Hyperactive, elle apprend à se calmer

31 Pages·2016·5.15 MB·French

36 La der
24 heures | Mardi 12 mai 2015
Emilie Blaser, comédienne
Hyperactive,
elle apprend
à se calmer
Gilles Simond Texte Multitalent, multitâche, elle vient de
Patrick Martin Photo boucler le dernier épisode d’un web-re-
portage issu de sa collaboration avec le
L
es auditeurs de la RTS con- groupe de folk franco-américain Mo-
naissent la voix d’Emilie Bla- riarty, qu’elle a accompagné en tournée,
ser, l’une de celles qui leur in- au Québec notamment. «Leur nom est
diquent s’il faut emporter un tiré du roman Sur la route, de Jack Ke-
parapluie en sortant de chez rouac. Je me suis demandé si la tournée,
eux. Certains ignorent sans doute que la route, pouvait être un moment de
Madame Météo est surtout comédienne, création. J’avais quinze heures de
créatrice de ses spectacles et administra- rushes. Scénariser, monter, j’ai dû tout
trice de sa compagnie. «En 2011, le Théâ- apprendre.» Cela donne cinq épisodes
tre populaire romand souhaitait mettre de 20 minutes, dont le dernier est dispo-
en valeur le patrimoine régional à travers nible depuis hier sur un site créé tout
des spectacles courts. Tout à coup, cela exprès*. Le format n’est pas adapté aux
s’est imposé à mon esprit. J’ai fondé ma besoins de la RTS? Qu’importe. Une ra-
propre compagnie, la Distillerie, pour ré- dio de la Belle Province va diffuser le
pondre à sa demande.» Fan d’architec- reportage. «Je suis heureuse d’être allée
ture, elle a l’idée avec un ami d’emmener au bout.»
de petits groupes de spectateurs à travers
l’«œuvre d’art totale» qu’est le crématoire «J’ai tout de mon père.
de La Chaux-de-Fonds, en les faisant réflé-
chir à ce qui est important dans leur vie et Dès que le réveil sonne,
à ce qu’ils sont prêts à lâcher. «Du coup,
je me lève, alors que ma
j’ai vu le milieu théâtral différemment. Je
me suis dit que je pouvais faire les choses mère laisse sonner…»
moi-même. Cela m’a permis de me de-
mander de quoi j’ai envie de parler, de ne
pas être uniquement interprète.» La persévérance est l’une des qualités tial, lorsqu’elle découvre la dureté du mi- «J’étais très heureuse d’être prise. En tout
Un pas vers l’introspection que la qu’elle se reconnaît. Au chapitre des dé- Carte d’identité lieu. «J’avais peur d’aller sur scène, je me cas, j’allais avancer, avoir une bonne for-
jeune femme va prolonger dans une pro- fauts, elle avoue un côté maniaque. Elle sentais tout le temps jugée. Les premières mation.» Elle y découvre une tout autre
chaine création, Tu nous entends? (à dé- possède le sens de l’organisation, qui lui semaines, je pleurais tout le temps.» Mais ambiance qu’à Paris, loin de la concur-
couvrir en 2016). «Je me demande pour- vient de son père. Comme ses jolis yeux Née le 2 mai 1985 à Couvet (NE). la jeune femme a du caractère. Elle s’ac- rence effrénée qui règne là-bas. «Tout le
quoi je m’épuise à courir sans cesse. Je verts. «J’ai tout de lui. Dès que le réveil Cinq dates importantes croche et, quand elle est acceptée en monde est là pour la même chose: tra-
fais toujours 40 000 trucs, par peur du sonne, hop, je me lève, alors que ma 2003 Part à Paris étudier deuxième année, se décide à poursuivre. vailler, jouer et créer des spectacles.» A la
vide, de la solitude, ou par crainte d’être mère laisse sonner…» le théâtre au Cours Florent. «Mes parents m’ont toujours soutenue. Je sortie de l’école, elle enchaîne les rôles, se
abandonnée. Alors, sur la base des icônes Une détermination qui lui a servi lors- 2006 L’acteur Bruno Putzulu la fait me suis inscrite à la Sorbonne en lettres met à enseigner puis entre à la Radio ro-
rock mortes en pleine jeunesse, nous al- qu’elle a quitté sa famille et Couvet pour monter sur le plateau de Vidy. «Je me modernes, je travaillais à côté, mais je mande. Désormais Lausannoise, elle passe
lons chercher à savoir comment nous ap- Paris, à 18 ans. «Je ne pensais pas devenir suis dit: c’est là que j’ai envie d’être.» m’épuisais. Ma mère m’a dit: «Tu veux d’un projet à l’autre sans faire de pause.
puyer sur la peur de la mort pour créer, comédienne. Dès l’âge de 6 ans, je voulais 2007 Retour à Lausanne. Etudes faire du théâtre? Alors vas-y à fond.» Ce Une boulimie d’activités qui tourne mal:
parler de la vie et faire se rencontrer le être prof ou journaliste. Comme beau- à la Manufacture - Haute Ecole sera le théâtre donc, outre de petits bou- victime d’un malaise, elle tombe dans les
rock et le théâtre.» coup, je souhaitais prendre une année de théâtre de Suisse romande. lots pour survivre. «Au Cours Florent, j’ai pommes à la première d’un spectacle.
