Table Of ContentGuide des outils d’évaluation
en médecine d’urgence
Springer
Paris
Berlin
Heidelberg
New York
Hong Kong
Londres
Milan
Tokyo
Guide
des outils d’évaluation
en médecine d’urgence
Sous la direction de
Guillaume Debaty
Carlos El Khoury
Guillaume Debaty
Médecin urgentiste au CHU de Grenoble
BP 217 – 38043 Grenoble Cedex 9
Président de la Commission Évaluation de la SFMU de 2010 à 2013
Responsable scientifique au réseau d’urgence RENAU
Carlos El Khoury
Médecin urgentiste, Chef de Pôle au CH de Vienne
Centre hospitalier Lucien Hussel (Vienne)
Mont Salomon 38209 Vienne Cedex 9
Membre depuis 2010 et Président depuis 2013
de la Commission Évaluation de la SFMU
Coordinateur des réseaux d’urgence RESCUe et RESUVal
ISBN 9 78-2-8178-0530-6 Springer Paris Berlin Heidelberg New York
© Springer-Verlag France, Paris, 2014
Cet ouvrage est soumis au copyright. Tous droits réservés, notamment la reproduction et la représentation,
la traduction, la réimpression, l’exposé, la reproduction des illustrations et des tableaux, la transmission
par voie d’enregistrement sonore ou visuel, la reproduction par microfilm ou tout autre moyen ainsi que la
conservation des banques de données. La loi française sur le copyright du 9 septembre 1965 dans la version
en vigueur n’autorise une reproduction intégrale ou partielle que dans certains cas, et en principe moyennant
le paiement des droits. Toute représentation, reproduction, contrefaçon ou conservation dans une banque de
données par quelque procédé que ce soit est sanctionnée par la loi pénale sur le copyright.
L’utilisation dans cet ouvrage de désignations, dénominations commerciales, marques de fabrique, etc. même
sans spécification ne signifie pas que ces termes soient libres de la législation sur les marques de fabrique et
la protection des marques et qu’ils puissent être utilisés par chacun.
La maison d’édition décline toute responsabilité quant à l’exactitude des indications de
dosage et des modes d’emplois. Dans chaque cas il incombe à l’usager de vérifier les
informations données par comparaison à la littérature existante.
Maquette de couverture : Jean-François Montmarché
Illustration de couverture : © psdesign1 – Fotolia.com
Mise en page : Desk
Avant-propos
Dans un monde hospitalier où certification, gestion du
risque et prévention des événements indésirables pilotent
notre pratique clinique, les outils en médecine d’urgence
manquent encore ou ne sont pas parfaitement maîtrisés. C’est
ainsi que la SFMU a confié à la Commission Évaluation et
Qualité la rédaction d’un Guide des outils d’évaluation en
structure d’urgence. De l’évaluation du dossier médical au
DPC (développement professionnel continu), cet ouvrage se
veut à disposition du médecin urgentiste, qu’il soit praticien,
responsable de structure ou chef de pôle, dans sa quête pour
l’amélioration de la qualité des soins. Chapitres obligés, la
certification et le DPC sont devenus des notions dynamiques.
Mécanismes en perpétuel mouvement, ils sont mis en place
par les autorités de santé pour évaluer l’adaptation des établis-
sements de santé et des praticiens aux dernières exigences de
la qualité. Si la présentation du système qualité et l’évaluation
subjective peuvent sembler abstraits, ils inspirent largement
les démarches de qualité à l’hôpital. Deux grands chapitres
décrivent l’évaluation du dossier médical et celle du fonc-
tionnement des structures d’urgence. Ils seront d’une grande
aide aux équipes pour charpenter leur activité en fonction
des référentiels qualité. Les registres, outils d’évaluation des
pratiques médicales, et les serveurs de veille et d’alerte, outils
d’évaluation quantitative, concluent un guide qui restera
d’actualité quelle que soit l’évolution de la notion de qualité
dans les prochaines années. Parce que l’épopée de l’évaluation
devra durer.
