Table Of ContentTHÈSE 
Pour obtenir le grade de 
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE 
Spécialité : Sciences économiques 
Arrêté ministériel : 7 août 2006 
 
Présentée par 
Abdelmajid SAIDI 
 
Thèse dirigée par Ivan SAMSON 
Préparée au sein du Laboratoire Centre de Recherche 
Economiques sur les Politiques Publiques dans une 
Economie de Marché 
 
dans l'École Doctorale Sciences économiques
 
Les Systèmes Agroalimentaires 
Localisés face à l’insécurité 
alimentaire : le cas du Système 
Oléicole dans l’Espace de Saïs-
Meknès au Maroc 
 
Thèse soutenue publiquement le 21 décembre 2011, 
 
devant le jury composé de :
 
Monsieur Denis, REQUIER-DESJARDINS 
Professeur, Institut d’Études Politiques de Toulouse, rôle 
(Rapporteur) 
Monsieur Mauro, SPOTORNO 
Professeur, Université de Gênes, Italie, rôle (Rapporteur) 
Monsieur Ivan, SAMSON 
Maître de conférences, HDR, Université Pierre Mendès-France de 
Grenoble, rôle (Directeur de thèse) 
Monsieur Claude, COURLET 
Professeur, Université Pierre Mendès-France de Grenoble, rôle 
(Président) 
Monsieur Bernard, PECQUEUR 
Professeur, Université Joseph Fourier de Grenoble, rôle (Membre) 
Monsieur Jean-Marc, TOUZARD 
Directeur de recherche, HDR, Institut national de la recherche 
agronomique de Montpellier, rôle (Membre)
LES SYSTÈMES AGROALIMENTAIRES LOCALISÉS     
FACE À L’INSÉCURITÉ ALIMENTAIRE : 
Le cas du Système Oléicole dans l’Espace Saïs-Meknès au Maroc
Remerciements 
 
 
Je tiens tout d’abord à adresser mes plus vifs remerciements à mon directeur de thèse, Ivan 
SAMSON, qui a su avec rigueur et amitié diriger et orienter cette recherche. Ses contributions 
scientifiques et sa qualité humaine ont été déterminantes pour sa réussite. 
À  Gabriel  COLLETIS  pour  m’avoir  ouvert  la  porte  du  Master  Economie  Appliquée, 
Entreprises, compétences et territoires, qui a été à la base de cette thèse. 
À Bernard PECQUEUR et Claude COURLET pour les discussions très fructueuses pour 
l’avancement de la thèse.  
Aux agents de la Direction Provinciale de l’Agriculture et aux chercheurs de l’INRA de 
Meknès au Maroc qui m’ont toujours bien accueilli et aidé à Meknès. 
À mes parents, à l’ensemble des membres de ma famille ainsi qu’à mes amis les plus proches, 
sans l’aide et le soutien desquels je n’aurais jamais pu venir à bout de ce périple semé 
d’embûches. À toutes et tous, je tiens à leur faire part de ma gratitude pour leur gentillesse et 
leur compréhension.  
Merci enfin à toutes les personnes dont le soutien lors des derniers mois de rédaction a permis 
que ce travail voie le jour.  
À toutes celles et tous ceux qui m’ont toujours aidé et soutenu mais dont j’aurais oublié de 
citer le nom ici, qu’ils ne m’en tiennent pas rigueur et qu’ils me prient de les excuser 
sincèrement. Mille mercis à vous tous. 
Bien évidemment, je reste le seul responsable de toutes les erreurs que comporterait ce 
document.
À mes parents
S
OMMAIRE 
INTRODUCTION GENERALE :  
LA CRISE ALIMENTAIRE, LA CRISE ECONOMIQUE, DEFIS MAJEURS DU XXIe 
SIECLE 
PREMIERE PARTIE :  
LA SECURITE ALIMENTAIRE ET L’EVOLUTION DU SECTEUR 
AGRICOLE ET AGROALIMENTAIRE 
CHAPITRE 1 :  
L’AGRICULTURE FAMILIALE COMME VECTEUR PRINCIPAL DE LA SECURITE 
ALIMENTAIRE 
CHAPITRE 2 :  
L’EVOLUTION DE L’ENRACINEMENT TERRITORIAL DE L’ECONOMIE AGRICOLE 
ET AGROALIMENTAIRE 
DEUXIEME PARTIE :  
LES SYAL FACE A L’INSECURITE ALIMENTAIRE, LE CAS DU 
SYSTEME OLEICOLE DANS L’ESPACE SAÏS-MEKNES AU MAROC 
CHAPITRE 3 :  
LES CONTRAINTES DE LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LA DYNAMIQUE DES 
SYAL 
CHAPITRE 4 :  
L’INDUSTRIALISATION DU SOM ET LA QUALITE DE L’HUILE D’OLIVE 
CONCLUSION GENERALE
LISTE DES SIGLES ACRONYMES ET ABREVIATIONS 
 
