Table Of ContentL'ORDRE INTERNATIONAL.
Portée théorique et conséquences pratiques d'une notion réaliste
Dario Battistella
Armand Colin | Revue internationale et stratégique
2004/2 - n° 54
pages 89 à 98
ISSN 1287-1672
Article disponible en ligne à l'adresse:
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http://www.cairn.info/revue-internationale-et-strategique-2004-2-page-89.htm
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Pour citer cet article :
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La revue internationale et stratégique, n° 54, été 2004
L’ordre international.
Portée théorique et conséquences pratiques
d’une notion réaliste
Dario Battistella*
«J’ai la conviction que l’organisation du monde ne peut être que multipolaire et
ne peut que reposer sur le multilatéralisme.»1 En visite en Polynésie française durant
l’été 2003, Jacques Chirac réitère le credo diplomatique de la France depuis qu’il est
président: «Contre le chaos politique qui résulterait du jeu aveugle des rivalités
internationales, la France s’emploie à construire un monde multipolaire»2; seule ou
avec toutes les bonnes volontés qui veulent bien se joindre à son «combat», elle sou-
D ligne son «attachement au multilatéralisme comme le moyen adapté de prévention et n
ocu de règlement efficaces des crises, en réponse aux menaces et défis d’ordre mondial et Coli
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chargé pcrréodpiobsleé.e par la France à l’actuel système unipolaire dominé par les États-Unis est h28. ©
dep Pour ce faire, nous allons tout d’abord rappeler les fondements de la conception 4 20
u réaliste de l’ordre international, tant les autorités françaises elles-mêmes, en définis- 1
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2/1 sident chinois Hu Jintao. Déclaration disponible dans son intégralité sur le site Internet du Quotidien du ww.
0/201 pcoeunpsuleltéenleli1genrem,aàrsl’2a0d0r4esse suivante: http://fpfre.peopledaily.com.cn/200401/28/fra20040128_65082.html, uis w
4 4. Dominique de Villepin, émission «Campus», sur France 2, le 13 mars 2003. p
20h2 Con5g.rIèlsedneeVstieaninnes.i,VeoxiprliHcietenmryenKt,isdsienpgueirs,lA’étWudoerlddeRHesetnorryedK.Cisasisntgleerreasguhr,lM’oredttreerneuicrho,paénedntihnestRauesrtéopraatriolne gé de
8. © of Peace, Boston (Mass.), Houghton Mifflin, 1957. har
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90 LA REVUE INTERNATIONALE ET STRATÉGIQUE
réaliste relatif à la dimension descriptive du concept – qu’est-ce que l’ordre interna-
tional? – ne saurait faire oublier les dissensions dues aux dimensions prescriptives du
concept – comment obtenir et maintenir l’ordre international? En effet, pour certains
réalistes, l’ordre a pour fondement l’équilibre des puissances, alors que pour d’autres,
au contraire, il implique une hiérarchie entre puissances. La question qui se pose
alors est la suivante: comment les départager? Le test au moyen duquel on peut
essayer de répondre à cette question consiste à vérifier la cohérence logique et la cor-
roboration empirique des deux variantes du réalisme, conformément à l’idée que se
fait de l’évaluation d’une théorie le fondateur même du réalisme moderne, Hans
Joachim Morgenthau: «Les faits, tels qu’ils sont réellement, conduisent-ils
eux-mêmes à la conclusion que la théorie a établie à leur sujet, et les conclusions aux-
quelles la théorie aboutit découlent-elles, avec une nécessité logique, de ses pré-
misses?»1 Dans un troisième temps, nous allons donc départager les thèses de l’ordre
par l’équilibre et par la hiérarchie, du point de vue de la cohérence scientifique d’un
côté, de la confrontation à l’histoire, de l’autre. Or, au vu de ce test, il apparaît que
la thèse de l’ordre par la hiérarchie des puissances s’accorde davantage avec les faits
et est davantage conséquente avec les postulats réalistes que celle de l’ordre par
l’équilibre, ce qui nous amène à donner la réponse suivante à notre question initiale:
l’espoir d’un ordre international fondé sur l’équilibre multipolaire est illusoire.
L’ORDRE, C’EST LA STABILITÉ
Contrairement à une idée reçue, les réalistes se distinguent des autres approches
Doc non pas par l’affirmation de l’état de nature, ou d’anarchie, dans lequel se déroulent olin
ument téléch lédleetasuanrtrcsedelaeadrtgmiaounenesssrrupeenon:eitnracetiéonuenssnit,,iitnsléeeussleoplynloeeulTisxtuhiqsodpumeiecacsi,hsomanHc,auoeinsbtbpfdeiaaxsrné,ssll’easlsaussÉrismtilat’auitlsuaattt«riiooes,nno[n.de.tt.e]àpctoeoctasutuétuetsraseetcdddhee’oaslseneguaslrraqcidhuniiidaetéceàpouenurnssn--, © Armand C
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dep fait de «l’absence d’une instance qui détienne le monopole de la violence physique 4 20
u légitime»4. 1
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2/1 nales, Paris, PUF, 1977, p. 82. ww.
