La main traumatique : Tome 1, L'urgence

381 Pages·2009·32.38 MB·French

by  Michel Merle

La main traumatique
1. L’urgence
Chez le même éditeur
Des mêmes auteurs
LA MAIN TRAUMATIQUE.
Tome 2. - CHIRURGIE SECONDAIRE. LE POIGNET TRAUMATIQUE. 1995, 500 pages.
Tome 3. - CHIRURGIE DE LA MAIN. AFFECTIONS RHUMATISMALES, DÉGÉNÉRATIVES. SYNDROMES CANALAIRES. 2007,
456 pages.
Autres ouvrages
PATHOLOGIE DU PIED ET DE LA CHEVILLE, par T. LEEMRIJSE, B. VALTIN. 2009, 832 page.
IMAGERIE MUSCULOSQUELETTIQUE – PATHOLOGIES LOCORÉGIONALES, par A. COTTEN.
Collecion Imagerie médicale – Précis, 2008, 880 pages.
IMAGERIE MUSCULOSQUELETTIQUE – PATHOLOGIES GÉNÉRALES, par A. COTTEN.
Collecion Imagerie médicale – Précis, 2005, 784 pages.
GUIDE PRATIQUE DE TRAUMATOLOGIE, par P. ROSSET, P. BURDIN, L. FAVARD, J. LAULAN, J. BARSOTTI, C. DUJARDI,
C. CANCEL. 2005, 5e édition, 288 pages.
RÉÉDUCATION EN TRAUMATOLOGIE DU SPORT, TOME MEMBRE INFÉRIEUR, par J.-C. Chanussot, R.-G. Danowski. Sport.
2005, 4e édition, 448 pages.
TRAUMATOLOGIE DU SPORT, par J.-C. CHANUSSOT, R.-G. DANOWSKI. Sport. 2005, 7e édition, 408 pages.
CHIRUGIE ORTHOPÉDIQUE - PRINCIPES ET GÉNÉRALITÉS, par A.-C. MASQUELET. Techniques chirurgicales. 2004,
160 pages.
MANUEL DES VOIES D’ABORD EN CHIRURGIE ORTHOPÉDIQUE ET TRAUMATOLOGIQUE, par F. DUBRANA, D. LE NEN,
C. LEFEVRE, M. PRUDHOMME, Groupe d’étude de recherche d’orthopédie Brestoise. Techniques chirurgicales. 2002,
192 pages.
TRAITÉ DE CHIRURGIE DE LA MAIN ; sous la direction de R. TUBIANA.
Tome 1 – ANATOMIE, PHYSIOLOGIE, BIOLOGIE, MÉTHODES D’EXAMEN.1980, 818 pages, 700 fi gures,
8 planches hors-texte en couleurs.
Tome 2 – TECHNIQUES CHIRURGICALES. TRAUMATISMES DE LA MAIN. 1984, 1 032 pages, 954 fi gures,
8 planches hors-texte en couleurs.
Tome 3 – CHIRURGIE DES TENDONS, DES NERFS ET DES VAISSEAUX. 1986, 1 104 pages, 1 673 fi gures
dont 53 en couleurs, 85 tableaux.
Tome 4 – AFFECTIONS NEUROLOGIQUES. PARALYSIE DU MEMBRE SUPÉRIEUR, SYNDROME CANALAIRES.
Dessins de L. Dorn. 1991, 968 pages, 1 462 fi gures, 8 planches hors-texte en couleurs.
Tome 5 – AFFECTIONS RHUMATISMALES, AFFECTIONS VASCULAIRES, UNGUÉALES ET TUMORALES. Dessins de L. DORN.
1996, 848 pages, 1 136 fi gures, 87 tableaux, 8 planches hors-texte en couleurs.
VOIES D’ABORD CHIRURGICALES DE MEMBRE SUPÉRIEUR, par R. TUBIANA, C.J. MCCULLOUGH, A. C MASQUELET.
Illustrations de L. DORN. Traduit de l’anglais par R. HERNING. 1992, 368 pages,
442 fi gures en quatre couleurs.
La main
traumatique
1. L’urgence
Michel Merle
Gilles Dautel
Illustrations : C. Witt-Deguillaume et C. Martinet
3e édition
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la
menace que représente pour l’avenir de l’écrit,
tout particulièrement dans le domaine univer-
sitaire, le développement massif du « photoco-
pillage ».
