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N
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N° 32 – 2008 81
4
-1
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Bulletin des maladies animales transfrontières 98
Courriel: [email protected]      www.fao.org/empres
Peste porcine africaine (PPA) dans le Caucase
Des foyers de PPA ont été signalés pour la première fois dans la région du 
Caucase en 2007-2008, et sont susceptibles de se répandre ultérieurement 
en Europe de l’Est ou dans d’autres zones où sont élevés des porcs. Si elle 
N n’est pas maîtrisée, la PPA pourrait se propager facilement dans d’autres 
A
Y
AN pays de la région, et avoir un effet direct de longue durée sur la productivité 
D
R
VA de l’industrie de l’élevage, de même qu’un effet indirect sur l’approvision-
G. 
nement alimentaire, et donc sur la sécurité alimentaire. Il n’existe pas de 
Signes cliniques de PPA 
vaccin pour la prévention de la PPA (page 7).
sur un porc dans une 
exploitation commerciale, 
Fièvre aphteuse (FA): rapport contractuel du 
Tavush Marz, Arménie
laboratoire de référence de la FAO (janvier-juin 2008)
ET...
Aucun foyer n’a été signalé officiellement dans les pays indemnes de FA n’ayant pas pratiqué 
Foyers d’IAHP H5N1 en Turquie en 
la vaccination entre janvier et juin 2008. De janvier à juin 2008, des foyers de FA ont été noti-
2008 (page 2).
fiés en Afrique, au Proche-Orient et en Amérique du Sud (page 13). 
Renforcement des capacités: 
application du Système  La FAO-EMPRES 
d’information géographique 
en action 
(SIG) à la surveillance et à la 
modélisation des maladies 
En vue d’accroître les connaissances 
animales transfrontières (TAD) 
en Chine (page 23). épidémiologiques en Afrique et d’ex-
Réunion régionale du GREP:  plorer plus attentivement le comporte-
reconnaissance du statut  ment de l’épidémie d’influenza aviaire 
indemne de peste bovine au  hautement  pathogène  (IAHP)  sur  le 
R 
Proche-Orient (page 25).  continent, une vaste enquête intitulée  E.ETTE
Nouvelles (page 28). «Epidémiologie de l’influenza aviaire 
Contributions des centres de  en Afrique» (EPIAAF) a été lancée par la FAO en novem- Prélèvement d’échantillons 
sur des volailles domestiques 
référence de la FAO (page 33). 
bre 2007. Son objectif était d’évaluer les facteurs de 
visant à évaluer l’état de la 
Dernières informations: octobre 
risque liés à l’introduction, la diffusion et la persistance  santé animale, Niger
2008 (page 35).
de l’IAHP (page 20).
Besoin d’envoyer des échantillons à tester? EMPRES peut vous aider à expédier des échantillons devant être 
soumis à des tests pour le diagnostic de maladies animales transfrontières auprès d’un laboratoire de référence OIE/FAO 
ou de centres de référence. Pour tout renseignement, veuillez contacter le service d’assistance au transport à l’adresse 
[email protected], avant l’échantillonnage ou l’expédition. Veuillez en outre noter que, pour envoyer 
des échantillons hors d’un pays, il est nécessaire de disposer d’un permis d’exportation issu du Bureau du Vétérinaire en chef 
du pays concerné, et d’un permis d’importation du pays d’accueil. Cela n’est pas aussi facile que ce que l’on pourrait croire. 
