en attente

12 Pages·2016·1.28 MB·French

by  Odile Massard

saison 17/18

EN ATTENTE

CREATION 2017/2018 – PRODUCTION EN COURS

une adaptation de

Stabat Mater et Passion selon Jean
De ANTONIO TARANTINO

Editions Les Solitaires Intempestifs
Traduction de Jean-Paul Manganaro

Diffusion Muriel Jugon I 06 86 66 41 05 | [email protected]
Les Lucioles I [phone] | [email protected]
Robert Trenton Cie I 06 03 04 29 31 I [email protected]

LES LUCIOLES 61, RUE ALEXANDRE DUVAL 35 000 RENNES / WWW.THEATRE-DES-LUCIOLES.NET
Le travail de EN ATTENTE a débuté autour du texte Passion selon Jean d’Antonio

Tarantino. Un projet initialement proposé par Pascal Tokatlian qui cumulait les

postes de metteur en scène et acteur, en collaboration avec Frédérique Loliée des

Lucioles. C’est sous l’égide de sa compagnie Robert Trenton Cie, installée en

Bourgogne-Franche Comté, que deux périodes de résidence ont été réalisées. En

septembre 2014 et 2015, à la Scène conventionnée d’Auxerre et au Centquatre

(établissement artistique de la ville de Paris). La première résidence a permis

d’explorer le texte dans un espace ébauché par le scénographe Yves Bernard ; la

seconde s’est concentrée sur le travail de lumière avec Laurent Bénard et la création

sonore et musicale avec Teddy Degouys. Au terme de la résidence de 2015, Pascal
Tokatlian demande à Frédérique Loliée de reprendre la mise en scène, c’est de cette
façon que cette co-production entre les deux compagnies est née.

Ces temps de recherche, d’expérimentation, ont permis au projet d’évoluer : le
spectacle devient « En attente » un montage entre 2 textes de Tarantino : Passion
selon Jean et Stabat Mater issus tous deux du recueil Quatre actes profanes paru aux
Solitaires Intempestifs.

PROCHAINES RESIDENCES
Au Théâtre Guy Ropartz à Rennes

Du 5 au 10 Juin 2016

Du 18 au 30 Juillet 2016

CREATION
Octobre 2017

ou Février 2018

(Comédie de Caen et Théâtre La Paillette, Rennes)

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EN ATTENTE

Ad aptation de Stabat Mater et Passion selon Jean
D’A ntonio Tarantino

Traduction Michèle Fabien, Jean-Paul Manganaro serait le père ou Joseph le travailleur, le manuel. Ce Jean
Editi ons Les Solitaires Intempestifs est un homme qui a une certaine forme de compassion
L’Arc he est agent théâtral des textes représentés
et d’écoute qui est tout le temps court-circuitée par le
Ada ptation Pascal Tokatlian, Frédérique Loliée
coût de la vie, les besoins matériels, la réalité sans dieu.
Mis e en scène Frédérique Loliée L’autre figure de la réalité c’est Madame Trabuche ou

Ave c Evelyne Didi,Charlotte Clamens, Anna Garofalo, ces travailleuses sociales qui n’en
Yan n Boudaud, Pascal Tokatlian peuvent plus parce qu’elles ne voient que des journées
sans fin.
Son & musiques Teddy Degouys

Lumière & Régie générale Laurent Bénard
Les personnages de Tarantino sont ignorants.
Scénographie Yves Bernard
Intelligents, drôles, terrifiants. Il y a de l’ « Affreux, sales

Pro duction déléguée Les Lucioles - Rennes et méchants », une méchanceté qui se cache à l’intérieur
Cop roduction Théâtre La Paillette et Ville de d’un monde de détresse, avec, malgré tout, la capacité à
Ren nes, Comédie de Caen – CDN de Normandie, rêver, à créer une fiction. Le virtuel n’arrête pas d’être
Robert Trenton Cie - Mézilles créé par le factuel, auquel on donne la possibilité de re-

