Table Of ContentL’épave du A.J. Goddard
Un bateau à aubes de l’époque de la Ruée vers l’or du Klondike 
Lindsey Thomas, Doug Davidge et John Pollack
De l’or  3 Un indice prometteur  20
Une chance de faire des   La découverte  21
affaires en or  4
Examen détaillé  22
Routes terrestres  5
La saison 2009  23
Bateaux pour le Klondike  6
La saison 2010  24
Lac Bennett  7
Nouvelle technologie  25
Réseau hydrographique du fleuve 
Conception du bateau  26
Yukon  8
Préfabrication  27
Départ de Bennett  9
Pour le gain et l’aventure  28
Cap sur Dawson  10
La conception était-elle adéquate? 29
Table des matières
Après la Ruée vers l’or  11
Modifications  30
La pire tempête de l’année  12
Artéfacts  31
Tragédie  13
La vie à bord  32
Sombré dans l’oubli  15
Équipement du bateau  33
Les années passent  16
Heureux mariage entre l’utile  
À l’apogée de la Ruée vers l’or du Klondike, quantité  En quête d’indices  17 et l’agréable  34
de bateaux venaient jeter l’ancre au lac Bennett. 
Le peuple du lac  18
Bibliothèque et Archives Canada Conclusion  35
Les recherches continuent  19
Remerciements  36
Le présent livret est dédié à Fay Goddard et à tous les bénévoles qui ont participé aux travaux liés au A.J. Goddard.
© Gouvernement du Yukon, 2012 (pour le livret anglais) et 2016 (pour la version française)
ISBN : 978-1-55362-771-5
Graphisme, mise en page et recherches et rédaction d’appoint : Patricia Halladay Graphic Design
Sources des photos : ASL=Alaska State Library, Juneau; BAC=Bibliothèques et Archives Canada, Ottawa; UAF=Université de l’Alaska, Fairbanks; U of W=Université de Washington, Seattle;  
AY=Archives du Yukon, Whitehorse
Page couverture : Vue sous l’eau de la roue à aubes du A.J. Goddard. Photo : Larry Bonnett
Quatrième de couverture — En haut : Clara Goddard à bord du A.J. Goddard au lac Bennett, vers 1898. Collection Candy Waugaman, Klondike Gold Rush National Historic Park 
(KLGO), Université de l’Alaska
— Au centre : Le A.J. Goddard à Dawson en juin 1898.Collection A.J. Goddard, publiée avec la permission de Fay Goddard
— En bas : Albert Goddard sous une bâche sur le bateau qui porte son nom, au lac Bennett, vers 1898. Collection A.J. Goddard, publiée avec la permission de Fay Goddard
Quatrième de couverture, en arrière-plan : Vue sous l’eau de la proue du A.J. Goddard. Photo : Larry Bonnett
UN BATEAU à AUBES DE L ’ÉPOqUE DE LA RUÉE VERS L ’OR DU KLONDIKE  3
De l’or de personnes ont alors abandonné leur 
travail et sont parties pour le Klondike 
En août 1896, on a découvert de l’or dans 
immédiatement après avoir rassemblé les 
un affluent de la rivière Klondike, près de 
vivres et le matériel nécessaire.
l’endroit qu’occupe actuellement la ville 
de Dawson. Le secteur était tellement loin  Les commerces dans tout le Nord-Ouest 
de la civilisation à l’époque que le monde  du continent se sont précipités pour 
n’a été mis au courant de la découverte  équiper les prospecteurs pressés d’aller 
qu’en juillet 1897 — soit presque un an  faire fortune dans les champs aurifères du 
plus tard – avec l’arrivée à Seattle et à  Klondike.
San Francisco de deux bateaux remplis 
L’enthousiasme qui régnait a gagné un 
On s’est dépêché d’imprimer des guides 
d’or et de prospecteurs.
groupe d’entrepreneurs de Seattle qui ont 
de voyages, la plupart rédigés à partir de 
décidé de monter au Nord pour profiter des 
La nouvelle s’est répandue comme une  ouï-dire, leur auteur n’ayant jamais mis 
retombées commerciales avantageuses que la 
traînée de poudre à travers l’Amérique du  les pieds dans la région. Les grandes villes 
Ruée vers l’or ne pouvait manquer d’avoir.