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4 3. Raymond Aron, Paix et guerre entre les nations [1962], Paris, Calmann-Lévy, 8e éd., 1984, p. 18. p
20h2 scie4n.ceRpaoylmitioqnude,Avorlo.n1,7,«nQou5’e,sot-ccteobqrue’u1n96e7,thpé.or8i3e7-d8e6s1.relations internationales?», Revue française de gé de
8. © 5. T. Hobbes, op. cit., p. 124. har
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DARIO BATTISTELLA 91
réduite en acte est la guerre proprement dite; tant qu’elle reste sans effet, elle n’est
que l’état de guerre. [...] Selon moi, l’état de guerre est naturel entre les puissances.»1
Si donc pour les réalistes l’état d’anarchie est synonyme d’état de guerre, cela veut
dire que la volonté avérée de s’affronter est permanente entre États, qu’il existe en
permanence une disposition partagée entre eux à se détruire; en quelque sorte, parce
que les États sont souverains et entretiennent entre eux des relations régulières, les
relations interétatiques «se déroulent à l’ombre de la guerre», et celle-ci «est de tous
les temps historiques et de toutes les civilisations»2.
Dans ces conditions, la paix, au sens simple de disparition de la volonté avérée de
se battre et, a fortiori, au sens fort d’apparition d’une disposition avérée de ne pas
se battre, n’est logiquement envisageable qu’à condition de mettre fin à l’état
d’anarchie, ce qui revient à envisager l’instauration d’un gouvernement mondial.
C’est ce qu’écrit Kenneth N. Waltz: s’il est exact que «la guerre existe parce que rien
ne l’empêche [...], alors il est vrai qu’avec un gouvernement international il n’y aurait
plus de guerres internationales»3. Cela étant, pour K. N. Waltz comme pour
l’ensemble des réalistes, une telle solution, «pour être logiquement irréfutable», n’en
est pas moins «pratiquement irréalisable»4. La seule politique susceptible d’atténuer
les conséquences néfastes de l’état de guerre consiste alors, faute de pouvoir penser
la paix en état d’anarchie, à essayer de stabiliser la trêve qui sépare deux recours
effectifs à la force; à prolonger, autrement dit, «la suspension, plus ou moins
durable, des modalités violentes de la rivalité entre unités politiques, [...] à l’ombre
des batailles passées et dans la crainte ou l’attente des batailles futures»5.
C’est à cette trêve que les réalistes assimilent l’ordre international: sur la base aro-
nienne de la définition du système international comme «ensemble constitué par des
D unités politiques qui entretiennent les unes avec les autres des relations régulières et n
ocu qui sont toutes susceptibles d’être impliquées dans une guerre générale»6, l’ordre Coli
ment télé imtnesteenertnstàatsliy’oannboarnliydpm’eueuntdeêegtruseteardbreéilfigitnééiniéncrotaemlrenm.aPetiloul’nséatpalerté,cddi’séuéfnmineisenytsc,toèlm’momredeirneltaeinrcntaeaprtnaioacntitiaoélndam’luodnmesseynrséttaaènmliése-- Armand
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2/1 internationale est nécessairement fondée sur les grandes puissances». Il s’ensuit que pour eux l’ordre ww.
0/201 sinatnecrensatmioonianldreesst dnéepreenmdaetnttendtupcaosmepnocrtaeumseenlt’odrderceesinsteerunleastiognraanl,deest pseuuislessandceess:gudeersregsuegrérneésraelnetsr,eimpupilsi-- uis w
4 quant toutes les grandes puissances, ou du moins la plupart d’entre elles, mettent fin à la stabilité d’un p
20h2 syst8è.mNeoiunstecronmatbioinnoanl.sicilesexposésdeRobertGilpin,WarandChangeinWorldPolitics,Princeton(NJ), gé de
8. © Princeton University Press, 1981, p. 10 et s., et de H. Kissinger, op. cit., p. 1 et s. har
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92 LA REVUE INTERNATIONALE ET STRATÉGIQUE
Une fois défini l’ordre international, la question qui se pose aux réalistes est la sui-
vante: par quel moyen obtenir et maintenir cet ordre, qui est le moindre mal auquel
un système international peut accéder et auquel tout État pris individuellement peut
aspirer? Dans quelles conditions, forcément éphémères vu l’état de guerre latent,
peut-on s’attendre à ce que le système international ne soit pas exposé au risque
d’une guerre généralisée? Par quels moyens parvenir à ce que les grands États recon-
naissent le système comme légitime ou du moins estiment, ne serait-ce que temporai-
rement, qu’il est dans leur intérêt de ne pas recourir à la force pour tenter de changer
l’ordre international existant? À cette interrogation, les réponses divergent: pour
certains réalistes, l’ordre international est obtenu et maintenu par l’équilibre des puis-
sances; pour d’autres, l’ordre international est obtenu et maintenu grâce à la supré-
matie de l’une des puissances.
