Note de conjoncture régionale 2010-2011

116 Pages·2011·1.09 MB·French

by  Insee Aquitaine

NOTE DE CONJONCTURE
RÉGIONALE 2010 - 2011
Juillet 2011
INSEE
AQUITAINE
INSTITUT NATIONAL
DELASTATISTIQUE
ETDESÉTUDES
ÉCONOMIQUES
Ce dossier est issu du rapport conçu en partenariat
avec le Conseil Économique Social et Environnemental Régional (CESER).
Il est réalisé par l’INSEE Aquitaine sous la responsabilité
d’Élisabeth NADEAU, chef de projet.
Auteurs : Mireille DALLA-LONGA, Florence MATHIO, Thomas TORTOSA,
Yvette WILLM, Nadia WOJCIECHOWSKI
Rédaction achevée le 28 juin 2011
Rapport économique
Sommaire

La synthèse page 5
• L’économie française
• Les principales tendances économiques en Aquitaine :
Pour en savoir plus

Les grandeurs de cadrage page 11
• Emploi salarié :
• Marché du travail
• Commerce extérieur
Pour en savoir plus

Les secteurs d’activité page 20
• Agriculture
• Industrie
••• Construction :
La place des services dans l’économie aquitaine
• Transports :
• Activité commerciale
• Tourisme

Pour en savoir plus
Les statuts d’activité page 38
• Économie sociale
Pour en savoir plus

Les indicateurs statistiques page 40
Et des comparaisons régionales

Rédaction achevée le 28 juin 2011
INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 3

Synthèse
L’économie française

L’économie française sort de récession en 2010,
le niveau d’avant-crise n’est pas retrouvé

L'activité se redresse en 2010 dans les
économies avancées : la croissance du produit Du côté de la demande, la reprise
intérieur brut, PIB, atteint +3,0 % après -3,4 % en s'explique en premier lieu par le fort rebond des
2009. L'activité dans les pays avancés continue exportations, tirées par le commerce mondial. En
de bénéficier du dynamisme des pays particulier, la demande en provenance
émergents, qui s’atténue au cours de l’année. La d'Allemagne, premier partenaire commercial, est
demande intérieure se consolide très dynamique en 2010.
progressivement, soutenue notamment par les
politiques économiques. Les ménages consomment

Reprise hétérogène selon les pays Par ailleurs, la consommation des
ménages accélère, même si son rythme de
La reprise se révèle néanmoins très croissance reste inférieur à celui qui prévalait
hétérogène entre les différentes économies avant la crise, car le pouvoir d'achat est peu
avancées, notamment en Europe. Le rythme de dynamique et le taux de chômage se situe à un
la reprise reste modéré au regard du repli de niveau élevé. Ce redémarrage de la dépense de
l'activité durant la récession : en 2010, l'activité consommation des ménages (+ 1,3 % en volume,
des économies avancées ne retrouve pas son après + 0,1 % en 2009). s’accompagne d’une
niveau de 2008. baisse du taux d’épargne.
La consommation des ménages progresse
Des croissances bien différentes plus vite que leur pouvoir d’achat : ce dernier
2006 2007 2008 2009 2010 augmente de 0,8 % après + 1,3 % en 2009. La
hausse du pouvoir d’achat est freinée par la
Économies avancées 3,0 2,7 0,2 -3,4 3,0
remontée des prix.
Union européenne 3,5 3,2 0,7 -4,1 1,8
L’investissement des administrations
Zone euro 3,1 2,9 0,4 -4,1 1,7
chute, la consommation publique ralentit. Aussi la
Allemagne 3,6 2,8 0,7 -4,7 3,5
demande des administrations publiques décélère
Espagne 4,0 3,6 0,9 -3,7 -0,1
nettement en 2010, après avoir accéléré en 2009
France 2,5 2,3 -0,1 -2,7 1,5
sous l'effet du plan de relance.
Italie 2,0 1,5 -1,3 -5,2 1,3

Royaume-Uni 2,8 2,7 -0,1 -4,9 1,3
Reconstitution des stocks
États-Un is 2,7 1,9 0,0 -2,6 2,8
Japon 2,0 2,4 -1,2 -6,3 3,9 L’évolution de la demande des entreprises
Pays ém ergents explique l'ampleur du cycle économique en 2009-
Turquie 6,9 4,7 0,7 -4,7 8,2 2010. Après s'être fortement contracté en 2009,
Fédérat ion de Russsie 8,2 8,5 5,2 -7,8 4,0 leur investissement progresse légèrement en
Chine 12,7 14,2 9,6 9,2 10,3 2010 sous l'effet de la reprise des dépenses en
Brésil 4,0 6,1 5,2 -0,6 7,5 biens d'équipement et en services. Leur
Inde 9,7 9,9 6,2 6,8 10,4 comportement de stockage soutient également la
Sources: Insee, FMI Croissance du PIB croissance en 2010, sans toutefois totalement
effacer le violent mouvement de déstockage de
Source : Insee Références-Économie française - 2011 2009.

