Table Of ContentG´eom´etrie diff´erentielle appliqu´ee `a la physique
Cours M2 - Lyon 1 - automne 2010
Alessandra Frabetti
Institut Camille Jordan, CNRS UMR 5028, Universit´e Lyon 1,
21 avenue Claude Bernard, 69622 Villeurbanne, France.
[email protected]
17 d´ecembre 2010
Version provisoire, car erreurs ´eparpill´es, preuves incompl`etes et texte superficiel
surout `a la fin.
Merci de me signaler erreurs et commentaires en ´ecrivant `a
[email protected]
1
M2 Lyon – Cours de G´eom´etrie 2010
9 Groupes et alg`ebres de Lie 48
9.1 GroupesdeLie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
9.2 Champsdevecteursinvariantsetalg`ebredeLie. . . . . 48
Table des mati`eres
9.3 Applicationexponentielle . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
9.4 Actionsadjointes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1 Action et ´equations d’Euler-Lagrange 3 9.5 M´etriqueinvariante. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 50
1.1 Espacedesconfigurations,espacedesvitessesetespace
desphases . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 10Action d’un groupe de Lie sur une variet´e 51
1.2 Principedemoindreactionet´equationdumouvement . 3 10.1 Actiond’ungroupedeLiesurunevariet´e . . . . . . . . 51
1.3 Lagrangien . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 10.2 Espacedesorbites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
1.4 E´quationd’Euler-Lagrange . . . . . . . . . . . . . . . . 4 10.3 ApplicationsG-´equivariantes . . . . . . . . . . . . . . . 52
1.5 (*)E´quationsd’Hamilton-Jacobi . . . . . . . . . . . . . 4 10.4 Champfondamental . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
1.6 Exemplesd’´equationsd’Euler-Lagrange . . . . . . . . . 5
11Fibr´es principaux et fibr´es associ´es 53
11.1 Fibr´eprincipaldegroupeG . . . . . . . . . . . . . . . . 53
2 Variet´es diff´erentiables 7
11.2 Groupestructurald’unfibr´eprincipal . . . . . . . . . . 54
2.1 (*)Rappelsdetopologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
11.3 Groupedejauge . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
2.2 Variet´esdiff´erentiables . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
11.4 Fibr´eassoci´e`aunfibr´eprincipal . . . . . . . . . . . . . 55
2.3 Exemplesetexercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
11.5 Reductiondugroupestructural . . . . . . . . . . . . . . 56
2.4 Applicationsdiff´erentiablesetdiff´eomorphismes . . . . . 9
2.5 Fonctionsr´eellessurunevariet´e. . . . . . . . . . . . . . 9
12Connexions principales et courbure 58
2.6 Courbesparametr´eessurunevariet´e . . . . . . . . . . . 10
12.1 Connexionssurunfibr´eprincipal . . . . . . . . . . . . . 58
2.7 Espacetangent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
12.2 Courbure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
2.8 Vecteurstangentsetd´erivations. . . . . . . . . . . . . . 11
12.3 Connexioninduitesurlesfibr´esassoci´es . . . . . . . . . 59
2.9 Diff´erentielled’uneapplication . . . . . . . . . . . . . . 12
2.10 Immersions,plongementsetsous-variet´es . . . . . . . . 13 R´eferences 60
2.11 Submersionsetfibr´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
3 Fibr´es vectoriels et espaces de sections 14
3.1 Fibr´esvectoriels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.2 Sections . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.3 Morphismesentrefibr´essurlamˆemevariet´e . . . . . . . 16
3.4 Fonctionsdetransitionetgroupestructural . . . . . . . 17
3.5 (*)Tenseursdetype(p,q) . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3.6 Alg`ebrelin´eaireaveclesfibr´esvectoriels . . . . . . . . . 18
4 Champs de vecteurs 20
4.1 Fibr´etangent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.2 Champsdevecteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.3 Transportd’unchampparundiff´eomorphisme . . . . . 21
4.4 Courbesint´egralesetflots . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.5 (*)D´eriv´eedeLiedeschampsdevecteurs . . . . . . . . 22
5 Formes diff´erentielles 23
5.1 Fibr´ecotangent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.2 Formesdiff´erentielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
5.3 Transportd’uneformeparuneapplication. . . . . . . . 24
5.4 (*)Contractiondeformesparunchampdevecteur. . . 24
5.5 (*)D´eriv´eedeLiedesformesdiff´erentielles . . . . . . . 25
5.6 Diff´erentielleext´erieureoudedeRham. . . . . . . . . . 25
5.7 CohomologiededeRham,LemmedePoincar´e . . . . . 26
5.8 Formesdiff´erentielles`avaleurdansunfibr´e . . . . . . . 26
6 Connexions sur fibr´es vectoriels 27
6.1 Relevementhorizontalsurunfibr´e . . . . . . . . . . . . 27
6.2 Connexionsurunfibr´evectoriel. . . . . . . . . . . . . . 30
6.3 Transportparall`eleetholonomie . . . . . . . . . . . . . 32
6.4 D´eriv´eeetdiff´erentiellecovariante . . . . . . . . . . . . 32
6.5 Courbured’uneconnexion . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
6.6 Identit´edeBianchienversioncovariante . . . . . . . . . 34
7 Variet´es orientables et int´egration 36
7.1 Partitiondel’unit´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
7.2 Variet´esorientablesetformevolume . . . . . . . . . . . 37
7.3 Int´egrationdesformesdiff´erentielles . . . . . . . . . . . 38
7.4 Variet´es`abord . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
7.5 Th´eor`emedeStokes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
8 Variet´es(pseudo-)riemanniennesetconnexiondeLevi-
Civita 40
8.1 Champsdetenseurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
8.2 (*)Espacevectorielm´etrique . . . . . . . . . . . . . . . 40
8.3 Variet´esavecm´etrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
8.4 Isom´etries . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
8.5 Longueurdescourbes,volumedesdomaines . . . . . . . 41
8.6 Op´erateurdeHodgeetco-diff´erentielle . . . . . . . . . . 42
8.7 ConnexiondeLevi-Civita . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
8.8 G´eod´esiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
8.9 Courbureriemannienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
8.10 CourburedeRiccietcourburescalaire . . . . . . . . . . 46
3
1 Action et ´equations d’Euler-Lagrange
1.1 Espace des configurations, espace des vitesses et espace des phases
Un syst`eme m´ecanique (classique) est donn´e en chaque instant par ce que l’on appelle une configuration q.