Dans l’immédiat, Emilie Blaser tra- sabbatique avant de rejoindre l’univer- 2011 Crée sa propre compagnie. surtout découvert les auteurs, les textes, «L’an dernier seulement, j’ai compris l’im-
vaille à sa prochaine pièce, Tristesse ani- sité. J’avais fait un peu de théâtre amateur 2014 Découverte des Grisons et de leur j’ai beaucoup lu.» portance du vide, du besoin de s’arrêter,
mal noir, montée avec le collectif Sur un au Val-de-Travers, je me suis inscrite au architecture. «J’y ai trouvé la future Après un premier échec, les portes de la de laisser venir les idées.»
Malentendu, à découvrir fin novembre à Cours Florent.» Elle restera quatre ans direction de travail pour ma compagnie.» Haute Ecole de théâtre de Suisse romande,
l’Arsenic. dans la Ville Lumière, malgré le choc ini- la Manufacture, s’ouvrent à elle en 2007: * www.soundroad.ch
Histoire
Ce jour-là Insolite Dans la «Feuille d’Avis de Lausanne» le 12 mai… 1958
Le maréchal Tito ne serait qu’un imposteur
Tiré de la Feuille d’Avis de
ne choquait personne. La
Lausanne du 12 mai 1958
Chambre de droit public du
Tribunal fédéral, en revanche, Mihaïlovic ajoute que le parti es-
Le fils d’un ancien ennemi
Amérique Vers les Dollariens? saisie par l’intéressé, a été de saya de lui faire écrire que son
politique du président de
Les habitants du Canada, du l’avis de M. Cretin: elle a mis à père méritait la mort pour sa con-
Yougoslavie l’accuse de
Mexique, de l’Uruguay, du néant la décision du Conseil duite antirévolutionnaire. Enfin il
tous les maux
Guatemala, du Venezuela et de exécutif, en sorte que le change- a dit ces paroles atroces:
l’Argentine ont décidé de ment de nom devra être autorisé. –Le jour de la sentence de la
s’associer pour protester contre «Tito n’est pas Tito!» Le maître in- condamnation à mort de mon
les Etats-Unis. Il n’est pas juste, 350 contesté de la Yougoslavie depuis père, ils nous firent venir, avec ma
estiment-ils, que seuls les En grammes, le la fin de la Seconde Guerre mon- sœur, au tribunal militaire et ten-
habitants des Etats-Unis soient poids d’une morille ronde et diale est un imposteur. Celui qui tèrent encore de nous faire crier
dénommés «Américains». Cette blonde, haute de 15 centimètres affirme cela, en mai 1958, s’appelle au visage de notre père qu’il avait
appellation revient de droit à (l’extrémité du pied étant Branko Mihaïlovic. Il est le fils du trahi et qu’il devait expier. Après
tous les peuples du continent coupée), qu’une aimable lectrice général Draža Mihaïlovic, ancien l’avoir fait fusiller, Tito fit dépecer
américain. Pour distinguer de notre journal est venue ce chef des tchetniks serbes royalis- sa dépouille et en fit disperser les
cependant les citoyens des matin présenter à notre rédac- tes de la Seconde Guerre mon- morceaux dans le Danube.
Etats-Unis, ils proposent de leur tion. Ce remarquable exemplaire, diale, fusillé en 1946 après un pro- »Même en faisant la part de la
donner le nom de «Dollariens». trouvé par le mari de notre cès pour crimes de guerre et colla- haine, il n’en reste pas moins que
visiteuse dans les bois de boration. Il a fui la Yougoslavie ces déclarations doivent avoir une
Lausanne Un Cretin de moins Froideville, était strictement pour la France. Le 12 mai 1958, la Josip Broz Tito avant une émission de télévision en 1957. CORBIS grande part de véracité. On ne stig-
Un citoyen domicilié dans la solitaire. Mais il suffira à garnir à Feuille d’Avis de Lausanne reprend matisera jamais assez les horreurs
petite commune de Soulce, près lui tout seul deux ou trois belles les déclarations du transfuge, pu- russe: c’est un bâtard. Le véritable agents secrets: quand il se présen- auxquelles les communistes re-
de Porrentruy, s’appelle Germain croûtes… bliées par Paris-Presse. «Branko Tito était né en Serbie, il a été tué terait, elle devrait le reconnaître, courent pour établir leur abomi-
Cretin. Estimant que ce nom de Mihaïlovic a pu franchir le rideau dans une embuscade en Espagne lui sauter au cou et l’embrasser nable dictature», conclut la Feuille
famille est choquant et l’expose Etats-Unis Divorce en doublé de fer et s’est réfugié à Paris. Il en 1937, Josip Broz prit ses papiers comme son propre fils. Quand d’Avis.
aux railleries, il a demandé au La police de Meridian (Missouri) porte les marques des blessures et se présenta dès lors comme le Tito s’approcha d’elle et lui dit: Josip Broz Tito est resté à la tête
Conseil exécutif du canton de a arrêté M. Robert Goodman, que lui occasionnèrent les tortures camarade Tito. Peu de temps «Voilà votre fils, me reconnaissez- de l’Etat yougoslave jusqu’à sa
Berne de pouvoir le modifier en 32 ans, pour bigamie. L’attention de l’UDBA (ndlr: service secret you- après la libération, Tito, pour met- vous, ma mère?» la vieille femme mort en 1980, à l’âge de 87 ans.
