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Les Lyciens et la mort. Une étude d'histoire sociale
Anne-Valérie Schweyer
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Schweyer Anne-Valérie. Les Lyciens et la mort. Une étude d'histoire sociale. Istanbul : Institut Français d'Études Anatoliennes-
Georges Dumézil, 2002. pp. 3-2. (Varia Anatolica, 14);
http://www.persee.fr/doc/anatv_1013-9559_2002_mon_14_1
Document généré le 24/10/2017
VARIA ANATOLICA XIV 
ANNE- VALERIE SCHWEYER 
LES LYCIENS ET LA MORT 
UNE ETUDE D'HISTOIRE SOCIALE 
INSTITUT FRANÇAIS D'ETUDES ANATOLIENNES D'ISTANBUL 
DE BOCCARD Edition-Diffusion 
11, rue de Médicis 
75006 Paris 
2002
Photo de couverture : 
Teimiusa. Vue de la nécropole. Devant certains sarcophages se trouve 
un hémicycle où pouvaient se dérouler les cultes à la mémoire des défunts. 
Secrétaire aux publications : Aksel Tibet. 
Ce volume a été composé par Hiilya Tamdogan à l'Institut Français d'Etudes Anatolienne s d'Istanbul 
et imprimé par As &64 Ltd. §ti. Çatalçesme sk. No : 16/2 34410 Cagaloglu, Istanbul, Turquie. 
Remerciements : 
Toute ma gratitude va à Monsieur le Professeur Christian Le Roy dont la gentillesse 
et la chaleureuse amitié ont toujours soutenu ce travail 
et sans l'aide duquel cet ouvrage n'aurait jamais vu le jour. 
Paris, février 1996 
© Institut Français d'Etudes Anatoliennes Georges Dumézil 
Nuru Ziya sok. 22, 80072, Beyoglu-Istanbul/TURQUIE 
2002 
La loi du 11 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 de l'article 41, d'une part, que les 
"copies ou reproductions strictement réservées à l'usage privé du copiste et non destinées à une utilisation 
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contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. 
ISBN :  2-906053-67-8
TABLES DES MATIERES 
Table des matières  1 
PROLOGUE  5 
Présentation du sujet  7 
Limites chronologiques  8 
Sources épigraphiques  8 
Plan  9 
Présentation du pays lycien  9 
PRELUDE A L'ETERNITE :  la demeure d'éternité et les rites funéraires 11 
I. Essai de typologie des monuments funéraires  13 
1 . Les piliers funéraires  14 
2. Les tombes-maisons et les tombes rupestres  14 
3. Les sarcophages  17 
4. Les tombes-temples  18 
5. Les tombes monumentales  18 
II. Etude lexicologique : les noms des tombes  19 
A. Présentation du vocabulaire funéraire  19 
1 . Les noms lyciens  19 
2. Les termes grecs  21 
3. Les verbes marquant la construction de la tombe  22 
B. Les termes appliqués a chaque type de tombe  24 
1 . Les piliers funéraires  24 
2. Les tombes-maisons  24 
a. Les tombes-maisons  24 
b. Les tombes rupestres  24 
c. L'exemple de Limyra : les différents types architecturaux et leur datation  26 
d. L'intérieur d'une tombe rupestre  27 
3. Les sarcophages  29 
a. Les sarcophages  29 
b. Les différentes parties du sarcophage  31 
4. Les tombes-temples  32 
a. Les tombes-temples  32 
b. Les différentes parties d'une tombe-temple  33 
5. Les tombes monumentales et les statues funéraires  33 
6. Les autels funéraires  33 
C. Conclusion  34 
III. Rites et pratiques funéraires  35 
A. La préparation de l'espace funéraire  35 
1. Le vocabulaire lycien :  "ensevelir dans" "et "ensevelir sur"  35 
2. Le vocabulaire grec :  "ensevelir sur" et "ensevelir dans"  37 
B. La préparation du corps : quelles pratiques funéraires ?  39 
1 . L'inhumation  39 
2. Le début de l'incinération  40 
3. Une exception :  l'embaumement  40 
4. Conclusion  41
ANNE- VALERIE SCHWEYER 
C. Le culte funéraire  41 
1 . L'enclos funéraire  41 
2. Le culte funéraire :  une marque de la solidarité familiale  41 
3. La scène de sacrifice dans l'iconographie  43 
IV. La protection des tombeaux  45 
A. Le respect des volontés du propriétaire et les droits funéraires 
dans les inscriptions lyciennes  45 
1 . La formule avec alaha- ^  ^  45 
2. Les droits funéraires :  nta wâta  46 
3. L'argent dans les inscriptions lyciennes : Yada et le sicle  47 
4. La gestion des monuments funéraires et la concession 
des droits funéraires : mihti et tesi  50 
B. L'octroi de droits d'ensevelissement l'expression de la volonté du propriétaire 
dans les inscriptions grecques  52 
1 . La concession des droits funéraires : le rôle de la famille  52 
