Table Of ContentLES SECRETS DE L'ARTISTE
David Lewis
Les secretsd e la peinture à l'huile
Les secrets du paysage
Mary Suffudy
Les secrets de la nature morte
Georges et Annie Raynaud
Les secrets de la perspective
Carole Katchen
Les secrets du pastel
Roland Roycraft
Aquarelle: couleur et lumière
Pauline Cherrett
Les secrets de la peinture chinoise
Duc
L'Art de la composition et du cadrage
Françoise Monnin
Le Collage, art du vingtième siècle
Robert Moran
Le dessin: art des origines
Secretsd e peintres: apprêts, marouflage, médiums, pigments,
glacis,v élatures, dorure, vernis...
Simon Fletcher
L'Aquarelle: art de la transparence
Jean-Louis Beaudonnet
Le Pastel: art de la couleur
Robert Montchaud
La couleur et ses accords
Jill Bays
Le jardin de l'aquarelliste
Nathalie Bondil
La Sculpture: art du modelage
(terre, plâtre, cire, résines,p âtes)
John Lidzey
L'atelier de I'aquarelliste
DU MÊME AUTEUR
L'art de la BD
1. Du scénario à la réalisation graphique
2. La technique du dessin
Ed. Glénat
L'Art du dessin enseignép ar les maîtres (de Dùrer à Picasso)
Ed. Bordas
La Pratique du scénario (cinéma, télévision, bande dessinée)
Ed. Dujarric
L'ART
DELA
COMPO
SITION
ETDU
CADRAGE
PEINTUR.E P HOTOGRAPHIE
BANDED ESSINÉ.E P UBTIC|TÉ
PRIXA RTS& TECHNISUEI9S9 3
[ÈlrunuS]
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EditionsF leurusI, l, rue Duguoy-Troui7n5 006 Poris
B;*&ffimT ffiL e #ffi&4p#ffi$Yff#N$ Ërff ià$* &ffiffiÂffi$*
Sommoire
CnRpIrnB I
Les secretsd e la création artistique 6
Le langaged esi mageso Les basesd 'une communicationv isuellee fficace
Cna.Plrns 2
Le fonctionnement de l'æil humain 14
Commentl 'æil déchiffreu ne image
CHlprrnB 3
Les composants d'une image 19
La hiérarchied esc omposants: objetsi nanimés,
personnagevsiv antse t paysagein animé
Le cadraged esp ersonnagevsu s de dos
La misee n valeur dess ujetsv ivants o L'escamotaged 'un sujetv ivant
La misee n valeurd e I'expressioent du geste...
Cueptrnp 4
4
La Éalité sublimée 33
En peinture,e n photographied, ansl a publicité...
CHRpIrnr,5
L'art de la composition 39
Compositione t cadrage,q uelled ifférence? o De la nécessitéd e composer
Les lignesd e force et le nombre d'or o La règled est iers
Des différentesf açonsd e composero Faut-il ou non fermeru ne composition?
L'unité de la compositiono Les ( passage>s> e ntrel es différentesp artiesd e la composition
La lumière"f acteurd 'unité o L'élimination desd étailse t de I'anecdote
CHRpIrns 6
L'art du cadrage6 7
Le choix du format o Le choix du plan le plus expressif
L'échelle des plans o Le choix de l'angle de vue o Le cadrage du sujet
CsnprrnB 7
Les lignes directrices 106
La valeur expressived esg randesl ignesd irectricesr Les oppositionsd e lignes
s#n#hq&$ffiffi
Cuaprrnp g
L'équilibre desm asses1 23
Sujetss impleso L'équilibred e deuxm assesc oncurrenres
Sujetsc omplexesle, sr egroupementdse masseso Lesm assecso lorées
CHaprrne 9
Vides et espaces1 37
Lesv idese xpressifs
CHnprrnEl 0
Les points d'intérêt et les points forts 143
CuaprrnB1 1
L'avant-plan 149
L'avant-plan ( en amorce >>o Le personnagee n avant_plan
L'avant-planv ide r Le choix d'un bon avant-plan r L'avant-plan, facteur d,ambiance
L'avant-plan en contre-jour o euand l'avant-pran ne sej ustifie pas
CHnprrnn1 2
L'arrière-plan 158
Influences ur ra lisibilitéd e l'imageo L,arrière-plann eutre
L'arrière-plane xpressicf La < découvert>e
Cuaprrnp l3
Le rétrécissementd u champ 165
CHaprrns 14
La géométrie secrèted es images 170
Géométrie et composition o La psychologie des fàrmes géométriques
CnnprrnB1 5
Le rythme d,une composition 1g0
Cuaplrns 16
Les contrastese xpressifs1 85
Lesé lémentds e comparaisonr Lesc ontrasteds e proportion,
de forme,d e matière,d e proximité,d e couleur...