Ce numéro couvre la période allant de janvier à juin 2008
FAO – Division de la production et de la santé animales
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
Influenza aviaire hautement pathogène
Foyers d’IAHP H5N1 en Turquie en 2008
Introduction et contexte
Au cours des trois dernières années, la Turquie a été le théâtre de 
foyers d’ influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) causés par 
le virus H5N1 chaque année, les foyers commençant en général du-
rant l’hiver. En 2005-2006, le pays a connu un foyer important qui 
AN a conduit à plus de 200 cas disséminés un peu partout et, en 2007, 
M
NEW un foyer plus petit, de moins de 200 cas, dans le sud-est. Dans les 
S.  deux cas, on suspecte les oiseaux sauvages d’avoir été à l’origine 
Essentiellement foulques  de l’introduction de la maladie et de sa propagation auprès des volailles domestiques. Deux 
noires (Fulica atra), canards 
foyers sont apparus dans des élevages de volailles commerciaux villageois de petite dimen-
siffleurs (Anas penelope) 
et canards souchets (Anas  sion; aucun cas n’a été relevé dans les grands élevages commerciaux. Cet article traite du rôle 
clypeata), Turquie probable des oiseaux aquatiques sauvages dans les foyers de 2008.  
Description des foyers de 2008
La Turquie a connu une série de sept foyers d’IAHP, confirmés comme étant dus à la souche 
H5N1 du virus, entre janvier et mars 2008. Ces foyers ont été étudiés conjointement par le 
Gouvernement turc, le personnel du Service de la santé animale de la FAO (AGAH) et l’équipe 
du projet sur l’influenza aviaire de l’Union européenne. La figure 1 ci-dessous montre la loca-
lisation des foyers.
Figure 1: Localisation géographique des foyers d’IAHP H5N1 en Turquie début 
2008
Bulgarie
Samsun
Istanbul
Ankara
Turquie
Izmir
Adana
Alep
République 
Nicosie
arabe syrienne
Homs NE
O
FVoilyleesr sp dri’nIAciHpPa lHes5N1 BeTyrripooultih DE SIM
L. 
2 FAO – Division de la production et de la santé animales
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
Les foyers d’IAHP H5N1 sont apparus dans cinq provinces, chacune donnant sur le mer Noire. 
Ils se sont propagés sur quelque 900 km d’est en ouest, les distances entre chaque foyer étant 
vastes (la distance minimale, moyenne et maximale entre les foyers était respectivement de 
31, 116 et 317 km). Tous les foyers étaient relativement proches de la côte (distance mini-
male, moyenne et maximale: respectivement 2 km, 5 km et 29 km) et à proximité d’un plan 
Ménages affectés dans 
d’eau à l’intérieur des terres, où se trouvaient des populations d’oiseaux aquatiques sauvages 
le village de Konacik, 
faisant l’objet de chasse (distance du plan d’eau: minimale, 0,1 km, moyenne, 1 km, et maxi- Province de Sakarya, 
male, 9 km).  Turquie
La durée de l’épidémie, de la date des premiers signes jusqu’à la fin 
de la dernière élimination, était d’environ 60 jours. La figure 2 montre 
les courbes épidémiques des foyers d’après le total rétrospectif sur 
sept jours à partir de leur  apparition et de leur signalement, et une 
moyenne mobile rétrospective sur sept jours à partir du moment où 
le virus s’est potentiellement propagé. Sur une période de sept jours, 
seuls trois foyers ont manifesté des signes cliniques, ou ont été signa-
lés aux autorités vétérinaire, et ont commencé à propager le virus le 
même jour. Ce facteur – le schéma général des courbes –, et la distri-
bution géographique des foyers indiquent une série d’introductions 
N
A
plutôt qu’une épidémie se propageant à partir de foyers à l’origine  M
W
de foyers secondaires.  S. NE
Enquêtes sur les foyers
L’équipe de la mission a mené des enquêtes sur les foyers (en collaboration avec l’équipe de 
l’Union européenne [UE]) et effectué des recensements des oiseaux sauvages, en utilisant no-
tamment des transects et des points de comptage (en collaboration avec des ornithologistes 
nationaux), auprès de cinq-six sites concernés (Yörükler et Aybeder dans la Province de Sam-
sun, Yenicam et Konacik dans la Province de Sakarya et Tasmanli dans la Province de Sinop). 