fabriquer des tissus cellulaires (JP Manganaro). Chez

Tarantino, les êtres sont pleins de vie. Il n’y a pas d’issue,

mais il faut continuer à vivre.
Tou t se passe dans l’administration, sécurité
Ce sont des personnages du peuple, ceux qui garderaient
soci ale, allocations familiales, commissariat,
les tickets de réductions de quelques centimes aux
hôp ital. Il y a une femme qui recherche son fils,
caisses des supermarchés, qui jugent les immigrés, les
il s’ appelle Jésus, Il a disparu. Il y a un homme
étrangers, qui pourraient voter front national, tout en
schi zophrène qui se prend pour Jésus qui attend
étant eux-mêmes dans l'abandon, l'exclusion sociale ou
sa carte d’identité. Il y a un infirmier qui est

l’humiliation.
censé le surveiller ou le guider. Il y a une

Ils attendent, comme les gens du documentaire de
travailleuse sociale qui court…

Frederick Wiseman Welfare… ils parlent.

Moi-Lui, le Jésus schizophrène, doit refaire son chemin
Malgré eux, puisqu’ils ne se connaissent pas, ils
de croix chaque jour, essayant de prouver son identité
pourraient évoquer une famille, le triangle mère-
pour échapper à la crucifixion. Ce jour-là c’est à la
fils-père. Ou plutôt des restes, des bribes de
sécurité sociale.
cette relation.
Le fils de Marie s’appelle Jésus ! il est recherché par la
Les titres des pièces d’Antonio Tarantino
police pour des raisons plus ou moins politiques, elle
renvoient à des situations fortes liées à l’histoire
court les commissariats et les centres sociaux à la
contemporaine aussi bien qu’à des traditions
recherche de ce fils disparu avant de le retrouver à la
culturelles rattachées au religieux ou au
morgue.
mythique.
Quand l’administration ferme, il y a une tempête, ils
La m ère de Stabat Mater (du latin « La mère se
vont au bar, ils boivent des verres, ils doivent prendre
tena it debout », douloureuse… La séquence
leurs bus, ils croisent un vieux couple d’émigrés.
bibl ique évoque la souffrance de Marie lors de la

cruc ifixion de son fils Jésus) croise le fils de
C’est un monde où l’individu n’a plus la possibilité de
Pas sion selon Jean, un schizophrène qui se prend
rêver, mais ne peut s’empêcher de se recréer dans le
pou r Jésus et qui doit valider son identité auprès
commun, de se remettre dans le circuit, dans la
des services sociaux.
circulation du commun, dans le fait d’être en commun.

Celu i qui l’accompagne, le surveille, le guide c’est
(Frédérique Loliée, novembre 2015)
Jean, l’infirmier. Le témoin de son existence. Il

3
P ROPOS

Antonio TARANTINO

Né en 1938 à Bolzano dans le nord-est de l'Italie, Antonio TARANTINO est avant tout peintre et participe
à des expositions collectives depuis 1963.

Il commence à écrire pour le théâtre en 1992 ; ses pièces connaissent un succès immédiat. Les deux

premières : Stabat Mater et Passion Selon Jean (prix Riccione en 1993) font partie de la tétralogie Quatre

actes profanes qui donne voix au monde obscur des exclus de la société.

Ses pièces sont publiées aux éditions Les Solitaires Intempestifs ou à L’Arche éditeur, son agent en
Fra nce.

Sta bat Mater Passion selon Jean
Entr etien traduit par Caroline Michel

Stabat mater, c’est l’histoire d’une femme, d’une Pour ma deuxième pièce, Passion selon Jean, je

femme qui vit seule avec son fils, recherché par la me suis inspiré de l’univers de l’hôpital

police pour des raisons plus ou moins politiques et psychiatrique de Brescia où, pendant quinze ans,

qui trouvera ensuite la mort dans des circonstances j’ai rendu visite à un proche.

plus ou moins mystérieuses. C’est donc le récit de

cette femme qui court les commissariats à la Au cours des quinze années passées au contact

recherche de son fils disparu avant de le retrouver à des personnes internées, j’ai appris à partager, à

la morgue… Pas de véritables explications comprendre le langage humain et relationnel des

concernant cette mort, car aucune ne lui a été malades, leur façon de se comporter, de créer des