L’ORDRE PAR L’ÉQUILIBRE OU PAR L’HÉGÉMONIE?
La première solution est proposée par la grande majorité des réalistes s’appuyant
sur ce que Henry Kissinger appelle «l’enseignement classique de l’Histoire», à
savoir «qu’aucune société ne peut perdurer si elle est livrée sans défense à un agres-
seur éventuel»1. D’après H. J. Morgenthau, R. Aron, K. N. Waltz et H. Kissinger,
chaque État doit, pour assurer sa sécurité face à la politique de puissance d’autrui,
pratiquer une politique du self-help2, qui consiste concrètement à empêcher tout
autre État «d’accumuler des forces supérieures à celles de ses rivaux coalisés»3.
Seule une telle politique est susceptible d’aboutir à un équilibre des puissances
D défini comme une configuration au sein de laquelle aucun État «ne possède des n
oc forces telles que les États voisins soient incapables de défendre leurs droits contre oli
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ch d’intérêts plutôt que de se risquer à un recours à la force aux résultats forcément ©
arg aléatoires5. C’est ainsi que H. Kissinger note, au sujet du système international à 28.
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w.c ment la productivité économique et le dynamisme démographique, A. F. Kenneth 12/
airn.in Organski et Robert Gilpin7 affirment que la politique de self-help à laquelle se livrent 12.6 -
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- - - 178.91.1 Copa.m4123c....bitrDHLR.ida.a.gvAKneidoriUsotsiHnnoin,inuvgomeepdrre.se,,ictosy«ipte..lOP,f-crn1hie9tes.t8l,shp4,pe,1(.cp9B3h9.a1a41l8c,a3.unp7nc..e1p5oo7fu.rPosowie,rs»au[v1e75q2u],iipneuDt)aveisdtHleucmoen,cePpotlitciecnatlraElssdaeysK,.CNam.bWriadlgtze,, nfo - - - 178.9
2.6 - 1 g«uLe5irb.reeL,rtoédgoeinqncueIdrmaeeknd»té,suolenrsderaepdreienputtveeresnaddteeiolln’eéuaqlr.uitClhibeèlrsaee nvdoeuievrneistuqtduapenadsseldegirudeeérsqréueqeupicolieubsrrercéeaanulitssreteesdpeuvoidsiséeasnéntqcuedsialinubsnrelf’oa(epcntéetrruaertioldenes cairn.i
2/1 États-Unis et l’Irak); tout au contraire, ils sont les premiers à nier à cette opération la qualité de guerre ww.
0/201 mgreannédeeapuuinssoamncedenil’aujnuestmemenenactedpeolu’orrdl’roerdirneteirnntaetrinoantaiol,naétl.ant donné qu’ils ne voient dans l’Irak ni une uis w
4 6. Henry Kissinger, Diplomatie, Paris, Fayard, 1996, p. 734. p
20h2 miq7u.e.NPoouusrrecgeroquupioenssticdieeRnoubnersteuGlirlépsiunm, véoliersRan.aGlyislepsind,eospd.ecuixt.vEarniacneteqsumiacjoeunrceesrndeuAré.aFlis.mKeednynnetah- gé de
8. © Organski et son école, voir A. F. Kenneth Organski, World Politics, New York, Knopf, 1958; har
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DARIO BATTISTELLA 93
les États pour cause d’état d’anarchie aboutit non pas à un équilibre, mais au con-
traire à une hiérarchie, grâce à la prépondérance en ressources que finit par acquérir,
au moins temporairement, l’une des puissances par rapport aux autres. C’est grâce à
cette hégémonie que l’ordre international est assuré. En effet, la suprématie dont dis-
pose la puissance dominante en matière de ressources militaires et symboliques lui
permet de gérer l’ordre existant à son bénéfice ainsi qu’à celui d’un ensemble de puis-
sances secondaires; celles-ci sont alors satisfaites de l’ordre existant, contribuant ce
faisant à le reproduire par respect des normes existantes interposé, et seules quelques
puissances insatisfaites remettent en cause la légitimité de l’ordre international; or, il
n’est pas dans l’intérêt de ces challengers révisionnistes de recourir à la force vu
l’écart de puissance qui les sépare de la coalition réunissant contre elles puissance
hégémonique et puissances secondaires satisfaites1. Quant à la puissance dominante,
elle n’a pas davantage intérêt à essayer de changer le statu quo par le recours à la
force armée: «La nation dominante a créé un système au sein duquel des règles et
des normes fournissent des bénéfices dans les domaines économique et de sécurité.