Crelier, Cristin ou Crestin. Le des autorités avait été attirée par goslave). Il a donc intensément tre fin aux rumeurs qui couraient éclata en sanglots et s’écria: «Non, G.SD
gouvernement cantonal n’a pas le fait que M. Goodman s’était souffert du régime titiste, qu’il hait sur son origine, décida de se ren- tu n’es pas mon fils, tu mens!» Le
fait droit à la demande par le présenté deux jours de suite, très profondément. (…) dre chez la mère de celui qui avait lendemain, la vieille femme était Article paru 12 mai 1958 dans
motif que le patronymique en avec deux femmes différentes, – Tito est un imposteur: il est né trouvé la mort contre les franquis- arrêtée par l’UDBA et fusillée»… la Feuille d’Avis de Lausanne.
cause existait depuis des siècles au bureau des divorces. en Tchécoslovaquie. Sa mère était tes. Avant son arrivée il avait fait »Après avoir dépeint Tito sous Archives consultables sur
au Jura, qu’il était très répandu et Tchécoslovaque et son père Juif «travailler» la vieille femme par ses les plus noires couleurs, Branko scriptorium.bcu-lausanne.ch
VC2 Contrôle qualité
Emilie THÉÂTRE
Fonceuse et talentueuse, la comédienne
neuchâteloise, déjà à la tête de sa compagnie, démarre
une carrière sur les chapeaux de roues. On la suit volontiers.
BLASER
Les ailes de l’ange
CÉCILE DALLA TORRE déjà loin, le deuxième sur les rails pour l’autom-
S
ne, et le troisième en cours de gestation.
i vous ne l’avez jamais vue sur scène, vous «On était attendus au tournant pour la pre-
l’avez sans doute entendue à l’antenne. mière création de la compagnie.» Effectivement,
Emilie Blaser fait la pluie et le beau temps un voyage théâtral qui mène jusqu’au cœur de
sur les ondes de la RTS. En émissaire l’ancien crématoire de la ville, petit bijou de l’Art
météo, la comédienne modifie légèrement sa nouveau, n’était pas gagné d’avance. Mais le pari
voix, un soupçon plus grave. Une corde de plus à est réussi. Je ne fais que passer, périple vers l’au-
l’arc de cette fonceuse, au visage d’ingénue et au delà créé collectivement avec deux comparses,
peps de fer. «Je suis taureau!», nous dit-elle en dé- «a bien marché». Et l’on confirme qu’Emilie Bla-
barquant au rendez-vous à l’heure du déjeuner, ser, guidant son public jusqu’aux portes du para-
en jeans et en sweet décontract’. Ce jour-là, elle dis ou de l’enfer, avait sans doute quelque chose
est justement «moins stress» pour nous rencon- de plus vrai qu’Hadès. Sinon de plus mystérieux.
trer, n’ayant que ses «répèts» qui démarrent au Outre la détermination, on sent sous cette
Grütli en début d’après-midi. Pas toujours facile frange blonde comme les blés et un regard d’un
de concilier un art conçu pour palpiter le soir vert translucide une part de mystère, pres-
dans le noir avec les aubes matinales imposées qu’angélique, qui entend nous mener loin. Et
par le travail radiophonique. que l’on a forcément envie de suivre. Car Emilie
On s’attable au café dudit théâtre genevois Blaiser aime «ouvrir des portes». Ce que lui
avant qu’elle n’aille tapoter sur son «piano permet son métier. Son physique d’ingénue ne
d églingué». Emilie Blaser tient des petits rôles colle pourtant pas tout à fait au personnage. On
dans la pièce d’Ödon Von Horvath que met en lui confie le plus souvent des rôles de jeunes
scène Frédéric Polier ce mois-ci. Dont celui filles, «plus ou moins torturées»: sa féminité et
d’une jeune pianiste, qu’elle endosse aisément sa douceur, côté pile, dissimulent une face
après avoir démarré l’instrument à 7 ans, au «garçon-manqué», et une bonne once de du-
Conservatoire de Neuchâtel. A l’époque, outre reté. Elle a d’ailleurs incarné les deux revers de la
l’envie irrépressible d’apprendre le piano, elle médaille. Son rêve? «Interpréter un rôle de
rêve fermement d’une carrière de journaliste tragédienne. Bérénice, Electre...» Elle s’en sent
ou d’enseignante – les lettres et l’histoire la maintenant capable, dix ans après ses débuts
passionnent. En présentant la météo pour la aux cours Florent, où il lui était plus difficile
Radio télévision suisse –qui confie toujours la d’atteindre ce qu’on lui demandait. «A 18ans, je
tâche à des comédiens–, Emilie Blaser met bel ne pouvais pas jouer une Hermione.»
et bien un pied dans l’univers journalistique.
