Le grand catéchisme de Canisius

320 Pages·2007·11.37 MB·French

NOUVEL APPENDICE
AU GRAND
CATECHISME
D E CA NISIUS
T H ~ O R I ED E LA FOI
DANS SES RAPPORTS AVEC LA RAISON
S171VIK IÈ LA TABLE (;ENERAI.E DES MATIERES
CONTEN~.-ES IIANS LES SIX VOLUMES DU PR~CIS DE LA DOCTRINE ~IIRETIENSI~
PAR M. L'ABBS A.-C. PELTIER
rlIA'iOlXE HOWORAIRI: DE REIMS
A et CE iiriucipim et finis
TOME SEPTI~ME
QUATRIEMEE UITIOS

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La doctrine révdÃe st la véritablp ierre de touche de
tous les systhmes d'invention humaine.
Ce n'est pas contester le prix de l'or, que de le sou-
mettre au creuset, ce n'est pas nier non plus la valeur de
la raison, que de la subordonner A l'autorità de la foi.
Ah Jove prinripiim, c'est-Ã -dire en langage chrhtien :
Dieu avant tout, disait l'ancien adage. La sagesse humaine,
en voulant tout envahir, a réussà écartec e principe
d'6fcrnelle raison. Semblable aux Titans de la fable, elle a
escaladà le ciel, et ébranlÃce semble, le trôn de Jéhova
jusque dans sa base. Les défenseurm ême de la vérit
rh-élÃd©a ns l'habiletà qu'ils ont cru mettre 5 repousser
cette invasion gigantesque, ont fait à l'enncmi d'im prudenies
concessions. A force de vouloir prouver sans le secours de
la rkvdahn l'existence de Dieu contre les atli6es, la spiri-
tualità de l'5me et son immortalità contre, les n~atérialistes
la nécessitm dme de la révhlatio contre les rationalistes
de nos jours, on a fini par se persuader qu'en effet la raison
humaine devait Ctre écoutÃla premikre, et que s'il plaisait
à Dieu de se faire entendre à nous, nous devions, avant de
nous soumrtire à sa parole, vérifiep ar nous-m6mes ses
titres à notre foi. Ainsi a-bon étc onduit insensiblement Ã
considérerc omme l'ordre légitimee t seul rationnel la
désordrd e l'erreur, comme l'étan ormal de la raison un
éiaa normal et maladif, et comme la marche régulikrA
s'.livre pour atteindre la véritu n procédp urement excep-
liongel.
L'histoire sainte, dans ses récist imples et sublimes tout
à la fois comme les faits qu'elle nous rcvkle, nous donne Ã
connaîtqr ue les premiers rapports de l'homme ont éis es
rapports avec son CréateurS i Dieu l'a fait à sa ressem-
blance, c'est qu'il lui a donnà la facultà de le conliaiire et
de l'aimer; et, des les premiers instants de son existence
sur la terre, il a instruit sa raison par les enseignements
vu. u "
II PR~ACE.
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qu'il lui a faits, comme il a formà son cmur par les pr&
ceptes qu'il lui a imposéAs djecit manda ta et praxepta (1).
La religion, qui comprend l'ensemble des rapports entre
Dieu et l'homme, s'est bien gardéd e mkconnaitre le
premier et le plus fondamental de tous ces rapports, qui
est la subordination essentielle de la raison humaine Ã
l'autorità de la parole divine. Dè notre entréd ons la vie,
elle nous apparaîco mme une mèr et une maîtressqeu i
nous impose avec une doucc autorith le devoir de la foi et
de l'obéissance Je vois plusieurs religions contraires,
à Ã
a dit Pascal, et par conséquent outes fausses exceptÃ
K
une. Chacune veut Gtre crue par sa propre autorit& Ce
à Ã
fait universcl, el commun toutes les religions, contraires
sous tant d'autres rapports, aurait dà faire reconnaîtir ce
puissant génlia prcmibre des lois de la soci6tk humaine.
C'est cette loi, principe de tout ordre, que proclame
l'Eglisc catholique, lorsqu'elle interdit ceux qu'elle a
régénkrnr 6rne à leur insu, le doute et Fexamen par
rapport aux vbritéq u'elle leur enseigne. Elle a frappÃ
depuis longtemps de ses plus terribles aiiallihu's !a fausse
et hérétipqr étentioq ui abandonne au libre choix de
chacun de nous l'obligation de se soumettre à la doctrine
révklkE lle permet cependant, bien plus, elle commande
A chaque fid&lc,d ans la mesure de ses forces et de ses
devoirs il remplir envers la soci&tÃl©'b tudc de ses preuves,
mais uniquement pour se confirmer dans la foi, ou pour y
conlirmcr ou y ramener les autres. Quant ii ceux qui
aurajent le meilleur de ni~connaiires es titres, et de douter
encore malgrÃl 'autorità de son thoignage, elle condescend
i'i leur incr&du!ilk, et, h l'cxcmple de son divin maîtreel le
leur dit comme ii saint Thomas : Voyez ct palpez mes
plaies, ct cessant d'&irei ncrkdules, redevenez fidkles.
Dans celte théorid es rapports de la foi avec la raison,
ce sont surtout les droits et les mri~ctkr~des la foi que nous
nous sommes proposà de discuter, et voili pourquoi il nous
a plu de l'intituler de prkfkrence Théori de la foi. Il est