Elle est soutenue par un ensemble de nations satisfaites. Dans ces conditions, prendre
l’initiative d’un conflit armé est contre-productif, étant donné que la nation domi-
nante subvertirait les règles qu’elle a mises sur pied, ce qu’elle ne saurait faire sans
remettre en cause le soutien dont elle bénéficie.»2
Entre ces deux solutions, l’incompatibilité est totale3, alors que pourtant le point
de départ – le constat empirique de l’anarchie synonyme d’état de guerre – tout
comme le point d’arrivée – la préférence normative pour l’ordre par rapport au
désordre – sont les mêmes: les adeptes de l’équilibre des puissances affirment que
l’ordre résulte de l’équilibre des forces et le désordre du déséquilibre, et en déduisent
D que tout État désireux d’assurer sa sécurité pratique une politique visant à contreba- n
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u lancer, seul ou par des alliances, la puissance de tout autre État; les adeptes des C
ment télé lcdey’uocrrledssréecdueertiptdéu,aisnlassapnlalcuepps,aarratiutdé4ecsounÉntetraastiosreup,rrcvaeotiiqdeuenetdndétsauonnrsderlpee,odleiéttsiéqeqnuuedildéibedrubeiasunednnwtipaqoguloaenir5pe,ocuu’enrstaf-asàcs-utderiureerr Armand
chargé djuestseomuetinetn,dvûoêirteredp’arlélvégeneaunecsei, làalapopluitiisqsuaencde’éhqéugiélimbroeniaqvuaeit, dporénvtallau.suQpureélmleateisetaaulorarsit, h28. ©
dep par rapport aux fondamentaux du réalisme, la «bonne» conception de l’ordre inter- 4 20
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w.c A. F. Kenneth Organski, Jacek Kugler, The War Ledger, Chicago (Ill.), Chicago University Press, 1980; 12/
airn.info JAfoarrcbetokhreK(2Mu1gsitclehCr.,)e,nDtMuoruiycgh,laiNgsaeLnweUmYnkoievrke(r,esdCitsyh),aPPthraearsmist,y1Ha9on9du6sW;eRPaoru.nbEal.lv,da2lL0u0a.0tTi.oanmsmanednEetxatel.n,sPioonwseorfTthreanWsitaiornLs.edSgterra,teAgniens 1.12.6 -
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2/1 4. C’est bien le terme de parité, et non d’équilibre, qu’utilisent les théoriciens des cycles, pour éviter ww.
0/201 tpooustitrivisequqeuedeeucxonnfiuesnitonjuastveemcelensttàhéloarpicaierintsé.del’équilibre:chezcesderniers,l’équilibreauneconnotation uis w
4 5. Surlanotiondebandwagon,difficilementtraduisibleenfrançais,voirStephenM.Walt,TheOrigins p
20h2 foofrAPlliraonfcite.s,BIrtihnagciang(NtYh)e,CRoervniesilolnUisntivSertsaitteyPBraecsks,1In98»7,;IanitnesrinaqtuioenRalanSdeaclulrLit.yS,cvhowl.ell1e9r,,«nBoa1n,dwétaégo1n9i9n4g, gé de
8. © p. 72-107. har
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94 LA REVUE INTERNATIONALE ET STRATÉGIQUE
L’ORDRE PAR L’HÉGÉMONIE: LA PREUVE PAR LA THÉORIE
Pourrépondreàcesquestions,unretourauxsourcess’impose.ChezT.Hobbes,on
l’a vu, l’état de guerre existe entre États «à cause de leur indépendance». L’État
lui-même cependant, le Léviathan, «n’est qu’un homme artificiel»1. À l’origine de
l’étatdeguerreentreÉtatsilyadoncl’homme,etplusexactementlanaturehumaine.