Cette pratique, qui s’est généralisée, notamment
dans les établissements d’enseignement, pro-
voque une baisse brutale des achats de livres, au point que la
possibilité même pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles
et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
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tion, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les de-
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© Masson Elsevier, 1992, 1997, 2010
ISBN : 978-2-294-70048-4
ELSEVIER MASSON S.A.S. 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux Cedex
Liste des collaborateurs
BAECKELMANS Yvo, médecin anesthésiste-réanimateur. Centre hospitalier Kirchberg, Luxembourg.
CELERIER Sylvain, mécanicien orthésiste, masseur-kinésithérapeute, Institut européen de la Main, Médipôle Gentilly
Saint-Jacques, Nancy-Maxéville.
CHARDEL Philippe, ancien assistant-chef de clinique au CHU de Nancy, service de chirurgie plastique
et reconstructrice de l’appareil locomoteur, clinique Keraudren, Brest.
COLLING Emile, médecin anesthésiste-réanimateur. Centre hospitalier Kirchberg, Luxembourg.
DAP François, professeur des Universités-praticien hospitalier, service de chirurgie plastique et reconstructrice
de l’appareil locomoteur au CHU de Nancy.
DAUTEL Gilles, professeur des Universités, chef du service de chirurgie plastique et reconstructrice de l’appareil
locomoteur au CHU de Nancy.
DURAND Alexandre, ancien assistant-chef de clinique au CHU de Reims, Institut européen de la Main, Médipôle
Gentilly-Saint-Jacques, Nancy-Maxéville.
GALEAZZI Jean Pierre, médecin anesthésiste-réanimateur. Centre hospitalier K irchberg, Luxembourg.
ISEL Micheline, masseur-kinésithérapeute, mécanicien orthopédiste, Institut européen de la Main, Centre hospitalier
Kirchberg, Luxembourg.
LALLEMAND Bernard, chirurgien orthopédiste, Institut européen de la Main, Centre hospitalier Kirchberg,
Luxembourg.
LODA Guillermo, professeur, chef du service de chirurgie de la main, Buenos-Aires, Argentine.
MEURANT Philippe, médecin anesthésiste-réanimateur, Centre hospitalier Kirchberg, Luxembourg.
MERLE Michel, professeur des Universités, ancien chef du service de chirurgie plastique et reconstructrice
de l’appareil locomoteur, CHU de Nancy. Directeur de l’Institut européen de la Main, Centre hospitalier
Kirchberg, Luxembourg.
VAIENTI Luca, professeur, directeur de la chaire de chirurgie plastique et reconstructrice à l’université de Milan
et Instituto policlinico San Donato Milanese, Italie.
VOCHE Philippe, ancien praticien hospitalo-universitaire, service de chirurgie plastique et reconstructrice
de l’appareil locomoteur au CHU de Nancy. Clinique Notre-Dame de La Merci, Saint-Raphaël.
WELTER Jo, médecin anesthésiste-réanimateur. Centre hospitalier Kirchberg, Luxembourg.
À la mémoire du Professeur Jacques Michon, du Professeur J.W. Littler et du Professeur H.J.
Buncke qui m’ont transmis généreusement leur savoir.
À la Donation André Bouriez.
À Michel et Yseult Bouriez et leurs enfants Christian, Hélène et Ghislain qui par leur mécénat
contribuent à former au plus haut niveau les nouvelles générations de chirurgiens de la main.
Au Docteur Raymond Lies, chirurgien, directeur général et médical du Centre hospitalier
Kirchberg à Luxembourg, qui nous a permis de développer le département de chirurgie de la
main et de créer le premier service SOS Main au Grand Duché de Luxembourg ainsi que l’European
Surgical Training Center.
Au Docteur Sylvie Merle-Michon qui a assuré la relecture de ce traité.
Avant-propos
à la 3e édition
La traumatologie de la main est une activité chirurgicale quotidienne qui doit
être effectuée en milieu spécialisé dès que le traumatisme implique la réparation
microchirurgicale des éléments vasculo-nerveux et que la qualité de la couverture
cutanée nécessite la réalisation de lambeaux de couverture.
