Table Of ContentMarie-Dominique PHILIPPE
Le Mystère de Joseph
Collection
SPIRITUALITE CONTEMPORAINE
Editions Saint-Paul, Versailles
1997
Cliché de couverture :
La fuite en Egypte, par Giotto (1276-1337).
Fresque. Chapelle Degli Scrovegni-Padoue.
© Alinari-Giraudon
Tous droits de traduction, de reproduction ou d’adaptation
réservés pour tous les pays.
© 1997, Editions Saint-Paul
3, rue Porte de Bue - BP 652
78006 Versailles Cedex
ISBN 2-85049-699-5
DU MEME AUTEUR
Les trois sagesses. Entretiens avec Frédéric Lenoir. Editions Fayard (collection
« Aletheia ») 1994.
Ouvrages de philosophie
Introduction à la philosophie d’Aristote, Editions universitaires, Paris 1991.
Une Philosophie de l'être est-elle encore possible ? 5 fascicules :
I. Signification de la métaphysique. - II. Signification de l’Etre. - III. Le
Problème de l’ens et de l’esse (Avicenne et saint Thomas). - V. Néant et être
(Heidegger et Merleau-Ponty). - V. Le Problème de l’être chez certains
thomistes contemporains. Téqui, Paris 1975.
Philosophie de l’art, 2 tomes, Editions universitaires, 2e éd. 1991 et 1994.
L’être. Essai de philosophie première, deux tomes (le second en 2 volumes).
(Prix Bordin de ΓAcadémie française), Téqui, Paris 1972-1974.
De l’être ci Dieu. De la philosophie première à la sagesse, Téqui, Paris 1977. Un
tome accompagné de 3 volumes de topique historique :
I. Philosophie grecque et traditions religieuses, Téqui 1977. - IL Philosophie et
foi, Téqui 1978. - III. Philosophie moderne et contemporaine (à paraître).
Lettre à un ami. Itinéraire philosophique, Editions universitaires, 2e éd. Paris 1992.
Le manteau du mathématicien, Entretiens avec Jacques Vauthier, Mame-Ed. uni
versitaires, Paris 1993.
De l’amour, Marne, Paris 1993.
Ouvrages de théologie spirituelle
Le mystère de l’amitié divine, Luff-Egloff, Paris 1949 (épuisé).
Un seul Dieu tu adoreras (Je sais-je crois, 16), Arthème Fayard, Paris 1958 (réim
primé*).
Mystère de Marie. Croissance de la vie chrétienne, La Colombe, Paris 1958 (réim
primé*).
Mystères de miséricorde : 1. L’Immaculée Conception. - 2. La Présentation de
Marie. - 3. L’Annonciation. Saint-Paul, Fribourg 1958 et 1960.
Saint Thomas docteur, témoin de Jésus, 2' éd., Saint-Paul, Fribourg-Paris 1992.
Mystère du Corps mystique du Christ, La Colombe, Paris 1960 (épuisé).
Analyse théologique de la Règle de saint Benoît, La Colombe, Paris 1961 (épuisé).
La symbolique de la messe, La Colombe, Paris 1961 (épuisé).
Le mystère de l’Eglise. Dialogue entre M.-D. Philippe, o.p., et Albert Finet (« Verse
et controverse », 3), Beauchesne, Paris 1967.
Le mystère du Christ crucifié et glorifié (« Sources de spiritualité », 17), Alsatia,
Colmar-Paris 1968. Nouvelle édition : Collection « Aletheia », Fayard 1996.
L’Etoile du matin. Entretiens sur la Vierge Marie, Le Sarment-Fayard, Paris 1995.
« Abba, Père » (Αββά, ο Πατήρ). Ed. bilingue, Ephèse Editions 1994.
Suivre TAgneau (2e éd.), Saint-Paul 1995.
« J’ai soif». Entretiens sur la sagesse de la Croix, Saint-Paul 1996.
Ouvrages de pédagogie familiale
Questions disputées, Beauchesne, Paris 1972.
Au cœur de l’amour. Entretien sur l’amour, le mariage et la famille, Le Sarment-
Fayard, Paris 1987.
* Cet ouvrage est disponible à Notre-Dame de Rimont, 71390 Fley.
AVANT-PROPOS
Saint Joseph, époux de la Mère de Dieu, est loin
d’être étranger à la préparation du Jubilé de l’an 2000.
Comment celui en qui s’achève toute l’attente des
patriarches n’aurait-il pas un rôle spécial à jouer dans
l’attente - c’est-à-dire dans V espérance - de la consom
mation du Mystère du Salut ? Jean Paul II nous le disait
déjà en 1989 : « L’homme juste qui portait en lui tout le
patrimoine de l’ancienne Alliance a été aussi introduit
dans le “commencement” de ΓAlliance nouvelle et éter
nelle en Jésus-Christ. Qu’il nous indique les chemins de
cette Alliance salvifique au seuil du prochain millénaire
où doit se poursuivre et se développer la “plénitude des
temps” propre au mystère ineffable de l’incarnation du
Verbe »L
1. Encyclique Redemptoris Custos (15 août 1989), n° 31.
8 LE MYSTERE DE JOSEPH
En cette année 1997 qui est celle du Verbe incarné,
« la Vierge Sainte, nous dit encore Jean Paul II, sera
contemplée et invoquée surtout dans le mystère de sa
maternité divine » et proposée « à tous les croyants
comme modèle de la foi vécue »2. Pour mieux pénétrer
dans ce mystère de foi contemplative qui la fait Mère de
Dieu3, ne négligeons pas de regarder Joseph, celui qui,
par sa propre foi, a en quelque sorte « permis » la réali
sation de ce mystère4, et en a en tout cas, dans son espé
rance et son amour, accompagné la réalisation.