D’après T. Hobbes, «la nature a fait les hommes [...] égaux quant aux facultés du
corps et de l’esprit»2. Exprimé autrement, si état de guerre il y a, c’est à cause de
l’égalité de forces et d’intelligence qui les caractérise. Déduction: pour que l’état de
guerre cesse et que donc l’ordre règne, il faut que l’égalité cesse. En effet, s’il est vrai
qu’à l’état de nature entre hommes, c’est de «l’égalité des aptitudes [que] découle une
égalité dans l’espoir d’atteindre nos fins», avec pour conséquence que «si deux hom-
mes désirent la même chose alors qu’il n’est pas possible qu’ils en jouissent tous les
deux, ils deviennent ennemis, et dans la poursuite de cette fin (qui est principalement
leur propre conservation, mais parfois seulement leur agrément), chacun s’efforce de
détruire ou de dominer l’autre»3, alors seule une inégalité de force et d’intelligence
pourramettrefinàl’étatdeguerre.DanslesrelationsentreÉtats,c’esttrèsexactement
cette inégalité qu’introduit le déséquilibre unipolaire: inégalité matérielle – en
«force» – tout d’abord, à cause de la différence en hard power dont bénéficie la puis-
sancedominante;inégalitésymbolique–en«esprit»–ensuite,àcausedelasupério-
rité en soft ou structural power, grâce à laquelle la puissance dominante parvient à
mettre sur pied des règles de fonctionnement du système telles que les autres puissan-
ces conçoivent leur intérêt national de façon compatible avec l’intérêt national de la
D puissance dominante et donc intériorisent la légitimité du système existant4. À n
oc l’inverse,lesadeptesdel’équilibremultipolairetrahissentlapenséedeT.Hobbes:par oli
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ment télé quRun.eeAlcmrhoianrnaeccteleH,sul.’réKgdaiesliustixén,gdqeeur,il’àcehmienzpcoiTtre.treHrleossbubÉretsaautastbràouuil,atiptpaàrruvcdeieeqnnutc-eee,ltlodeuecthpueenzurcHhda.ecJun.neMspeoasrdgipteonqutuhv’aioluiar, Armand
ch l’emporter sur autrui? Vu la volonté de puissance à la base de toute action, l’égalité ©
arg desforces,loind’inhiberlerecoursàlaforce,devraitlogiquementlefavoriser. 28.
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w.c 12/
airn.info 312... TIIbb.iiddH..,,oppb..be11s22,12o..p. cit., p. 5. 1.12.6 -
- - - 178.91.1 peQActoouumwpa-4denmu.redieslL(àslpelaeadussneinccsreasolèeapgtudnialoeroccnsseiutsscdéspedutdér,eucejdehicf«ueatiucrsicdrcttheoréeluasolt,encp)tdgctueeeaernstsesittnoor,fdonuNtut,nipeaoedonnàewscsiyetSspru,éuead(PsuptuarivuoecneistnsnisSosetdatnsrêen)atUcrnteseegnoldleianev,ustessrSrioedmst,raiuttditaeeleeésisreqcesàuaos:nenJddltlaoeerMsaspeNianrpaeuathrmentk,rceSiedèyt.ssre,,epN1cLaeo9yysom9etsn2,mddf.LaéraLsfeenissaned,lineeenPtamoipddnteaeietnorresstnrJh,c,oihddp2soeeeeiapcxésmohdtore.éu,Surrcc.1iticd9Ntuaié9roiyfn4aine-..l nfo - - - 178.9
2.6 - 1 dpnéoisflsiientiniqetupedaegrsloSinbutaséalrenêtasSutqrasueniignse’adcceocsomqrumdeeelnlet«slalaveseccaapuleatscreitsséie[ndasectpfeaurçorosp]nrnedseor»ivee(tJn.dteSo.dpNéétreyerrem,»ion(pSe.r.clSietts.r,aspntr.gue1c,7tu3or)pe.;scldaite.s,le’pcéo.con2nd4oe-2me5si)et. cairn.i
2/1 Exemple très concret de l’efficacité de cette puissance douce et/ou structurelle dont bénéficient les ww.
0/201 Édetmatas-nUdnéissodneninotségjorautrison:toàult’eOirngsaantiissfaatiitoenqmu’oelnledisaoliet,dlaupcroimncmipearlceep(uOisMsaCn),ceoargscaennisdaatniotenqsu’i’lesetnlaesCthdineelaa uis w
4 régulation du système international géré par les États-Unis. p
20h2 p. 858.1À-90c9e,sauijnesti,vqouier«KTenhneeEthmNer.gWingaltSzt,r«ucTtuhreeSotfabIinlitteyrnoaftiaonBaiploPloarlitWicsor»l,dI»n,teDrnaaetdiaolnuasl,Svoecl.u9ri3t,y,étvéo1l.96148,, gé de
8. © no 2, automne 1993, p. 44-79. har
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DARIO BATTISTELLA 95
«security seekers»: «Dans l’anarchie, la sécurité est l’objectif premier. [...] Ce n’est
qu’à condition que leur survie soit assurée que les États cherchent à satisfaire
d’autres buts tels que la tranquillité, le profit, ou la puissance.»1 On conçoit parfaite-
ment que la prudence défensive, plutôt que la volonté offensive, guide le comporte-
ment d’États cherchant à assurer leur sécurité et que, par conséquent, ces États se
sentiraient en sécurité en cas d’équilibre, qui serait donc facteur d’ordre. Reste que
K. N. Waltz lui-même accorde sa préférence à un équilibre bipolaire plutôt que mul-
tipolaire, ce qui va déjà à l’encontre des présupposés français; surtout, l’argument
qu’il invoque en faveur de l’équilibre bipolaire réhabilite a contrario la supériorité de
la thèse de la stabilité par le déséquilibre unipolaire.