 
ADMPC : Analyse des Dangers, Maîtrise des Points Critiques 
ADPIC : Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce 
AMAP : Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne 
AMPOC : Association Marocaine de Protection et d’Orientation du Consommateur  
AF : Agriculture Familiale 
AOC : Appellation d’Origine Contrôlée 
AOP : Appellation d’Origine Protégée 
BM : Banque Mondiale 
CAPM : Centre Anti-Poisons du Maroc 
CCP : Certificat de conformité du produit  
CES : Conseil Economique et Social (FRA) 
CE : Commission Européenne  
CRISES : Centre de recherche sur les innovations sociales 
CIHEAM : Centre International de Hautes Etudes Agronomiques Méditerranéennes  
CIRAD : Centre de coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le Développement 
CNSDOQ : Commission Nationale des Signes Distinctifs d’Origines et de Qualité  
CNUCED : Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement 
COI : Conseil Oléicole International 
OMPIC : Office Marocain de la Protection Intellectuelle et Commerciale 
EU : Etats-Unis 
FAO : Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture 
FDA : Food and Drug Administration  
FEAGA : Fonds européen agricole de garantie 
FEADER : Fonds européen agricole pour le développement rural 
FIPA : Fédération Internationale des Producteurs Agricoles  
FMI : Fonds Monétaire International 
FRA : France 
GATT : Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce 
GSA : Grande Surface Alimentaire  
HACCP : Hazard Analysis Critical Control Point  
IAA : Industries agroalimentaires  
INRA : Institut national de la recherche agronomique (France) 
INRAM : Institut national de la recherche agronomique au Maroc 
ENA : École nationale d’agriculture de Meknès au Maroc 
INSEE : Institut National de la Statistique et des Études Économiques 
ISO : International Organization for Standardization  
IG : Indication Géographique 
IGP : Indication Géographique Protégée
MAR : Maroc 
MCA : Modèle de Consommation Alimentaire  
MAPM : Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime au Maroc 
MOA : Maladies d’Origine Alimentaire 
NM : Norme Marocaine 
NPI : Nouveaux Pays Industrialisés 
NU : Nations-Unies 
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques 
OGM : Organismes Génétiquement Modifiés  
OIE : Organisation mondiale de la santé animale 
OMC : Organisation Mondiale du Commerce  
OMS : Organisation Mondiale de la Santé 
OMPI : Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle  
ONU : Organisation des Nations Unies  
ONUDI Organisation des Nations Unies pour le développement industrie 
PAC : Politiques Agricole Commune 
PD : Pays Développés  
PDRN : Plan de Développement Rural National Français 
PED : Pays En Développement  
PMA : Pays les Moins Avancés 
PME : Petites et Moyennes Entreprises  
PNNS : Programme national de nutrition et santé du gouvernement français  
PNAN : Programme tunisien d’alimentation et de nutrition 
PPLPI: Pro-poor Livestock Policy Initiative 
PSEM : Pays du Sud et de l’Est méditerranéen 
SFER : Société Française d’Economie Rurale  
SPL : Système Productif Localisé. 
SYAL : Système Agroalimentaire Localisé 
SYALA : Système Agroalimentaire Localisé Agricole 
SYALI : Système Agroalimentaire Localisé Industriel 
SOM : Système Oléicole dans l’Espace de Saïs- Meknès  
ESM : Espace de Saïs- Meknès 
TIAC : Toxi-infections alimentaires collectives 
UE : Union européenne 
SDOQ : Signe Distinctif d’Origine et de Qualité 
UDOM : Union pour le Développement de l’Olivier de Meknès 
USA : United States of America 
USAID : Agence américaine pour le développement international 
USDA: United States Department of Agriculture
INTRODUCTION GENERALE :                      
LA CRISE ALIMENTAIRE, LA CRISE ÉCONOMIQUE, 
DÉFIS MAJEURS DU XXIe SIÈCLE
1.  CADRAGE HISTORIQUE ET CONTEXTUEL 
Après la période de stabilité et de croissance qu’a connu le monde dès la fin de la deuxième 
Guerre Mondiale jusqu’à la fin des années 1960 a succédé une période d’incertitude et de 
perturbation, notamment dans les pays avancés (Boyer, 1986). Celle-ci se caractérise par une 
faible croissance économique, un chômage de masse, une forte inflation, une domination de la 
sphère  financière,  ainsi  qu’une  dépendance  accrue  des  économies  à  l’exportation  et  une 
concurrence de plus en plus intense avec l’arrivée des Nouveaux Pays Industrialisés (NPI). 
Pour expliquer cette situation, plusieurs facteurs ont été avancés : la hausse du prix des 
matières  premières,  notamment  le  pétrole ;  les  gains  de  productivité  occasionnant  une 
substitution du capital au travail ; la saturation des marchés ; la spéculation et les bulles 
financières.  Cependant,  depuis  2007,  le  capitalisme  financier  est  entré  dans  une  crise 
profonde. Cette crise, à la base bancaire et née sur le marché du crédit immobilier américain1, 
est rapidement devenue financière et économique au niveau mondial. Fin 2008, les économies 
développées étaient en récession et celles des pays émergents ralentissaient fortement (FMI, 
2010).  
En  2009,  la  situation  s’est  aggravée :  les  économies  avancées  ont  traversé  la  plus  forte 
récession depuis l’après-guerre2. Pour redresser cette situation, les États des pays avancés ont 
augmenté leurs dépenses budgétaires pour relancer l’économie  et  sauver les banques  en 
difficulté3. Or, ces dépenses excessives, conjuguées à la chute des impôts, ont fait exploser les 
déficits budgétaires, au point de menacer certains États de défauts de paiements. On cite en 
particulier  l’Islande,  l’Irlande,  le  Portugal  et  la  Grèce,  qui  a  nécessité  à  elle  seule  la 
mobilisation d’un prêt de 158 milliards d’euros pour lutter contre la crise de sa dette4. En 
                                                 