Appellons C l’espace des configurations.
– Silesyst`emed´ecritdesparticulesmacroscopiques,uneconfigurationestunvecteur(q1,...,qm)quir´eunieleursinfor-
mationsr´eellesqi,etCesteng´en´eralunevariet´elocalementdiff´eomorphe`aRm,c’est`adireunevariet´ediff´erentiable.
Par exemple, pour deux points materiels dans l’espace on a C = R3×R3 = R6 et q = (x ,y ,z ,x ,y ,z ), pour
1 1 1 2 2 2
un point contraint sur une sph`ere on a C =S2 et localement q =(x1,x2).
– Si le syst`eme d´ecrit des ondes, ou des particules microscopiques qui sont assimil´es `a des ondes, une configuration
est un ensemble de champs (Φ1,...,Φm), c’est-`a-dire un ensemble de fonctions ou de sections d’un fibr´e sur une
variet´e diff´erentiable M (typiquement l’espace Euclidien R3 ou l’espace de Minkowski M). Dans ce cas, l’ensemble
des configurations C est en g´en´eral localement diff´eomorphe `a un espace vectoriel (et parfois globalement) mais de
dimension infinie. Par exemple, on peut avoir q = X, un champ de vecteurs sur M, et C = X(M), ou bien q = A,
une 1-forme sur M `a valeurs dans une alg`ebre de Lie g, et C =Ω1(M;g).
Admettonsque,audel`adesprobl`emesquipeuventsurgirencasdedimensioninfinie,cesdeuxtypesdesyst`emespuissent
ˆetre d´ecrit de fac¸on analogue.
Le syst`eme est dynamique lorsque les configurations bougent dans le temps, sous l’effet de forces, et d´ecrivent des
courbes orient´ees dans C. Le syst`eme dynamique est alors connu si pour toute configuration de d´epart q on connait son
0
evolution dans le temps γ. Nous allons illustrer dans cette introduction que γ se trouve comme solution d’une ´equation
diff´erentielle du deuxi`eme ordre, et qu’elle d´epend donc non seulement de la configuration q mais aussi d’une autre
0
quantit´e de d´epart (la vitesse ou l’impulsion).
La vitesse d’une configuration q en mouvement le long d’une courbe γ est un vecteur v tangent `a γ en q. L’ensemble
des vitesses est donc le fibr´e tangent TC (ou son analogue si C est de dimension infinie). L’impulsion est une forme
lin´eaire p sur l’ensemble des vitesses, i.e. un co-vecteur. L’ensemble des impulsions est donc le fibr´e cotangent T∗C et
s’appelle espace des phases.
1.2 Principe de moindre action et ´equation du mouvement
Le principe de moindre action affirme que :
Pour tout syst`eme m´ecanique il existe une fonctionelle S[γ] des courbes sur C, appell´ee action, qui a un
minimum dans les trajectoires des configurations.
Autrement dit :
Un syst`eme ´evolue de la configuration q `a la configuration q le long d’une courbe γ qui joigne q `a q si et
1 2 1 2
seulement si γ minimise l’action S[γ].
En particulier, une telle courbe est un extremum de l’action [N.B. cette condition n’est pas suffisante pour assurer
que γ soit un minimum de S[γ]], c’est-`a-dire qu’elle annulle la d´eriv´ee fonctionelle de S,
δS[γ] d
:= S[γ+ε δγ] =0, (1)
δγ dε ε=0
ou`δγ varieparmilescourbesavecextrˆemesfix´esq etq .Cette´equations’appelle´equationdumouvementdusyst`eme.
1 2
1.3 Lagrangien
L’actionS[γ]estuneint´egralecurvilignelelongdelacourbeγ d’extr`emesq etq .L’int´egrandestunefonctionr´eelle
1 2
quid´ependdutempst∈R,desconfigurationsq ∈C lelongdeγ,etdeleursvitessesv ∈T C.Sionparam´etriselacourbe
q
parletempst,onappelleq(t)lesconfigurationslelongdeγ ett ,t lesdeuxtempstelsqueq(t )=q etq(t )=q ,alors
1 2 1 1 2 2
la vitesse de d´eplacement des configurations est donn´ee par les vecteurs v(t) = q˙(t) tangent `a γ, et l’int´egrale d’action
peut ˆetre ´ecrit comme une int´egrale sur t.
Un Lagrangien sur C est une fonction L : R×TC −→ R, de domaine eventuellement restreint `a un sous-ensemble
de R×TC, telle que
(cid:90) t2
S[γ]= L(t,q(t),v(t)) dt. (2)
t1
Dans un syst`eme m´ecanique, le Lagrangien est li´e `a l’´energie du syst`eme, et typiquement on a L = T −V, ou` T est
l’´energie cyn´etique et V est l’´energie potentielle du syst`eme. A` noter que L n’est pas l’´energie totale du syst`eme, qui est
H =T +V.
Un Lagrangien s’appelle autonome s’il ne d´epend pas explicitement du temps t∈R. Dans ce cas L est une fonction
L : TC −→ R de la forme L(q(t),v(t)) qui d´epend implicitement de t. A` partir de maintenant, on ne consid`ere que des
Lagrangiens autonomes.
