Table Of ContentHenri
Bergson
La pensée et le mouvant
Essais et conférences
Ouvrage publié avec le concours 
du Centre national du Livre
QUADRIGE
PUF
ISBN 978-2-13-061899-7 
ISSN 0291-0489
Dépôt légal — lre édition : 1938 
17eédition «Quadrige» : 2013,janvier 
5e tirage : 2020, septembre
© Presses Universitaires de France, 1938 
Bibliothèque de Philosophie contemporaine 
6, avenue Reille, 75014 Paris
Sommaire
Principes généraux de Védition critique ............................ 1
Présentation, par Frédéric Worms .................................... 5
La pensée et le mouvant,
par Henri Bergson
Avant-propos ....................................................................... v
I. - Introduction (première partie). Croissance
de la vérité. Mouvement rétrograde du vrai ........ 1
II. - Introduction (première partie). De la position
des problèmes ......................................................... 25
III. -  Le possible et le réel ........................................... 99
IV. -  L’intuition philosophique ..................................... 117
V. -  La perception du changement ............................. 143
VI. -  Introduction à la métaphysique ........................... 177
VII. -  La philosophie de Claude Bernard ..................... 229
VIII. - Sur le pragmatisme de William James.
Vérité et réalité ...................................................... 239
IX. - La vie et l’œuvre de Ravaisson ............................. 253
Dossier critique, 
par Arnaud Bouaniche, Anthony Feneuil, 
Arnaud François, Frédéric Fruteau de Laclos, 
Stéphane Madelrieux, Claire Marin, Ghislain Waterlot
Avertissement et tables des abréviations ........................... 299
Notices et notes des Essais du recueil .............................. 301
VI  LA PENSÉE ET LE MOUVANT
Variantes .............................................................................. 493
Lectures ............................................................................... 499
Index :
1.  des personnes ............................................................ 567
2.  des notions ................................................................ 568
3.  des exemples ............................................................. 579
4.  des images ................................................................. 581
Bibliographie :
- Œuvres de Bergson ................................................... 587
- Ouvrages généraux .................................................... 588
- Ouvrages concernant un ou plusieurs
des Essais du recueil ................................................. 592
Principes généraux 
de P édition critique
L’œuvre philosophique de Henri Bergson appelle, comme 
toute grande œuvre classique, tout à la fois à être lue pour 
elle-même, comme si elle venait de paraître, et à être étu
diée de la manière la plus rigoureuse, grâce à des instru
ments de travail à la mesure de son importance et de ses 
effets.
Telle est l’ambition de la présente édition, la première 
édition critique de cette œuvre, dans sa continuité même 
avec les éditions antérieures chez le même éditeur.
En voici les principes généraux :
1  / Le texte de chaque œuvre de Bergson y sera donné
intégralement et de manière indépendante. Des 
appels de note signaleront les notes de l’éditeur, qui 
seront cependant renvoyées au «dossier». Ces 
appels de note, qui plus est, ne modifieront pas la 
pagination du texte, qui reste celle des précédentes 
éditions de référence, dans la même collection, 
reprise en marge de l’édition dite du Centenaire 
donnée en 1959 par André Robinet (avec une intro
duction de Henri Gouhier) dans le volume des 
Œuvres.
2 / L’édition que l’on vient de citer, par André Robinet,
comportait un «apparat critique» indiquant les 
variantes, lorsqu’il y en avait, entre les différentes
2 la pensée et le mouvant
publications du texte de Bergson. Ces variantes sont 
intégralement reprises parmi les notes du dossier.