Nord grâce aux journaux et au télégraphe.  de la côte Ouest, dont Vancouver, Victoria, 
Des dizaines et des dizaines de milliers  Seattle et San Francisco, sont devenues  Ci-dessus : Presque tous les moyens ont été utilisés pour 
des plaques tournantes vers lesquelles   tenter de franchir les cols des montagnes aussi rapide-
ment que possible. 
affluaient les prospecteurs pour 
AY, collection des archives de l’Université de l’Alaska, no 3122
s’embarquer vers le Klondike.
À droite : Les commerces des villes de la côte Ouest 
rivalisaient entre eux pour attirer les prospecteurs. 
Trop empressé de profiter de la Ruée vers l’or, ce 
commerçant n’a pas pris le temps de s’informer de 
l’orthographe correcte du mot « Klondike ». 
AY, collection Bill Roozeboom, no 6303
AY, The Seattle Daily Times, édition du dimanche  
18 juillet 1897
4  L’ÉPAVE DU A.J. GODDARD
Une chance de faire des   verte d’or au Klondike, Albert  On s’y rendait à bord de 
se trouvait dans une situation  bateaux à vapeur.
affaires en or
financière qui lui permettait 
à St. Michael, les passagers  
Albert J. Goddard était un homme  d’agir sans tarder, sa fonderie 
embarquaient sur les quelques 
d’affaires de Seattle et une personnalité   étant devenue l’une des plus 
bateaux à vapeur conçus pour 
influente sur la scène politique.   florissantes de la région.
la navigation fluviale qui 
Originaires de l’Iowa, Albert et son frère 
Albert avait de l’expérience  faisaient le trajet sur le fleuve 
Charles exploitaient depuis plusieurs  
dans le domaine manufactu- Yukon jusqu’à Dawson.
années une fonderie prospère à Seattle,  
rier et les techniques de la 
la Pacific Iron Works.
Le voyage, qui couvrait une 
vapeur. Il était par conséquent bien  
distance d’environ 7 000 km, était coûteux 
L’entreprise avait grandement bénéficié de  outillé pour suivre les hordes de  
et il fallait passer par la mer de Béring,  
l’incendie qui avait ravagé Seattle en 1888  prospecteurs vers le nord et tirer profit 
reconnue pour ses eaux tumultueuses. 
et détruit toutes les autres fonderies de la  des occasions d’affaires qui s’offraient en 
Par surcroît, la saison de navigation sur 
ville, si bien qu’à l’annonce de la décou- route vers les champs aurifères.
le fleuve était très courte en raison de la 
Ci-dessous : Les bateaux à vapeur Louise et Bella à  quelle que soit la route empruntée, la   brièveté de l’été dans le Nord.
St. Michael, en Alaska, vers 1898.  distance à parcourir jusqu’au Klondike 
ASL, collection Claude Hobart, P425-6-34
était prodigieuse. Une des routes —  
entièrement maritime — suivait la côte du 
Pacifique jusqu’à St. Michael, en Alaska, 
près de l’embouchure du fleuve Yukon.  
À droite : Attroupement de chercheurs d’or au port de 
Seattle, 1898. Collection A.J. Goddard, publiée avec la 
permission de Fay Goddard
Ci-dessus : Carte datant de 1897 qui fait la promo-
tion de Portland, en Oregon, comme lieu de départ 
vers le Klondike. AY, brochure 1897-82C
UN BATEAU à AUBES DE L ’ÉPOqUE DE LA RUÉE VERS L ’OR DU KLONDIKE  5
À gauche : File ininterrompue de chercheurs d’or entreprenant 
l’ascension vers le col Chilkoot, vers 1898. 
AY, fonds Winter et Pond, no 2293
Dyea et Skagway, deux ports de l’Alaska, étaient 
les points de départ des pistes menant à ces lacs 
de tête : la piste Chilkoot à Dyea et la piste du col 
White à Skagway. L’une et l’autre franchissaient 
la frontière entre les États-Unis et le Canada, une 
ligne encore mal déterminée à l’époque (voir la 
carte ci-contre).