À l’origine de la conception de K. N. Waltz se trouve non pas le réalisme de
T. Hobbes, mais celui de J.-J. Rousseau, résumé dans la métaphore du chasseur de
cerf. D’après J.-J. Rousseau, l’homme préhistorique n’est nullement un loup pour
l’homme car, la plupart du temps, il n’a guère de contact avec autrui et vit seul. Ce
n’est que lorsqu’il ne peut pas faire autrement que le bon sauvage fait appel à ses
semblables, et c’est à ce moment que l’état de nature se transforme en état de guerre.
Poussés par la faim, plusieurs chasseurs se réunissent pour chasser un cerf, proie suf-
fisamment importante pour les mettre tous à l’abri du besoin pendant un bon
moment. Lors de la conclusion de cet accord, il y a coïncidence entre l’intérêt parti-
culier de chaque chasseur (calmer sa faim) et l’intérêt commun à l’ensemble des chas-
seurs (coopérer avec les autres car un homme seul ne saurait abattre un cerf). Le
dilemme, d’après J.-J. Rousseau, survient lorsque l’un des chasseurs voit passer
devant lui un lièvre: il a le choix entre, soit attraper le lièvre et, ce faisant, calmer sa
faim, même si ce n’est que pour un court instant, et bien sûr au risque de laisser
D s’échapper le cerf, ce qui revient à rompre l’engagement pris à l’égard des autres n
ocu chasseurs; soit laisser s’échapper le lièvre pour se concentrer sur le cerf, sans être sûr Coli
ment télé cspeeoupurersn,cdvoaonnystaénqniutdepneacsceseelrqàuàeensolceoncrteeorlufarseflureaitlievèrvdaruiemcdeeenrvfta.anCbtoalunttifu,r,onnn’etinédàperclo’eofipqtepuoepsoli’tuuironnldeeecnsatapruetutsrroeesrn,ciahnvateésc-- Armand
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ww squuievritlasalnesurscàruspeuslec,omqup’aagynanotnsa.tt»e2int sa proie, il ne se souciât fort peu de faire man- 10/2
w.c Pour J.-J. Rousseau, c’est bien l’anarchie, et plus exactement l’incertitude subjec- 12/
airn.in tmiveentcoéngcooïsmteitàanlt’eétdatedl’eabnsaetnucreeo:bsjiecletivcehads’saeuutroraitpércéefnértérasleo,nqiunitéerxêptlipqruoeplreecàoml’ipnotérrteêt- 12.6 -
fo 1.
- - - 178.91 clnlda’oaeetmvsprsaoumenuurtuetsnslujedadaiemua?)niac,sisetséestêaqadtnuurqeteubsdêosûtoonernnsdndaeéucuosvqcmuaoubgmpeseaippsgqtoanaurronitencdnmeée,fneiccnn’heetinetnirdoc’’penhasruetoitlpfpriuanateiss’y(ààpsa’doiclouaplumraasisiesln’sdaedet’reatsrau’saéutapcothernruraiatipét,lupomsreraersan,qilscveutu’pilioilaèlnrevpcnrpeaaeosn,qsstqueturu’liae-li o - - - 178.9
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2.6 - 1 menatnrequÉetmatesn,tceévraenistounenleamuexntenl’gaamgèenmeenàtsafdfiormnneérsq.uTeral’nétsafétrdéeaguuenrirveeaeuntrdeespurieslsaatniocness cairn.i
2/1 est naturel non pas, comme chez T. Hobbes, parce que tout État cherche à domi- ww.
