Table Of ContentL’ANGOLA
A Z
DE À
Daaniel Ribbant
L’ANNGOOLAA
A Z
DEE ÀÀ
Nouvelle éditiion revue et augmeentée
Préfaace de Peppetela
Du même auteur
Força Angola,
L’Harmattan, 2018.
Première edition © L’Harmattan, 2015
© L’Harmattan, 2019
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-18534-7
EAN : 9782343185347
« Celui qui désespère des événements
est un lâche, mais celui qui espère en
la condition humaine est un fou »
Albert Camus
(Carnets)
« Somos um povo especial »
(« Nous sommes un peuple spécial »
slogan patriotique)
« L’Angola n’est pas pour les tendres »
José Eduardo Agualusa
(La société des rêveurs involontaires)
AVERTISSEMENT
Les idées et opinions développées dans ce livre
n’engagent que l’auteur et en aucun cas les
organisations auxquelles il appartient.
PRÉFACE
« L’Angola de A à Z" est une tentative de faire connaître, d'une
manière didactique et aisée, un pays africain qui a un parcours
particulier. Certes, tous les pays ont leurs propres caractéristiques
créées par une histoire qu'il ne faut pas confondre avec celle des
voisins, même si certains facteurs peuvent sembler identiques. Dans le
cas de l'Angola, nous pouvons distinguer dans son évolution
historique des aspects uniques qui ont conduit ce territoire à différer
largement de tous ses voisins. Depuis le XVe siècle, le territoire est
visité par des caravelles portugaises, avec une insistance particulière
sur l'ancien royaume du Kongo. Ce fut un siècle de contacts, de
promesses d'amitié, d'accords et de malentendus, de trahisons et de
désillusions. Ensuite, avec l’édification progressive de Luanda et
l'avancée des Européens le long du fleuve Kwanza, nous pouvons
commencer à parler de colonisation. Ajoutons quatre siècles de
contacts, d'invasions, de résistance, de renforcement de la traite
négrière, d'exploitation. Environ cinq cents opérations militaires en
quatre cents ans, plus d'une par an, selon un important historien
français, René Pélissier dans son ouvrage "Les Guerres grises".
Probablement le seul cas en Afrique. Un peuple qui se rassemblait et
même fusionnait à cause de la nécessité de résister aux attaques des
étrangers, brouillant les différences régionales, tribales et culturelles,
créant une nation multiforme qui, pour le moins, dérange celui qui
l'observe.
C'est peut-être ce qui a conduit Daniel Ribant à approfondir sa
connaissance du pays auquel il s'était lié, d'abord pour des raisons
professionnelles, puis par empathie. Le désir d'en savoir plus l'a
amené à utiliser les textes d'historiens, de missionnaires et
d'explorateurs qui ont parcouru le territoire et l'ont étudié, mais aussi
d'universitaires et d'écrivains qui ont dévoilé la vie et les sentiments
des gens qui y vivent. Cependant, le travail de Daniel Ribant n'est pas
celui d'une personne froidement neutre, scalpant un sujet d’une
manière aseptisée. Au contraire, on peut facilement remarquer dans
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son livre, l'intérêt et le souci, non seulement pour l'objet d'étude, mais
surtout à l’égard des personnes impliquées dans ces jeux imprévisibles
de l'histoire.
L'évocation des thèmes par les lettres de l'alphabet, qui peut sembler
réductrice à première vue, n'est qu'un moyen inhabituel de dévoiler les
intérêts profonds qui ont éveillé en lui ses séjours et ses contacts avec
l'Angola. De toute évidence, l'objectif de l'auteur est d'introduire des
personnes qui connaissent peu de choses sur ces terres dans les faits et
les processus historico-politiques ayant conduit à la naissance de ce
curieux pays enraciné dans le continent africain, mais dont le regard
attentif se tourne de tous les côtés, s’imprégnant d’influences bien au-
delà de ce continent. C'est donc sur des faits historiques et politiques
que l'auteur se concentre davantage, depuis les événements pertinents,
certains brutaux et inhumains de conquête et de domination, d'autres
de résistance légitime, les figures proéminentes de ces processus,
conflits et rencontres passés, sans négliger pour autant des incursions
dans la culture et les coutumes, ciment qui donne force aux peuples et
crée réellement des pays.