révélée. J’ai tentée d’accompagner cette femme au rapports entre eux. Cela est très particulier car au
com missariat pour qu’on lui explique ce qui avait bout de vingt ans ou trente ans d’internement
pu se passer après l’arrestation de son fils, mais il pour certains, les relations deviennent très
faut bien avouer que les employés de la police sont répétitives, presque mécaniques.
rest és extrêmement vagues. Conclusion : on n’a
jam ais pu élucider les raisons de cette mort. Par exemple le nombre de mots, de substantifs,
d’adjectifs et de verbes qu’ils utilisent pour établir
Ce d ont j’ai voulu parler dans ce texte, c’est du sens entre eux ce qu’on pourrait qualifier avec
de l a vie pour ceux qui restent, car finalement, pour beaucoup d’optimisme, un dialogue, se réduit au
cett e femme, la vie doit continuer coûte que coûte. cours des ans comme une véritable peau de
Il fa ut dire que les gens très démunis font souvent chagrin. Les mots qu’ils répètent sont le plus
pre uve d’une force particulière face aux coups durs souvent liés à leur paranoïa ou leur schizophrénie,
de la vie. Non pas que cette femme ait eu moins mais à long terme, l’hospitalisation réduit même
d’amour pour son fils, qu’une autre femme plus considérablement le champ rhétorique de leurs

aisée, plus instruite, issue d’un contexte familial obsessions et de leur paranoïa.

plus classique, n’en aurait eu. Mais c’est

précisément la précarité des conditions de vie de C’est comme si le langage à l’hôpital subissait la

ces gens qui leur confère cette attitude courageuse même restriction que la vie; c’est pourquoi les

face aux malheurs de l’existence ; comme si, les malades sont si obsessionnels au regard des petits

côtoyant au quotidien depuis toujours, ils en conforts de l’existence, comme celui d’aller boire

envisageaient l’imminence, comme un fait naturel. un café ou un verre de vin en fumant une cigarette

dans un bar, car ces moments constituent leur

D’une certaine manière, les coups de destin leur seul véritable espace de liberté.
son t familiers. Affronter les difficultés est presque
plus facile pour eux que de gagner au loto, ce qui
ne les empêche pas pour autant d’y jouer…

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É CRITURE

Antonio TARANTINO

J’ai commencé à écrire en 1992, au printemps. Je m’étais beaucoup intéressé à la poésie. Mais assez vite

cet amour pour la poésie s’est transformé chez moi en un sentiment contraire : tous ces mots recherchés,

précieux, qui se retrouvaient d’un auteur à l’autre, ce souci constant du style, qui donnaient aux mots ce

caractère poli, comme des souliers soigneusement cirés et lustrés, ont fini par me lasser. Je n’y trouvais

plus de vérité.

Extraits d’interviews de Jean-Paul Manganaro, traducteur

La langue de Tarantino

Une langue où mal dire est encore dire quelque chose Cela appartient en propre à la tradition catholique,

qui nous met et nous fait être au monde. chrétienne, aux traditions religieuses en général. Au

Faire bégayer la langue consiste ici à la traîner dans marxisme aussi peut-être, ou au communisme... Je

tous les ruisseaux, dans toutes les trames de sa ne mélange pas les genres, mais disons que ce serait

perdition, à la traîner dans l’impossibilité à recoller ses comme un mot d’ordre qui nous permettrait encore

fragments épars afin de redevenir forme organique, de nous retrouver dans un ensemble commun,
viv ante : muer en ordure l’ordre supposé des contre quelque chose de très violent. Je sens cette
bie nfaisances et des bienséances qui policent jusqu’à contiguïté des corps qui n’arrêtent pas de se
la v ie implosée et brisée. chercher par la parole, en s’écartant, en se
Cet te langue emporte dans ses déroutes le corps de la rapprochant.
lan gue et ses ordres, dévastés, non comme un destin, Cet « être ensemble » n’est pas une condition de la
mais comme une dernière traversée d’existence et de bourgeoisie, ce n’est pas une question de famille. La

résistance. famille, chez Tarantino, est détruite, mais il tend à

Une langue qui se réinvente parce qu’elle ne peut plus dire qu’il existe un aspect charnel de l’existence qu’il

trafiquer avec les chemins du langage possédé par le faut encore retenir, comme un symptôme de vie et

capitalisme, la normalisation, la mondialisation, les non comme un symptôme de destruction et de mort.