Figure 2: Courbe épidémique du foyer d’IAHP H5N1 en Turquie au début de 2008
4
ez les ques 3
e de cas ches domesti 2
Nombrvolaill 1
0
14/01/2008  20/01/2008  11/02/2008  25/02/2008  10/03/2008  24/03/2008
Total mobile sur sept jours à partir de la date d’apparition
Moyenne mobile sur sept jours de non propagation 
Total mobile sur sept jours
FAO – Division de la production et de la santé animales 3
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
Tableau 1: Synthèse des résultats de l’enquête sur les foyers d’IAHP H5N1 en Turquie au début de 2008
Code du foyer 08001 08002 08003 08004 08005 08006 08007
Village Sazkoy Yorukler Yenicam Konacik Aybeder Tasmanli Esitce
Province Zonguldak Samsun Sakarya Sakarya Samsun Sinop Erdine
Date de l’apparition des signes  19/01/2008 26/01/2008 28/01/2008 28/01/2008 05/02/2008 11/02/2008 09/03/2008
cliniques 
Date du signalement 19/01/2008 28/01/2008 04/02/2008 07/02/2008 07/02/2008 18/02/2008 14/03/2008
Nombre de jours entre  1 3 7 10 3 8 6
l’apparition et le signalement 
Date de l’achèvement de  22/01/2008 02/02/2008 05/02/2008 09/02/2008 08/02/2008 20/02/2008 19/03/2008
l’abattage
Nombre de jours entre le  3 5 1 2 1 2 5
signalement et la fin de l’abattage 
Base de l’abattage Test rapide RT-PCR Test rapide Test rapide Test rapide Test rapide RT-PCR
Contact avec d’autres sites de  N N N N N N N
foyer
Apport d’oiseaux vivants au  N N N N N N N
village
Canards ou oies domestiques dans  O N O N O N O
le village
Canards ou oies domestiques dans  N N O N O N N
les troupeaux affectés
Contact avec des marchés N N N N Y N N
Mouvement de villageois vers les  ? N N N N N N
sites de foyer 
Achat de produits avicoles par les  ? ? O O O N ?
villageois 
Village ayant reçu la visite de  O N O O O ? O
commerçants, camions de lait, etc. 
Elevage de volaille à moins de   N N O N N N N
3 km du village
Personnel des élevages de  N O N N N N N
volaille, personnel vétérinaire ou 
personnel agricole vivant dans le 
village 
Village situé sur une route de  N N N N N N N
passage de véhicules
Circulation régulière de véhicules  N N N N N N N
à proximité du site du foyer 
Contact direct avec des oiseaux  N O N N N N N
aquatiques sauvages
Contact avec des «espèces pont»1  O O O O O O O
Contact direct avec des restes  O ? O O O ? O
d’oiseaux tués à la chasse
 
Légende: N = Non; O = Oui; ? = Inconnu.
1 Divers groupes d’oiseaux vivant aussi bien dans des zones humides que dans des habitats modifiés par l’homme, ce qui en fait des espèces 
susceptibles d’entrer en contact avec les oiseaux sauvages  comme avec les oiseaux domestiques.
4 FAO – Division de la production et de la santé animales
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Le foyer initial de Sazkoy, dans la Province de Zonguldak, n’a pas été évalué directement par 
Eleveurs de volailles 
l’équipe de la mission, dans la mesure où il avait été pleinement étudié précédemment et qu’il 
fournissant des informations 
avait eu lieu bien avant que celle-ci ne soit mobilisée. Un septième foyer s’est déclaré à Esitice  sur le foyer de Yenicam, 
(Erdine) après l’achèvement de la mission du Centre de gestion des crises (CMC).  Province de Samsun, Turquie
La première étape de l’analyse a consisté à rechercher les causes de 
l’infection auprès des volailles domestiques. Seul un des foyers était 
situé près d’un élevage de volailles commercial et aucun n’avait de lien 
direct avec un élevage commercial, que ce soit à travers le personnel, 
l’équipement ou les véhicules. Aucun foyer ne se trouvait sur des rou-
tes de passage ou près de zones connaissant une circulation routière 
régulière. Bien que les commerçants et les camions de lait ou d’autres 
véhicules se rendent sur une base régulière dans la plupart des villages 
touchés, eu égard à la distance observée entre les divers foyers, il est 
improbable qu’ils aient joué un rôle dans la propagation de l’infection. 