2. Le pouvoir de la proche famille dans la gestion de la tombe  54 
3. L'ajout de personnes dans une tombe  55 
4. La mémoire des tombeaux : les archives  57 
5. La réutilisation de la tombe : le changement de propriétaire  58 
6. Le rachat d'une tombe  59 
7. Conclusion  60 
V. La profanation des tombeaux et les punitions en cas de profanation  61 
A. Les déprédations des tombeaux  61 
1 . Les différents types de déprédation  61 
2. L'expression du délit  65 
B. Les punitions en cas de profanation  66 
1 . L'expression des sanctions  66 
2. Les sanctions religieuses  69 
3. Les sacrifices expiatoires  74 
4. Les sanctions pénales  76 
a. Les amendes aans les inscriptions grecques  76 
b. Les autorités civiques  81 
c. Le système judiciare dans les inscriptions grecques  84 
C. Conclusion  89 
LA TOMBE, REFLET D'UNE SOCIETE 91 
I. L'individu dans la société lycienne : une étude onomastique  93 
A. Les anthroponymes lyciens et anatoliens écrits en lycien et en grec  94 
1 . Catalogue des anthroponymes  95 
2. Analyse des anthroponymes écrits en lycien  128 
a. Les liens entre les individus  128 
b. L'usage de mêmes noms dans une famille, mais sans possibilité 
d'établir des liens précis entre les individus  129 
c. Les homonymes  129 
d. Titres et professions dans la société lycienne  130 
e. Conclusion  131 
3. Analyse des anthroponymes écrits en grec  131 
a. Les influences cariennes et pisidiennes en Lycie  131 
b. Des liens privilégiés entre les régions sud de l'Asie mineure  133 
c. La Lycie et l'Asie mineure : un mouvement général d'échanges  133 
d. Un particularisme lycien  134 
e. Conclusion  134
LES LYCIENS ET LA MORT :  UNE ETUDE D'HISTOIRE SOCIALE 
B. Les noms perses en Lycie  135 
1 . Les noms perses dans les inscriptions lyciennes  135 
2. enê  ^/rrawata  136 
3. Les noms perses dans les inscriptions grecques  139 
C.Les anthroponymes grecs  141 
1 . Catalogue des antroponymes grecs  142 
a. Remarques d'un caractère historique et institutionnel  143 
b. Qualités ou défauts d'ordre physique ou moral  150 
1. Sobriquets  150 
2. Qualités  154 
3. Défauts  157 
4. Noms d'animaux  157 
c. La religion  158 
1. Dieux  158 
2. Héros  163 
3. Qualité religieuse  164 
2. Analyse de ce catalogue  165 
a. Les étrangers en Lycie  165 
b. L'individu dans la société  166 
c. L'individu dans un groupe social  168 
d. Conclusion  170 
E. Conclusion sur l'onomastique lycienne  170 
II. Les structures familiales lyciennes et leurs implications sociales  171 
A. La cellule familiale lycienne  174 
1 . Le groupe restreint de la famille  174 
a. Le système de filiale directe : le fils, la fille, les descendants directs  174 
b. Le mari et la femme  183 
c. Les ascendants : les parents, les grand-parents  187 
d. La famille  „  190 
2. Le groupe constituant la "maison" : les oiKeïoi  192 
a. Les collatéraux  192 
b. La belle-famille  194 
c. Les ep€TTTOi et termes similaires  195 
d. Les esclaves et affranchis  196 
e. Les membres de la maison  197 
B. Conclusion sur la cellule familiale en Lycie  198 
1 . L'organisation de la tombe : un reflet de la structure familiale lycienne  199 
2. La co-propriété  201 
3. Une tentative d'interprétation sociale  203 
EPILOGUE  205 
RECUEIL D'INSCRIPTIONS 209 
BIBLIOGRAPHIE 275 
Table des illustrations  293 
Indices  299 
PLANCHES
PROLOGUE
Présentation du sujet 
On connaît de la Lycie des sites plus ou moins bien explorés et exploités, dans lesquels les 
nécropoles spectaculaires restent souvent le seul élément marquant dans la mémoire de leurs visiteurs, ainsi 
que des inscriptions en langue lycienne et en langue grecque. Aucune monographie n'a été consacrée 
à une approche de la société lycienne grâce à la comparaison des vestiges archéologiques, des 
inscriptions lyciennes et des inscriptions grecques. En général, les études lyciennes sont plus 
cloisonnées  ;  on trouve  des  ouvrages consacrés uniquement  à la  sculpture, d'autres  aux  inscriptions 
lyciennes, d'autres encore aux inscriptions grecques. De plus, les études sur les monuments 
funéraires  ne concernent que  les tombes portant des reliefs ou des  inscriptions et  il  est difficile de 
connaître la réalité sociale qui a engendré ces monuments originaux. 
