Table Of ContentRICK HANSON
avec le Dr Richard Mendius
LE CERVEAU
DE
BOUDDHA
Bonheur, amour et sagesse au temps des neurosciences
préface de
CHRISTOPHE ANDRÉ
les arènes
J.f.
'
LE CERVEAU
DE
BOUDDHA
Le Cerveau de Bouddha
se prolonge sur le site www.arenes.fr
Titre original : Buddha's Brain
Tiœ Practical Neurosdence of Happiness, Love and Wisdom
Copyright© 2009 by Rick Hanson, Ph.D., and Richard Mendius, MD
and New Harbinger Publications, 5674 Shattuck Avenue, Oakland, CA
94609
© Éditions des Arènes, Paris, 2011, pour la traduction française
Éditions des Arènes
27 rue Jacob, 75006 Paris
Tél.: 01 42 17 47 80
[email protected]
RICK HANSON
avec le Dr Richard Mendius
LE CERVEAU
DE
BOUDDHA
Bonheur, amour et sagesse au temps des neurosciences
Traduit de l'anglais (Etats-Unis)
par OLIVIER COLETTE
préface de CHRISTOPHE ANDRÉ
les arènes
Préface
C
'est le soir. Je vais embrasser ma plus jeune fille avant
la nuit. Comme toujours, nous bavardons un petit
moment:
-Papa, je sens que je vais avoir du mal à m'endormir, je
suis trop énervée.
- Ah bon? Il y a des trucs qui ne vont pas, tu as des
soucis?
-Non, non, mais il y a plein de choses dans ma tête. Tu
sais comment on fait pour arrêter de penser?
- Ouh là! Ça, c'est difficile, de s'arrêter de penser. Tu
penses à des choses qui t'inquiètent?
-Mais non, je te dis, arrête de faire ton psychiatre, Papa!
C'est juste que je n'arrive pas à arrêter mon cerveau pour
m'endormir. Dis-moi comment faire.
- Eh bien, souvent, ce qui aide, c'est de ne pas chercher
à s'endormir, de ne pas se dire: «il faut que je m'endorme,
il faut que je m'endorme», mais plutôt de se détendre. Par
exemple, en sentant bien sa respiration : en prêtant attention
à l'air qui rentre dans le nez, qui descend dans les poumons,
puis qui ressort, un peu plus tiède; en sentant bien comment
la poitrine et le ventre se gonflent et se dégonflent, tout dou
cement ... Tu sens tout ça?
- Ouais, ouais.
8 J LE CERVEAU DE BOUDDHA
Un instant s'écoule.
-Je sens, mais ça marche pas terrible, tout de même. Tu
n'as rien de mieux?
-Tu sais, le sommeil, on ne peut pas lui commander, on
peut juste attendre qu'il arrive, en essayant de ne pas trop
s'énerver à vouloir absolument dormir là, maintenant.
- Bon, OK. Alors laisse tomber, gratte-moi plutôt un peu
le dos s'il te plaît ...
Ce que je fis. Et elle s'endormit.
On peut bien sûr tirer toutes sortes de conclusions de cette
histoire.
La première, c'est que, parfois, un ki né est préférable à un
psy.
La deuxième, c'est que certaines de nos difficultés à apaiser
notre esprit seront mieux résolues si nous acceptons le détour
par l'apaisement préalable du corps.
La troisième, c'est que nous rêvons d'un cerveau très
obéissant, et que, constatant que ce n'est pas souvent le cas,
nous abandonnons vite. Trop vite ...
Régner sans gouverner
Paul Valéry écrivait, dans ses Mauvaises Pensées1 : «La
conscience règne et ne gouverne pas.» Nous sommes tous
pareils, grands et petits : nous aimerions que notre cerveau
nous obéisse, comme ça, sans efforts autres que lui donner des
ordres, comme nous en donnons à notre petit doigt. Nous
nous étonnons, naïvement, que notre ego ne contrôle pas
totalement notre cerveau. Et puis nous laissons tomber, et
nous passons à autre chose ...
Pourquoi renoncer si vite? Sans doute à cause d'un curieux
mélange de naïveté, de fatalisme et d'ignorance ...
Naïveté: nous pensons trop souvent que notre cerveau est
à nos ordres, qu'il est «nous». Il est vrai que, lorsque nous lui
PRÉFACE 19
disons «marche», il fait marcher nos jambes; lorsque nous lui
disons «regarde», «lis>>, «chante», «prends ta douche», l'ef
ficacité est foudroyante et tout s'accomplit. Par contre, cela
se passe moins bien lorsque nous lui disons «dors», «calme
toi»,« cesse de t'inquiéter»,« prends la vie du bon côté»; cela
se passe moins bien lorsque nous essayons de le pousser à
d'autres choses encore, un peu plus compliquées («fais preuve
de sagesse») ou même un peu plus simples («sors-toi cette
mélodie stupide de la tête»).
Fatalisme : constatant cela, nous risquons de nous dire que,
«puisque je n'y arrive pas, c'est que ce sont des domaines
que l'on ne peut pas contrôler. .. » Croyance erronée, bien
sûr, certitude simpliste et mensongère, adoptée par dépit et
par paresse. Si, on peut les contrôler! On peut faciliter son
endormissement, et son bonheur, et bien d'autres choses
encore. Mais seulement de manière progressive, et partielle, et
à condition de le travailler régulièrement. Mais comment?
Ignorance, car, une fois cette prise de conscience faite, nous
butons alors en général sur un troisième obstacle : «Comment
m'y prendre?» Si nous renonçons si souvent, c'est que nous
ne savons pas comment faire, ni par quel bout aborder le pro
blème. Nous manquons de méthodes, de repères, de modèles.
Mais il faut avouer que nous avons des excuses ...
Entraînement de l'esprit
Durant mes études de médecine, puis de psychiatrie,
je n'avais jamais entendu parler de la possibilité d'agir de
manière délibérée sur ses capacités mentales. Cela concer
nait éventuellement la neurologie, où j'avais vu à l'œuvre
des rééducations de personnes devenues aphasiques (ayant
perdu leurs capacités de langage) après un accident vasculaire
cérébral. Mais rien pour la psychiatrie ou la psychologie. Je
n'avais jamais lu non plus d'articles ni d'ouvrages à ce propos.
Bref, tout se passait comme si le cerveau était une boîte noire
aussi hermétique que celle des avions. Bien sûr, on nous avait
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