Cette introduction de Daniel Ribant aux événements en Angola pourra
amener les lecteurs curieux à essayer d'approfondir le contenu
absorbé. Et aujourd'hui, il est relativement facile de découvrir d'autres
choses, présentes dans les mémoires et les mythes, au-delà des
bibliothèques et des médiathèques. J'espère que ce désir se
concrétisera, car il y a beaucoup d'histoires à fouiller dans ce sol
fertile d'éblouissements, surtout dans l'imagination.
L'auteur n'a pas commencé à scruter l'Angola avec ce livre. Il a étudié,
observé et écrit davantage sur le pays. Outre ce ses réalisations
professionnelles, il a également décidé de vouer sa sueur et ses efforts
pour aider les gens, surtout ceux qui en ont le plus besoin, car ils sont
souvent marginalisés des processus de développement et de
promotion. Son esprit humanitaire a conduit Daniel à s'engager dans
des œuvres sur le terrain des villages, qui resteront, ne s'éteindront pas
d'un souffle, comme c'est le cas de nombreuses initiatives louables.
Ces œuvres seront un marqueur, servant d'exemple d'une personne qui
se soucie des autres d'une manière désintéressée. Et parce qu'il voulait
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aider, parce qu'il tenait à eux, il s'est efforcé d'apprendre comment
sont ces gens et pourquoi ils sont comme ça. À partir de là, écrire sur
eux et les facteurs qui les font tels qu'ils sont n'est qu'une étape facile à
comprendre.
Ceux qui connaissent peu l'Angola disposent donc d’une ouverture
pour le premier contact et la volonté de l'approfondir. Les Angolais,
ceux qui ont eu la possibilité de connaître le développement des
processus de soumission et de libération, ont ici la perspective de
beaucoup de choses peu connues, mais vues par quelqu'un venant de
loin et qui est lié à ce peuple. J'espère que les Angolais qui savent
seulement qu'ils souffrent quotidiennement des injustices dont ils
ignorent la raison et l'origine pourront aussi un jour lire ce livre et y
découvrir quelques réponses.
Les livres sont faits pour cela.
Pepetela
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AVANT-PROPOS
J’ai rencontré l’Angola en 1996 et nous ne nous sommes plus
quittés. L’avion qui me menait à Luanda-la-Rouge était rempli de
solides gaillards à l’accent texan et sentant bon le pétrole. Je n’avais
pas encore mis pied sur le sol angolais que je goûtais déjà aux curieux
paradoxes d’un pays qui ne cessera de m’étonner et de m’interpeller.
À l’époque, Luanda était protégée de la guerre qui sévissait
toujours dans les provinces. Mais ses habitants semblaient en porter le
deuil tant la vie les avait abandonnés. Ils marchaient le regard vide,
souriaient rarement et remarquaient à peine votre présence. Une chape
de plomb recouvrait la ville. Cette lassitude, emplie de douleur et de
fatalité, m’a ému. Et, à chacun de mes voyages, je me suis mis à le
scruter, à en examiner la moindre altération, le plus petit signe de
relâchement à la vie.
La fin officielle de la guerre civile en 2002 n’a pas suffi à
combler ce vide. Il a encore fallu du temps avant qu’il ne s’imprègne
de l’image que nous nous faisons de l’Afrique et qu’il se couvre de
couleurs et d’une certaine insouciance. La vie des hommes et des
femmes de ce pays demeure difficile et précaire en dépit des efforts
engagés dans la reconstruction.
Depuis août 2017, un nouveau président, João Lourenço, a pris
en main les destinées du pays. Bien qu’issu du parti l’ayant dirigé
depuis son indépendance, il a très vite manifesté sa différence,
s’attaquant notamment au problème endémique de la corruption. Nous
voulons croire que sa détermination et sa volonté de réforme recèlent
les ferments d’un avenir meilleur pour le peuple angolais.
Dans tous les cas, ces deux premières années de présidence
marqueront profondément l’histoire de l’Angola. Car, au-delà
d’épisodes parfois spectaculaires, le « printemps de Luanda » a libéré
de nouvelles forces et suscité d’immenses attentes qu’il ne sera plus
possible d’ignorer.
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