interdits que nous avons partout et qui sont
qu otidiens. Lumpen proletariat et petites gens
La langue doit s’inventer un chemin à l’intérieur de
Le lumpen proletariat gardait la trace d’une
cet te masse de détritus que le monde libéral n’arrête
conscience civique – chez Brecht, par exemple – et la
pas d’offrir.
dictature du prolétariat pouvait encore croire
On n’a plus la capacité culturelle d’utiliser les mots qui
participer à un élan révolutionnaire. Les transitions
existent, il faut inventer d’autres mots, inventer
politiques ont définitivement effacé ces illusions ou
d’autres situations syntaxiques. Il n’est pas évident
ces utopies.
que le sujet existe encore, aussi fictionnel qu’il soit :
Ce n’est pas un monde de la misère, c’est un monde
je/tu/il/nous/vous/ils, c’est une pure fiction
des petites gens. Je pense peut-être à Baudelaire. On
désormais. Il faut réinventer le « je », le « tu », etc.
voit aujourd’hui beaucoup d’images de morts et de

misère. Mais on nous montre des images où il n’y
Cet être ensemble
plus de parole possible. Les petites gens – et je le dis

Il y a dans toutes ces pièces quelque chose qu’il est sans aucune possibilité de dépréciation –, ce sont

difficile d’occulter : un corps à corps entre les peut-être des gens qui arrivent encore à construire

personnages qui est presque de l’ordre de la des petits mondes autour d’eux, de petits espoirs,

sensualité. par accumulation, et qui, petit à petit, finissent par
Je sens, dans toutes les pièces de Tarantino, cette devenir des désirs plus importants...
for te tension de deux corps à en faire un. Il ne s’agit Un espace poétique encore possible ?
d’a illeurs pas nécessairement de sexualité. Poétique et politique, je ne crois pas qu’on puisse
Cet te attirance charnelle, qui n’est pas sexuelle, entre aujourd’hui dissocier les deux. Mais on sait depuis
les êtres est très importante. Comme si les pièces longtemps, au fond, que celui qui fait de la poésie
racontaient que le monde, n’arrêtant pas de nous fait aussi de la politique.
séparer, il fallait, plus que d’être un seul corps, faire
5
corps ensemble.
E XTRAITS

La passion selon Jean

IV. Interrogatoire. 7. Placé après Barabbas. Pâques à la maison.

MOI-LUI JEAN

[… ] […]
reg ardez docteur que moi toutt ces expérimentations me

je suis en vie je suis vie portent sur la tête et l’soir quand je rentre

j’a i le certificat chez moi j’en sais plus si moi j’suis moi ou si

j’ai le certificat moi suis Lui, que ma femme elle aussi s’en

exi stence en vie prend peur, ourlamadòn qu’elle a peur, et que
c’e st écrit là donc ? mais toi, qu’elle dit, mais toi t’es qui ?

que l’Jean c’en l’est l’témoin t’es toi-même ou t’es un autre, que moi fais

et il a signé pour moi gaffe ces plaisanteries m’impressionnent et toi

que lui me garantit à l’heure qu’il est cherche moins à t’identifier

qu e je suis en vie parce que si tu m’arrives dans une maison, où

hein l’Jean que je suis en vie ? hein ? que t’as ’ne famille, et t’en commences à

lui c’est le témoin bredouiller : et moi qu’il suiss ? c’est-y moi
et ce qu’il a à dire c’est-y pas moi, suiss Lui, par hasard ? qu’un

il le dit à touss tel malheur chez moi j’tolère pas, qu’un

he in l’Jean que tu le dis à touss dédoublement de nature je l’accepte pas du

mais qu’est-ce que vous voulez donc savoir toutt, pas même si tu t’en doubles ta fiche de

ma is qu’est-ce que vous voulez paie, que moi d’un homme j’en ai l’épousé

docteur docteur[…] qu’un et qu’il m’en suffit, ourlamadòn. Tu

piges-tu, où j’en suiss ? […]

6
Stabat Mater

MA RIE
faites-moi cette faveur et ne vous en lavez pas les
moi commissaire Ponce ces petits livres
mains
j'en ai jamais vu à la maison

avec du palmolive
et s ' il les cachait moi qu’est-ce que j'en peux ?
que vous quelqu’un qui s'en lave les mains

qu'est-ce que j'en peux moi?
et tant pis
hein commissaire

alo rs une maman qu’est-ce qu’elle en peut si son fils
_______________________________
il a des petits livres sous le matelas

que moi je ne suis pas de la flicaille

(Extrait dans l’adaptation de « Chère Médée »)
qui vient chercher la petite bête dans le matelas du

gos se
Qu’est-ce tu fais ? tu pleures toi aussi mon vieux ?

