblé
utile de conserver également ce qui a été signalé par les infor
mateurs au sujet de telle ou telle particularité de la plante. Les
lieux d'où proviennent ces renseignements sont ajoutés entre
parenthèses.
*
* *
L'ordre suivi ici est alphabétique, d'abord par familles, ensuite
par genres et espèces: dans ces notes il paraît plus utile que le
classement adopté communément par les botanistes.
Le rassemblement des documents et leur disposition sur fiches
étaient déjà très avancés lors de la parution de la Flore du Congo
Belge et du Ruanda-Urundi - Spermatophytes. Bien que la clas
sification de cet ouvrage ait été suivie ici, certains genres ont
cependant été maintenus dans les familles où ils avaient été ran
gés par les déterminations reçues de I'INÉAC. Ainsi Leea parmi les
Vitacées et Pentaclethra parmi les Cœsalpinacées. Les spécialistes
ne s'y tromperont pas et pour le but pratique des présentes notes
cette disposition est accessoire.
Après le nom scientifique figure le nom vernaculaire, suivi
de l'indication géographique ou dialectale. Certains noms sont
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connus sur un vaste territoire, d'autres au contraire sont très
localisés. Certaines plantes sont connues sous une dénomination
comparative: BokHô 6a ... parent par alliance de ... (cf. le
phénomène analogue signalé abondamment pour les Turumbu
de Yangambi dans la Flore du Congo).
Les noms vernaculaires cités dans cet ouvrage monumental
demandent une vérification sérieuse. Leur orthographe laisse
souvent fort à désirer. L'attribution à telle ou telle langue est très
sujette à caution. Ainsi beaucoup de noms spécifiquement mongs
sont donnés comme appartenant au dialecte (lingala — terme
qui, étant compris dans des sens et des extensions extrêmement
variables, demanderait d'ailleurs à être défini.
Plusieurs noms vernaculaires se réfèrent soit à une caractéris
tique, soit à une qualité, soit à un emploi déterminé, surtout
d'ordre médical ou magique. Ci et là l'attention y sera attirée.
D'autres noms sont nettement propres à l'égal des espèces ani
males et des objets quelconques: bolondô, hokungû, liambâ, boâlâ,
bojambû, etc.
Les déterminations d'herbiers ont été faites par les spécialistes
de riNÉAC: MM. GERMAIN, GILBERT et LÉONARD. J'ai encore eu
la bonne fortune de recevoir du Professeur W. ROBYNS, directeur
du Jardin Botanique de l'Etat à Bruxelles, la liste de détermina
tions de mes récoltes, mise à jour en décembre 1962. A ce
moment mon manuscrit était terminé et il n'était plus possible
d'en remanier l'ordre, compte tenu spécialement de la numéro
tation et des nombreux renvois qui y sont faits tout au long. Il ne
me restait donc d'autre issue que d'admettre certains accrocs à
l'ordre alphabétique et d'ajouter les nouveautés en faisant suivre
d'une lettre le numéro répété.
Afin de permettre un contrôle dans les cas douteux les numéros
d'herbier sont ajoutés entre parenthèses et précédés de h. derrière
le nom scientifique ou dans le texte, selon les cas. Pour les espèces
non accompagnées d'un numéro d'herbier la détermination a été
faite uniquement à l'aide de publications spécialisées.
Un certain nombre d'emplois médicinaux a été repris aux
études du P. VERBEECK dans ^QUATORIA XI et XIV. Ils sont
indiqués ci-après par (V).
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Certaines plantes sont utilisées sur une grande échelle et pour
diverses sortes d'affections. Elles semblent dotées de tant de
propriétés qu'elles paraissent être des panacées.
Tels usages sont fort répandus géographiquement et connus
par la généralité de la population. D'autres n'ont qu'une exten
sion limitée ou ne sont connus que de l'un ou l'autre initié.
D'autres encore sont tenus secrets ou communiqués seulement
contre une rémunération. Il semble exister dans ce domaine des
secrets de famille.
Les renseignements provenant de Bokuma, de Bonkoso et de
Bolima ont presque tous été contribués respectivement par MM.
Aug. BoSEMBU, J. BOENGA et Raph. LIKINDA.
A côté des espèces traitées ici, il en existe un nombre impor
tant dont j'ignore le nom et l'emploi. Mais on se rendra compte
que la grande majorté des plantes est utilisée. Il est même
remarquable à quel point les MnngD ont su explorer et exploiter
les richesses de leurs forêts.
Les champignons n'ont pu être inclus dans ces notes, dans
l'absence de collection et de flore appropriées. Une certaine
quantité, surtout des espèces comestibles, porte un nom propre
en bmongD.
*
* *
Les matériaux sont utilisés de diverses manières: chauffés ou
flambés en les passant au-dessus de la flamme, soit légèrement,
soit assez fort pour les roussir; enveloppés dans une feuille de
Marantacée et braisés ou grillés dans des cendres chaudes
{-tumba) ; incinérés ou carbonisés et réduits en poudre qui porte
alors le nom médical de mpinga; bouillis dans l'eau (-katsa);
remués simplement dans l'eau froide ou tiède (-nyonga) ce qui
équivaut à une macération, ou en les froissant - pétrissant avec
les doigts (-nyjma). Dans cette dernière préparation on ajoute
presque toujours la sève d'un Costus (surtout n° 644) ou l'extrait
du fruit de l'Aframomum (n° 643), quand le produit est destiné
à être bu. Cette potion se nomme ükemj. L'addition de la sève
de ces Zingibéracées, particulièrement de la dernière espèce, est