1 Il s’agit d’une hausse des impayés au titre de crédits hypothécaires à risque (subprimes) au début de l’été 2007. 
Ce krach s’est transformé en véritable crise financière mondiale à la mi-septembre 2008 et s’est traduit par une 
perte de confiance dans le système financier. Cette situation a entraîné un manque de liquidités sur le marché 
interbancaire. Les banques sont devenues extrêmement réticentes à se prêter de l’argent et les liquidités se sont 
taries rapidement, faisant grimper à des niveaux sans précédents les écarts entre les taux d’intérêt que les 
banques se versent entre elles et ce qu’elles s’attendent à payer aux banques centrales (Source : Banque 
mondiale, 2009, 
http://web.worldbank.org/WBSITE/EXTERNAL/ACCUEILEXTN/EXTDECPGFRE/EXTPROSCPECTFRE/E
XTGBLPROSPECTAPRILFRE/0,,contentMDK:22207750~menuPK:6195147~pagePK:64647140~piPK:64647
812~theSitePK:659190,00.html, page consultée le 26/09/2010).     
2  Source :  http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=ecofra10b,  (page  consultée  le 
19/07/2011). 
3 Selon l’Agence fédérale américaine de garantie des dépôts bancaires (FDIC), depuis janvier 2008, 408 banques 
américaines  ont  fermé  (Source :  http://www.fdic.gov/bank/individual/failed/banklist.html,  page  consultée  le 
06/09/2011). 
4 Source : http://europa.eu/news/economy/2010/05/20100430b_fr.htm (page consultée le 02/09/2011). 
  8
général, dans les pays avancés – notamment ceux qui ont été le plus durement touchés par la 
crise –, l’État et les ménages restent lourdement endettés, à des degrés divers, et la santé des 
institutions financières ne s’est pas totalement rétablie. L’incertitude grandissante liée à la 
crise a ainsi entraîné une diminution des embauches. Le nombre de chômeurs estimé au 
niveau mondial en 2010 a été de l’ordre de 205 millions, contre 184,6 millions en 2006 (OIT, 
2011). Dans les économies développées et l’Union européenne, le taux de chômage est passé 
de 6,3 % en 2006 à 9,1 % en 2010. Selon l’Organisation Internationale du Travail (OIT) 
(2011), l’espoir de voir ce taux revenir dans un avenir proche aux niveaux d’avant la crise est 
très faible. 
Quant aux pays en développement (PED), l’impact de la crise financière et économique 
diffère selon le degré de développement de chacun de ces pays, de sa richesse en matières 
premières et de son insertion dans l’économie mondiale5. D’une manière générale, tous ces 
pays devraient être touchés par la chute plus ou moins prononcée des investissements directs 
étrangers (IDE) et par la baisse de leur exportation de biens et de services6. Selon le Fond 
Monétaire International (FMI, 2011), l’absence de plans spécifiques à moyen terme dans 
plusieurs pays suscite des craintes de plus en plus sérieuses, en particulier pour les Etats-Unis 
(EU) et, par conséquent, aboutit à un ralentissement de la croissance potentielle dans les pays 
avancés. Une telle perspective dans les pays émergents et en développement n’est pas non 
plus totalement écartée. 
La crise des subprimes a été tenue indirectement pour responsable de la crise alimentaire de 
2007-2008, la plus importante depuis 1974. En effet, les marchés de matières premières en 
plein  boom  ont  été  considérés  comme  des  valeurs  refuges  pour  les  spéculateurs  et  une 
opportunité d’effacer une partie de leurs dettes et de leurs créances douteuses (Berthelot, 
2008 ; Voituriez, 2009). La spéculation avec des denrées alimentaires de base (céréales, 
oléagineux,  produits  laitiers,  viande  et  sucre)  a  entraîné  une  flambé  de  leurs  cours 
                                                 