3  / Un « dossier » est établi pour chaque volume par un 
ou plusieurs éditeurs appartenant à une même équipe 
et selon les mêmes principes. Il comprend à chaque 
fois :
- un appareil de notes précis et extensif signalant et 
éclairant notamment les références historiques, scienti
fiques, philosophiques ; les renvois internes à un même 
livre et aux autres livres de Bergson ; les principales 
notions ou difficultés du texte lui-même ;
- une table analytique de l’ouvrage (rappelant, outre les 
intitulés de Bergson même en italiques les articula
tions principales de l’ouvrage, en gras, et le détail de 
son mouvement) ainsi qu’une série d'index dont la 
précision et la multiplicité permet de ressaisir la 
richesse et la continuité même du livre : index des 
noms, des notions, des exemples, des images ;
- une brève anthologie des « lectures » majeures de 
l’ouvrage ainsi qu’une bibliographie extensive et 
commentée le concernant.
C’est aux attentes mêmes suscitées par la lecture et 
l’étude du texte de Bergson, d’abord expérimentées par les 
éditeurs eux-mêmes (tous spécialistes de cette œuvre), qu’il 
s’agit ainsi de répondre.
L’édition définitive comprendra les ouvrages suivants 
(suivis de la date prévue de leur parution dans ce cadre) :
Essai sur les données immédiates de la conscience (1889) : 
2007
Matière et mémoire (1896) : 2008
Le rire (1900) : 2007
L'évolution créatrice (1907) : 2007 
L'énergie spirituelle (1919) : 2009 
Durée et simultanéité (1922) : 2009
PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L’ÉDITION CRITIQUE  3
Les deux sources de la morale et de la religion (1932) : 
2008
La pensée et le mouvant (1934) : 2009
Écrits philosophiques : 2010
Les membres de l’équipe éditoriale sont notamment :
Arnaud Bouaniche, Elie During, Arnaud François, 
Frédéric Fruteau de Laclos, Frédéric Keck, Stéphane Madel- 
rieux, Claire Marin, Camille Riquier, Nelly Robinet, Guil
laume Sibertin-Blanc, Ghislain Waterlot, Frédéric Worms.
Présentation
par Frédéric Worms
La pensée et le mouvant est le dernier livre publié par 
Bergson, en 1934, à près de 75 ans ; et pourtant, il y 
exprime avec une surprise renouvelée, comme si elle venait 
de survenir, son intuition la plus originale (et cela, dès le 
titre même).
C’est un livre qui est donc animé par une idée unique, 
une unité plus forte peut-être que jamais ; et pourtant, c’est 
d’abord un recueil d’essais (le deuxième après L'énergie spi
rituelle de 1919), dont chacun (plus encore que dans le pré
cédent) vaut comme une œuvre décisive à part entière, dont 
certains (comme VIntroduction à la métaphysique) ont 
marqué leur époque, et qui, enfin, ne sont pas reliés entre 
eux seulement par cette unité de principe, mais aussi par des 
tensions, non moins profondes.
Ainsi Bergson resserre-t-il encore, plus que jamais, sa 
pensée ou son intuition, la prenant directement, pour la 
première fois, en tant que telle, comme objet. Il restreint 
même, en apparence, la portée de ce recueil, en la limitant, 
dans VAvant-propos, à une réflexion, rétrospective, sur sa 
«méthode». Mais cette ultime concentration est aussi, on le 
voit, un ultime élargissement. Tout se passe en effet comme si 
la pensée, ou la philosophie, n’était pas seulement opposée au 
mouvement, au réel. Elle est, elle aussi, un mouvement réel, 
qui rejoint de l’intérieur toutes les dimensions de notre vie, ou 
de l’être, qui y participe. Elle rejoint ainsi, du même coup, les 
autres intuitions qui sont comme elle des «actes simples»,
6 LA PENSÉE ET LE MOUVANT
la science, puisque, de son côté, celle-ci aussi atteint au 
réel, et, finalement, sans s’y perdre, sans rien y perdre de sa 
surprise et sa nouveauté, une histoire.
Plus que jamais, donc, lecture simple et édition critique 
se compléteront ici ; on ne fera, une dernière fois, qu’intro
duire d’un mot à l’une et à l’autre, en reprenant les trois 
remarques qui précèdent.