Le problème essentiel tient donc à la diversité des sources utilisées et il semble important de 
confronter les restes archéologiques aux inscriptions lyciennes et grecques, alors que les uns et les 
autres sont d'ordinaire étudiés séparément par des archéologues, des spécialistes des langues asia- 
niques ou des hellénistes. 
La confrontation de ces trois données différentes amène à l'idée qu'il ne faut pas en séparer les 
témoignages pour présenter un tableau complet de la société qui avait édifié ces nécropoles et 
apprendre à connaître le pays lycien et ses habitants. 
Cette étude sur les monuments et l'épigraphie funéraires prétend offrir une meilleure 
connaissance de la société lycienne du 5e au 1er siècle a.C. Le choix de travailler dans ce domaine a été guidé 
par la volonté d'appréhender une réalité sociale dans toutes ses dimensions, une histoire locale dont 
les découvertes pourront s'insérer dans un cadre plus large. 
Cependant, toute étude d'histoire sociale se heurte au problème de l'interprétation qu'un lecteur 
du 20e siècle peut se permettre de tirer d'une documentation antique dont il ignore si elle est 
suffisamment représentative de la société de l'époque. Cette société vivante possédait ses codes, ses 
mœurs et il faut les décrypter à l'aide d'un vocabulaire moderne sans en fausser le message1. Les 
données sur lesquelles on est amené à travailler sont le fruit du hasard des découvertes et il convient 
de voir s'il est possible de présenter un tableau homogène des individus qui la composent. 
Tout en sachant que la vision que l'on peut offrir d'une société ancienne peut être faussée par 
l'état fragmentaire, partiel et donc forcément partial, de la documentation, il a paru intéressant de 
présenter la société lycienne, telle qu'on peut la saisir par le biais de ses monuments et de ses pratiques 
funéraires. 
La civilisation lycienne offre également le paradoxe, entre Est et Ouest, d'avoir été interprétée 
selon des clefs de lecture hellénisantes ou iranisantes. Qu'en est- il exactement ? Peut-on, doit-on par- 
1) J. Elayi, Pénétration grecque en Phénicie sous l'empire perse, 1988, 106-108.
ANNE- VALERIE SCHWEYER-HARDTL 
1er de simples relations ? d'interactions ? d'acculturation ? Autant de questions auxquelles on 
cherchera à répondre. 
Enfin, même si l'on ne doit pas perdre de vue que la représentation que l'on obtient de la 
civilisation  lycienne est fonction du matériel disponible, on peut chercher à connaître quels sont les 
individus  qui ont fait édifier ces nécropoles qui forcent encore l'admiration plus de vingt siècles après 
leur édification. Quelle genre de société formaient-ils ? Comment étaient-ils organisés ? 
Cette étude sur la société lycienne à travers les monuments et l'épigraphie funéraires doit donc 
permettre d'approcher une réalité au quotidien, plus sensible aux hommes que les monographies 
historiques et politiques ne peuvent le laisser paraître. Les individus lyciens, lorsqu'on décrit leur 
organisation sociale et leur attitude face à la mort, se laissent alors mieux connaître. 