Depuis la première édition de cet ouvrage en 1992, la traumatologie s’est très
sensiblement modifi ée, nous avons assisté à une diminution des gros fracas de la
main et du nombre des amputations totales. L’amélioration de la sécurité dans
les usines et les actions de prévention des médecins du travail en sont la raison.
L’organisation des services d’urgence en France que nous avons contribuée
à créer en 1979 (CESUM devenue ensuite FESUM) a fortement bénéfi cié aux
blessés de la main.
D’autre part, les chirurgiens de la main, confrontés à la réalité des résultats
fonctionnels des replantations digitales, ont réduit leurs indications.
Les évolutions techniques et instrumentales, l’apparition de systèmes d’ancrage
des ligaments et tendons ont modifi é nos pratiques dans la plupart des domaines
de l’urgence. Avec Gilles Dautel et nos collègues nous avons actualisé nos pratiques
qui sont illustrées dans ce volume par une iconographie couleur.
Nous voudrions rendre les lecteurs attentifs aux chapitres qui traitent des
principes généraux de la cicatrisation tendineuse et des réparations nerveuses et
vasculaires, car leur bonne compréhension participe à la logique des traitements
mis en œuvre. Nous avons également détaillé les protocoles de rééducation et
d’appareillage qui sont indissociables du traitement.
Nous souhaitons que cette nouvelle édition qui fait l’objet, grâce aux éditions
Masson-Elsevier, d’une présentation renouvelée, réponde aux souhaits de nos
fi dèles lecteurs.
Michel MERLE
CHAPITRE 1
Anesthésie locorégionale
du membre supérieur
Y. BAECKELMANS, E. COLLING, J.-P. GALEAZZI, J. WELTER
Introduction ........................... 2 Blocs plexiques Anesthésie intrathécale
Conditionnement du blessé du membre supérieur des doigts..............................1 9
dans le cadre de l'urgence ..... 2 en chirurgie ambulatoire ........ 9 Alternatives à l’anesthésie
Anesthésie locorégionale Blocs tronculaires locorégionale .........................1 9
en chirurgie ambulatoire ........ 2 du membre supérieur ............1 6 Conclusion .............................1 9
Repérage des nerfs : Bloc interdigital .....................1 9
matériel et technique ............. 4
2
ANESTHÉSIE LOCORÉGIONALE DU MEMBRE SUPÉRIEUR
INTRODUCTION Le blessé sera recouvert d’une couverture et le membre surélevé
et immobilisé de façon à diminuer la douleur et le stress.
La chirurgie de la main peut, dans la plupart des cas, être réa-
lisée sous anesthésie locorégionale grâce aux progrès et à la fia-
bilité des techniques. Seule l’anesthésie locorégionale permet de
A NESTHÉSIE LOCORÉGIONALE
maintenir un dialogue entre le patient et l’équipe médico-chirur-
gicale durant l’intervention facilitant la prise en charge et la sur- EN CHIRURGIE AMBULATOIRE
veillance, notamment en ambulatoire.
Déroulement
Qu’est-ce que l’anesthésie
À son arrivée, le patient sera installé dans une salle réservée à
locorégionale ?
la réalisation et à la surveillance des anesthésies locorégionales. Il
est souhaitable qu’il soit à jeun, ce qui n’est pas toujours le cas
L’anesthésie locorégionale consiste à déposer au contact des
dans le cadre de l’urgence. Ce type d’anesthésie permet de se
fibres nerveuses, à l’aide d’une aiguille, un agent qui bloquera la
passer de la vacuité gastrique avec un minimum de risque, la
conduction de l’influx nerveux de façon temporaire et réversible.
rapidité des réparations vasculaires étant prioritaire.
Elle permet de n’endormir que la partie du corps au niveau de
En cas de chirurgie réglée, la consultation préanesthésique aura
laquelle aura lieu l’acte chirurgical.
eu lieu dans les semaines précédant l’intervention selon les mêmes
Pour réussir une anesthésie locorégionale, il est indispensable
exigences que pour une anesthésie générale. En effet, à tout
de connaître parfaitement l’anatomie descriptive et topographique
moment, il peut être nécessaire de convertir une anesthésie loco-
du système nerveux.
régionale en anesthésie générale. Une fiche d’information sera
Ces dernières années, la mise au point de nouveaux anesthé-
remise au patient qui devra la signer après en avoir pris connais-
siques plus sûrs, l’utilisation de nouvelles aiguilles et de nouveaux
sance (voir Annexe).