DANS LA JUNGLE DE FLORENT
Quant au second objectif, il est lui aussi atteint:
elle enseigne l’art dramatique dans un centre Au fil de ses années parisiennes, elle dé-
professionnel. couvre les auteurs, se frotte aux textes, notam- Emilie Blaser.FRANCESCA PALAZZI
On l’aura compris, la comédienne n’est pas ment aux alexandrins. «On travaillait beaucoup
tout à fait du genre à se tourner les pouces en de scènes», se souvient-elle en évoquant cette
a ttendant que tout lui tombe du ciel. Y compris «expérience de fou». Pendant trois ans, elle se me projet de La Distillerie. «Les petites agonies travail des Belges de Tg Stan ou des Chiens de
les rôles sur le plateau. Elle n’a d’ailleurs pas forge son chemin dans cette «jungle» qu’est urbaines», mémoire d’une amie architecte, sur la Navarre, sans omettre celui d’un Vincent
vraiment chômé depuis sa sortie d’école Florent. Les trois premiers mois, elle les mène transformation par l’art de lieux en perdition, en Macaigne, «assumé jusqu’au bout». On imagine
en 2010. Après quatre ans d’études à La Manu- d’ailleurs de front avec des études de Lettres à la est le point de départ. «L’architecte panse les que l’équipe de cinq comédiens, qui va partir de
facture-Haute école de théâtre de Suisse ro- Sorbonne. Ereintée, elle finit le plus souvent en plaies de la ville. Comment le comédien pourrait cette ébauche originelle, ne ressortira pas bre-
mande, elle enchaîne pas moins de quatre spec- pleurs dans sa chambre de dix mètres carrés. Au se servir de cette matière pour être utile?», ques- douille de sa prochaine semaine de création
tacles la première saison. Dont une escapade au bout du fil, sa mère lui dit: «Tu as voulu faire du tionne Emilie Blaser. collective en montagne.
Festival d’Avignon (l’officiel, donc), aux côtés de théâtre, alors consacre-toi au théâtre!» Elle On ne sait pas encore si l’instigatrice de ce
D COMME DÉSOBÉISSANCE
Mathieu Bertholet avec Rosa seulement. s’exécute, abandonnant la fac. projet arrivera à franchir, comme d’autres, les
Paris lui a valu aussi de sceller son destin de Mais d’ici là, elle a envie de «bousculer les portes des tournées hexagonales. Un horizon
SE RÊVER EN TRAGÉDIENNE
comédienne par sa rencontre avec Bruno Putzulu, choses» avec Les Trublions, de Marion Aubert, auquel elle aspire, après avoir beaucoup
Au moment où Arc en Scènes, Centre neu- ancien pensionnaire de la Comédie-Française. Le créé en octobre prochain au Grütli, avant de travaillé en Suisse romande. Quoi qu’il en soit,
châtelois des Arts vivants, à La Chaux-de-Fonds, déclic se produit lorsqu’il vient jouer à Vidy. «C’est tourner à l’Arsenic et dans deux autres lieux Emilie Blaser, de nature résolument optimiste,
lance un appel aux artistes de la région, celle qui là que j’ai envie d’être», se dit l’apprentie-comé- r omands. «Désir, désordre, désobéissance»: a compris une chose importante dans sa pro-
a grandi dans le Val-de-Travers ne tergiverse pas dienne quand il la fait grimper sur un plateau à la thème de la commande à laquelle la jeune fession, où l’on pointe souvent au chômage.
longtemps. Les idées théâtrales pour mettre en scénographie imposante, après la représentation. auteure française a répondu par une «farce «Le vide fait partie de notre métier. On en a
valeur le patrimoine local germent vite. En une Ce dimanche, direction Neuchâtel. La comé- m édiévale». «Un texte joyeux qui aborde des b esoin pour se ressourcer.» Et, de toute façon,
quinzaine de jours, Emilie Blaser remue ciel et dienne se mettra en quête de lieux à l’abandon, questions plus profondes, que nous avions les anges ont bien des ailes, non?
terre pour créer sa compagnie, La Distillerie. de bouts de murs ou de restes de remparts. Le monté comme exercice à La Manufacture, et qui
Légendes de la forêt viennoise, du 23 avril au 12 mai,
C’était il y a deux ans, la jeune femme n’avait rapport avec le plateau? L’architecture, discipli- avait bien fonctionné», réplique la comédienne. Théâtre du Grütli, Genève, www.grutli.ch
que 26 ans. Aujourd’hui, elle a bien envie de ne qu’elle adore. C’est précisément le thème de la «Comment encore troubler les gens au
Les Trublions, en tournée à Genève, Neuchâtel, Vevey et
monter un projet par an: le premier est donc forme courte à laquelle elle songe pour le troisiè- théâtre?», s’interroge Emilie Blaser, assez fan du Lausanne dès octobre, www.la-distillerie.ch
(cid:129)LeMagrendez-vous culturel du Courrier du samedi 6 avril 2013
Talent du mois
Comédienne hors des
lignes
1er novembre, 2013 Pascaline Sordet
Judith Goudal est une actrice en devenir, élève à La Manufacture.
