Table Of ContentKarl MARX et Friedrich ENGELS
1973
LA CHINE
Traduction et préface
de Roger DANGEVILLE
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Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 2
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LES CLASSIQUES DES SCIENCES SOCIALES.
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 3
Cette édition électronique a été réalisée par un nouveau bénévole, qui souhaite
conserver l’anonymat à partir de :
Karl MARX et Friedrich ENGELS
LA CHINE
Traduction et Prèface de Roger DANGEVILLE. Paris : Union Gé-
nérale d’Éditions, 10/18, 1973, 447 pp.
Les ayant-droit de Roger Dangeville, traducteur, nous accordaient le
17 mai 2013 leur permission de diffuser ce livre dans Les Classiques des
sciences sociales.
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Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 4
Karl Marx et Friedrich Engels
__________
LA CHINE
Traduction et Prèface de Roger DANGEVILLE. Paris : Union Géné-
rale d’Éditions, 10/18, 1973, 447 pp.
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 5
Table des matières
PRÉFACE [5]
I. LE CÉLESTE EMPIRE ET LES DÉMONS CAPITALISTES. [7]
Allemagne et Chine [7]
Races et modes de production [11]
Facteurs de race et de nation [13]
Modes de production valables pour toutes les races [18]
Mode de production asiatique en Europe [20]
La terre et le Céleste Empire [28]
Retard millénaire de l’Asie [35]
Retard séculaire de l’Europe [45]
Voie unique de la contre-révolution [49]
II. BOND PAR-DESSUS LE CAPITALISME [61]
Économie et révolution [61]
Pourquoi le stade capitaliste ? [68]
Révolution bourgeoise et ouvriers [74]
Schéma international de la révolution socialiste [80]
Au centre : la violence révolutionnaire, L’État et la dictature [84]
Progression et bond [91]
Schéma de la révolution double [94]
Dissolution des sociétés précapitalistes extra-européennes [101]
Accumulation primitive en Angleterre et Outre-mer [104]
Double renversement du passé [107]
Les crimes bourgeois Outre-mer [117]
Marx et l’exemple russe d’un petit saut par-dessus le capitalisme [122]
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 6
III. RÉVOLUTION CHINOISE ET NATURE ÉCONOMIQUE ET SO-
CIALE DE LA CHINE [143]
Crise et révolution [143]
Guerres et révolution [146]
La révolution russe et le parti chinois [150]
La pire défaite se déroule progressivement [156]
La révolution chinoise de Mao-Tsé-toung [159]
La réforme agraire [162]
Industrialisation petite-bourgeoise en Chine [168]
Question coloniale et question syndicale [172]
Anti-impérialisme et socialisme [177]
TEXTES DE MARX-ENGELS [191]
I. LA CHINE, L’ANGLETERRE ET LA RÉVOLUTION [191]
Karl Marx - Déplacement du centre de gravité mondial [193]
Karl Marx - La révolution en Chine et en Europe [199]
Karl Marx - Le conflit anglo-chinois [213]
Frédéric Engels - Perse-Chine [223]
Frédéric Engels - La nouvelle campagne anglaise en Chine [233]
Karl Marx - La Russie et la Chine [239]
II. DISSOLUTION PARLEMENTAIRE ET GUERRES COLONIALES
[255]
Karl Marx – Débats parlementaires sur les hostilités en Chine [255]
Karl Marx – La défaite du ministère Palmerston [265]
Karl Marx – Les élections anglaises [277]
Karl Marx – La situation des ouvriers de fabrique [281]
Karl Marx – Quel est le fauteur d’atrocités en Chine ? [285]
Karl Marx – Extraits de la correspondance officielle [293]
Karl Marx – Palmerston et les élections générales [301]
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 7
III. LE POISON CAPITALISTE EN CHINE [313]
Karl Marx – L’histoire du commerce de l’opium [315]
Karl Marx – Les effets du traité de 1842 sur le commerce sino-britannique
[327]
Karl Marx – Le nouveau traité avec la Chine [335]
Frédéric Engels – Opium, alcool et révolution [345]
Frédéric Engels – La pénétration russe en Asie centrale [349]
Frédéric Engels – Les gains de la Russie en Extrême-Orient [361]
IV. RUINE DE LA CHINE TRADITIONNELLE [373]
Karl Marx – La nouvelle guerre chinoise [375]
Karl Marx – Le commerce avec la Chine à la lumière des structures sociales
de ce pays [405]
Karl Marx – Politique anglaise [413]
Karl Marx – Affaires chinoises [Taïpings] [423]
Karl Marx – Le commerce britannique du coton [429]
Frédéric Engels – Le traité de commerce avec la France [433]
Frédéric Engels – Marché colonial et marché mondial [435]
Frédéric Engels – La guerre sino-japonaise [437]
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 8
[5]
LA CHINE
PRÉFACE
_______
par Roger DANGEVILLE, 1973.