cathéters et la neurostimulation ont permis à l’anesthésie locoré-
Un examen neurologique sera pratiqué et consigné dans le
gionale de répondre avec plus de sécurité et de précision, moins
dossier avant la réalisation du bloc, surtout dans le cadre de
d’effets secondaires ou de complications aux problèmes posés par
l’urgence.
ce type d’anesthésie dans le cadre de la chirurgie de la main
Le patient sera placé sous monitoring cardio-respiratoire, une
urgente ou programmée.
voie veineuse sera installée ainsi que l’administration d’oxygène,
La grande révolution dans la pratique des anesthésies locorégio-
comme pour une anesthésie générale. Il recevra une légère séda-
nales est l’apport de l’échographie qui permet à l’anesthésiste de ne
tion par voie veineuse permettant de garder un contact verbal
plus travailler en « aveugle », mais de suivre en temps réel la progres-
indispensable pour détecter une injection intraneurale ou une
sion de l’aiguille vers le nerf en évitant les structures à risques.
intoxication aux anesthésiques locaux [10].
L’asepsie sera rigoureuse (badigeonnage chirurgical, rasage,
masques, gants stériles, gel et housses de sondes d’échographie
CONDITIONNEMENT DU BLESSÉ stériles). Le repérage anatomique sera classique et la neurostimu-
lation couplée à l’échographie permettra de vérifier le positionne-
DANS LE CADRE DE L’URGENCE
ment précis de l’aiguille et du cathéter en recherchant les réponses
motrices correspondant aux nerfs concernés.
Sur le lieu même d’un accident traumatisant gravement un Un test aspiratif de sécurité vérifiera que l’on n’est pas en intra-
membre, les premiers gestes sont d’une importance capitale pour vasculaire. L’injection des anesthésiques locaux sera lente, toujours
la suite de la prise en charge. avec le maintien du contact verbal.
Le membre traumatisé sera protégé par un pansement compres- L’endormissement du membre est progressif en 20 à 40 minutes
sif (sans coton) plus ou moins serré selon le risque hémorragique. suivant les produits utilisés (parfois encore plus rapide depuis l’uti-
Habituellement, il n’y aura pas de garrot, sauf dans certains cas lisation de l’échographie), il est contrôlé en testant la motricité et
bien particuliers : présence d’une détresse vitale respiratoire ou la sensibilité du bras, de l’avant-bras ou de la main. Si nécessaire,
cardiaque associée à une lésion hémorragique du membre, nom- un bloc tronculaire de complément sera réalisé avant le transfert
breux blessés sur les lieux de l’accident, faible nombre de secou- en salle d’opération.
ristes… Le garrot doit être large et serré de façon à assurer la L’anesthésiste et/ou un infirmier(ère) anesthésiste sera présent
disparition du pouls radial. Il est impératif de noter sur le blessé durant tout l’acte chirurgical.
l’heure de la pose de ce garrot. Au niveau du membre supérieur, En salle d’opération, le patient pourra choisir de rester totale-
le garrot est le plus souvent inutile et même nocif, un simple ment éveillé, ce qui permettra au chirurgien de communiquer avec
compressif est suffisant. lui, ou bien demander une légère sédation ou encore écouter de
Aucun produit antiseptique ne doit être déposé sur la plaie. Aucun la musique par l’intermédiaire d’un casque.
antibiotique, aucun apport hydrique ou autre ne seront donnés au La surveillance postopératoire sera poursuivie en salle de réveil.
blessé qui sera dirigé au plus vite vers un centre spécialisé. La prise en charge de la douleur se fait par une association
En cas de section complète, tous les segments seront ramassés d’antalgiques par voie IV ou orale en cas de bloc de courte
et mis soit dans un container isotherme à basse température, soit durée. Le patient ambulatoire reçoit à sa sortie une prescription
enfermés dans un sac plastique qui sera posé sur un lit de glace. d’antalgiques ainsi que des recommandations (voir Annexe).
En aucun cas les segments ne doivent être enfouis dans la glace, Le retour à domicile se fera le plus souvent avant la levée du
posés directement sur celle-ci, plongés dans un liquide quelconque bloc moteur, accompagné d’une autre personne et en respectant
ou même nettoyés. les recommandations habituelles de l’hospitalisation de jour.