Au cours de sa vie apostolique Jésus dira : « De
plus grand que Jean [le Baptiste], parmi ceux qui sont
nés des femmes, il n’y en a pas ; et pourtant le plus petit
dans le royaume de Dieu est plus grand que lui »5. De
Joseph Jésus n’a jamais parlé, peut-être parce qu’il était
ce « plus petit », le plus caché, le plus effacé « de tous
les fils des hommes »6 ?
Trop souvent, hélas, saint Joseph n’a pas dans notre
vie de chrétiens la place qu’il devrait avoir, parce que
nous ne l’avons pas encore découvert dans toute sa pro
fondeur. Invoquer saint Joseph pour les choses tempo
relles (l’appeler dès que quelque chose nous manque),
c’est bien, ce n’est pas méprisable, mais à la longue, et si
on ne lui demande que cela, c’est à la fois utiliser et
méconnaître ce très grand saint. Avoir recours à lui pour
des choses plus spirituelles - comme la purification de
2. Tertio Millennio Adveniente, n° 43.
3. Car le mystère de la maternité divine de Marie est premièrement un
mystère de foi contemplative, comme Jean Paul II l’a rappelé dans l’ency
clique Redemptoris Mater. Voir ch. 6, note 6.
4. Voir ch. 7, p. 199.
5. Le 7, 28.
6. Cf. Ps 45, 3.
AVANT-PROPOS 9
notre cœur dans l’ordre de l’amour - nous éviterait bien
des pertes de temps et épargnerait à ceux qui nous sont
proches bien des souffrances, celles que nous leur causons
parce que nous ne savons pas les aimer en vérité. Nous
faisons parfois beaucoup de mal, et nous faisons souffrir
les autres inutilement, alors que si nous étions plus vrais,
comme l’était saint Joseph, cela n’arriverait pas.
Plus encore que le modèle des travailleurs, saint
Joseph est le modèle de l’époux chrétien, de l’ami fidèle.
Mais il est aussi, dans sa foi, son espérance et son amour,
le modèle du contemplatif. Et là nous ne voulons pas dire
qu’il soit seulement le modèle du moine, du religieux dont
toute la vie, séparée du monde, est consacrée à la prière.
Il l’est, certes ; mais tout chrétien, si « engagé » soit-il
dans le monde, est d’abord « prédestiné à être fils adoptif,
par Jésus le Christ »7, à être « fils dans le Fils » comme
aime à le dire Jean Paul IL Or saint Joseph, fidèle à tra
vers tout, fidèle dans son intelligence et dans son cœur, a
éminemment vécu cette « vie filiale en Dieu »8 ; il est
donc bien le modèle de tout chrétien dans son désir de
vivre dès ici-bas la vie étemelle à laquelle il est appelé.
L’Editeur
7. Eph 1, 5.
8. Edith Stein (Bse Thérèse-Bénédicte de la Croix), Le mystère de
Noël, Ed. de l’Orante 1955, p. 57 : « La route est longue qui conduit de la
suffisance du “bon catholique” qui “remplit ses devoirs”, lit un “bon jour
nal”, vote “bien”, etc., mais pour le reste fait comme il lui plaît, jusqu’à
l’abandon aux mains de Dieu, dans la simplicité de l’enfant et l’humilité du
publicain. Mais celui qui a fait une fois un pas dans cette voie ne reviendra
pas en arrière. Ainsi la vie filiale en Dieu consiste à devenir à la fois petit
et grand. Vivre de l’Eucharistie nous contraint à sortir totalement des
étroites limites de notre vie personnelle pour nous enraciner et nous faire
croître dans toutes les dimensions de la vie du Christ. »
10 LE MYSTERE DE JOSEPH
Les pages qui suivent présentent, dans une pre
mière partie, un petit écrit du père M.-D. Philippe qui
constituait à l’origine la Préface d’une réédition de
l’ouvrage de Charles Sauvé, Saint Joseph intime. Puis,
dans une seconde partie, quelques conférences sur
divers grands aspects de la sainteté de saint Joseph.
Le lecteur pourra constater que, dans la seconde
partie, il ne s’agit pas de textes écrits directement par
l’auteur, mais de conférences ou d’homélies transcrites,
dont on a respecté la souplesse et le style oral. Puisqu ’il
s’agit d’un recueil non prémédité par l’auteur, on ne
s’étonnera pas de trouver dans ces pages des thèmes
traités ou évoqués plusieurs fois. Nous avons essayé
d’éviter les redites, mais il en reste sans doute encore.
Nous avons ajouté en note des références aux Pères
de ΓEglise et des précisions tirées d’autres enseigne
ments de l’auteur, ainsi que des renvois à ses publica
tions antérieures.
Enfin on trouvera, en Appendice, un extrait impor
tant de Γencyclique Quamquam pluries de Léon XIII
définissant la place de saint Joseph dans l’économie du
salut, puis les traditionnelles « litanies de saint Joseph »
et quelques autres prières, dont celles de l’Oratoire
Saint-Joseph du Mont-Royal (Canada).