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[6]
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 9
[7]
PRÉFACE
I. LE CÉLESTE EMPIRE ET
LES DÉMONS CAPITALISTES
ALLEMAGNE ET CHINE.
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Marx et Engels ont souvent comparé l'Allemagne, divisée après
l'échec des tentatives révolutionnaires de 1525 et de 1848-1849, à la
Chine, dissoute et démembrée par les impérialismes. La situation inté-
rieure y était semblable : « Enfin, l'Allemagne, privée de ses territoires
périphériques, ou dominée par eux, devint la proie des autres États
européens (France, Suède, Russie, etc.), une sorte de concession eu-
ropéenne. Désormais la faiblesse économique se combina à la fai-
blesse politique : un avantage économique ne pouvait plus venir au
secours de la débilité politique de l'Allemagne. Il n'y avait plus de
guerre heureuse pour ce pays ni de conjoncture économique qui pût
la remettre dans la bonne voie du développement 1. » Le salut devait
venir de l'extérieur, d'où était venue la ruine : ce fut d'abord la révolu-
tion française, puis la tentative [8] héroïque du prolétariat français de
1848, et enfin l'unité allemande après la guerre franco-prussienne en
1871.
La révolution de la société chinoise devait, elle aussi, suivre en
gros le cours de la révolution allemande. Et l'analogie est assez mani-
feste pour que l'on puisse l'étendre — dès lors que le centre du mou-
1 Cf. Engels, Notes manuscrites sur l'histoire de l'Allemagne, in Ecrits mili-
taires, p. 97. Dans leurs articles sur la Chine, Marx et Engels dénonceront
avec force la conjonction de l'impérialisme capitaliste anglais et l'expan-
sionnisme tsariste qu'ils ont bien connus en Allemagne même.
Karl Marx et Friedrich Engels, LA CHINE. (1973) 10
vement ouvrier, en Allemagne vers la fin du siècle, s'est déplacé en
Asie après la révolution d'Octobre — jusqu'au prolétariat chinois lui-
même qui, dès sa prime enfance, y annonçait — comme en Allemagne
de 1844 — un développement gigantesque, tant du point de vue théo-
rique que politique et organisationnel. Qui plus est, quoique faible-
ment développé, puisque l'industrie était encore en germe et dissémi-
née dans un espace immense, ce prolétariat devait être capable de pro-
duire un Marx-Engels, comme les conditions arriérées de Russie
avaient produit un Lénine.
Tous ces pays « arriérés » ont ceci en commun que la conscience
révolutionnaire du communisme — c'est-à-dire d'une solution radicale
à la décomposition de la société existante — n'est pas venue au prolé-
tariat dans le prolongement d'une révolution bourgeoise et au fur et à
mesure du développement des conditions économiques et sociales du
capitalisme, mais à la suite de révolutions antiféodales manquées en
raison de l'impuissance de la bourgeoisie locale et de la violence dis-
solvante et stérilisante de l'impérialisme étranger. Les conditions préa-
lables de la société moderne y étaient donc déjà mûres, mais seule la
violence contre-révolutionnaire en empêchait l'avènement. D'où l'im-
portance du facteur [9] révolutionnaire dans ces pays où la violence
explique le retard économique, et les nécessités économiques suggè-
rent l'emploi de la violence pour briser les ultimes entraves à l'essor
social.
Du point de vue théorique, le prolétariat de ces pays — représenté
sur la scène sociale par son parti — doit donc avoir conscience non
seulement des tâches immédiates, c'est-à-dire du passage de la société
précapitaliste au capitalisme, mais encore — en liaison avec le prolé-
tariat international des pays développés — du passage ultérieur à la
société socialiste. Bref, il lui faut une conscience universelle, ou inter-
nationale, du processus révolutionnaire.
Or ce sont les conditions matérielles de la société qui fournissent,
toujours, les éléments d'une prise de conscience marxiste radicale et
militante. Ces sociétés en dissolution constituent un amas de toutes les
formes de société et de production de l'histoire — du communisme
primitif au capitalisme le plus concentré dans les quelques rares villes
—, puisqu'aucune révolution n'y a vraiment balayé de la scène sociale
les vestiges des modes de production et d'échange du passé, toutes les
couches et classes continuant d'y subsister et se superposant les unes