Table Of ContentLes droits de la propriété Intellectuelle et les marchés
financiers dans la stratégie des firmes du logiciel en
Europe et aux Etats-Unis
Diego Useche
To cite this version:
Diego Useche. Les droits de la propriété Intellectuelle et les marchés financiers dans la stratégie des
firmes du logiciel en Europe et aux Etats-Unis. Economies et finances. Université de Bordeaux, 2014.
Français. NNT: 2014BORD0048. tel-01230994
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  Université de cotutelle 
 
 
THÈSE PRÉSENTÉE  
POUR OBTENIR LE GRADE DE 
 
DOCTEUR DE 
 
L’UNIVERSITÉ DE BORDEAUX 
 
ÉCOLE DOCTORALE ENTREPRISE, ECONOMIE, SOCIETE  (ED 42) 
 
 
Par Diego USECHE 
 
 
LES DROITS DE PROPRIÉTÉ INTELLECTUELLE ET LES 
MARCHÉS FINANCIERS DANS LA STRATÉGIE DES 
FIRMES DU LOGICIEL EN EUROPE ET AUX ETATS-UNIS 
 
Dirigée par : Bernard JULLIEN 
 
 
 
Soutenue le 27 Mai 2014   
 
 
Membres du jury : 
 
M. BROSSARD, Olivier           Professeur Institut d’Etudes Politiques de Toulouse         Examinateur 
M. CORIAT, Benjamin           Professeur Université Paris 13 Nord             Rapporteur 
M. JULLIEN, Bernard           Maître de Conférence (HDR) Université de Bordeaux         Directeur de thèse 
M. LISSONI, Francesco           Professeur Université de Bordeaux             Examinateur 
Mme REVEST, Valérie           Maître de Conférence (HDR) Université Lumière Lyon-2     Rapporteur
Remerciements 
 
 
 
Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble des membres de mon jury de 
thèse à savoir M. Olivier Brossard, M. Benjamin Coriat, M. Francesco Lisonni et  
Mme. Valérie Revest pour l’honneur qu’ils m’ont fait d’accepter de participer au jury 
de soutenance de cette thèse. 
 
Je  tiens  à  témoigner  toute  ma  reconnaissance  à  mon  directeur  de  thèse 
Bernard Jullien pour sa collaboration et pour la confiance qu'il a pu m'accorder tout 
au long de ce travail doctoral. Je tiens aussi à remercier Marie Coris et Matthieu 
Montalban  pour  leur  disponibilité  et  leur  précieuse  aide.  Je  suis  également  très 
reconnaissant envers Yannick Lung et Claude Dupuy qui ont cru en moi depuis le 
départ de mon travail au master en 2 « Economie industrielle et veille stratégique ».   
   
J'adresse aussi mes sincères remerciements à Francesco Lissoni et Valerio 
Sterzi qui depuis leur arrivée au GREThA ont su créer des nouvelles synergies 
scientifiques et amicales qui ont sans doute contribué à l’aboutissement de mon 
travail. Je tiens par ailleurs à remercier l’ensemble des chercheurs et collègues du 
GREThA pour leur  collaboration et leurs  conseils à chaque fois que j’en avais 
besoin.  Mes  remerciements  vont  particulièrement  pour  Claude  Lacour,  Philippe 
Gorry, Mathieu Becue, Matthieu Clément, François Combarnous, Vincent Frigant et 
Christophe Carrincazeaux.    
 
Je remercie également les nombreux chercheurs que j’ai rencontré tout au 
long  de  cette  thèse  dans  de  nombreuses  conférences  et  qui  ont  apporté  leurs 
compétences variées, leur remarques constructives, et leurs soutiens à l’amélioration 
de mon travail. Je garde en tête entre autres : Elif Bascavusoglu-Moreau, Carolina 
Castaldi, Alessandra Colombelli, Adam Jaffe, Marc Léandri, Anita McGahan, Yann 
Ménière,  Julien  Pénin,  Ammon  Salter,  Melissa  Schiling,  M.Erdem  Sakinç  et
Sébastien Rouillon. J'adresse aussi mes sincères remerciements à William Lazonick, 
pour ses commentaires très enrichissants. Je remercie également tous les membres du 
conseil scientifique et directif de DRUID pour avoir cru à mon travail et m’avoir 
donné le prix du meilleur jeune chercheur en Innovation lors de la conférence à 
Copenhague en 2012. Je remercie tous les participants aux projets Européens de 
recherche FINNOV  et  ICATSEM  (7th  Framework  programme)  dont  leurs 
participations  et  travaux  ont  enrichi  mes  compétences  dans  le  financement  de 
l’innovation, le changement institutionnel et l’analyse sectorielle.  
 
Je remercie les commentaires de deux rapporteurs anonymes de « Research 
Policy » ainsi que trois rapporteurs anonymes d’ « Industry and Innovation » qui  ont 
sans nul doute contribué à enrichir et améliorer mon travail.  
  