Routes terrestres
Les deux pistes sont passées dans les annales 
La plupart des chercheurs d’or emprun-
comme des parcours extrêmement difficiles. Non 
taient une autre route, plus courte mais 
seulement les prospecteurs — la plupart sans la 
plus ardue. Ils prenaient le bateau à 
moindre expérience dans ce genre d’entreprise —  
vapeur jusque dans le sud-est de l’Alaska, 
devaient-ils braver le climat rigoureux et le relief  Routes terrestres vers le Klondike. La frontière 
après quoi ils traversaient à pied le col  entre les États-Unis et le Canada tracée sur la 
très accidenté, mais un autre défi de taille les  
Chilkoot ou le col White, transportant  carte faisait l’objet de controverse à l’époque 
attendait : la Police à cheval du Nord-Ouest  
et se trouvait beaucoup plus à l’intérieur des 
leurs bagages jusqu’aux lacs de tête du 
(P.C.N.-O.), craignant l’arrivée à Dawson de milliers  terres qu’elle ne l’est aujourd’hui. 
réseau hydrographique du fleuve Yukon.
de personnes insuffisamment pourvues en matériel  AY, A.E. Ironmonger-Sola : Klondyke: Truth and 
Facts of the New El Dorado, 1897
et en vivres, exigeait que chacun 
À droite : Désordre 
apporte le nécessaire à sa survie pour une année complète. Cela voulait 
organisé à Dyea, vers 
1898.  dire faire plusieurs allers-retours pour transporter, par petites charges, 
AY, fonds Anton Vogee,  une « tonne de marchandises » par-delà les cols.
no 114
6  L’ÉPAVE DU A.J. GODDARD
Bateaux pour le Klondike
Une fois qu’ils avaient fini de transporter tous leurs biens jusqu’aux lacs de tête, 
les chercheurs d’or devaient se construire une embarcation quelconque en vue 
de franchir les 800 km qui les séparaient encore de Dawson. Comme la plupart 
n’avaient jamais construit de bateau auparavant, la majorité des embarcations 
mises à l’eau aux lacs de tête étaient des chalands grossièrement construits qu’on 
manœuvrait avec de longues rames, ou avirons, à peine capables de se rendre 
jusqu’aux champs aurifères.
Albert Goddard a tout de suite vu 
qu’on avait besoin d’un bateau 
mieux conçu. Il a donc commandé 
les pièces pour deux petits bateaux  Hommes sur une embarcation faite à la main au lac Bennett, 
vers 1898. Remarquez le petit bateau à aubes à gauche. 
à vapeur préfabriqués d’une fonderie 
UAF, collection Selid-Bassoc, 64-92-369
de San Francisco, la Risdon Iron 
Works. Les deux embarcations, fabriquées selon les spécifications qu’il avait données, 
devaient être transportées en pièces détachées jusqu’au lac Bennett, où elles seraient  
assemblées. Elles seraient ensuite mises en service sur le réseau hydrographique du 
fleuve Yukon et exploitées par l’Upper Yukon Company, sa nouvelle entreprise.
Mais en 1897, certains prospecteurs qui avaient pris la route la plus longue, par la mer 
jusqu’à St. Michael, ont été surpris par l’hiver et leur bateau à vapeur a figé dans la 
Deux hommes en train de scier des billes à la main  glace sur le cours inférieur du fleuve Yukon. Goddard a donc décidé que la route par les 
pour la construction d’un bateau.  cols de montagne, bien que plus difficile et dangereuse, était le meilleur chemin pour 
AY, fonds George B. Ladd, 90/13R, no 183 transporter les pièces de bateau, le moulin et les fournitures.
UN BATEAU à AUBES DE L ’ÉPOqUE DE LA RUÉE VERS L ’OR DU KLONDIKE  7
Lac Bennett
En mars 1898, l’entreprise de Goddard s’est établie à Bennett, en Colombie-Britannique, 
après avoir transporté plusieurs tonnes de matériel : outils, tôle, rivets, moteurs à vapeur, 
chaudières, etc. Situé à l’embouchure du lac du même nom, Bennett était le lieu où  
convergeaient la piste Chilkoot et la piste du col White. La plupart des prospecteurs  
franchissaient la partie terrestre en hiver et, dès que les rivières et les lacs étaient  
dégelés, continuaient le voyage sur des embarcations qu’ils avaient construites à la main.