Unité
C’est bien une intuition simple que rappelle donc, dans 
sa simplicité, le titre du livre, confirmé par le récit autobio
graphique qui ouvre, de manière exceptionnelle, le texte 
admirable en deux grandes parties intitulé tout simplement : 
Introduction. Mais cette simplicité n’est pas tout à fait celle 
que l’on croit, et il faut la préciser pour comprendre 
comment elle peut donner lieu à l’unité plus complexe, 
quoique non moins réelle, de ce recueil.
Ce qu’on entend en effet dans cette expression nouvelle : 
« la pensée et le mouvant », c’est une double thèse. C’est 
la thèse selon laquelle il y a un rapport fondamental mais 
aussi, sinon d’abord, un écart, non moins fondamental entre 
notre « pensée » ou notre connaissance, et « le mouvant », 
cette étrange réalité désignée par un participe présent, 
comme si elle était en train de se mouvoir, de changer, de 
se faire, mais substantivé, comme si en effet il s’agissait 
d’une chose, d’une réalité, sinon de la réalité même.
Ainsi ce dont Bergson expliquera ici même pourquoi il 
en est venu à le dénommer « intuition », consiste bien 
d’abord dans une surprise simple, qui appelle de sa part un 
récit à la première personne : « <Par une étude de Spencer 
et des «« idées dernières » de la mécanique »..> nous fûmes 
conduit devant l’idée de Temps. Là, une surprise nous atten
dait » (p. 2). Cette surprise est bien la constatation d’un 
écart, qui a quelque chose d’irréductible ou si l’on veut de 
définitif :
PRÉSENTATION PAR FRÉDÉRIC WORMS 7
«Nous fumes très frappé en effet de voir comment le 
temps réel, qui joue le premier rôle dans toute philosophie 
de l’évolution, échappe aux mathématiques » (id.).
Le remarquable paragraphe qui suit pourrait laisser 
croire, cependant, qu’il suffit de dénoncer cet écart, qu’en 
le dénonçant ou le dépasse, qu’en le dépassant on atteint le 
temps réel ou la durée, que lorsqu’on a atteint celle-ci on ne 
peut plus la quitter :
« Cette durée, que la science élimine, qu’il est difficile 
de concevoir et d’exprimer, on la sent et on la vit » (p. 4).
Or, ce n’est pas le cas. Comme le montre la suite de 
ce récit rétrospectif, mais comme le montre aussi l’ensemble 
de l’œuvre de Bergson, et la totalité même des essais repris 
dans ce recueil ultime, la tâche est toujours à reprendre, et 
toujours de manière différente. Pour traiter de quelque pro
blème philosophique que ce soit, il faudra toujours 
conjoindre deux tâches : la critique de notre pensée, en tant 
qu’elle nous sépare de la durée, du réel, et le déploiement 
de la pensée, en tant qu’elle nous met en contact avec cette 
durée, avec le réel. Pour y insister encore, le travail intuitif 
n’est jamais séparable du travail critique ; ou encore, et l’on 
pourrait résumer ainsi la portée de toute cette œuvre et de 
tout ce recueil : il faut penser la pensée pour faire l’expé
rience de l'expérience, il faut la critique des médiations 
pour atteindre l'immédiat, il faut de la philosophie pour 
rejoindre le réel.
Cependant, dans ses autres livres et essais, Bergson mène 
cette double tâche pour résoudre des problèmes déterminés, 
qui ne traitent jamais de la durée, du changement, du mou
vement, en général, pas plus que de la pensée, de la cri
tique, de l’intuition, en général : il traitera ou plutôt il a 
traité, ainsi, de la liberté, de la mémoire, du rire, de l’évo
lution de la vie, bientôt de la morale et de la religion. Mais 
dans La pensée et le mouvant, et les essais qui y sont ras
semblés, tout se passe comme si Bergson allait traiter de ces 
deux tâches pour elles-mêmes. Selon les essais de ce recueil,