Je remercie par ailleurs le GREThA, l’école doctorale Entreprises, Economie 
et Société, ainsi que les projets Européens ICATSEM et FINNOV pour leur soutien 
financier  qui  m’a  été  précieux  et  m’a  permis  d’échanger  avec  des  nombreux 
chercheurs. Je suis parfaitement conscient de l’importance que peut avoir le fait de 
bénéficier du soutien financier et des conditions de travail de qualité, je tiens à 
remercier l’ensemble d’institutions y compris le système d’éducation français.       
 
 Je  souhaite  exprimer  ma  gratitude  à  tous  mes  collègues  doctorants  du 
GREThA :  Aurélie,  Marina,  Guillaume  A,  Luc,  Amanda,  Brice,  Alexandre, 
Guillaume,  Caroline,  Erdem,  Laurent,  Nicolas,  Rémi,  Matthieu,  Lorenzo,  Leo, 
Natacha, Pierre pour leur amabilité, les bons moments que nous avons vécu et le 
soutien mutuel que nous avons partagé. Enfin, merci à ma famille, ma copine, mes 
collègues et amis, pour leurs soutiens et leurs encouragements.
Sommaire 
                                                                                                            
 
 
 
Sommaire 
 
 
 
Introduction générale ................................................................................................... 7 
 
Partie 1 ...................................................................................................................... 27 
La complexité de l’industrie du logiciel et le rôle des institutions  
dans la structuration du secteur ............................................................................. 27 
 
Chapitre 1 ................................................................................................................... 31 
Les enjeux stratégiques de l’industrie du logiciel et sa complexité ........................... 31 
 
Chapitre 2 ................................................................................................................... 91 
Les formes des DPI et des structures financières dans la stratégie des firmes du 
logiciel. ....................................................................................................................... 91 
 
 
Partie 2 .................................................................................................................... 173 
Les formes des institutions et les performances des firmes du logiciel ............. 173 
 
Chapitre 3 ................................................................................................................. 177 
Le rôle du brevet dans la réduction des asymétries d’information lors de 
l’introduction bourse ................................................................................................ 177 
 
Chapitre 4 ................................................................................................................. 225 
Le rôle du brevet dans la survie des firmes du logiciel. ........................................... 225 
 
Conclusion Générale ................................................................................................ 277
Introduction générale 
 
 
Introduction générale 
 
L’industrie européenne du logiciel mérite une attention particulière en raison 
de son caractère stratégique. En 2007, la Commission Européenne, à travers Mme 
Viviane Reding, Commissaire de la Société de l'Information et des Médias, a invité 
cette industrie à soumettre des idées concrètes pour une stratégie dans le but de 
soutenir l’industrie du logiciel. Ainsi,  « favoriser la réussite de l’innovation » est le 
défi  à  relever  des  parties  prenantes  européennes  (salariés,  managers,  financeurs, 
décideurs publics...).  
 
L’innovation  est  donc  au  centre  des  préoccupations  étant  données  les 
caractéristiques propres du secteur et l’importance du logiciel dans le processus 
d’innovation des autres industries. De nombreux présupposés ont été établis sur ce 
qui doit être fait en Europe pour soutenir cette industrie. Dans l’analyse de Reding, 
l’Europe peine à faire émerger des leaders mondiaux et elle reste un importateur net 
de logiciels1. Au contraire, les Etats-Unis semblent avoir le leadership du secteur 
grâce à la puissance de leurs champions nationaux et à leur capacité à maîtriser le 
changement technologique rapide. En dépit du dynamisme de l’industrie du logiciel 
en Europe, l’industrie américaine serait devenue le modèle de référence grâce à la 
capacité  de  son  système  d’innovation  à  promouvoir  des  firmes  innovantes.  En 
imitant  le  modèle  américain,  l’Europe  serait  donc  contrainte  de  réformer  les 
structures institutionnelles qui supportent l’industrie du logiciel afin de favoriser la 
capacité  d’innovation  de  ses  firmes  et  par  conséquent,  leur  survie,  leur 
développement  et  leur  réussite.  Le  « benchmarking  institutionnel »  permettrait 
d’améliorer  les  performances  européennes  et  par  conséquent  la  performance  de 
l’industrie européenne de  logiciels.  
                                                 
1 “Despite an excellent level of skills and research, companies founded in Europe have rarely become 
large global leaders. Europe is a massive producer of in house software and embedded software, but 
remains a large net importer of packaged software despite substantial production figures” (Viviane 
Reding, Commissioner of Information Society and Media: "Towards a European Software Strategy", 
le 19 Novembre 2007. 
7
Introduction générale 
 
I – Les enjeux stratégiques du logiciel   
 
Pour analyser la manière selon laquelle l’industrie européenne du logiciel 
pourrait être dynamisée, il convient de clarifier trois hypothèses majeures, afin de 
comprendre  la  nature  institutionnelle  du  secteur :  pourquoi  peut-on  dire  que  le 
logiciel est un bien complexe et en quoi cela affecte-t-il la définition du secteur ? 
Ensuite, quelle est la réalité de la supériorité américaine ? Enfin, quelle est la force 
du lien entre les Droits de Propriété Intellectuelle (DPI) et l’innovation dans le 
secteur ?  
 