D’après ce qu’on en sait, la Upper Yukon Company aurait transporté sa marchandise par la 
piste du col White, plus longue mais moins abrupte que la piste Chilkoot et moins  
difficile pour les chevaux. Mais il se peut que le voyage inverse, vers la côte, se soit fait par la piste Chilkoot. Il se peut également 
que l’entreprise ait utilisé le téléphérique installé depuis peu de temps le long de la piste Chilkoot.
Bennett était un village de tentes très animé, dont l’existence était entièrement attribuable à la Ruée vers l’or. Des dizaines de milliers  
d’hommes et de femmes y campaient en attendant la débâcle, s’occupant à la construction d’embarcations de toutes sortes et de toutes 
tailles.
Ci-dessous, à gauche : Le A.J. Goddard une fois terminé, au lac Bennett (avec, à droite, la coque du  
Pendant plusieurs semaines, les employés  F.H. Kilbourne). Ci-dessous, à droite : Clara Goddard, à droite, attendant à Bennett avec les autres que les 
bateaux soient assemblés. Photo de gauche : Collection Robert Courtney, Klondike National Park Historic Site. 
qualifiés de l’entreprise se sont affairés à 
Photo de droite : Collection A.J. Goddard, publiée avec la permission de Fay Goddard
assembler à l’aide de rivets deux bateaux à 
aubes en acier de 16 m chacun sur la rive du 
lac Bennett. Le A.J. Goddard a été terminé 
en premier, suivi du F.H. Kilbourne.
Ci-dessus : Bennett, vers 1898. On remarque la 
présence d’un petit bateau à aubes en bois, au centre 
(il ne s’agit pas du A.J. Goddard). 
ASL, collection P.E. Larss, PCA 4-1-21
8  L’ÉPAVE DU A.J. GODDARD
mais cette fois sur l’eau plutôt que sur la 
terre ferme.
Le réseau hydrographique du cours  
supérieur du fleuve Yukon se compose de 
quatre grands lacs de tête reliés les uns 
aux autres, qui couvrent une superficie de 
plus de 243 km entre Bennett, en C.-B.,  
et l’extrémité du lac Laberge (en aval),  
au Yukon.
Le A.J. Goddard transportant un canot sur la proue,  
à Carcross, vers 1898. AY, collection de la Bibliothèque 
De là, les voyageurs devaient parcourir 
publique de Vancouver, no 2237
encore 550 km sur le fleuve Yukon pour 
de la ville de Whitehorse. Après que 
se rendre à Dawson, après quoi le fleuve 
Réseau hydrographique   bifurque vers l’ouest pour aller se jeter  plusieurs chercheurs d’or eurent échoué 
à cet endroit, la P.C.N.-O. a décrété que 
du fleuve Yukon dans la mer de Béring.
seules les personnes ayant l’expérience de 
à l’instar des prospecteurs, l’entreprise  On pouvait naviguer dans les deux sens,  la navigation fluviale pouvaient piloter 
devait se dépêcher pour finir les bateaux  sauf pour un segment de 5 km entre le  des embarcations sur ce tronçon. Il était 
avant la débâcle. Une fois les cours d’eau  canyon Miles et les rapides de Whitehorse,   impossible de remonter le fleuve à cet 
dégelés, la course vers les champs   juste en amont de l’emplacement actuel   endroit.
aurifères allait reprendre de plus belle, 
À gauche : Chercheurs d’or attendant la 
débâcle au lac Marsh. 
Ci-dessus : Radeau traversant le canyon Miles, vers  AY, collection Roy Minter, 92/15, no 21
1898. AY, collection de la Bibliothèque publique de  
Vancouver, no 2174
Description:Un bateau à aubes de l'époque de la Ruée vers l'or du Klondike. L'épave du A.J. Goddard. Lindsey Thomas, Doug Davidge et John Pollack