Limites chronologiques 
Les limites chronologiques de cette étude s'imposent d'elles-mêmes. On ne connaît aucun 
monument funéraire en Lycie avant le 6e siècle a.C. ; il ne s'agit alors que de piliers funéraires, tombes 
dynastiques ne présentant aucun témoignage epigraphique à exploiter. Les autres types de tombes 
lyciennes se développent à partir du 5e siècle a.C. 
Il est possible de bien saisir la transition entre l'époque classique et l'époque hellénistique et 
l'implantation de la langue grecque en Lycie. On note une rupture dans le relatif isolement de la région 
au 2e siècle a.C, mais l'étude des tombeaux du 1er siècle a.C. permettra de mettre en évidence les 
ruptures et les continuités avec les époques antérieures. S'impose pourtant déjà une orientation qui est 
celle de l'époque impériale. Ce travail sera donc centré sur la période allant du 6e au 1er siècle a.C. 
Sources épigraphiques 
Les inscriptions funéraires sont rédigées en langue lycienne et en langue grecque. Les 
inscriptions lyciennes sont réunies dans le tome premier des Tituli Asiae Minons , auquel se sont ajoutées 
quelques publications. G. Neumann a publié, en 1979 et 1985, les inscriptions en langue lycienne 
découvertes depuis 19013. Les inscriptions lyciennes trouvées au Létôon de Xanthos sont parues dans 
le volume IX des Fouilles de Xanthos4, mais ne comprennent aucune inscription funéraire susceptible 
de s'insérer dans cette étude5. 
Les inscriptions grecques ont été partiellement publiées dans les trois premiers fascicules du 
deuxième volume des Tituli Asiae Minoris6. Ces corpus recouvrent le domaine de la Lycie occciden- 
tale et orientale. Le fascicule sur la Lycie centrale n'est pas paru. En son absence, la nécessité s'est 
imposée d'établir un corpus des inscriptions funéraires inédites. Ce travail a pu être mené à bien grâce 
aux archives de la Kleinasiatische Kommission de Vienne, auxquelles j'ai pu avoir accès grâce à 
l'aimable autorisation du Dr. Prof. Dobesch et du Dr. G. Rehrenbôck7. Les inscriptions funéraires édi- 
2) Tituli Asiae Minoris I,Tituli Lyciae lingua lycia conscripti, 1901. Les inscriptions issues de ce volume sont toutes 
identifiées à l'aide des lettres TL (Tituli lingua lycia), suivies du numéro de l'inscription dans les TAM. 
3) G. Neumann, Neufunde lykischer Inschriften seit 1901, 1979. Il octroie à toutes ces nouvelles inscriptions la lettre 
N (Nova inscriptio) suivie d'un numéro supérieur à 300. Une inscription funéraire de Telmessos, omise dans le volume 
précédent, a été publiée par G. Neumann en 1985 dans Beitrâge zum Lykischen VII, Die Sprache 31(1985), 243-247 et se 
trouve dans le cours de ce travail sous l'appellation "Telmessos". Il faut ajouter les améliorations de lecture que cet auteur a pu 
apporter à certaines des inscriptions :  ainsi, G. Neumann, OJh, 1984, col. 90-97 pour les inscriptions TL 74 a-b et N 74 c- 
d ; id., OJh, 1985, col. 65-67 pour l'inscription TL 135 ; id., OJh, 1988, col. 121-123 pour les inscriptions TL 103 et TL 
104 a-c et col. 153 pour l'inscription TL 98. 
4) J. Bousquet, Les inscriptions gréco-lyciennes, Fouilles de Xanthos IX, 147-199. 
5) Sur les inscriptions lyciennes du Létôon de Xanthos, la mise au point d'E. Laroche, Acta Anatolica, 1987, 237-240. 
6) E. Kalinka, Tituli Asiae Minoris II, fasc. 1 (1920) ; fasc. 2 (1930) ; fasc. 3 (1944). 
7) Toutes les inscriptions grecques utilisées dans ce volume seront donc identifiées grâce à leur référence aux TAM, 
c'est-à-dire aux lettres TG (Tituli lingua graeca) suivies du numéro de l'inscription, ou, à défaut, de la référence à l'édition
LES LYCIENS ET LA MORT : UNE ETUDE D'HISTOIRE SOCIALE 
tées souvent depuis longtemps, mais non encore réunies dans un volume des Tituli Asiae Minoris , 
sont identifiées d'après leur volume d'édition princeps. 