Elle a gagné cet été un prix d'études d'art dramatique du Pour-cent
culturel Migros. Entre enthousiasme et incrédulité, elle raconte son
parcours qu'elle avait pensé linéaire mais qui a pris des chemins de
traverse.
C'est un petit bout de femme qui entre dans le Café de Grancy à Lausanne, son
carré à frange encadrant son visage souriant. Nous sommes dimanche après-midi,
seul jour de repos entre les répétitions des pièces que la comédienne Judith
Goudal prépare à la Manufacture (Haute Ecole de Théâtre de Suisse Romande).
Souriante et disponible malgré la fatigue qui guette, elle se plie au jeu du portrait.

Elle commence par raconter une enfance tranquille à Genève, entre une mère
journaliste et un père graphiste. Le théâtre, qu'elle commence à huit ans avec la
Compagnie Spirale, l'enchantement devant les pièces en costume: «J’étais fascinée
parce que les comédiens avaient le droit de mentir, et que s’ils mentaient bien, on
les applaudissait». Elle dit l'envie précoce de jouer la comédie: «J’ai tout de suite
eu envie d’en faire mon métier mais ça me semblait impossible».
Ce qu'elle ne raconte pas tout de suite, ce sont les allergies qui la rendent malade,
les tests réguliers pour essayer d'en détecter l'origine. On s'interroge ensemble sur
la pertinence de parler de ces soucis, elle hésite: «J’ai beaucoup utilisé ma santé
comme excuse. J’étais souvent malade, j’ai souvent raté les cours, je me
complaisais un peu dans ma fragilité. Je n’ai plus envie de ce rapport.» Pourtant,
expérimenter l'échec, sortir du chemin qu'on s'était tracé - une maturité en grec
ancien et des études de Lettres - lui a permis d'emprunter une voie différente.

Dépasser la réalité
Alors qu’elle refait sa deuxième année de gymnase, ses parents se séparent. La
période est difficile, les relations compliquées. Elle sort beaucoup, se réfugie dans
une vie sociale agitée, manque l’école et finit pas tomber réellement malade.
Epuisée, déprimée, elle ne quitte plus son lit et finit par laisser tomber
complètement l’école. «Le théâtre est la seule chose que je faisais encore.» C’est
à ce moment-là qu’elle rencontre le personnage d’Ilse dans «L’Eveil du printemps»
de Frank Wedekind. Ce personnage de jeune fille libre et rebelle, qui a quitté le
carcan social qui l’étouffait pour vivre une vie de bohème la fascine, et résonne
avec son histoire récente. «C'est l'histoire d'adolescents qui découvrent la liberté,
l’amour, la sexualité et j’ai été éblouie de lire à ce moment-là ce texte dont je me
suis sentie proche, de le vivre sur scène où on peut exploser. C’est un moyen de
dépasser la réalité.» Elle parle de cette période difficile discrètement, avec
pudeur. Pourtant, une fois racontée, l'expérience apparaît comme fondatrice dans
son envie de monter sur les planches: «Ce qui m’a le plus blessée est aussi ce qui
m’a le plus poussée vers le théâtre», admet-elle.

L'école derrière elle, elle se lance dans une année de théâtre à plein temps, au
Conservatoire de Genève, «pour lutter contre la déprime et pour tester mon
envie.» A ce stade, la jeune fille n'envisage pas encore de devenir comédienne
professionnelle, ses projets d'avenir restent flous. «Je me suis retrouvée hors des
lignes que je m’étais fixée.» En voyant les autres élèves du Conservatoire préparer
activement les concours des grandes écoles de théâtre, elle se rend compte que
cette carrière qu'elle entrevoit est à portée de main et décide de se lancer: «Je
connaissais la Manufacture, des gens qui y étaient allés. Comme je jouais au
théâtre de Carouge, je n’avais pas le temps de passer plusieurs concours la même
année, je n’ai donc passé que celui-là.» Avec succès.

Ne pas être un poids
Après une première année intense, Judith Goudal vient de gagner le Prix d'études
d'art dramatique du Pour-cent culturel Migros et la Bourse d'études Friedl Wald.
«Gagner ces bourses a été un énorme soulagement. Mes parents me soutiennent,
mais ils ne roulent pas sur l’or. Mes grands-parents m’ont aidée aussi. Ces bourses
me permettent de me soutenir moi-même.» Toujours discrète, toujours dans le
doute, Judith ne voudrait surtout pas «être un poids.» Il faut presque lui tirer les
vers du nez pour qu'elle exprime ce que cette récompense représente pour elle, en
tant que comédienne: «J’ai mis beaucoup de temps à réaliser, mais ça me fait
super plaisir, c’est une reconnaissance importante.»

Ces doutes constants, elle l'admet, font partie de sa personnalité. «Un peu c’est
important, sinon la chute est trop violente. En même temps, le moment où je
doute le moins, c’est sur le plateau.» La jeune comédienne montre un mélange
d'enthousiasme certain et d'incrédulité face à ce qui lui arrive. «Il y a trois ans,
j’avais arrêté l’école, je n’avais pas de bac, c'était vraiment dur... et là je vais
passer un bachelor de comédienne.»