0/20 ner autrui, mais parce que chacun «se sent faible tant qu’il en est de plus forts que s w
1 ui
4 p
20h 1. K. N. Waltz, op. cit., 1959, p. 126. é de
2 2. J.-J. Rousseau, Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes [1755], in g
8. © J.-J. Rousseau, op. cit., p. 166-167. har
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96 LA REVUE INTERNATIONALE ET STRATÉGIQUE
lui»1. Or, si c’est la crainte pour sa propre survie qui fait que tout État cherche à se
rendre «plus puissant que tous ses voisins»2, alors il suffit de réduire cette crainte
pour que soit atténué le dilemme de la sécurité que provoque la politique de puis-
sance qu’est amené à pratiquer tout État en vue d’assurer sa sécurité. Comment
réduire cette crainte? En réduisant l’incertitude quant au comportement d’autrui, en
rendant le comportement d’autrui prévisible.
D’après K. N. Waltz, faute de gouvernement mondial qui, en mettant fin à l’état
d’anarchie, supprimerait l’incertitude quant au comportement d’autrui, vu les sanc-
tions auxquelles s’expose tout comportement déviant par rapport aux normes en
vigueur, c’est l’équilibre bipolaire qui, davantage que l’équilibre multipolaire, est apte
à remplir cette fonction de réduction de l’incertitude. En effet, il est bien plus facile
de prévoir ce qu’un seul adversaire est susceptible de faire que de prédire ce que plu-
sieurs rivaux sont susceptibles de faire3. Reste que la réduction de l’incertitude est
encore plus grande en cas de déséquilibre unipolaire. Dans une telle configuration,
l’écart de puissance est tel que tout un chacun est susceptible de savoir ce qu’autrui
va faire et par là même se sent en sécurité: les puissances moindres parce qu’elles
savent que la puissance dominante, sûre de pouvoir imposer sa volonté, n’a pas
besoin de recourir à la violence armée; la puissance dominante parce qu’elle sait que
les puissances secondaires ne peuvent recourir à la violence armée contre elle, sûres
qu’elles sont de ne pas pouvoir l’emporter par la force.
Bref, du point de vue de la théorie réaliste, et que l’on voie dans les États des
maximisateurs de puissance ou des optimisateurs de sécurité, le déséquilibre unipo-
laire est le seul apte à assurer l’ordre international défini comme absence de grande
guerre. Le déséquilibre unipolaire est l’ersatz de gouvernement mondial en bonne
D et due forme, avec la puissance dominante assumant le rôle que le souve- n
ocu rain-représentant hobbésien joue dans l’ordre interne en monopolisant la contrainte Coli
ment télé pdhheiéyrtsaoirqucutheiuelnédgecihtfiaamcceutone,t;csalyermls’byéscotalèirqmtuedeeuepntuiepinsoslraaénidrceuei,eshastanrtsdyl’neinotcnseoyrfmtti,teurdedne’adqnupaarrcénhvtiiseaiubdleecoljmeurpceoommrtpeamiosretdneet- Armand
charg mà el’notrddreetdoeuts’uinnstcahlalecrund,andsomlaindaunrtéeo.u dominé, offensif ou défensif, permettant ainsi 28. ©
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airn.in l’orCdorme mn’eenstteenxvpilsiaqgueearbaleloqrsu,’esni scuars dlaebparésesendcees dfo’unndeempeunistssanthcéeoprirqéupeosnddéurarnétael,isqmuee, 12.6 -
fo - - - 178.91 dtlpbeèarismsénmsoeterasnldratocrénekgssutieceqénorturémaeiudmoferneXostIisddXeyeexessit?ssèitéèLméqc’ueldeesixalpin–dbl,s’irécselqao’shutiitiisosloitbnboiitrpieersmoe,tlcuadsailiertmrsieplpreo–lesellalaéo:itqrniceouegsniulnsi–eb’eirpncseotatseniqxrmcuneua’aremlttntiioéd-anreopiascuplaeannsbraoeistp-noisoocioenlevansiiqtéreuetvtiseqosucclyoaeesncsthptèsieemyennrsest-- o - - - 178.91.
.12.6 - 1 en fait des déséquilibres unipolaires. cairn.inf
2/1 1. J.-J. Rousseau, Écrits sur l’Abbé de Saint-Pierre, in J.-J. Rousseau, op. cit., p. 602. ww.
0/201 23.. ISbiidJo.,hpn.J6.0M5.earsheimer,«BacktotheFuture.InstabilityinEuropeAftertheColdWar»,inSean uis w
4 M.Lynn-Jones,StevenE.Miller(eds),TheColdWarandAfter.ProspectsforPeace,Cambridge(Mass.), p
20h MITPress,2eéd.,1993,p.141-192,estluiaussifavorableàl’équilibrebipolaire,ilest,toutaucontrairede é de
2 K.N.Waltz,unréalisteoffensifvoyantdanslesÉtatsdes«hegemonyseekers».Voirsonouvrage,John g
8. © J. Mearsheimer, The Tragedy of Great Power Politics, New York, Norton, 2001. har
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C’est le cas tout d’abord au XIXe siècle. D’après les adeptes de la théorie de
l’équilibre des puissances, la stabilité du XIXe siècle est due à la politique d’équilibre
que mènent les États membres du concert européen des puissances, capables d’éviter
toute conflagration générale et de circonscrire les conflits armés comme autant
d’ajustements de l’ordre – guerre de Crimée, guerres de l’unification italienne et sur-
toutallemande.Direcela,c’estoublierlesambiguïtésdeladéfinitiondel’équilibre.