,l
Chopitre
Less ecrets
de lq créofiono rtisfique
fl ourquoi tel tableau de chevalet, leurs æuvres "parlent" si bien au
F exposé au milieu de plusieurs regarde t ses uffisentà elles-même?s
autres, enchante-t-il le resard de Rien, en effet, ne trahit si bien le
prélérenceà tous les autrei dès le chéf-d'æuvre raté l'image inex-
premierc oup d'æil, bien avant que pressive- que I'obligation où se
l'on procèdeà l'inventairec omplet trouve son auteur d'expliciterv erba-
de son conlenu? lement son æuvre une fois créée.o u
Pourquoi telle photographie, d'en aprèsc oup les beautés
.vanter
perdue dans la marée d'instantanés cacnees.
6 souvent insignifiants que nous vaut Si I'on sep enches ur cettec euvre
la "civilisation de l'image" (images imparfaite, neuf fois sur dix ce sera
documentaires,i nstantanésd 'ama- pour constaterq u'il s'agitd u travail
teur, etc.), satisfait-ellei mmédiate- d'un artiste peut-ôtrei nspiré,m ais
ment le regard et se distingue-t-elle qui ignorait le "langage" élémen-
des autres par son caractèrei ncon- taire de I'image. Cet artiste avait
testablementa rtistiaue? quelque chose à exprimer. Soit.
Pourquoi tel lilm cinématogra- Mais il lui manquait les moyens
phique ou telle bancled essùée grâce auxquelst oute personnes 'ex-
commencent-ilsà nous enchanter primant par f image peut efficace-
dèsl esp remièresi mages,b ien avant ment communiquera vec autrui,
que I'intrigue proprement dite se grâce auxquels I'image se suffit à
soit nouée? elle-même," parle" au regard. Sa
Pourquoi telle image publicitaire puissance d'évocation est totale.
capte-t-elle fortement le regard. Inutile de I'accompagner,a près
tandisq ue d'aurres,à côté. làisse- coup, de verbeusese xégèses.
ront l'æil indifférent ?
Enfin pourquoic esi magesr este- Le langage des images
ront-elles indélébilement sravées Quel est donc ce "langage des
dansl esm émoirest.a ndisq * d'ur- images" que parlent les chefs-d'æu-
tres, en beaucoup plus grand nom- vre et qui nous les rend immédiate-
bre, seront vouéesa ux poubellesd e ment admirables? Essentiellement.
I'oubli ? un ensembled e règles syntaxiques
En d'autres termes,q u'est-ceq ui relativesà la perceptiond esf ormes,
fait la force expressived 'une image? plus ou moins étroitemenet n raD-
Quels sont les secretsq ue connais- port avec les notions de cadragee t
sent les grands artistesp our que de composition.
ï " è-ss$ s*ffifi"Ë#$$ il& #ffi$eYë#r&u .ffir$$r**k{$ff
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Gnone oe LASoAUX
"LE cHEVAcLH tNols" ,,
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Le langaged es imag.ese st ;, .a
un lang,aguen iversel,
communà tous les artistes.
de toutesl es ëPoques.
L'instincto u I'e x périence
lesc onduisenàt utiliser
souvenlte s mêmesc odes
visuelsl,e s mêmess Ystè-
mesd e compositionà,
mettree n uuvre les mêmes
techniquese,n I'qbsenced e
toul contactl es uns avec
lesa utres.