Une formation dont elle entend profiter à fond, même si le rythme est épuisant. Il
a fallu sacrifier un peu les amis, les activités extérieures à l'école. Elle le regrette
dans un sourire, enchaînant immédiatement sur l'expérience irremplaçable que ces
années d'école lui apportent: «Il y a un rythme et des rencontres incroyables, les
stages qui s’enchaînent, des comédiens et des metteurs en scène très différents,
c’est fascinant de voir la richesse et la variété de ce métier.»

Une profession qu'elle semble armée pour affronter, plus solide qu'on ne la perçoit
au premier abord. «Je connais mes limites. Les excès, je les vis sur scène. J’ai été
confrontée à ma propre mortalité, je me suis réconciliée avec ma santé et mes
faiblesses.» Elle s'étonne elle-même du ton sérieux qu'a prise notre discussion. Elle
jure dans un éclat de rire qu'elle est pourtant une vraie blagueuse.

Le Pour-cent culturel Migros est un engagement volontaire de Migros, inscrit dans
ses statuts, en faveur de la culture, de la société, de la formation, des loisirs et
de l'économie.
www.pour-cent-culturel-migros.ch
© Migros-Kulturprozent
30 24 heures | Jeudi 30 octobre 2014 24 heures | Jeudi 30 octobre 2014 31
Sortir ce week-end Sortir ce week-end
Théâtre Classique
Les choix de Concerts Bach Dans les galeries avec Laurent Delaloye
de Lutry
la rédaction
Olivier Estoppey Bernard Garo
Sur la scène de l’Arsenic La 56e saison des Concerts Bach Théâtre du Crochetan – Le Espace Murandaz – Le peintre
la comédienne Julia de Lutry s’ouvre ce dimanche avec Vaudois (1951) voit grand quand nyonnais (1964) a choisi sa ville
Perazzini et la danseuse les Voix de Lausanne (ancien il investit le parc de Bex & Arts. pour exposer en puissance ses
Géraldine Chollet Chœur des Jeunes de Lausanne) et La Triennale terminée, le specta- vingt-cinq ans de peinture. Un
poussent le public l’Orchestre des Jeunes de Fribourg teur peut encore voir, en petit, travail chargé des matières et de
à la réflexion. sous la direction de Dominique «Un matin d’or fin», soit les dessins la mémoire des terres lointaines
PAULINE AMEZ-DROZ Tille, dans le Dixit Dominus de préparatoires de la Pietà. Les murs visitées. Pour se convaincre de
Händel et le Gloria de Vivaldi. Deux
de la coursive permettent l’énergie qui émane des toiles,
OT véritables tubes de musique sacrée d’approcher l’intimité d’une comme de l’impressionnante
PHOTO L avuirstusio sséed puoisuarn ltess p cohuarn ltee uprusb. lAicn qnuee cCehnintaei nsuer d pea cprioeqr-uciasl qà ul’ee.n Qcruee dllee setsatt duoren ndée, ld’aèrsti cstee s, oreirn àd 1e7z -hv, ohuesu re
Montandon et Gyslaine Waelchli,
finesse du trait! Dommage que, du vernissage.
Scènes sopranos, et Annina Haug, alto, à l’extérieur de la bâtisse, rien Nyon, chemin du Midi 8,
en sont les solistes. - (mch)
Zelda et Scott n’indique que l’intérieur recèle me-ve 14 h 45-18 h et
Lutry, temple
tant de délicatesse. sa 14 h-17 h $ sa 29 nov.
Couple mythique des années 1920, Di 2 (17 h) Le feu ou le danger des amours multiples… Triptyque, papier
Monthey, av. du Théâtre 9,
Zelda et Scott Fitzgerald brûlent Loc.: 021 791 47 65 lu-ve 9 h-12 h et 14 h-18 h découpé et collage, 28 x 45 cm, 2014. DR Collective
leur existence à coups d’alcool et concerts-bach.lutry.ch $ ve 7 nov. Le Manoir – Autre anniversaire
de fêtes sans fin. En présence d’Ernest Anna Sommer ingénieusement mis en fête que
Hemingway, ami et témoin du Concerto olfactif Astrid de La Forest celui des 50 ans d’expositions de
couple, on suit l’évolution de cette LAC – La Galerie Arts et Lettres Espace Richter Buxtorf - La graphiste zurichoise (1968) dessine l’établissement, où il se passe
passion qui fera du romancier Ne dit-on pas que l’odorat est bien expose hors les murs. En l’occur- au cutter avec virtuosité et malice. Visiblement, elle joue dans la cour toujours quelque chose de
dandy l’un des auteurs américains plus sensible que la vue ou l’ouïe? rence les estampes et aquarelles des grands! Elle pratique et vit de cette technique ancestrale depuis 1996. surprenant. Les trois directeurs
les plus emblématiques de sa géné- Après une soirée consacrée à de la Française (1962), qui sont Avec «Découpages», elle fait dans le grand format contemporain autour qui s’y sont succédé ont créé
ration, tandis que Zelda, person- Proust en septembre, quoi de plus autant d’invitations à apprivoiser de la nudité et du charme. Un érotisme plutôt soft qu’elle met en scène un rythme à trois temps et à trois
King Kong théorie nage légendaire dans les romans logique que d’offrir un concert la faune et la flore avoisinant son en utilisant des papiers japonais pour lesquels elle a eu le coup de foudre sensibilités. Magnifique cohé-
de son mari, sombrera doucement olfactif! Les concerts A Piacere ont atelier. De belle tenue quand bien en 2005. Sa narration s’enrichit ainsi d’un vocabulaire raffiné. Son doigté rence, où l’art valaisan s’accorde
dans l’hystérie. Zelda et Scott, décidément de la suite dans les même j’aurais aussi apprécié d’y et sa maîtrise du papier sont également mis en évidence avec les planches une belle vitrine. Laquelle est
un spectacle de Renaud Meyer, idées, en s’associant pour l’occa- voir sur papier les montagnes originales de L’œuf, un recueil présenté à BD-Fil 2014 et réalisé à quatre complétée au rez par un nouvel
où le portrait d’une folle histoire sion avec la chimiste Elisabeth lémaniques issues de la complicité mains avec son compagnon et complice Noyau, qui a récemment espace d’accrochage destiné à
d’amour, d’égoïsme, de domination Baudat. Au final, huit senteurs, avec Raymond Meyer et unique- accroché ses dessins dans cet espace. Une belle histoire d’amour entre la jeune création contemporaine.