4
1.4 E´quation d’Euler-Lagrange
EntermesduLagrangien,l’´equationdumouvement(1)s’appelle´equation d’Euler-Lagrangeetdevientlesyst`eme
d’´equations
d ∂L ∂L
(q(t),v(t))− (q(t),v(t))=0, i=1,...,m (3)
dt∂vi ∂qi
ou`l’indetermin´eeestlacourbeγ parametr´eelocalementparq(t)=(q1(t),...,qm(t)),avecextr`emesq(t )=q etq(t )=q
1 1 2 2
fix´es, et vitesse v(t)=q˙(t)=(v1(t),...,vm(t)).
Preuve. Soit S[γ]=(cid:82)t2L(t,q(t),v(t))dt avec γ(t)=q(t) et γ(cid:48)(t)=v(t) telle que γ(t ) et γ(t ) fix´es. Considerons des
t1 1 2
variations infinitesimales δγ de la courbe γ qui fixent les extremes, i.e. telles que δγ(t )=δγ(t )=0. Alors on a
1 2
(cid:34) (cid:35)
d S[γ+ε δγ] :=(cid:90) t2 ∂Ldt +(cid:88) ∂L d (cid:16)γi(t)+εδγi(t)(cid:17) +(cid:88) ∂L d (cid:16)γ˙i(t)+εδ˙γi(t)(cid:17) dt
dε ε=0 t1 ∂t dεε=0 i ∂qi dε ε=0 i ∂vi dε ε=0
=(cid:88)(cid:90) t2(cid:18) ∂2L δγi(t)+ ∂L δ˙γi(t)(cid:19)dt=(cid:90) t2(cid:88)(cid:16)∂L − d ∂L(cid:17)δγi(t) dt, (4)
∂qi∂ ∂vi ∂qi dt∂vi
i t1 t1 i
parce que
(cid:90) t2 ∂L δ˙γi(t) dt=(cid:20)∂L δγi(t)(cid:21)t2 −(cid:90) t2 d ∂L δγi(t) dt=−(cid:90) t2 d ∂L δγi(t) dt.
∂vi ∂vi dt∂vi dt∂vi
t1 t1 t1 t1
δS[γ] (cid:88)(cid:16)∂L d ∂L(cid:17)
On a alors que = 0 pour toute variation infinitesimale δγ si et seulement si − = 0. Ceci se
δγ ∂qi dt∂vi
i
∂L d ∂L
v´erifie si et seulement si on a − = 0 pour tout i. En effet, si η (t) = ∂L − d ∂L est une composante
∂qi dt∂vi i ∂qi dt∂vi
non nulle en un t ∈]t ,t [ quelconque, alors une variation δγ avec i-`eme composante δγi(t) = η (cid:0)f(t)(cid:1) n’annulle pas
1 2 i
l’int´egrale (4) si f ≥0 et f(t )=f(t )=0. (cid:3)
1 2
Chaque ´equation (3) est une ´equation diff´erentielle du deuxi`eme ordre en q(t) :
(cid:88)(cid:18) ∂2L ∂2L (cid:19) ∂L
q¨j(t)+ q˙j(t) − =0, i=1,...,m,
∂vi∂vj ∂vi∂qj ∂qi
j
ou` toutes les d´eriv´ees de L sont calcul´ees en (q(t),q˙(t)). Si le Lagrangien est r´egulier, c’est-`a-dire que localement on a
(cid:18) ∂2L (cid:19)
det (cid:54)=0, cette ´equation devient
∂vi∂vj
q¨i(t)=Fi(q(t),q˙(t)), i=1,...,m,
ou` F =(F1,...,Fm) est un vecteur d´efini sur (q,v) par l’identit´e matricielle
(cid:18) ∂2L (cid:19)−1(cid:20) (cid:18) ∂2L (cid:19) (cid:21)
F = gradL− v .
∂vi∂vj ∂vi∂qj
1.1 Exercice. Trouver l’´equation d’Euler-Lagrange d’une particule de R3 de masse m dans un champ de force conser-
vative F(cid:126) =−grad U : l’action est
(cid:90) t2(cid:18)1 (cid:19)
S[q]= m ||v(t)||2−U(q(t)) dt.
2
t1
Reponse. FINIR (cid:3)
1.5 (*) E´quations d’Hamilton-Jacobi
Enfin, si pour toute configuration q ayant vitesse v on appelle
∂L(q,v)
– impulsion : le vecteur p∈T∗C de coordonn´ees p (q,v)= , i=1,...,m
q i ∂vi
∂L(q,v)
– force : le vecteur f de composantes f (q,v)= , i=1,...,m
i ∂qi
– Hamiltonien: lafonctionr´eelle H(q,p)=(cid:80) p vi(q,p)−L(q,v(q,p)), ou` v =v(q,p)estobtenueeninversant
i i
la fonction p=p(q,v),
5
alors l’´equation d’Euler-Lagrange devient le couple suivant d’´equations diff´erentielles du premier ordre en (q(t),p(t)) :
∂H
q˙i(t)= ∂pi(q(t),p(t)),
i=1,...,m, (5)
∂H
p˙i(t)=−∂q (q(t),p(t)),
i
qui s’appellent ´equations d’Hamilton-Jacobi.
L’HamiltonienH est´egal`al’energietotaledusysteme,T+V.L’interetdelaformulationHamiltoniennedel’´equation
du mouvement est qu’elle manifeste la structure symplectique de l’espace des phases T∗C, auquel appartient le couple
(q(t),p(t)).Cetaspectdessyst`emesdynamiquesn’estpastrait´edanscecour,voirlecoursdeV.Ovsienkosurlessyst`emes
int´egrables.