Ainsi la recherched 'un
maximumd 'efficacité
dansI 'e x pre s s ion a-t - e I l e
co nduti l'a' r t ist e magd alé -
nienà dépouillerà I'ex-
trêmel e dessind e son
"Chevacl hinois"( tel est
le nom queI 'on donneg é-
nérqlemenàt cetteæ uvre) ,
biena vantq ue l'artiste
chinoisd e l'époqueT ang
(618-90)6 e n. arrivci n.s-
rinclivemenat trouverl e
mêmed egréd e déPouille-
mente t la mêmev igueur
dqnsl e trait. Au Point que
le dessind e sesd eux che-
vauxs embled irectement
inspiréd u chevaPl eint
plusieursm illé,nairse au-
'p"amraavilaren Pl ar I unonYme
de Lustaux". "CevnLteRE r sERVlrEURÉ"p. ooueT nuo (618 -906).R ÉGloND ED ult-Hunnc
Ë-*Âffis'fRfifefi # {}ftss*s$T$*èNH Tm # *&ffiffiÀ.{F#
LE LANGAGE DES IMAGES
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lucnrs (1780-1867:)
" Ln cRnnoeO onusoue"
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T, il#$ Ës#ffiffiY$ff iHL & StrË,'eiê*$Ne ffiY*g$Y*ffiS$
M algré lesa pParences.' EnJïn, voYezc ommenî les
Ingres et Matisse Parlent deux artistes oqqosenlP a-
ici le même langage.P our reillement les bras de leur
ex\rimer la douces inuo- modèle : une large courbe
siié d'un corpsf éminin, ils pour I'un des bras, une li-
ossaturente xactementd e Fnen ettementp lus angu-
la mêmef açon leur com- Teusep our l'autre bras qui
'psorasnitdioen autour d une est riplié. Cet angle vient
arabesquec ondui- en qublque,sotre réve.iller
iant paisiblemenlte re- et animer Lac omPosttton'
sarIde Ia tête iusqu'aux selon le princiPe universel
'nei.esdDsrd ilu, suiet. Dans cet de I'opposition des
Maiisse vai usqu'à lignes r u ce .rujet, voir
piier et arrondir I'un des chapitre 7) .
:brasd e son fauteuil Pour
qu'il ëpouseP l.usP arlaite-
menl la grandec ourDe
servqntù e charPenteà sa
composition.
H. Mnrtss(r1 869-195:a)
"PoRTRAorerG RernP RozoR'
il*&ffiifflf iff L& #q3$\sF#$$r$#hR$y f fi# #&ffiffi&#s
Des règless yntaxiques marque de son émotion, de sa pro-
pre sensibilité),i l s'agit de commu-
Leur objet principal est de facili-
niquer un certain nombre d'infor-
ter la "lecture" de I'image et, par
mations relatives au sujet sa na-
suite, d'en accroîtrel e pouvoir évo-
ture, sa forme, sa matière, sa cou-
cateur. Elles sont égalementa ppli-
leur... et de traduire visuellement
cablesà toutes les techniquesd 'ex-
les émotions ou les sentimentsq u'il
pression par I'image (graphiques,
lui inspire.
picturales ou photographiques)
Encore faudra-t-il commencer
parce qu'elles sont liées à la vision
par respecteru n certain nombre de
humaine et au travail de l'æil explo-
règlesd 'or. clefsd e toute communi-
rant et déchiffrant la surface du
cation visuellee fficace.
tableau ou de I'image.
Contenu de l'image, disposition Communiquer,
des différents éléments représentés, c'est dire quelque chose
cadrage du sujet, angles de vue, Communiquer implique tout
appartiennent au "langage" com- d'abord que l'on aiI quelque chose
,10
mun de tous les gens qui s'expri- à "dire" : une idée à transmettre,
ment par I'image. Lequel ne consti- une démonstration à effectuer, une
tue pas pour autant un carcan.n i émotion, une sensationà faire par-
une limitation à f inspiration de tager,u n désirà faire naître (l'image
I'artiste, pas plus que la grammaire publicitaire). Il faut que l'æuvre
n'est une entrave pour un écrivain envisagéea it un intérêt pour autrui
de talent. Les règles syntaxiques et lui apporte visuellement" quelque
facilitent seulement la communica- chose", ne serait-ce qu'un certain
tion visuelle; elles constituent les nombre d'informations brutes lais-
moyens d'expression à partir des- séesà son appréciation.
quelsc haquea rtistet isseras a pro-
pre æuvre, sur un canevas qui Le médium doit être
adapté au message
lui est entièrementp ersonnel.T ou-
Ensuite, il s'agit de choisir le
tefois, comme ellesp résidentà I'ar-
"médium" le plus approprié au
chitecture secrèted u tableau et pré-
messageà délivrer.T ous lesm oyens
cèdent son exécution sensible,e lles
d'expressionp ar I'image, toutes les
passeronlte pluss ouventi naperçues
techniques,n e conviennent pas in-
aux yeux de l'amateur et du critique
différemment à tous les sujets.
le mieux averti.
Par exemple, la légèreté et la
transparence de I'aquarelle
I-Ine communication conviennent mal à I'expression
d'une ambiance dramatique.
visuelle efficace
Celle-ci sera toujours mieux rendue
Quelq ues oit le but ques 'estf ixé par une opposition de noirs et de
I'artiste( rendrel e sujetd anss ap lus blancs fortement contrastés: dessin
exacter éalité ou lui imorimer la à l'encre de Chine. gravure. photo-