que pour moi il me suffit qu'il me jacule pas
Mais qu’est-ce tu viens pleurer… désormais le fait a
mon fils
été fait, tout est accompli et personne n’a le
et a près je lui fiche la paix lui fiche
pouvoir de nous faire revenir en arrière, nous avec

hein inspecteur Ponce ?
nos erreurs, nos fautes… que rien que si j’y pense il
que je lui fiche la paix fiche la paix?
me vient une rage… que dieu au moins aurait dû

nous faire avec une marche arrière…. Que si l’on se
PO NCE
trompe une fois dans la vie on peut toujours s’y

mais faisez ce que vous voulez
mettre une pièce, comme pour les chambres à air
sauf que les enfants il faut les surveiller chère madame

des vélos… T’as troué ? Pas de problème, voilà la
les gosses ça ne suffit pas de leur donner du corned-beef
pièce et tout revient comme avant… tes enfants

et
reviennent au monde, les blessures se cicatrisent et
des bananes aux gosses
tous ensemble, moi et toi et nos créatures
ça ne suffit pas madame
reprennent à pédaler, sur le sentier amoureux de

ça ne suffit pas le corned-beef et les bananes
notre jardin fleuri… Ah donne-moi un verre à moi

aussi, mon vieux rencouillonné… Allons viens,
MA RIE
appuie-toi à moi… si j’ai survécu à Sobibor et toi à
Ma is quoi bananes bananes
l’usine de torpilles de Pula, c’est que ce soir un

mais moi adjudant Ponce de cette bande qu'est-ce que
endroit quelconque pour dormir on va le trouver.
j'y peux moi

Même si Dieu n’est là pour personne.
de la bande de mon jésus?

qu'est-ce que j'y peux moi de la bande ?

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ATELIERS DANS LA VILLE en 2017

autour du spectacle

STAGE dirigé par Frédérique Loliée et

Pascal Tokatlian, avec des travailleurs D’autres stages peuvent s’organiser avec

sociaux et des habitants. Au Centre Social des acteurs ou amateurs sur le théâtre de

Tarantino.
de Maurepas à Rennes en Mai-Juin 2017.

Frederick Wiseman, Tati, Depardon…
Ghérasim Luca, Gertrude Stein, Villon…
EN ATTEN TE a été imaginé à partir de deux textes
d’Antonio Tarantino qui ont en commun des La multiplicité de provenances qui habitent le texte

personnages qui attentent dans diverses structures ou de Tarantino, produit autant de couleurs qui

services administratifs. l’empêchent de s’enfermer dans le réalisme d’une

C’est à partir de ce thème, l’attente, que Frédérique et pièce documentaire sur la folie ou dans un

Pascal Tokatlian ont proposé ces temps de stage didactisme politique. Des thèmes pourtant bien

associant habitants et travailleurs sociaux. présents. Et pour s’affranchir totalement de ce

Jouer à partir de ce thème, l’interroger, le mettre en jeu réalisme il va inventer une incroyable langue.

à partir d’improvisations et de récits. Sa langue est une langue qui pourrait faire penser

Trouver les situations comiques et burlesques à la dans sa traduction en français à Villon dans ses

manière des films de Tati, de Chaplin, mais aussi de sonorités, à Ghérasim Luca dans le jeu qu’elle

documentaires de Frederick Wiseman. propose ou bien encore à Gertrude Stein. Une langue
A partir de situations réelles d’attente, vécue par tous qui agit comme une colonne vertébrale et qui en
(chez le m édecin, dans des services administratifs, même temps crée continuellement une
sociaux, de s supermarchés…), observation des positions déstabilisation. Une sensation à l’écouter, d’entendre
d’attente, des espaces, des regards, des états, de une langue étrangère que l’on comprend. La langue
l’univers so nore…. Observation de la situation générale, de ceux qui n’ont plus rien ou pas grand chose. Une
et comme nt à partir de détails, de micro-détails, on langue où mal dire est encore dire quelque chose et
arrive à re nverser ou décaler une situation réelle. La nous fait être au monde. C’est véritablement la
situation peut alors devenir absurde, comique, cheville ouvrière du texte de Tarantino par laquelle il
burlesque, mais aussi onirique, poétique. amène le rire et le tragique.
Le thème de l’attente est concret et métaphysique C’est donc en passant par ces strates sous-
« Qu’est-ce qu’on attend au fond ? » souterraines et par cette langue inventive que