1.6 Exemples d’´equations d’Euler-Lagrange
1) G´eod´esiques – lagrangien d’´energie
1 1
Lagrangien d’´energie : L(X)= g(X,X)= (cid:80) g (Xi,Xj)
2 2 i,j ij
• M = variet´e (pseudo-) riemannienne orientable de dimension m avec m´etrique g
• X ∈X(M) = champ de vecteurs sur M = section du fibr´e tangent TM (i.e. Xx ∈TxM pour tout x∈M)
• ∇ = connexion de Levi-Civita sur TM (fonction de g)
• ∇ = transport parall`ele induit par ∇,
dt
E´quation des g´eod´esiques : ∇γ˙(t) =0, i.e. x¨i(t)+(cid:80) Γi (γ(t)) x˙j(t) x˙k(t)=0
dt j,k kj
=⇒ g´eod´esique = trajectore d’un mouvement inertiel
Espace des configurations : C =M variet´e (pseudo-) riemannienne orientable de dimension n
2) G´eod´esiques – lagrangien de longueur
(cid:113)
Lagrangien de longueur : L(X)= 1 g(X,X).
2
• Idem, mais ce Lagrangien est invariant par reparametrisation des courbes. Ceci laisse un degr´e de libert´e : il y a
m−1´equationsd’Euler-Lagrangelin´earementindependentesquinepermettentpasdetrouverunesolutionunique.
• Si on ajoute la condition que la vitesse ait module constant (g(γ˙(t),γ˙(t)) = c) on obtient comme solution les
g´eod´esiques. [Postnikov, p.143-144]
3) Champs de jauge – Yang-Mills (relativit´e restreinte)
1(cid:90)
Action de Yang-Mills dans le vide : S [A]= tr(F ∧(cid:63)F)
YM 2
M
• M=R×R3 espace-temps = variet´e de Minkowski avec m´etrique η = diag(−1,1,1,1)
• P =P(M,G) = fibr´e principal sur M de groupe G et alg`ebre de Lie g
• d:Ωq(M)−→Ωq+1(M) = diff´erentielle de de Rham
• (cid:63):Ωq(M)−→Ω4−q(M) = operateur de Hodge
• δ =(cid:63) d(cid:63):Ωq(M)−→Ωq−1(M) = application de bord d’homologie
• tr :Ω4(M;g)−→Ω4(M) = trace
• ∇=∇0+A = connexion principale sur P, avec ∇0 plate
• A∈Ω1(M;g) = potentiel vecteur
• F =dA+A∧A∈Ω1(M;g⊗g∗) = courbure de ∇
Groupe de jauge : AutG(P)∼=C∞(P,G)
M
Identit´e de Bianchi : dF =0
E´quation de Yang-Mills dans le vide : δF =0 i.e. d((cid:63)F)=0
• J =ρdt−J(cid:126)·dr ∈Ω1(M) champ source ext´erieure (densit´e de charge ρ et densit´e de courant J(cid:126))
E´quation de Yang-Mills : δF =J
(cid:16) (cid:17)
E´quation de continuit´e : 0=δ2F =δJ =− ∂ρ +∇·J(cid:126)
∂t
Espace des configurations : C = { connexions principales sur un fibr´e principal }
4) Champ ´el´ectromagn´etique – Maxwell
1(cid:90)
Action de l’´el´ectromagn´etisme = Yang-Mills avec G=U(1) : S [A]= F ∧(cid:63)F
Maxwell 2
M
• u(1)=R, donc A∈Ω1(M) et A∧A=0
• u(1)⊗u(1)∗ =R, donc F =dA∈Ω2(M)
6
E´quations de Maxwell I : dF =0
E´quation de Maxwell II : δF =J (dans le vide : d(cid:63)F =0)
5) M´etrique – Hilbert-Einstein (relativit´e g´en´erale)
(cid:90) (cid:90)
(cid:112)
Action de Hilbert-Einstein dans le vide : S [g]= R vol = R |detg|dmx
HE
M M
• M = variet´e de dimension m orientable
• g ∈Γ(M,T∗M ∨T∗M) = m´etrique pseudo-Riemanienne
• vol ∈Ωm(M) = forme volume
• ∇ = connexion de Levi-Civita sur TM
• D∇ = d´eriv´ee ext´erieure covariante d´et´ermin´ee par ∇
• R=Rβαγδ = tenseur de courbure de Riemann
• Rαβ =Rαγγβ = tenseur de courbure de Ricci
• R=Rαα =gαβRαβ = courbure scalaire de Ricci (ou` gαβgβγ =δγα)
Identit´e de Bianchi : D R=0, i.e. ∇ Rλ =0
∇ [α βγ]δ
E´quation d’Einstein dans le vide : R − 1 R g =0 i.e. R =0
µν 2 αβ µν
=⇒ solution de Schwarzschild (`a symm´etrie sph´erique) = champ gravitationnel d’une masse ponctuelle
• Gαβ =Rαβ − 21 R gαβ = tenseur de Einstein
• Tµν =Tνµ = tenseur ´energie-impulsion (dependant d’une source ext´erieure J)
• κ=8π G c−4 ∼6,67 10−11Nm2/Kg = constante gravitationnelle de Newton
E´quation d’Einstein : G =8π κ T , i.e. R − 1 R g =8π κ T
µν µν αβ 2 αβ µν
Conservation de l’´energie-impulsion : gµλ∇ T =0 (divergence nulle)
λ µν
⇐⇒ energie : ∂T00 + ∂Ti0 =0, impulsion : ∂T0j + ∂Tij =0
∂t ∂xi ∂t ∂xi
Espace des configurations : C = { m´etriques (pseudo-) Riemaniennes } ≡ { connexions de Levi-Civita }
6) Champ gravitationnel – Palatini
1(cid:90)
Action de Palatini dans le vide : S [e]= ε (R˜[e]∧e∧e) =S [g] avec Rvol =ε (R˜[e]∧e∧e)
Palatini 2 HE
M
• M espace-temps = variet´e orientable de dimension 4
• FM(M,SO(1,3)) fibr´e des rep`eres = fibr´e principal de groupe structural SO(1,3)⊂GL+(4)
• E(M,M,SO(1,3)) = fibr´e associ´e `a FM de fibre M (variet´e de Minkowski) et groupe structural SO(1,3)
• ∇=∇0+e = connexion sur E, avec ∇0 plate
• e∈Ω1(M;E) tetrad = champ gravitationnel = morphisme de fibr´es e:TM −→E
• g[e]∈Γ(M,T∗M∨T∗M)=m´etriquepseudo-riemanniennetellequeg[e](X,Y)=η(e(X),e(Y))pourX,Y ∈X(M)
• ω[e]∈Ω1(M;so(1,3)) connexion spin = connexion sur FM a torsion nulle, i.e. T =Dω[e]e=de+ω[e]∧e=0
• R˜[e]=Dω[e]ω[e]=dω[e]+ω[e]∧ω[e]∈Ω2(M;Endso(1,3)) = courbure
• ε = symbol antisymm´etrique de Levi-Civita = 0 ou ±1
E´quation d’Einstein dans le vide : ε (R˜[e]∧e)=0
Espace des configurations : C = { connexions d’un fibr´e de fibre M associ´e au fibr´e principal des rep`eres }
Conclusion
Pour comprendre les champs de jauge nous avons besoin de :
• variet´es diff´erentiables, orientables et pseudo-riemaniennes;
• calcul diff´erentiel et int´egrale sur les variet´es;
• variet´es avec action d’un groupe de Lie, fibr´es principaux et fibr´es associ´ees;
• connexions et courbures sur les fibr´es.