Tirées par la nette reprise de la demande,
En 2010, croissance en France interne ou externe, les importations ont rebondi
en 2010.
En 2010, l'économie française est à
nouveau en expansion : le PIB progresse de Des créations d’emploi
1,5 % en moyenne annuelle, après une chute de
2,7 % en 2009 sans précédent depuis la seconde L’emploi marchand a redémarré en 2010.
guerre mondiale. (Corrigée du nombre de jours L’emploi total a gagné 198 000 emplois, qui ne
ouvrables, la hausse est de 1,4 %). La reprise est compensent pas encore la perte de 227 000 en
néanmoins modérée : fin 2010, le niveau 2009. Le taux de chômage s’établit à 9,3 % de la
d'activité reste inférieur à celui d'avant la population active en France métropolitaine fin
récession. 2010.▄

INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 5
Synthèse
L’économie française

Reprise par à-coups : coup de frein au second trimestre
et rebond attendu au second semestre 2011
En France, un léger repli du chômage

La dynamique de reprise amorcée en En outre, le séisme du 11 mars dernier au Japon
2009 est bien toujours là, mais elle est inégale a fortement endommagé l’appareil productif du
au cours du temps et sur les territoires. Le pays, provoquant également des difficultés
fléchissement de l’activité au second d’approvisionnement et des ruptures de
trimestre 2011 devrait être suivi par un rebond production dans certains secteurs industriels,
au second semestre au sein des économies notamment aux États-Unis.
avancées. Les écarts de croissance entre les
Éclaircies au second semestre
pays en particulier en Europe seraient encore
présents en 2011. Ces chocs sont cependant de nature
En France, après un tonique premier temporaire : avec la stabilisation attendue des
trimestre (1,0 % de croissance pour le PIB), prix des matières premières, l’inflation devrait
l’activité devrait ralentir pour arriver à une amorcer un recul d’ici la fin de l’année ;
croissance de 2,1 % sur 2011. Le taux de l’économie japonaise devrait renouer avec une
chômage baisserait légèrement en France forte croissance au second semestre, liée à la
métropolitaine à 9,0 % fin 2011, en lien avec le reconstruction et à la reconstitution des capacités
dynamisme de l’emploi. productives. De façon générale, les perspectives
d’activité s’éclairciraient donc dans les économies
avancées dans la deuxième moitié de l’année.
Fléchissement au second trimestre
2011 dans les économies avancées Tensions sur les dettes souveraines
1 européennes
Au printemps 2011 , des signaux d’un
fléchissement de l’activité apparaissent dans les Dans la zone euro, les dettes publiques
économies avancées. Celles-ci subissent depuis continuent de susciter des inquiétudes. Ainsi, les
plusieurs mois une hausse des prix des matières coûts de financement pour un certain nombre de
premières importées, qui pèse sur les coûts des pays ont nettement progressé depuis avril 2011.
entreprises et sur le pouvoir d’achat des Ce contexte incertain pourrait, dans ces pays,
consommateurs. générer un certain attentisme des agents privés.
Situation en France et prévisions
(volumes aux prix de l'année précédente, chaînés, données cvs-cjo, variations trimestrielles ou annuelles, en %)
2009 2010 2011
2009 2010 2011
T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
PIB -1,5 0,1 0,2 0,6 0,2 0,5 0,4 0,3 1,0 0,2 0,5 0,5 -2,6 1,4 2,1
Importations -6,5 -2,7 -0,3 3,5 1,8 3,4 4,1 -0,7 2,7 1,0 1,3 1,3 -10,6 8,3 6,9
Dépenses de
consommation des
ménages -0,1 0,2 0,2 0,8 0,1 0,1 0,6 0,4 0,6 -0,4 0,3 0,4 0,1 1,3 1,2
Dépenses de
consommation des APU et
des ISBLSM 0,6 0,8 0,6 0,6 0,0 0,2 0,3 0,1 0,3 0,2 0,2 0,2 2,4 1,2 0,9
FBCF totale dont -3,5 -1,9 -1,3 -0,5 -1,2 1,1 0,9 0,5 1,1 1,1 1,1 0,9 -8,8 -1,4 3,8
ENF-entreprises non financières -5,8 -2,9 -0,9 0,4 0 2,7 1,3 0,9 1,9 1,3 1,2 1,2 -11,9 2,0 5,9
Ménages -2,5 -1,9 -1,6 -1,1 -0,5 0,1 1,9 0,8 -0,3 0,8 1,2 0,7 -8,8 -1,4 2,7
Exportations -7,1 -2,6 1,2 0,7 4,7 3,1 2,0 0,3 1,4 1,0 1,4 1,4 -12,2 9,4 5,3
Contributions à l'évolution du PIB (en points de PIB)
Demande intérieure hors stocks -0,7 -0,1 0 0,5 -0,2 0,3 0,6 0,4 0,6 0 0,5 0,5 -1,2 0,8 1,7
Variations de stocks --00,,99 -0,4 -0,1 0,8 -0,4 0,3 0,4 -0,3 0,7 0,2 0,0 0,0 -1,2 0,5 1,0
Commerce extérieur 0,0 0,6 0,4 -0,8 0,7 -0,1 -0,8 0,3 -0,4 0,0 0,0 0,0 -0,2 0,1 -0,6
France : situation des ménages
Emploi total (milliers) -227 198 225
Salariés secteur marchand non agricole -332 141 179
en fin d'année
Taux chômage BIT Fr métropolitaine (moy) 8,6 9,2 9,2 9,6 9,5 9,3 9,3 9,3 9,2 9,2 9,1 9,0 9,6 9,3 9,0
moyenne annuelle
Indice des prix à la consommation 1,5 2,2
Revenu disponible brut des ménages 0,0 1,2 0,6 1,5 1,7 1,6 0,6 2,0 3,3
Pouvoir d'achat du RDB 0,9 1,1 -0,2 0,9 0,4 0,3 1,3 0,8 1,0
Source : Insee - Comptes de la nation Note conjoncture de juin 2011 prévisions
France : Biens et services - équilibre ressources - emplois
ISBLSM : Institutions sans but lucratif au service des ménages APU : administrations publiques