N
A
Les enquêtes ont confirmé qu’il n’existait pas de liens de ce type entre  M
W
les divers sites de foyer. Si un contact avec des marchés a été signalé  S. NE
pour l’un des foyers, l’absence d’apparition de toute autre maladie sur 
les lieux rend cette source fort peu probable. Des produits avicoles, notamment de la viande 
réfrigérée ou congelée, ont été achetés dans divers cas dans des magasins de nombre des 
Equipe se dirigeant vers 
villages concernés mais, là encore, l’absence d’autres cas au niveau local rend cette source 
le ménage affecté de 
peu susceptible d’être cause de l’infection. Yenicam, Province de 
La présence de canards et d’oies domestiques a été signalée dans quatre des villages et deux  Samsun, Turquie
des troupeaux atteints. Il n’existe pas de preuve d’une propagation entre 
sites de foyer à travers le mouvement de canards ou d’oies domestiques. 
Le caractère géographiquement étendu et l’expansion relativement ra-
pide des foyers, de même que l’absence de canards et d’oies dans la 
plupart des troupeaux affectés, ne corroborent pas la théorie selon la-
quelle les oiseaux et canards domestiques seraient une source possible.
Dans cinq des sept foyers, il apparaissait clairement que des oiseaux 
sauvages issus de la chasse avaient été apportés dans le premier ménage 
touché, et que les troupeaux atteints avaient été exposés aux organes 
internes et aux plumes de ces oiseaux. Dans un site de foyer ultérieur, le 
D
OL
troupeau affecté appartenait à un ménage se trouvant sur les rives d’un  H
N
O
canal où étaient présents de nombreux oiseaux aquatiques sauvages.  N. H
Dans l’un des sites, bien que toute activité de chasse ait été niée, des 
preuves récentes de celle-ci ont été trouvées dans un réservoir environnant.
En résumé, il existe des liens certains avec les oiseaux aquatiques sauvages, qui passent 
davantage à travers la chasse que par le contact direct avec ces derniers.
Discussion et conclusion
Cette épidémie confirme le soupçon selon lequel les oiseaux sauvages étaient à l’origine des 
foyers. Il faut remarquer que, dans la plupart des cas, il apparaît nettement que l’infection a 
été introduite par le biais de la chasse plutôt que par le contact direct entre volaille domesti-
que et oiseaux sauvages. Cela renforce et alimente l’hypothèse selon laquelle, dans bien des 
FAO – Division de la production et de la santé animales 5
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
cas, cette maladie se répand à travers les activités humaines. L’enquête 
épidémiologique reportée ici montre que, même là où les oiseaux sauva-
ges sont la source de l’infection chez les volailles domestiques, le compor-
tement humain contribue notablement à la dissémination du virus. 
Les autres caractéristiques notables sont que ces foyers ont été détectés 
rapidement et contrôlés d’une manière qui a empêché une propagation 
ultérieure. Cela confirme qu’il est possible d’établir un système de surveillan-
ce passive sensible, et d’appliquer des mesures de contrôle limitées mais 
N
A
M rapides. Dans divers cas, des mesures d’abattage ont été prises, sur la base 
W
S. NE d’une combinaison de signes cliniques et de résultats de tests rapides.
Poulets mangeant une 
foulque noire (Fulica atra), 
Turquie
6 FAO – Division de la production et de la santé animales
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
Peste porcine africaine 
Peste porcine africaine dans le Caucase
Introduction
La peste porcine africaine (PPA) est causée par un virus à ADN, Asfivirus, 
à l’heure actuelle le seul membre de la famille des Asfarviridae. Il s’agit 
d’un virus hautement contagieux et virulent chez les porcs domestiques,  AN
Y
N
mais il peut aussi être acquis par l’intermédiaire d’aliments du bétail  DA
R
A
contaminés ou bien transmis par certaines espèces de tiques. La PPA a  G. V
un sérieux impact socioéconomique sur les moyens de subsistance, le 
Signes cliniques de PPA sur 
commerce international et la sécurité alimentaire. Les cochons féraux (espèces domestiques 
un porc dans un élevage 
passées à l’état sauvage) et le verrat sauvage européen (espèces non domestiquées) sont  commercial, Tavush Marz, 
également sensibles à la PPA, ce qui rend le contrôle de la maladie très difficile si l’infection  Arménie
devient endémique dans ces populations.