7
2 Variet´es diff´erentiables
2.1 (*) Rappels de topologie
2.1 Definition. Un espace topologique est un ensemble M muni d’une famille de sous-ensembles de M, appell´es
ouverts, telle que :
1. l’ensemble vide ∅ et M sont des ouverts;
2. l’intersection ∩ U d’un nombre fini d’ouverts est un ensemble ouvert;
r r
3. l’union ∪ U d’ouverts est un ensemble ouvert.
r r
Lafamilled’ensembleschoisiscommeouvertss’appelletopologiedeM.Unensembles’appelleferm´esisoncompl´ement
est ouvert. (En particulier, ∅ et M sont au mˆeme temps ouverts et ferm´es.)
2.2 Definition. Un ensemble ouvert contenant un point x ∈ M s’appelle voisinage de M. Un espace topologique M
est de Hausdorff, ou separ´e, si pour tous les points distincts x et y de M il existe des voisinages U et U qui ne
x y
s’intersectent pas, i.e. U ∩U =∅.
x y
2.3 Definition. Une collection d’ouverts d’un espace topologique M est un recouvrement si leur union est M.
Si {U } est un recouvrement de M, un sous-recouvrement de {U } est la collection d’un sous-ensemble d’ouverts
r r
U qui reste un recouvrement. Un raffinement de {U } est un recouvrement {V } tel que chaque ouvert V est contenu
r r s s
dans un ouvert U . Un recouvrement est localement fini si tout point est contenu dans un nombre fini d’ouverts du
r
recouvrement.
Un espace topologique M est compact s’il est de Hausdorff et tout recouvrement admet un sous-recouvrement fini.
L’espace M est paracompact s’il est de Hausdorff et tout recouvrement admet un raffinement localement fini. Il est
`a base denombrable s’il existe un recouvrement contenant un nombre denombrable d’ouverts. Dans ce cas, tous les
recouvrements admettent un raffinement localement compact. Donc un espace de Hausdorff et `a base denombrable est
paracompact.
2.4 Definition. Une application φ:M −→N entre deux espaces topologiques est continue si pour tout ouvert V ⊂Y
l’image r´eciproque φ−1(V) ⊂ M est un ouvert. Une application continue φ : M −→ N est un hom´eomorphisme si en
plus elle est inversible et sa r´eciproque φ−1 :N −→M est aussi continue.
2.2 Variet´es diff´erentiables
Soit M un espace topologique.
2.5 Definition. Une carte ou carte locale sur M est un hom´eomorphisme d’un ouvert de M vers un ouvert de Rm,
c’est-`a-dire un couple (U,ϕ) ou` U est un ouvert de M, ϕ:U −→Rm est un hom´eomorphisme, et l’image V =ϕ(U) est
un ouvert de Rm.
Si ϕ:U −→Rm et ϕ(cid:48) :U(cid:48) −→Rm sont deux cartes et U ∩U(cid:48) (cid:54)=∅, l’application ψ =ϕ(cid:48)◦ϕ−1 :Rm −→Rm s’appelle
changement de carte. C’est ´evidemment un hom´eomorphisme de ϕ(U ∩U(cid:48)) vers ϕ(cid:48)(U ∩U(cid:48)).
2.6 Definition. On appelle variet´e diff´erentiable de dimension m un espace topologique M muni d’une famille de
cartes A={ϕ :U −→Rm} telle que
r r
1. l’ensemble {U } est un recouvrement de M;
r
2. les changement de cartes ψ = ϕ ◦ ϕ−1 sont des diff´eomorphismes (i.e. des applications r´eelles inversibles,
rs s r
diff´erentiables et avec r´eciproque diff´erentiable);
3. la famille est maximale, c’est-`a-dire qu’elle contient toutes les cartes compatibles entre elles (dans le sense que les
changement de cartes sont des diff´eomorphismes).
Une telle famille s’appelle atlas (maximale) sur M.
Une variet´e M s’appelle diff´erentiable de classe Ck, ou de classe C∞ (lisse), si les changements de cartes ψ
rs
sontdesdiff´eomorphismesdeclasseCk (i.e.diff´erentiablesk foisavecderni`ered´eriv´eecontinueetleursreciproquesaussi),
ou bien de classe C∞ (i.e. diff´erentiables autant de fois qu’on veut ainsi que leurs reciproques).