1 Insee Note de conjoncture Juin 2011 - parution 23 juin 2011

INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 6
Synthèse
L’économie française

France Cette prévision est entourée de plusieurs
aléas. Au-delà des effets temporaires, la
En France comme dans les économies
faiblesse de l’économie américaine pourrait être
avancées, le climat conjoncturel, décrit dans les
plus prononcée et durable qu’envisagé ici. De
enquêtes de conjoncture, a récemment marqué
même, le rétablissement de l’économie japonaise
le pas, et un coup de frein s’annonce sur l’activité
pourrait être plus lent, notamment s’il venait à
au deuxième trimestre : très élevée au premier
buter sur des contraintes d’offre dans le secteur
trimestre 2011 (+1,0 %), la croissance ne
de l’énergie. À l’inverse, face à l’amélioration du
s’élèverait qu’à 0,2 % au deuxième. Au-delà du
marché du travail, les ménages français
contexte macroéconomique général, ce profil de
pourraient rompre avec les comportements de
croissance serait marqué par plusieurs facteurs
précaution qu’ils ont adoptés pendant la crise, et
spécifiques.
leur consommation progresser plus vivement
Ainsi, au premier trimestre 2011, la qu’envisagé dans cette prévision.
croissance française a été en partie soutenue par
des facteurs exceptionnels, notamment par des
effets de rattrapage à la suite des grèves de
l’automne dernier : ces effets se dissiperaient au
La construction du PIB
deuxième trimestre. La consommation des
et le passage « en base 2005 »
ménages pâtirait en outre du contrecoup de la

prime à la casse, tandis que les températures Les composantes du PIB
exceptionnellement clémentes freineraient les Le produit intérieur brut (PIB) mesure l’activité
dépenses d’énergie. La consommation des productive sur le territoire, évaluée au prix de la
ménages enregistrerait donc un recul important demande finale. En pratique, il est estimé à partir de la
au deuxième trimestre 2011 : -0,4 %. somme des valeurs ajoutées dégagées par chaque
secteur institutionnel (entreprises, ménages,
Ces facteurs de ralentissement seraient administrations publiques, etc.), à laquelle on rajoute
ponctuels et ne remettraient pas en cause la les impôts indirects (TVA, TIPP etc.).
dynamique de reprise, à l’œuvre depuis deux ans
: au deuxième semestre 2011, la croissance Une nouvelle base de comptabilité nationale pour
reviendrait sur un rythme de 0,5 % par trimestre, s’adapter aux évolutions économiques : le cas de
« l’économie de l’information »
portée par la hausse de l’investissement et de