Jeannot Schmidt, Président de la SFMU
Guillaume Debaty et Carlos El Khoury
Sommaire
Avant-propos ............................................................... V
J. Schmidt, G. Debaty, C. El Khoury
1 Définitions et champs d’application
de l’évaluation ...................................................... 1
T. Rusterholtz, M. Hachelaf, N. Assez
2 Le système qualité................................................. 21
S. Avret, N.-S. Goddet, Z. Malali
3 Certification ......................................................... 33
F. Carpentier, C. Paquier, P. Dumanoir, M. Maignan
4 Développement professionnel continu (DPC) ...... 55
B. Nemitz
5 Évaluation subjective :
la recherche qualitative au secours de l’évaluation 69
N. Assez
6 Le dossier médical :
dossier du service des urgences et de l’UHCD ...... 97
A. Leuret, P. Nelh, C. Busseuil
7 Évaluation des services d’urgences ........................ 119
M. Hachelaf
8 Outils d’évaluation :
la codification en médecine d’urgence .................. 137
G. Debaty, O. Azéma
9 Outils d’évaluation : les registres dans l’évaluation .. 149
C. El Khoury, G. Debaty
10 Serveurs régionaux de veille et d’alerte .................. 157
O. Azéma
1
Définitions et champs d’application
de l’évaluation
T. Rusterholtz, M. Hachelaf, N. Assez
Points essentiels
(cid:116)(cid:1)Évaluer, c’est porter un jugement de valeur sur une intervention.
(cid:116)(cid:1)L’évaluation se distingue du contrôle, c’est un processus continu
et dynamique.
(cid:116)(cid:1)Un projet d’évaluation doit pouvoir répondre à un certain nombre
de questions :
– Quels sont les objectifs de l’évaluation ? Quelle est son utilité ?
– Quels sont les problèmes posés par l’évaluation, les objectifs
de l’action et de la politique à évaluer ?
– Quel est le commanditaire de l’évaluation ? À qui va être remis
le rapport ?
– Quels sont les différents acteurs concernés par les résultats de
l’évaluation et comment vont-ils s’intégrer dans l’évaluation ?
– Comment vont se traduire les résultats de l’évaluation en
termes d’action et de politique en cours ?
(cid:116)(cid:1)Les outils de l’évaluation seront choisis une fois les réponses
données à ces questions : audit, démarche processus, revue de
morbi-mortalité (RMM), enquêtes…
(cid:116)(cid:1)L’adhésion des acteurs au projet d’évaluation et leur participation
interactive dans un processus dynamique facilitent le change-
ment : on parle d’évaluation pluraliste (pluralité des regards) ou
participative.
(cid:116)(cid:1)La certification des établissements de santé est l’un des éléments
de l’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins.
(cid:116)(cid:1)La complexité de l’évaluation en médecine d’urgence provient
de la multiplicité des acteurs concernés, nécessitant que soient
déterminés ou analysés les objectifs d’un service d’urgences.
T. Rusterholtz ((cid:2)), Agence régionale de santé Rhône-Alpes, Direction de la stratégie et des
projets, 241, rue Garibaldi, 69418 Lyon Cedex 03, e-mail : [email protected] ;
M. Hachelaf, Structure d’urgence et SAMU, CHRU de Besançon, 2, boulevard Fleming,
25030 Besançon ; N. Assez, SAMU régional, Pôle de l’Urgence, CHRU de Lille, 2, avenue
Oscar-Lambret, 59000 Lille.
Sous la direction de Guillaume Debaty et Carlos El Khoury, Guide des outils d’évaluation en
médecine d’urgence. ISBN : 978-2-8178-0530-6, © Springer-Verlag Paris 2014
2 Guide des outils d’évaluation en médecine d’urgence
Définitions de l’évaluation
Le Petit Robert (1999) donne de l’évaluation la définition
suivante : « évaluer, c’est porter un jugement sur la valeur de… ».