Normalementonsupposequ’unevariet´ediff´erentiablesoitunespacede Hausdorff,cequigarantitquelalimited’une
suite convergente soit unique, et `a base denombrable d’ouverts (et donc paracompact), ce qui garantit l’existence
d’une partition de l’unit´e.
2.7 Definition. Une param´etrisation locale de M autour d’un point x est un hom´eomorphisme f :V ⊂Rm −→U,
0
ou` V est un ouvert de Rm et U est un voisinage de x qui est parametr´e par f, i.e.
0
U ={x=f(x1,...,xm)∈M, (x1,...,xm)∈V ⊂Rm}.
2.8 Definition. [alternative] Une variet´e diff´erentiable peut ˆetre d´efinie comme un espace topologique M muni d’une
famille de param´etrisations locales f :V ⊂Rm −→M, ou` V sont des ouverts de Rm, telles que
r r r
8
1. {f (V )} soit un recouvrement de M;
r r
2. sif (V )∩f (V )=W estunsous-ensemblenonvidedeM,alorslesensemblesf−1(W)etf−1(W)sontdesouverts
r r s s r s
de Rm et l’application f−1◦f :Rm −→Rm est un diff´eomorphisme de classe C∞.
s r
Par cons´equent, pour tout x ∈ M il existe un voisinage U dans M qui est parametr´e par une application f , i.e.
0 r0 r0
U ={x=f (x1,...,xm), (x1,...,xm)∈V ⊂Rm}.
r0 r0 r0
Enparticulier,une surface parametr´ee S de R3 est une variet´e diff´erentiable avec une seule carte globale:
la r´eciproque ϕ=f−1 :S −→R2 de la param´etrisation f de S.
Preuve. Les deux d´efinitions sont ´equivalentes, car les param´etrisations locales sont les applications r´eciproques des
cartes,i.e.f =ϕ−1 etV =ϕ (U ),oubienU =f (V ).Leschangementdecartesψ sontexactementlescompos´ees
r r r r r r r r rs
f−1◦f . (cid:3)
s r
2.9 Remarque. Au contraire, un espace topologique M dot´e d’un atlas de cartes dont les changement de cartes sont
des simples hom´eomorphismes s’appelle variet´e topologique.
2.3 Exemples et exercices
2.10 Proposition. Toute surface reguli`ere de R3 d´efinie implicitement est une variet´e diff´erentiable de dimension 2.
En particulier, toute surface alg´ebrique reguli`ere est une variet´e diff´erentiable.
Preuve. En effet, supposons que S = {(x,y,z) ∈ R3, F(x,y,z) = 0}, ou F : R3 −→ R est une fonction avec dF (cid:54)= 0
surS.Parleth´eor`emedesfonctionsimplicites,localement,autourdetoutpointp =(x ,y ,z )∈S,onpeutinverser
0 0 0 0
F et trouver z comme fonction z(x,y) de (x,y)∈V, ou` V est un ouvert de R2 contenant (x ,y ). On d´efini ainsi des
0 0
param´etrisations locales reguli`eres de S : des applications lisses f :V −→R3, f(x,y)=(x,y,z(x,y)) telles que p∈S
ssi p = f(x,y) pour (x,y) dans un ouvert V ⊂ R2. Leurs r´eciproques ϕ = f−1 d´efinissent alors un syst`eme de cartes
sur S, ϕ:U =f−1(V)−→V ⊂R2. (cid:3)
2.11 Exercice. Le cercle S1 = {(x,y) ∈ R2,x2+y2 = 1} est une variet´e de dimension 1. Trouver deux cartes locales
qui le couvrent.
Reponse. Exo. (cid:3)
2.12 Proposition. Le produit M ×N de deux variet´es de dimension m et n est une variet´e de dimension m+n.
Par exemple : le cylindre S1×R et le tore T2 =S1×S1.
Preuve. Exo. (cid:3)
2.13 Exercice. La sph`ere S2 ⊂R3 est une variet´e lisse de dimension 2. Combient de cartes locales faut-il au minimum
pour la couvrir?
Reponse. Deux. Il suffit de prendre les deux projections st´er´eographiques ϕN : S2 \{N} −→ TSS2 ∼= R2 et ϕS :
S2\{S} −→ TNS2 ∼= R2, ou` N et S denotent respectivement le poˆle nord et le poˆle sud, et TSS2 et TNS2 denotent
respectivement le plan tangent a` S2 au poˆle sud et au poˆle nord. (cid:3)
2.14 Exemple. Le plan projectif r´eel est le quotient P2(R):=R3\{(0,0,0)} par la relation d’´equivalence
/∼
(x,y,z) ∼ (λx,λy,λz) pour tout λ∈R, λ(cid:54)=0.
On indique avec [x;y;z] le point de P2(R) contenant (x,y,z). Demontrer que P2(R) est une variet´e de dimension 2, en
trouvant un recouvrement `a trois cartes locales d’ouverts x(cid:54)=0, y (cid:54)=0 et z (cid:54)=0.
Reponse. Exo. (cid:3)
2.15 Exemple. La bande de M¨obius est la surface d´efinie comme suit. On consid`ere R3 avec coordon´ees (x,y,z), et
un grand cercle centr´e en l’origine O et de rayon a sur le plan xOy. En chaque point C de ce cercle on prend une droite
contenue dans le plan parall`ele `a xOz qui tourne dans cet espace au fur et `a mesure que le point C parcour le grand
cercle. La bande de M¨obius est l’ensemble M des points P qui se trouvent sur ces droites.
On peut realiser M comme variet´e avec deux parametrisations locales, donn´ees par la restriction `a deux ouverts
V =]0,2π[×R et V =]−π,π[×R de l’application f :R×R−→R3 d´efinie par
1 2
(cid:16) (cid:17)
f(α,h)= acosα(1+hcos(α/2)),asinα(1+hcos(α/2)),hsin(α/2) ,
qui verifie f(α,h)=f(α+2π,−h) et donc est globalement mal d´efinie.