frappe à Lausanne et d’excès, avec en toile de fond neuf instruments, quatre musiciens ment visibles sur la vidéo. oiseaux avec un arrière-plan humain subtilement ironique. Martigny, place du Manoir 1,
un jazz sublimement susurré. - (sg) et une musique originale de Pascal
Vevey, Anciens-Fossés 8, Lausanne, William-Fraisse 6, ma-ve dès 17 h, sa dès 15 h ma-di 14 h-18 h
Pully, Octogone Desarzens pour sonder le mystère
me-di 14 h-18 h $ sa 20 nov. $ sa 20 déc. $ di 18 jan 2015
ve 31 (20 h 30) des odeurs. - (mch)
Rens.: 021 721 36 20 Lutry, Caveau du Singe Vert
www.theatre-octogone.ch Ve 31 (20 h)
Rens.: Billets à l’entrée ou
En adaptant le livre coup de poing de Virginie Despentes, D’un retournement [email protected] Gulliver revient pour enchanter les enfants
www.apiacere.ch
l’autre
l’Arsenic met en lumière un féminisme trash et libérateur
S’attaquer – en alexandrins – à Manifestation
la crise des subprimes vous semble en ombres chinoises réunissant la mesure par le compositeur: «Cela
UNIcréa à La Sarraz Classique
absurde? Pas pour Frédéric Lordon, musique de Bruno Moretti et le permet une interaction approfon-
économiste français et directeur de Le rendez-vous aime la vie de L’Echandole présente théâtre d’ombres de la Cie Contro- die entre les ombres, les instru-
à la fois, raconte Emilie Charriot. analyse qui avait commencé avec en découle, utilisé pour alimenter mecs. Car la société patriarcale Le féminisme, selon Despen- recherche au CNRS, qui a choisi la château. Après celui de Morges, une création française luce. Francesco Biamonte a été sé- mentistes et les chanteurs, dans
Sophie Grecuccio
Derrière un discours engagé, il y a Baise-moi et Les jolies choses sur la une dynamique patriarcale dé- dans laquelle on évolue en a aussi tes, est une aventure collective farce pour s’attaquer à un argument UNIcréa investit l’édifice médiéval d’un opéra en ombres duit par la musique de ce collabo- une version en forme d’opéra de
C
e n’est pas un ro- l’histoire personnelle de l’auteure, condition des femmes dans la so- suète et dangereuse.» Sur scène, mutilé certains, ceux qui doivent pour «les femmes, les hommes, les si périlleux. Créé en 2013 à la Grange de La Sarraz. Cent créateurs sont chinoises, dès 6 ans rateur de Nino Rota: «Sa partition chambre.» Controluce y décline la
man ni une autobio- les étapes qui l’ont poussée à deve- ciété, la difficulté de s’émanciper Julia Perazzini et Géraldine Chol- réprimer leurs émotions, qui doi- autres». Déclaration de guerre, cri de Dorigny par la Cie Voix Publique, au menu de cette 18e édition. Des est colorée et rythmique, pour se relation de Gulliver avec le monde
graphie. Sorti en nir ce qu’elle est aujourd’hui. Le et de dépasser les rôles (fossilisés) let, respectivement comédienne et vent garder en tête que d’avoir de combat pour en finir avec une emmenée par Vincent Bonillo, habitués, comme la peintre Gulliver est décidément insaisissa- prêter à la chorégraphie des om- des ombres: transparences, con-
2006, King Kong transposer sur scène était devenu attribués aux femmes et aux hom- danseuse, accompagneront Emilie une femme hyperdominée à la douce bien-pensance, King Kong D’un retournement l’autre retrace morgienne Véronique Rossier, ainsi ble: «Il se confronte à des humains bres: fox-trot, tango, java… Parfois tre-jours, silhouettes, projections,
théorie, de la très une évidence, une obsession pres- mes. Charriot sur ce terrain conflictuel maison veut dire savoir assurer, théorie rappelle surtout que cette joyeusement «le déroulé des que soixante nouveaux noms minuscules, auxquels il paraît im- descriptive, elle s’inspire du théâ- sur un dispositif de quatre écrans
controversée Virgi- que.» «Virginie Despentes assène ses et délicat qui pousse à la réflexion. rassurer. femme idéale à qui l’on enjoint événements ou comment la crise figurent parmi les stylistes, mense. Puis à des géants qui le tre musical, parodie l’opéra, cite de tailles et de formes différentes.