La maladie est endémique auprès des espèces porcines domestiques et sauvages dans la 
plupart de l’Afrique subsaharienne et de la Sardaigne (île italienne en Méditerranée). Lorsque 
l’infection apparaît, la production porcine n’est en général viable qu’à condition d’adopter de 
hauts niveaux de biosécurité dans chaque exploitation. 
Foyer de PPA en 2007-2008
Des foyers de PPA ont été signalés pour la première fois dans la région du Caucase en 2007-
2008, et sont susceptibles de se répandre ultérieurement en Europe de l’Est ou dans d’autres 
zones où sont élevés des porcs (figure 1).
Figure 1: Prévalence de la peste porcine africaine de juin 2007 à janvier 2008
NE
O
M
DE SI
L. 
Source: EMPRES-i/ GLiPHA
FAO – Division de la production et de la santé animales 7
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
Géorgie
Bien que la PPA n’ait pas été notifiée à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) 
avant le 5 juin 2007, les premiers cas cliniques sont apparus avant mai 2007 dans la zone 
environnant le port de Poti, sur la rive est de la mer Noire. Tous les éléments de preuve à ce 
jour indiquent que le virus a probablement été introduit en Géorgie par le biais de déchets 
rejetés de manière inappropriée par les navires internationaux transportant des porcs ou 
des produits porcins contaminés. Dans la mesure où, en Géorgie, la plupart des porcs sont 
traditionnellement élevés en liberté, il est fort probable que ceux-ci fouillent dans les ordures 
et aient accès aux détritus déversés sur le port. La maladie s’est ensuite répandue vers l’est 
et le nord, suivant les voies de transport principales. Il s’est agi du premier rapport officiel 
signalant la présence de la PPA dans la région du Caucase. L’analyse séquentielle du l’isolat 
du virus de la PPA géorgien a révélé une relation étroite avec des souches du virus provenant 
de l’Afrique du Sud-Est (Madagascar, Mozambique et Zambie). 
La détection précoce s’est appuyée principalement sur des observations cliniques et seule 
une faible proportion de ces foyers a été confirmée par des études de laboratoire. Le retard 
dans la reconnaissance de la nouvelle maladie et dans la réaction à celle-ci semblent avoir 
permis à l’infection de se répandre. Au cours de la deuxième semaine de juin, 52 des 65 dis-
tricts étaient suspectés d’être atteints, plus de 30 000 porcs étaient morts et 3 900 avaient 
été abattus. Cependant, il a été reporté que seuls les animaux cliniquement malades avaient 
été abattus au sein d’un troupeau, ce qui peut avoir contribué à la persistance de la PPA et au 
fait qu’elle soit devenue endémique dans le pays. La plupart des porcs atteints se trouvaient 
sur des champs de pâturage ouverts ou étaient élevés en liberté. Au cours du mois de janvier 
2008, une infection active a été signalée dans trois régions.
Arménie
En Arménie, la PPA a tout d’abord été signalée, le 6 août 2007, dans les districts du nord 
confinant avec la Géorgie. L’origine de l’entrée du virus dans le pays a probablement été 
l’épidémie de PPA en Géorgie. Il s’est probablement introduit en Arménie à travers des mou-
vements légaux ou illégaux de porcs ou de produits porcins, ou par le biais de cochons élevés 
Signes cliniques de PPA sur 
en liberté ou de verrats sauvages se déplaçant de part et d’autre de la frontière. On ne dis-
des porcs de 3-4 mois dans 
une arrière-cour privée,  pose pas d’informations suffisantes pour pouvoir identifier l’itinéraire exact de l’introduction 
Tavush Marz, Arménie du virus. Il existe d’autres voies de transmission possibles, notamment les personnes ayant 
rendu visite à des lieux atteints en Géorgie, l’alimentation en 
eaux grasses, les résidus de viande sur les sites de pique-nique 
et le contact avec des fomites contaminées.   