La bande de M¨obius est aussi connue comme le quotient
M ∼=(cid:0)R×R(cid:1) ≡ (cid:0)[0,2π]×R(cid:1) .
/(α,h)∼(α+2π,−h) /(0,h)∼(2π,−h)
Cela revient `a identifier M avec l’image de la reciproque du diff´eomorphisme induit sur le quotient par l’application f.
9
2.16 Exercice. La bouteille de Klein est la surface d´efinie comme suit. On consid`ere R4 avec coordon´ees (x,y,z,w),
et un grand cercle centr´e en l’origine O et de rayon a sur le plan xOy. En chaque point C de ce cercle on centre un petit
cercle de rayon b < a qui tourne dans l’espace `a trois dimensions OCzw au fur et `a mesure que le point C parcour le
grand cercle. La bouteille de Klein est l’ensemble K des points P qui se trouvent sur le petit cercle.
Considerons l’ouvert V ={(α,β)∈]0,2π[×]0,2π[} de R2, ou` α est l’angle compri entre l’axe Ox et l’axe OC, et β est
1
l’anglecentr´eenC etcomprientrelaprolongationdel’axeOC sortantdeC versl’ext´erieuretlepointP dupetitcercle.
Le diff´eomorphisme f :V −→R4 d´efini par f (α,β)=(x,y,z,w) avec
1 1 1
x=(bcosβ+a)cosα
y =(bcosβ+a)sinα
z =bsinβcos(α/2)
w =bsinβsin(α/2)
a comme image la bouteille de Klein moins les points qui se trouvent sur les deux semi-axes {α = 0} et {β = 0}. C’est
donc une param´etrisation locale de K.
Trouver deux autres parametrisations locales f et f qui permettent de couvrir la bouteille de Klein, en changeant
2 3
l’origine des deux angles. Par exemple une avec α¯ =π/2−α qui couvre l’axe {α=0} et une avec β¯=π−β qui couvre
l’axe {β =0}.
Reponse. On pose V ={(α¯,β)∈]0,2π[×]0,2π[} et f (α¯,β)=(x,y,z,w) avec
2 2
x=−(bcosβ+a)sinα¯
y=(bcosβ+a)cosα¯
z=bsinβcos(α¯/2+π/4)
w=bsinβsin(α¯/2+π/4)
et V ={(α,β¯)∈]0,2π[×]0,2π[} et f (α,β¯)=(x,y,z,w) avec
3 3
x=(−bcosβ¯+a)cosα
y=(−bcosβ¯+a)sinα
z=bsinβ¯cos(α/2)
w=bsinβ¯sin(α/2).
(cid:3)
2.4 Applications diff´erentiables et diff´eomorphismes
Soient M et N deux variet´es diff´erentiables de dimension m et n.
2.17 Definition. Pourtouteapplicationφ:M −→N,onappelleexpression localedeφdanslescartesϕ:U −→Rm
de M et ϕ(cid:48) :U(cid:48) ⊂f(U)−→Rn de N la compos´ee φ˜=ϕ(cid:48)◦φ◦ϕ−1 :Rm −→Rn.
Une application φ : M −→ N est diff´erentiable, ou de classe Ck, ou de classe C∞ (lisse), si pour toute carte
sur M et toute carte sur N l’expression locale φ˜ est diff´erentiable au sens des fonctions r´eelles, ou de classe Ck, ou de
classe C∞. L’ensemble des applications de classe Ck est denot´e Ck(M,N), celuides applications declasse C∞ est denot´e
C∞(M,N).
2.18 Definition. Une application φ : M −→ N est un diff´eomorphisme si elle est diff´erentiable, inversible et avec
r´eciproque diff´erentiable. Cela signifie que l’application φ est un hom´eomorphisme qui, localement, est une application
r´eelle φ˜avec diff´erentielle dφ˜inversible, c’est-`a-dire une matrice carr´ee de d´et´erminant non nul. Dans ce cas, on dit aussi
que les deux variet´es M et N sont diff´eomorphes. Elles ont donc la mˆeme dimension, m = n. On note Diff(M,N)
l’ensemble des diff´eomorphismes de M vers N.
2.19 Proposition. L’ensemble des diff´eomorphismes de M est un groupe avec la composition. On le note Diff(M).
Preuve. La compos´ee de deux diff´eomorphismes est encore un diff´eomorphisme, ainsi que la r´eciproque et l’identit´e
id:M −→M. D´etails : exo. (cid:3)
2.5 Fonctions r´eelles sur une variet´e
Soit M une variet´e de dimension m. On note C∞(M) l’ensemble des fonctions r´eelles de classe C∞ sur M.
2.20 Proposition. L’ensemble C∞(M) est un espace vectoriel sur R (de dimension infinie) et une alg`ebre associative
et commutative avec le produit usuel (f g)(x)=f(x) g(x), ou` f,g ∈C∞(M) et x∈M.
10
2.21 Definition. Si {(U ,ϕ )} est un atlas de M, on appelle fonctions coordonn´ees ou coordonn´ees locales les
r r
fonctions xi :U −→R d´efinies en tout point x∈U comme
r r
xi(x):=πi◦ϕ(x), i=1,...,m,
ou` πi :Rm −→R est la projection sur la i-`eme composante. On a alors ϕ(x)=(x1(x),...,xm(x)).
E´videmment, en tout point x∈M les coordonn´ees locales xi autour de x dependent de la carte ϕ choisie.