l’emploi. La construction devrait reprendre de la
Changer de base consiste à passer en revue
vigueur.
l’ensemble des concepts, nomenclatures et méthodes
Dans le sillage des créations d’emploi, qui fondent la comptabilité nationale, afin de refléter
les revenus d’activité alimenteraient les gains de au mieux la réalité économique. L’année de base, ici
2005, devient l’année de référence des données
pouvoir d’achat des ménages. La consommation
macroéconomiques en volume (PIB, consommation,
des ménages se redresserait au second
etc.). Ce changement s’opère notamment au profit de
semestre, en ligne avec le pouvoir d’achat, pour
« l’économie de l’information », qui regroupe les biens
suivre un rythme un peu inférieur à celui observé et services à fort contenu technologique. Celle-ci est
avant la crise. désormais mieux identifiée au sein de l’économie
nationale.
Le taux de chômage se replierait

légèrement fin 2011 à 9,0 % en France
En 2008, l’économie de l’information représente 6 %
métropolitaine contre 9,2 % au premier de la valeur ajoutée de l’ensemble de l’économie
trimestre.(cid:1) française (soit 95 Md€). Le dynamisme de l’économie
de l’information tire structurellement l’économie

française. Sa contribution à la croissance de la valeur
ajoutée totale en volume est passée de 10 % entre
1980 à 1995, à 20 % depuis, soit 0,4 point par an en
moyenne.

L’économie de l’information emploie 900 000
personnes physiques en 2008 (3,4 % de l’emploi total,
contre 2,9 % en 1980), à plus de 80 % dans les
services. Les salaires par tête perçus par les
personnes travaillant dans ce secteur sont en
moyenne 1,5 fois plus élevés que dans l’ensemble de
l’économie.

INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 7
Synthèse
Les tendances en Aquitaine

En 2010 et début 2011, pas d’embellie sur le marché du
travail malgré les créations d’emplois en Aquitaine

L’économie régionale a mieux résisté Hausse des effectifs salariés
que d’autres à la crise en 2008 et 2009. Par marchands
contre, le redémarrage est hésitant et fragile
en 2010 sur certains secteurs. Le commerce, D’avril 2010 à mars 2011, sur un an,
la construction et l’industrie ne sont toujours selon les résultats provisoires, la hausse des
pas créateurs d’emploi. effectifs salariés serait de 1,0 % en Aquitaine
La région, dont la dynamique (contre 0,7 % en France sur le même champ).
démographique est bien présente, crée en La construction régionale ne renoue
2010 et début 2011 des emplois salariés dans toujours pas avec la croissance d’emploi. Le
le secteur tertiaire marchand non agricole. commerce se redresse.
L’intérim redémarre en 2010, mais L’intérim, premier facteur d’ajustement
accuse un repli début 2011. pendant la crise, reprend des couleurs tout au
Le marché du travail sort difficilement long de l’année 2010 dans tous les
de la crise. Le chômage reste encore à un départements. Le niveau de début 2007 n’est pas
niveau élevé, fin 2010 et début 2011. Fin mai atteint. Par contre, début 2011, il se replie en
2011, sur un an, le nombre de demandeurs Aquitaine alors qu’il progresse au niveau national.
Signe d’amélioration conjoncturelle, les
d’emploi inscrits à Pôle emploi (A, B et C)
politiques d’accompagnement des licenciements
augmente de 4,2 % contre 3,8 % en France
économiques sont moins présentes qu’en 2009.
métropolitaine.

Début 2011, les exportations
Un taux de chômage plus élevé qu’au
régionales, réactivées en 2010, se replient. Le
niveau France métropolitaine début 2011
monde agricole fait face à la sécheresse et à

la crise sanitaire due à la bactérie E.coli.
En 2010, l’augmentation du nombre de

demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi dans
Dans la région, la Dordogne et le Lot-
les catégories A, B et C se poursuit : + 6,7 % sur
et-Garonne semblent avoir plus de difficultés
un an, soit 2 points de plus qu’au niveau national.
que les autres départements.
Cette hausse est de moindre intensité que celle

enregistrée au cours de l’année 2009 (+16 %).