A la date du 25 novembre 2007, le nombre de foyers de 
PPA présumés dans les deux districts du nord de l’Arménie 
était monté à 41. Au total, 3 600 porcs étaient morts et 4 300 
avaient été abattus (figure 1). Au cours du même mois, vers le 
sud, deux autres districts (Erevan et Ararat) ont vu apparaître 
AN des foyers (figure 1). Il est à peu près certain qu’une propa-
Y
N
DA gation ultérieure aura lieu à l’intérieur et au-delà des zones 
R
A
G. V actuellement concernées. Aucun foyer n’a été signalé en jan-
vier, mais un cas a été diagnostiqué en février 2008.
8 FAO – Division de la production et de la santé animales
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
Fédération de Russie
Le 4 décembre 2007, la Fédération de Russie a notifié à l’OIE son premier foyer de PPA depuis 
les années 70. Le rapport déclarait que cinq verrats sauvages s’étaient révélés positifs dans la 
République de Tchétchénie, à la frontière de la Géorgie (figure 1). Bien que l’itinéraire précis 
de l’introduction dans le pays soit inconnu, il est probable qu’il soit lié aux foyers présents 
dans la Géorgie voisine. Si les populations de verrats sauvages sont, ou deviennent, infec-
tées, le virus pourrait potentiellement devenir endémique dans la région, comme cela s’est 
produit dans la Péninsule ibérique (années 60 et 80), et comme cela se passe en Sardaigne 
aujourd’hui. On ne sait pas si les vecteurs compétents, les tiques du genre Ornithodoros, vecteurs 
connus en Afrique et dans certaines parties de l’Europe de l’Ouest, sont aussi présents dans 
la région du Caucase.
Azerbaïdjan 
La PPA a été officiellement confirmée en Azerbaïdjan le 28 janvier 2008 dans le village de Nic, 
District de Gabala (au nord-ouest du pays, à environ 180 km à l’est de la frontière géorgienne, 
voir la figure 1). La majorité des habitants de Nic sont chrétiens, ce qui explique le nombre 
relativement élevé de porcs (4 600) dans le village, comparativement à d’autres. Traditionnel-
lement, les porcs étaient élevés dans des arrière-cours et laissés temporairement en liberté 
durant la journée sur les pâturages ou les terres communales. En Azerbaïdjan, les cochons 
sont élevés essentiellement pour la consommation familiale ou le petit commerce local. 
Les services vétérinaires locaux estiment que le virus de la PPA a été introduit à Nic soit par 
du porc (ou des produits porcins) contaminé en provenance de Géorgie soit par un verrat 
sauvage infecté, au début du mois de janvier. Toutefois, l’hypothèse du verrat sauvage est 
discutable, dans la mesure où aucun verrat sauvage infecté n’a été trouvé jusqu’à présent ni 
en Azerbaïdjan ni en Géorgie.
Principaux défis et risque pour la région 
La propagation de la PPA dans la région a été facilitée par la détection tardive de la maladie  La propagation de la 
et l’aptitude limitée des services vétérinaires à contrôler les mouvements des porcins ou les  PPA dans la région a été 
pratiques commerciales. Par conséquent, il existe une chance élevée que la PPA devienne en- facilitée par la détection 
démique. Même avec une réponse tardive agressive, il sera difficile de trouver tous les porcs  tardive de la maladie 
élevés en liberté et d’éliminer la maladie dans cette population. 
Si elle n’est pas maîtrisée, la PPA pourrait se propager facilement dans d’autres pays de la 
région, et avoir un effet direct de longue durée sur la productivité de l’industrie de l’élevage, 
de même qu’un effet indirect sur l’approvisionnement alimentaire, et donc sur la sécurité 
alimentaire. 