Il y a équilibre, dit David Hume, lorsque aucun État ne «concentre entre ses
mains des forces telles que les États voisins soient incapables de défendre leurs droits
contre lui». Pour défendre ses «droits», chaque État a à sa disposition deux
moyens: l’augmentation de ses capacités d’un côté, l’alliance avec d’autres puissances
de l’autre. Étant donné que l’augmentation des capacités connaît des limites et ne
peut se faire qu’à long terme, c’est en s’alliant avec d’autres États qu’un État est sus-
ceptible de maintenir l’équilibre. D’où la définition proposée par R. Aron: il y a
équilibre lorsque aucun État n’accumule «des forces supérieures à celles de ses adver-
saires coalisés». Lue a contrario, cette définition signifie qu’il peut y avoir équilibre
lorsqu’un État accumule autant de forces que ses adversaires coalisés. Or, il s’agit là
d’un équilibre paradoxal, étant donné qu’il n’y a plus équilibre au sens de répartition
approximativement égalitaire des forces entre l’ensemble des puissances concernées,
mais équilibre entre une puissance d’un côté et l’ensemble des autres puissances de
l’autre. Un tel équilibre est bien davantage un déséquilibre en faveur d’une puissance
prépondérante par rapport à toutes les autres puissances prises individuellement,
c’est-à-dire un déséquilibre unipolaire, d’autant plus synonyme d’ordre hégémonique
que dans l’histoire, il n’y a pas eu une puissance prépondérante d’un côté, et les
autres de l’autre, «coalisées» entre elles, mais une puissance prépondérante
D s’efforçant de maintenir l’équilibre entre les autres, c’est-à-dire les empêchant juste- n
ocu ment de s’allier entre elles pour équilibrer sa propre prépondérance. Coli
ment télé psarneAmcueiseXrcIéXoqenutsiilinièbecrnleet,aclroeésegxioiqsnuteaenl,tsmoaainnitnsitliaednetuFxurnaéneqcuéegi,laibllirateésaReputpsrnsoioexn,impl’aaAtsiuvuterniecnsheteru(e-lHl:eodsn’qugunraietc)rôeteépt,uuilsna- Armand
charg Ps’réutassbel/itAlelnemtreagcnees;qdueatlr’aeuptruei,ssuanncdees,uxdi’èumnee épqauritl,iberte,ledeRpooyartuémeem-Uonndi,iadle’aucetrtteepfaorist., 28. ©
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w.c propre suprématie mondiale est à la merci d’un déséquilibre entre les quatre grands 12/
airn.in eurCo’peéstenps.récisément la rupture de l’équilibre continental, synonyme d’érosion du 12.6 -
fo 1.
- - - 178.91 murddenéuilsqaiféXtuiqiéIefueXideelcitebositrnèseenacclahuecin.nsrosioVpaliooniscsglttaaiiqintmrouceeuee2,tm,dpàeolrenalsdatuRiirqafoeuloxy,aipasqnuautunminàseieeo-spUntaaunàritgimilmr’dpoedoérneriitgitaaiGnflteaieuoiirendleltearufcalaomapcneieffdirneaIoIunddtueeédnélseàf’aoiprudpodn’ulruieitrnsiaqsieanluentAenectrlerinlséeasévmetcimisaooigonennnonaet--l o - - - 178.9
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2.6 - 1 ndiéspteoudileléreemdi’sueneenpcaartuiseeddeussotantuteqruriot,oierte,prdoefitla’Antutdriechl’ea-fHfaoibnlgisrsieemreenlétgudéeeladaFnrsanlcees cairn.i
2/1 ww.
0/201 1. Lanotionde«offshorebalancing»aétéemployéenotammentparNicholasJohnSpykman,Ameri- uis w
4 ca’s Strategy in World Politics. The United States and the Balance of Power, New York, Harcourt Brace, p
20h 1942. é de
2 2. Voir,àcesujet,PaulMichaelKennedy,Naissanceetdéclindesgrandespuissances.Transformations g
8. © économiques et conflits militaires entre 1500 et 2000, Paris, Payot, 1989. har
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