Ces témoignages inscrits forment un ensemble cohérent. Ainsi, l'examen de chaque document 
peut prendre tout son sens à la lumière de l'ensemble auquel il appartient. 
Plan 
La recherche est axée sur la demeure que le propriétaire a voulu se faire préparer pour l'éternité. 
Une étude typologique et lexicologique des monuments funéraires permettra d'abord de connaître les 
tombeaux conçus par les Lyciens, puis les rites qui s'y attachent. Tout le système juridique mis en 
place afin de prévoir la gestion des monuments et les actions à intenter en cas de profanation sera 
ensuite analysé. 
Enfin, toutes ces tombes étaient destinées aux individus lyciens. La tombe de chaque individu 
reflète son appartenance à un groupe socialement organisé. On tentera de mieux approcher la 
composition de la population lycienne grâce à une étude onomastique et de connaître le fonctionnement 
de cette société grâce à ses structures familiales. 
Présentation du pays lycien 
o 
Le pays lycien , à l'intérieur duquel va se développer une "civilisation lycienne", s'étend d'Ouest 
en Est, de Telmessos-Fethiye à l'actuelle Kumluca, autour du site de Gagai (fig. 1). Les cités ou les 
«copiai  se trouvent dans des vallées intérieures plus ou moins étendues, dont l'exploitation devait 
permettre une relative autonomie à leurs habitants, comme l'attestent de nombreuses ruines de toutes 
époques, ou directement en bord de mer. Le pays est coupé par trois chaînes de montagnes, orientées 
Nord-Est Sud-Ouest, qui en déterminent la morphologie. 
A l'Ouest, les Boncuk Daglari, dont certains sommets peuvent atteindre 2750 m., alliés à la 
rivière  Indus (actuel Dalaman Çayi), forment une frontière naturelle avec la Carie. Ainsi, les 
communications entre la Lycie et la Carie ne sont possibles que par deux voies : la route maritime, très 
empruntée,  et la route terrestre, plus difficile9. 
A l'Est de la vallée du Xanthe (actuel Es. en Çayi), les Ak Daglari, dont les sommets peuvent 
culminer au-dessus de 3000 m,  séparent la Lycie occidentale des hauts plateaux de la Kibyratide. Une 
passe peut être empruntée au Nord-Est de la vallée du Xanthe pour rejoindre Oinoanda et les hauts 
plateaux et une route, fort mauvaise, relie Arsada à Nisa et Comba10. Outre ces deux voies, seule une 
route, passant au-dessus de Kalkan, par la vallée intérieure de Bezirgan, permettait de rejoindre la 
Lycie centrale. La route moderne qui relie Kimk, Kalkan et Ka§, fut taillée dans la roche à grand 
renfort de dynamite et le chemin n'était pas praticable dans l'antiquité, comme l'atteste l'absence de 
sites antiques dans cette partie côtière. 
La Lycie occidentale est elle-même coupée par deux monts, le Cragos et l' Anticragos, qui 
s'élèvent entre la vallée du Xanthe à l'Est et la mer à l'Ouest. La présence de ces monts rend cette partie 
de la côte difficilement accessible. 
La Lycie centrale est isolée vers l'Ouest par l'Ak Dag et vers l'Est par l' Alaca Dag, dont le 
sommet culmine au-dessus de 2000 m. et qui appartient à la chaîne des Bey Daglari (culminant à plus de 
princeps ou, pour les inscriptions inédites provenant de Vienne, du nom du site d'où provient l'inscription suivi d'une 
numérotation continue, interne à ce volume ; on propose ainsi une suite numérotée de cent trente inscriptions inédites. 
19e 
8) On peut comparer cette description à celle, plus développée et avec les toponymes usités en Turquie au  siècle, 
d'O. Treuber, Geschichte der Lykier, 1887, 1-10. Pour une présentation récente du pays lycien, cf. A.-V. Schweyer, Le pays 
lycéen. Une étude de géographie historique aux époques classique et hellénistique, RA  1996.1, 3-68. 
9) Sur cette route  terrestre, A.  Philippson,  Reisen und  Forschungen im westlichen  Kleinasien.  V,  Petermanns 
Mitteilungen, Erg. 183 (1915), 89-91 ; L. Robert, J.Sav. 1978, 15-18. 
10) Chr. Naour, Inscriptions de Lycie, ZPE 24 (1977), 273.