5 Source : http://www.oecd.org/document/26/0,3746,fr_2649_33731_41826458_1_1_1_1,00.html  
(page consultée le 02/08/2010). 
6 Les 49 pays en développement les plus pauvres (majoritairement en Afrique) ont ainsi vu leurs recettes 
d’exportation diminuer, lors du premier semestre 2009, de 43,8 % par rapport à la période équivalente de l’année 
précédente (Source : http://poldev.revues.org/131#ftn10, page consultée le 05/08/2011). Par conséquent, les 
conditions de vie de leur population se sont dégradées. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, 
la science et la culture (UNESCO), la crise a fait subir, en 2009, aux 390 millions de personnes les plus pauvres 
en Afrique un manque à gagner totalisant 18 milliards de dollars US, soit 46 dollars US par personne. Cela 
équivaut à une diminution d’un cinquième du revenu moyen par habitant, chiffre qui dépasse de très loin les 
pertes subies dans le monde développé selon l’Organisation (Source : http://www.unesco.org/new/fr/media-
services/single-view/news/global_crisis_hits_most_vulnerable/browse/5/back/18276/,  page  consultée  le 
12/05/2011). 
  9
Description:91). Pour faire face à ces difficultés, le secteur agricole et agroalimentaire a été obligé de revoir son système de production, ses problèmes d'information et de qualité ainsi que les formes d'organisation interne et les relations externes des entreprises du secteur. Par conséquent, d'aut