La complexité des biens logiciels et par conséquent la définition de l’industrie 
 
La littérature a étudié la complexité technologique qui caractérise les biens 
logiciels en tant que réalisation de nature immatérielle et intellectuelle. Ce type 
d’approche a mis en évidence de nombreux  phénomènes concernant le processus 
d’innovation  des  firmes  productrices  de  logiciels,  l’innovation  dans  le  secteur 
logiciel étant avant tout un processus cumulatif, interactif et incertain. En tant que 
processus  cumulatif,  les  innovations  logicielles  reposent  sur  l’amélioration 
continuelle des techniques ou des produits existants. L’activité innovatrice est donc 
dépendante des compétences déjà accumulées. La cumulativité favorise les firmes 
novatrices et pénalise les nouveaux arrivants, ce qui entraîne la concentration des 
structures du secteur (Moati, 2008).  L’innovation logicielle est aussi un processus 
interactif car les innovations ne se font pas de façon isolée. L’innovation émerge des 
processus complexes et d’interactions de la firme et de ses  fournisseurs, de ses 
clients,  des  concurrents,  etc.  L’innovation  logicielle  est  confrontée  à  une  forte 
incertitude : le développement d’un logiciel est un processus coûteux et complexe au 
résultat souvent « insatisfaisant » (Horn, 2004) alors que le coût de reproduction 
(copie ou piratage) d’un logiciel est quasi nul.    
 
L’innovation  logicielle  est  fortement  dépendante  des  caractéristiques 
technologiques des biens logiciels. Les secteurs de l’information se distinguent des 
industries  traditionnelles  par  des  rendements  d’échelles  croissants,  des  effets  de 
  8
Introduction générale 
 
réseaux et des coûts de changement élevés pour les consommateurs (Shapiro et 
Varian, 1999). Les principales caractéristiques peuvent être résumées ainsi : i) Le 
logiciel  est  caractérisé  par  une  structure  de  coûts  très  particulière :  le  coût 
d’élaboration d’un logiciel est potentiellement très élevé et indépendant du nombre 
d’unités qui seront vendues. En revanche, le coût de reproduction du logiciel est 
quasi nul. ii) Les firmes du logiciel bénéficient d’effets de réseaux. Si la valeur d’un 
produit dépend du nombre d’utilisateurs, il existe des externalités de réseau ou effets 
de réseau. Ce type d’externalité explique que les logiciels ou les matériaux ayant le 
plus de succès bénéficient d’un avantage concurrentiel toujours plus important par 
rapport à leurs concurrents. Par conséquent, la valeur d’un logiciel s’accroît au fur et 
à mesure de son adoption. iii) L’industrie du logiciel est caractérisée par la possibilité 
de verrouillage des utilisateurs à cause des coûts de changement (Shapiro et Varian, 
1999). Cette caractéristique favorise davantage l’établissement de standards  « de 
facto » assurant à leurs propriétaires la domination du marché. 
 
Le  logiciel  est  une  technologie  complexe  et  largement  diffusée.  Les 
caractéristiques  du  logiciel  et  son  importance  au  sein  de  l’économie  font  de 
l’appréciation  de  l’ensemble  du  secteur  une  tâche  extrêmement  complexe.  Les 
caractéristiques technologiques propres au logiciel et son industrie ont un impact sur 
la façon dont le logiciel est produit, distribué, protégé ainsi que sur la forme des 
institutions qui structurent l’industrie surtout en ce qui concerne le droit de propriété 
intellectuelle  et  son  financement.  Elles  ont  aussi  un  rôle  privilégié  dans  les 
différences de physionomie et de performances des industries entre pays ainsi que 
dans l’émergence d’acteurs « dominants ».  
 
La complexité des logiciels est étroitement liée à la difficulté à délimiter les 
frontières du secteur et à clairement cerner les métiers des firmes du logiciel. Il en 
résulte une impossibilité à mesurer la taille de certains marchés car il n'existe pas de 
données  fiables  pour  certains  types  de  produits  logiciels.  De  cette  façon,  la 
croissance des marchés du logiciel embarqué n’est pas prise en compte dans la 
définition  de  l’industrie  et  par  conséquent,  les  défis  et  les  opportunités  qu’il 
représente, sont mal connus. Par ailleurs, il n’existe pas de statistiques ou de mesures 
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Description:quasi nul. ii) Les firmes du logiciel bénéficient d'effets de réseaux. d'offrir une réponse empirique et analytique au problème politique posé par Reding,  New winners. Google. AOL. eBay. Yahoo! Alibaba. Baidu. Rakuten. 1980s . Poids des dix plus grands acteurs dans les marchés d'édition et