L’évaluation est ainsi définie par deux notions, celle de juge-
ment – l’évaluateur doit posséder une capacité de jugement
sur l’objet qu’il évalue – et celle de valeur, qui implique que le
regard porté sur l’objet comporte un aspect qualitatif [1]. Le
Larousse (1999) apporte quelques éléments supplémentaires :
« évaluer, c’est apprécier, estimer la valeur ou l’importance
de… », « C’est fixer approximativement (évaluer la valeur de
quelque chose en quelques secondes) ». Selon Contandriopoulos,
l’évaluation est définie comme « la démarche consistant fonda-
mentalement à porter un jugement de valeur sur une intervention
(une technique, une pratique, une organisation, un programme,
une politique) dans le but d’aider à la décision » [2].
Malgré ces définitions simples et claires, il persiste encore une
confusion autour du concept de l’évaluation, en raison de son
caractère polysémique [1].
– Cette confusion tient sans doute, et en premier lieu, à la
très grande variété des objets sur lesquels porte l’évalua-
tion, chaque objet ayant une influence prépondérante sur la
façon d’envisager l’évaluation elle-même. En médecine, par
exemple, on pourra évaluer une technique médicale, une
pratique de soins infirmiers, la performance d’un hôpital
ou l’efficacité d’un programme de dépistage.
– Une deuxième raison de cette confusion tient à la variété
des regards portés sur un même objet, chacun définissant
l’évaluation en fonction de son domaine de compétence.
Par exemple, l’évaluation médicale pourra se résumer pour
le médecin à l’évaluation diagnostique ou thérapeutique,
pour l’infirmière à l’évaluation de la qualité des soins infir-
miers, pour le directeur d’hôpital à l’efficience des soins et
pour les responsables des politiques de santé, à l’accessibilité
aux soins pour tous les patients.
– Une troisième raison est liée au niveau de l’évaluation.
Chaque échelon de responsabilité pourra privilégier les
Définitions et champs d’application de l’évaluation 3
critères de qualité des soins ou des prestations de santé,
différents à l’échelle de l’individu, de l’hôpital, de la ville,
de la région, du pays ou d’un continent. Les indicateurs en
résultant seront, dès lors, eux aussi, différents.
– Enfin, on peut estimer que les techniques de l’évalua-
tion jouent également un rôle dans la définition du terme.
Ainsi, pour certains, l’audit doit être considéré comme une
méthode, voire un outil d’évaluation parmi d’autres (comme
dans le présent ouvrage), alors que pour d’autres, l’audit est
un genre à part entière qui se distingue de l’évaluation.
Évaluation interne ou externe
Une évaluation peut être interne (autoévaluation) ou
externe. Ces deux modalités ne répondent pas aux mêmes
objectifs. Les Évaluations des pratiques professionnelles (EPP),
par exemple, correspondent le plus souvent à des autoévalua-
tions, en essayant de s’intégrer le plus possible au processus
de soins. Mais, un regard extérieur peut être pertinent, par-
ticulièrement lors d’une approche globale de l’évaluation ou
pour permettre une identification des problématiques en jeu.
Le coût est plus élevé que l’évaluation interne. Cette méthode
présente un gage de neutralité que l’autoévaluation ne pourra
permettre et a l’avantage de pouvoir servir de médiation,
notamment en cas d’éventuels conflits internes [3].
Évaluation quantitative ou qualitative,
scientifique ou rigoureuse
L’évaluation des soins peut être examinée sous deux
aspects : l’un quantitatif qui consiste à mesurer les ressources
consommées par les médecins dans l’exercice de leur profes-
sion, l’autre qualitatif qui consiste à déterminer si ces res-
sources ont été consommées à bon escient par des personnes
compétentes [1, 4].
Le chapitre 3 sur les indicateurs distingue bien ces deux aspects,
qui ne répondent pas aux mêmes objectifs. Il est important de
ne pas restreindre l’évaluation à la seule notion de mesure
quantitative.