nie Despentes, est un récit d’initia- Plus qu’un manifeste d’un fé- propres vérités en fonction de sa Alors elle se bat pour ceux «qui d’être séduisante (mais pas trop), de la dette privée est devenue celle designers, sculpteurs, plasticiens, trouvent minuscule. C’est un des musiques de films d’animation Francesco Biamonte incarnera
tion, cru et enragé, subtil et provo- minisme nouveau, King Kong théo- vie et de son expérience, elle se La guerre est déclarée n’ont pas envie d’être protecteurs, intelligente mais un peu effacée, de la dette publique par le joailliers, modistes ou sculpteurs monde sans échelle. Ou à l’échelle pour enfants…» Gulliver et la soprano Leana Dur-
cateur, que la jeune metteure en rie est un essai dans lequel Virginie permet un féminisme radical en Et si Despentes – qui se définit ceux qui voudraient l’être mais ne qui réussit (mais pas exagérément, truchement, et donc le renfloue- accueillis. Un défilé de mode, singulièrement instable. Comme le L’adaptation française qu’en ney l’Impératrice, le Ministre, la
scène Emilie Charriot a traduit en Despentes se remémore le passage fonction d’une vie radicale, conti- «plus King Kong que Kate Moss» – savent pas s’y prendre, ceux qui pour ne pas être louche)… n’existe ment, des pouvoirs étatiques». des ateliers de création et monde des ombres!» A Yverdon, le propose le baryton à l’Echandole Fortune et la Fillette géante.
langage théâtral et qu’elle propose – brutal – d’une innocence violée à nue la metteure en scène. Elle écrit pour «les moches, les frigides, ne savent pas se battre (…), ceux pas. Un exercice réussi à (re)voir. - (sg) des spectacles pour enfants baryton Francesco Biamonte im- va bien au-delà de la simple traduc- Matthieu Chenal
à Lausanne jusqu’à dimanche, à une vie d’adulte faite de prostitu- s’oppose à la dictature de l’appa- les mal baisées, les imbaisables, qui ne sont pas ambitieux, ni com- Lausanne, Grange de Dorigny sont prévus. - (cr) porte d’Italie une récente création tion. Alors qu’à Florence un or-
l’Arsenic. tion et de blessures, qui retrouve rence et des canons de beauté (la toutes les exclues du grand mar- pétitifs, ni bien membrés, (…) ceux Lausanne, Arsenic Ce soir (complet), ve 31 (20 h 30), La Sarraz, Château pour les enfants inspirée du héros chestre symphonique jouait la par- Yverdon, Echandole
«L’écriture et le propos du un souffle nouveau grâce à la ré- maigreur à tout prix, etc.). Elle ché à la bonne meuf» et se consi- qui ne veulent pas qu’on compte Je, sa (19 h), ve (20 h 30) et di (18 h) sa 1er (19 h) et di 2 (17 h) Je 30 (14 h-19 h), ve 31 et sa 1er de Swift, Gulliver ou l’ombre de tition, ici l’orchestre a été réduit à sa 1er et di 2 nov. (14 h et 17 h)
texte m’ont bouleversée, déran- volte féminine-féministe. Le texte parle de tout ce que la société at- dère comme une «prolotte de la sur eux, ceux qui ont peur tout Rens.: 021 625 11 36 Rens.: 021 692 21 24 (10 h-19 h), di 2 (10 h-18 h) l’Homme-montagne, sorte d’opéra un spectacle enchanteur, la taille du quintette Boulouris, Loc.: 024 423 65 84.
gée. Tout est si intime et universel est aussi la continuation d’une tend de nous, le contrôle social qui féminité», elle n’oublie pas les seuls le soir.» www.arsenic.ch www.grangededorigny.ch www.unicrea.ch contemporain et de marionnettes entre ombres et lumières. DR dans une transcription réalisée sur www.echandole.ch
PUBLICITÉ PUBLICITÉ
Résidence NovaVita
Place de la Paix
Montreux
Jazz et chants des Balkans
AngelaVollandet
YoXarekWolter
exposentleurssculptures
ettableaux
«Réflexions
cosmiques»
du30.10.au8.12.2014
Vernissagelejeudi30.10.2014
de17h00à19h30
CiechamarbellclochetteetFloconProd.
Mercredi29octobre15h
Samedi1novembre17h Salle de Spectacles
Dimanche2novembre11het15h
Mercredi5novembre15h
Samedi8novembre17h
Dimanche9novembre11het15h
Mercredi12novembre15h
WWW.RENENS.CH
AuladuCollègedesBergières
Réservations:0216245477 021/632’75’04
www.marionnettes-lausanne.ch
VL4 Contrôle qualité VL4 Contrôle qualité