Cette hausse se poursuit en 2011 en
Après deux années de baisse, l’Aquitaine
région. Fin mai 2011, le nombre de demandeurs
recommence à créer des emplois en 2010. Elle
d’emploi inscrits à Pôle emploi (A, B et C)
crée 6 000 emplois salariés dans les secteurs
augmente sur un an de 4,2 % contre 3,8 % en
marchands non agricoles. C’est environ la moitié
France métropolitaine.
des emplois salariés perdus du fait de la crise en
Les seniors et les demandeurs d’emploi
2008 (1 800 emplois perdus), mais surtout en
de longue durée sont les plus fortement touchés
2009 (9 900 emplois perdus). La croissance de
par cette dégradation du marché du travail.
l’emploi salarié est soutenue tout au long de
l’année par la vigueur des services marchands T aux de chômage : Aquitaine - France métropolitaine
avec un solde net de créations d’emploi de 8 400 1en1 ,%5 de la popu lation active Dernier point : T1-2011

postes. Fin 2010, le nombre d’emplois dans le
10,5
secteur marchand hors intérim dépasse

largement celui de début 2008.
9,5

Cette bonne tenue des emplois salariés 8,5

dans les services marchands est à mettre en lien

avec la démographie régionale. Début 2010, 7,5

l’Aquitaine compte 3,2 millions d’habitants. Sa
population croît de 1 % par an en moyenne 6,5
1995 199 6 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
depuis 1999, sous l’effet principalement du jeu Source : Insee - Ministère du Travail

des migrations.
Le taux de chômage s’établit début 2011
à 9,3 % de la population active en Aquitaine, un
peu plus élevé que le taux de la France
métropolitaine.
INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 8
Synthèse
Les tendances en Aquitaine

Des Aquitains en difficulté

Malgré l’amélioration de l’activité
économique, de plus en plus d’Aquitains
perçoivent des minima sociaux. Au
31 décembre 2010, 89 400 Aquitains sont
allocataires du RSA. Celui-ci concerne
indirectement leurs 76 500 enfants et
19 500 conjoints et autres adultes à leur charge.
Au total, plus de 185 000 personnes dépendent
de cette prestation, soit un peu plus de 7 % des
Aquitains de moins de 65 ans (cf. étude CAF-MSA
et Insee de juin 2011).
En Aquitaine, un vaste couloir reliant la
pointe du Médoc à Agen se distingue par un taux
de bénéficiaires du RSA particulièrement élevé.
Composée de villes et d’espaces ruraux, cette
zone englobe une grande partie du Lot-et-
Garonne, l’ouest de la Dordogne, le nord et l’est
de la Gironde. Ses villes principales sont Agen,
Bergerac, Libourne, Villeneuve-sur-Lot et
Marmande.
Dans ce large territoire bordant la
Garonne et ses affluents, 9,5 % des 570 000
habitants de moins de 65 ans sont couverts par
le RSA contre 6,6 % dans le reste de l’Aquitaine.
Ce territoire correspond aux cinq zones d’emploi
régionales où le taux de chômage fin 2010 est le
plus élevé : il dépasse 10,9 % de la population
active.
La pauvreté ne se limite pas, bien
évidemment, aux frontières régionales. Le
« couloir » continue vers la Charente et la Retour de la clientèle touristique
Charente-Maritime au nord et le Tarn-et-Garonne étrangère
au sud-est.
L’année 2010 se révèle au niveau
national comme un bon cru pour le secteur du
Bonne tenue des vins à l’export tourisme, une année de reprise après celle de
2009 marquée par le ralentissement économique.
Dans un contexte de progression du Signe de la reprise économique, la clientèle
commerce international, les échanges extérieurs d’affaires fréquente davantage les hôtels qu’en
de l’Aquitaine se sont réactivés en 2010. 2009.
Néanmoins, les exportations ont nettement moins En Aquitaine, le secteur du tourisme
progressé que les importations. Dans la région, résiste bien. Les touristes étrangers sont revenus
les exportations - avec en tête en particulier les en 2010. La saison estivale affiche un bilan
produits de la construction aéronautique et satisfaisant avec 18,9 millions de nuitées dans
spatiale et les vins - progressent de 10 % en un les campings et les hôtels. Leur fréquentation
an, mais sans atteindre le niveau d’avant la crise. progresse de 3,2 % par rapport à 2009, cette
Par contre, elles se replient début 2011 croissance est soutenue par la performance
(baisse dans les produits de l’aéronautique et du record du camping. Avec 14 millions de nuitées
spatial). enregistrées de mai à septembre 2010 dans les
L’agriculture régionale fait face à la campings, l’Aquitaine se place en 2e position
hausse des prix des céréales et certaines filières après le Languedoc-Roussillon. (cid:1)
animales (bovins viande et porcine) restent
fragiles. Début 2011, la hausse du prix des
céréales continue en raison de la sécheresse qui Document rédigé le 28 juin 2011
frappe une grande partie de la France et
l’Aquitaine en particulier.

INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 9
Synthèse
Pour en savoir plus

Les comptes des administrations En 2010, le RNB progresse plus rapidement
publiques en 2010 : que le PIB en valeur : 2,6 % contre 2,3 %. En
le déficit public atteint 7,1 % du PIB effet, les bénéfices réinvestis reçus par les
entreprises françaises de leurs filiales à
En 2010, le déficit public s’élève à l’étranger sont particulièrement dynamiques.
136,5 milliards d’euros, soit 7,1 % du PIB, Ils profitent d’un rebond conjoncturel plus fort
contre 7,5 % en 2009. Il diminue de 6 milliards en moyenne chez les principaux partenaires
d’euros, sous l’effet de la reprise des recettes de la France, après une récession plus
publiques et de la moindre augmentation des marquée en 2009. Le RNDB progresse un
dépenses. Les déficits de l’État et des peu plus fortement encore (+ 2,7 %) : les
administrations publiques centrales et locales transferts de l’État au profit de l’Union
se réduisent, tandis que celui des européenne diminuent, pour partie en
administrations de sécurité sociale s’accroît. compensation de la hausse des autres
Le taux de prélèvements obligatoires ressources communautaires (TVA, droits de
augmente de 0,5 point (42,5 % du PIB après douane).
42,0 % en 2009). Ce rebond est imputable
aux deux tiers à la hausse spontanée, en
particulier de l’impôt sur les sociétés et de la
TVA.
La part des dépenses publiques dans le PIB
diminue légèrement : 56,6 % après 56,7 % en Pour en savoir plus
2009.
Dette publique : 82,3 % du PIB Notes de conjoncture, Insee, mars 2011 et
La dette publique au sens de Maastricht juin 2011.
s’élève à 1 591,2 milliards d’euros fin 2010. Le
poids de la dette publique dans le PIB Économie et statistiques 438-440 : Aspects de
progresse de 3,3 points pour s’établir à la crise (édition en juin 2011)
82,3 %.
L’économie française, Comptes et dossiers,
édition 2011, collection Insee Références,
juillet 2011.
Au-delà du PIB,
le revenu national disponible Consommation : la France dans le haut du
tableau européen - Insee première n°1347 -
Le produit intérieur brut (PIB) est une mesure mai 2011.
de l’activité productive sur le territoire d’un
pays ; c’est à ce titre qu’il est privilégié dans le En 2010, la consommation des ménages
suivi de la conjoncture économique. Mais une soutient la reprise - Insee première n°1354 -
partie de cette activité sert à rémunérer des juin 2011.
capitaux étrangers, ainsi que le travail
transfrontalier effectué en France par des En 2010, la hausse du prix du pétrole amplifie
non-résidents ; à l’inverse, une partie des l’inflation - Insee première n°1355 - juin 2011
ressources des résidents en France provient
de revenus de placements à l’étranger, ainsi Les comptes de la Nation en 2010 : La
que de salaires reçus par des résidents qui croissance repart - Insee première n°1349 -
travaillent à l’étranger. mai 2011.
C’est la raison pour laquelle la commission
«Stiglitz» sur la mesure des performances Les comptes des administrations publiques
économiques et du progrès social a en 2010 - Insee première n°1348 - mai 2011
recommandé de mettre l’accent sur le revenu
national brut (RNB) plutôt que sur le produit La place du secteur associatif et de l’action
intérieur. Cette démarche peut s’étendre sociale dans l’économie - deux dimensions
jusqu’au revenu national disponible brut de la vie sociale à l’aune des comptes
(RNDB), qui prend également en compte nationaux - Insee première n°1356 - juin
d’autres flux de revenus avec l’extérieur 2011.
(impôts versés à l’Union européenne,
prestations sociales versées à des non-
résidents, ou reçues par les résidents en
provenance de l’étranger).

INSEE AQUITAINE - Rapport économique - Juillet 2011 - page 10