Tarantino construit son texte. Et si de ce texte

Le stage sera suivi de rencontre avec l’équipe artistique émanent les thèmes de la folie, de l’homme, de Dieu,

en résidence au Théâtre Guy Ropartz, proche du centre de notre société, de la politique, tout cela sans aucun

social, et de répétitions ouvertes. didactisme, ni moralisme, c’est bien parce qu’il nous

met face à un poème.

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ÉQUIPE

F réd érique Loliée Yann Boudaud

Adaptation & Mise en scène Comédien

Elle a suivi l’enseignement de l’Ecole du Théâtre National

Il commence sa formation au Conservatoire
de Bretagne de 1991 à 1994. Elle est membre du collectif

National de Région de Rennes qu’il poursuivra à
des Lucioles depuis sa création en 1994.
l'École du Passage de Niels Arestrup puis à

Elle tra vaille régulièrement en Italie depuis 1999 avec les Théâtre en Actes. Il rencontre Claude Régy en
théâtre s Stabile de Naples, Turin, Rome, et Gênes. Elle a 1996 et participera à toutes ses créations de
joué n otamment avec Andrea De Rosa, Valerio Binasco, 1997 à 2001 : La Mort de Tintagiles de Maurice
Matthi as Langhoff, Jean-François Sivadier, Rodrigo Maeterlinck, Holocauste de Charles Reznikoff,
Garcia, Pierre Maillet, Marcial Di Fonzo Bo & Elise Vigier Quelqu'un va venir de Jon Fosse, Des couteaux
avec l aquelle elle met en scène leur duo dans une dans les poules de David Harrower, Melancholia
collabo ration avec l'auteure Leslie Kaplan qui écrira pour Théâtre de Jon Fosse, Carnet d'un disparu de
elles T oute ma vie j’ai été une femme en 2007, Louise, Leos Janacek et dernièrement La barque le soir
elle est folle en 2011, Déplace le ciel en 2013. En 2015, de Tarjei Vesaas. Il a également travaillé avec

Elle adapte et met en scène avec Elise Vigier le roman Marc François, Laurence Mayor, Noël Casale,

Mathias et la Révolution - spectacle de sortie de la 4ème Hubert Colas.

promotion de l'Ecole du Nord de Lille.

En 2015/2016, elle est en tournée de Dans la république

du bonheur de Martin Crimp mise en scène de Marcial Di Charlotte CLAMENS

Fonzo Bo/Elise Vigier, Esmerate de Brigitte Seth/Roser
Comédienne
Montllò Guberna, Louise/Déplace le ciel de L.Kaplan à

Caen, au TQIvry et à Denver dans le Colorado. En Italie,
Après avoir suivi 3 ans l’école de Chaillot
elle jou e Demoni de Lars Noren à Gênes et Milan. De
avec Antoine Vitez, elle a principalement
Taranti no, elle a joué et mise en scène Petite Antigone
travaillé avec Marcel Bozonnet, Alain Françon,
en Fran ce, Médée mis en scène par Alessandra Cutolo à
Tilly, Laurent Pelly, Yann-Joël Colin, Lambert
Rome, et lu avec Evelyne Didi ces 2 textes au Théâtre de
Wilson, Simon Abkarian, Jean-François Sivadier,
l’Odéo n sous la direction de Bruno Geslin.
Robert Cantarella, Pierre Huygues, Christoph

Marthaler. Peeping Tom….