2.22 Proposition. Les coordonn´ees locales xi sont des fonctions (locales) de classe C∞ sur M.
Preuve.Unefonctionf surM (ousurtoutouvertdeM)estdeclasseC∞ siellel’estunefoisluea`traverstoutecarte
de M qui intersecte son support. Pour toutx∈M, et ayant fix´e la carte ϕ pour d´efinir xi, choisissons alors une autre
carte ϕ(cid:48) : U(cid:48) −→ Rm telle que U(cid:48) contient x, et appellons ϕ(cid:48)(x) = (y1,...,ym) les nouvelles coordonn´ees locales. Soit
W =U ∪U(cid:48), et considerons xi et ϕ(cid:48) restreintes a` W. La fonction xi, dans la carte ϕ(cid:48), devient alors la fonction r´eelle
x˜i :=xi◦(ϕ(cid:48))−1. Celle-ci est de classe C∞, car
x˜i =xi◦(ϕ(cid:48))−1 =πi◦ϕ◦(ϕ(cid:48))−1 =πi◦ψ,
ou` ψ est le changement de carte, qui est de classe C∞, et la projection πi l’est´evidemment aussi. (cid:3)
2.23 Remarque. Les coordonn´ees locales xi engendrent un faiseau de sous-alg´ebres de C∞(M), que l’on appelle an-
neaux locaux de polynˆomes sur M.
2.24 Definition. Si φ:M −→N est une application diff´erentiable, on appelle pull back de f l’application
φ∗ :C∞(N)−→C∞(M), f (cid:55)→φ∗f :=f ◦φ.
Le foncteur C∞ des variet´es diff´erentiables aux alg`ebres associatives commutatives est donc contravariant.
2.6 Courbes parametr´ees sur une variet´e
2.25 Definition. Une courbe param´etr´ee sur M est une application γ :R−→M, de domaine I ⊂R. Son expression
locale dans une carte ϕ:U −→Rm et la courbe γ˜ =ϕ◦γ :R−→Rm, avec γ˜(t)=(γ˜1(t),...,γ˜m(t))=(x1(t),...,xm(t)).
La courbe γ est reguli`ere en t ∈ I, ou en x = γ(t) ∈ M, si pour toute carte ϕ : U −→ Rm telle que U contient le
point P, son expression locale γ˜ = ϕ◦γ est une courbe reguli`ere en t, i.e. γ˜˙(t)= dγ˜(t) (cid:54)=(cid:126)0. On dit que γ est reguli`ere
dt
si elle est reguli`ere en tout t∈I.
Si γ est une courbe reguli`ere en x, on peut toujours changer sa param´etrisation pour avoir γ(0) = x. Localement,
autour de x, on peut aussi choisir une carte ϕ telle que ϕ(x) = (0,...,0) ≡ (cid:126)0 ∈ Rm. On peut donc toujours avoir une
courbe locale γ˜ :R−→Rm reguli`ere en γ˜(0)=(cid:126)0.
2.26 Remarque. La vitesse d’une courbe γ : R −→ M au point x = γ(0) ou` elle est reguli`ere devrait ˆetre un vecteur
γ(cid:48)(0) tangent `a la courbe en P. Mais on ne connait pas l’espace ambient ou` ce vecteur pourrait ˆetre d´efinit. Nous allons
le d´efinir de fac¸on indirecte, en utilisant ses propriet´es comme op´erateur agissant sur les fonctions diff´erentiables.
Pour cela, considerons une fonction diff´erentiable f :M −→R et suivons sa valeur le long de la courbe γ : nous avons
donc une fonction r´eelle f ◦γ :R−→R. Pour tout choix d’une carte ϕ:U −→Rm autour de x on a alors
f ◦γ =f ◦ϕ−1◦ϕ◦γ =f˜◦γ˜,
ou` f˜= f ◦ϕ−1 et γ˜ = ϕ◦γ sont l’expression de f et γ en coordonn´ees locales autour de x, c’est-`a-dire des fonctions
r´eelles. Si pour tout point x(cid:48) autour de x on appelle (x1,...,xm) = ϕ(x(cid:48)) ses coordonn´ees locales dans cette carte, on a
γ˜(t) = (γ˜1(t),...,γ˜m(t)), avec γ˜i(t) = xi(t). On peut alors d´eriver γ˜(t) et (f˜◦γ˜)(t) de fac¸on usuelle par rapport `a t, en
utilisant la r`egle de la chaˆıne. En calculant les d´eriv´ees en t=0, en sachant que γ˜(0)=ϕ(x), on obtient :
d(f ◦γ)(0)= d(f˜◦γ˜)(0)=(cid:88)m ∂f˜(cid:0)γ˜(0)(cid:1) dγ˜i(0) =(cid:32)(cid:88)m x˙i(0) ∂ (cid:33)f˜.
dt dt ∂xi dt ∂xiϕ(x)
i=1 i=1
On voit alors que en coordonn´ees locales, la d´eriv´ee de f ◦ γ en t = 0 peut ˆetre interpret´ee comme un
op´erateur diff´erentiel dependant seulement de γ et agissant sur f˜. Cela peut ˆetre enonc´e independement des
coordonn´ees locales, et motive la d´efinition suivante.
2.27 Definition. Soit γ : R −→ M une courbe reguli`ere en t = 0, et C∞(x) l’ensemble des fonctions re´elles sur M qui
sont diff´erentiables de classe C∞ en x = γ(0). Le vecteur tangent `a γ en γ(0) est l’application γ(cid:48)(0) : C∞(x) −→ R
d´efinie par
d(f ◦γ)
γ(cid:48)(0)f := (0), f ∈C∞(x).
dt
En coordonn´ees locales (x1,...,xm) autour de γ(0)=x on a donc
(cid:88)m ∂ ∂ ∂
γ(cid:48)(0)= x˙i(0) , ou` := .
∂xix ∂xix ∂xiϕ(x)
i=1
Description:Si φ : M −→ N est une application différentiable, on appelle pull back de f l'application φ∗ : C∞(N) −→ C∞(M), f ↦→ φ∗f := f ◦ φ. Le foncteur C∞ des