Comme cela est montré dans la figure 2, les pays situés au sud et à l’est de la région du 
Caucase (République islamique d’Iran et Turquie) ont des populations porcines négligeables, 
s’agissant de pays à populations majoritairement musulmanes, avec des communautés chré-
tiennes isolées. Aussi le risque principal de propagation de la PPA est-il en direction du nord et 
de l’est (Fédération de Russie et Ukraine).
Une infection dans la population de verrats sauvages compliquerait le contrôle à court 
et long terme. Ces derniers pourraient contribuer à la propagation du virus dans la mesure 
où leurs déplacements entre régions et pays ne peut pas être maîtrisé. Bien que les verrats 
FAO – Division de la production et de la santé animales 9
EMPRES Bulletin des maladies animales transfrontières 32
L’élevage porcin dans le Caucase
Les systèmes de production porcine varient selon les pays du Caucase. La majorité des 
porcs sont élevés dans de petites exploitations dans des arrière-cours, où fait défaut 
une maîtrise continue des animaux et où la pratique consistant à vagabonder libre-
ment et fouiller dans les ordures est courante. Les cochons laissés dehors durant le 
jour rentrent dans leur loge la nuit tombée. Environ 90 pour cent des porcs de Géorgie 
sont élevés dans des arrière-cours de petites exploitations comptant un à deux porcs 
chacune. En Arménie, la situation est similaire. Dans une région délimitée proche de la 
frontière avec la Géorgie, se trouve une importante zone forestière où les porcs sont 
effectivement féraux à partir du printemps, jusqu’à ce qu’ils soient ramenés dans leurs 
abris vers la fin de l’automne, et soient enfermés et nourris tout l’hiver. Dans le sud et 
le centre du pays, les porcs d’arrière-cour sont pour l’essentiel complètement enfermés 
dans des abris conçus à cet effet. Traditionnellement, les porcs d’arrière-cour sont com-
mercialisés dans des marchés libres ou par vente directe aux clients. 
Il existe aussi en Arménie des exploitations commerciales élevant quelques centaines 
de porcs totalement confinés dans des locaux spécialisés, le plus souvent le plus proche 
possible du marché principal d’Erevan. L’élevage porcin commercial avec des niveaux 
élevés de biosécurité est rare. Bien qu’il existe des abattoirs de porcs formels, la plupart 
des opérations de boucherie sont menées sur les lieux d’origine, même dans les éleva-
ges commerciaux de plus vastes dimensions. 
L’élevage de porcs est une pratique traditionnelle dans les zones rurales. Il représente 
une importante source de viande pour la population des campagnes et engendre souvent 
un revenu monétaire non négligeable. L’impact des maladies porcines sur les moyens de 
subsistance, notamment ceux des petits éleveurs les plus pauvres, est rude. Sans compen-
sation en cas d’incursion d’une épidémie, dans un contexte où un signalement et une 
réponse rapide à la maladie sont requis, il est peu probable que les éleveurs coopèrent.
Figure 2: Densité porcine dans le Caucase, en Europe 
de l’Est et au Proche-Orient 
Bélarus
Pologne
Rép. de Moldova Ukraine
Slovaquie Fédération de Russie Kazakhstan
Hongrie
Roumanie
Serbie Bulgarie Tchétchénie
ex-République  Géorgie
yougoslave de 
Macédoine Arménie Azerbaïdjan
D  ensité  porcine moyenn e* Turquie
Chypre Répusbylriiqeunen earabe  Iraq i(sRlaémpIuriqabnuli eq ude’)  MONE
* Classement par discontinuité naturelle  IsLriabëaln Jordanie L. DE SI
Source: FAO GLiPHA – Gridded livestock of the world  
10 FAO – Division de la production et de la santé animales
Description:Des foyers de PPA ont été signalés pour la première fois dans la région du. Caucase en 2007-2008, et sont susceptibles de se répandre ultérieurement en Europe de l'Est ou dans d'autres zones où sont élevés des porcs. Si elle n'est pas maîtrisée, la PPA pourrait se propager facilement da