Pas cal TOKATLIAN
Au festival d'Avignon, où elle a joué 7 fois, elle a
Adap tation & jeu participé à la mise en scène collective de

Il est issu de la première promotion de l’école du Partage de midi en 2008 avec J.F.Sivadier,

Valérie Dréville, Nicolas Bouchaud et Gaël Baron.
Théâtre National de Bretagne, membre fondateur du
Ellea aussi tourné au cinéma avec Tilly, Solveig
Théâtre des Lucioles, constitué à la sortie de l’école.
Anspach, Philippe Garrel, Pierre Trividic, Brice
Au thé âtre il joue sous la direction de Marc François, Cauvain, Philippe Lioret, Christian Vincent...
Didier-Georges Gabily, Matthias Langhoff, Jacques
et dans plusieurs téléfilms.
Lassalle, Julie Brochen, Pierre Vincent, Benoit Bradel. En
Elle intervient en tant que pédagogue à l’ERAC,
2007 il crée au théâtre de l’Aquarium à Vincennes,
l’EPSAD (Lille), au TNT (Toulouse), à La
Ermen, titre provisoire dont il est l’auteur et l’interprète.
Manufacture à Lausanne et au Conservatoire
En 2012 il fonde la compagnie Robert Trenton.
Royal de Liège (Belgique).

Au ciné ma, il joue sous la direction de Laurence Ferreira
Barbos sa, Romain Goupil, Christophe Honoré, Jean-
Pierre Limosin, Raul Ruiz, Andrzej Zulawski. Pour la
télévisi on, il participe à la série télévisée Pierre Hénaut,
président de Michel Muller et joue dans Inéluctable,
réalisée par François Luciani.

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E velyne Didi Yves Bernard
Co médienne Scénographe

Elle débute avec Jean Dasté à la Comédie de Saint- Scénographe et créateur de lumières. Directeur
Éti enne puis participe à la création du Théâtre technique de Patrice Chéreau de 1967 à 1984, il
Écl até à Annecy avec Alain Françon. réalise au théâtre - à partir de 1976 - des décors
pour Bruno Boëglin, Philippe Adrien, Gérard
En 1976, elle joue dans le Faust Salpêtrière de Desarthe, Gao Xingjian, Alain Pralon et Muriel
Klaus Michael Grüber. Suivent les années au Mayette, et à l’opéra pour Chrisitan Gangneron.

Théâtre national de Strasbourg avec Jean-Pierre Concepteur de lumières pour Patrice Chéreau, Bob

Vincent, André Engel, Michel Deutsch, Jean-Luc Wilson, Andreï Serban, Matthias Langhoff, ou Zhang

Nancy, Philippel Lacou-Labarthe… Yimu à Pékin. Décorateur auprès de Jean-Paul Goude

pour le bicentenaire de la Révolution en 1989, puis

En 1984, elle est dans le Médée de Bob Wilson pour passage à l’an 2000. Il réalisa également

puis joue avec Heiner Müller, Jean Jourdheuil, l’éclairage de la tour Eiffel pour le feu d’artifice du 14

Jean-François Peyret et dans l’opéra Promoteo de juillet 2005.

Luigi Nono.

Elle commence à travailler en 1991 avec Matthias Plus récemment, Yves Bernard signe la scénographie

Langhoff. de plusieurs créations produites par le Théâtre des

Elle collabore dans les années 2000 avec Bruno Lucioles (« Une Femme » de Philippe Minyana,
Ge slin, Julie Berès et Christoph Marthaler. « Dans la République du Bonheur » de Martin Crimp,
« Louise, elle est folle » & « Déplace le ciel » de
Au cinéma, après L’Été meurtrier de Jean Becker, Leslie Kaplan….)
elle tourne avec Claude Chabrol, Philippe Garrel Il conçoit également la scénographie de spectacles
et, pour Aki Kaurismäki, La Vie de bohème et Le mis en scène par Manon Savary (Albertine Sarrazin)
Ha vre. et Muriel Mayette-Holtz (Andromaque de Racine…).

Te ddy Degouys Laurent Benard
So n & musique Créateur Lumières

Au théâtre, Teddy Degouys a assuré la création Il travaille au théâtre avec Bruno Geslin, Jacques
mu sicale et sonore de tous les spectacles de Vincey, Christine Pignet, Yolande Moreau, Marc
Bru no Geslin, et de plusieurs spectacles de Pierre Sussi, Philippe Bussière…
Ma illet, Marcial Di Fonzo Bo, Elise Vigier,

Fré dérique Loliée, Marc Lainé...

Il travaille également sur des documentaires,
cou rts-métrages en post synchro, mixage et

mo ntage son.

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