Table Of ContentDes pittakia de Théadelphie
Berliner Griechische Urkunden
Für das Ägyptische Museum und Papyrussammlung –
Staatliche Museen zu Berlin
herausgegeben von Fabian Reiter
Band 22
Des pittakia
de Théadelphie
Édité par
Sophie Kambitsis
ISBN 978-3-11-063340-5
e-ISBN (PDF) 978-3-11-063421-1
Library of Congress Control Number: 2018963409
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www.degruyter.com
PRÉFACE
Les textes présentés ici font partie des archives administratives de Théadelphie et
sont datés approximativement, d’après des données prosopographiques, du milieu
ou de la seconde moitié du IIe siècle après J.‐C. Les 2905 à 2909, les plus étendus et
les mieux conservés, concernent des πιττάκια, des groupes de fermiers de terre
publique, sous un chef dit πιττακιάρχης. En particulier le 2905 fait suite immédiate
aux P.Col. V 1 verso 4 + P.Graux IV 31 ; par ces trois papyrus est reconstitué presque
en entier un long registre – 41 colonnes, la dernière portée par le P.Gron. inv. 71
verso – où les pittakia se succèdent en ordre alphabétique, selon la première lettre
du nom du pittakiarque (de A à X). Sauf erreur, les 2906 et 2907 sont jusqu’ici sans
parallèles.
L’édition des textes est accompagnée par une traduction et des notes. Dans
l’introduction sur les pittakia de Théadelphie, et en particulier du long registre, sont
repris les résultats de mon étude sur le P.Graux IV 31, le plus souvent confirmés ou
complétés par les nouveaux textes. Dans les appendices qui suivent, on trouvera le
texte du papyrus de Columbia, où sont incorporées les lectures nouvelles d’après
une révision du document sur photographies, P.Graux IV 31, p. 61–69 ; et aussi
l’édition sur photographies du P.Mich. inv. 3461, un texte très proche du 2909 ; de
plus, on trouvera aussi les listes des pittakiarques et des simples membres de
pittakia attestés jusqu’ici ; enfin des indications topographiques dans le territoire
de Théadelphie et, parfois, des villages voisins d’Evhémerie et de Polydeukeia.
L’édition a vu le jour grâce à la générosité de M. Günter Poethke, ancien Curator
des collections de papyrus de Berlin, qui m’a confié la publication des papyrus,
facilité mon accès aux papyrus pendant mes deux courts séjours à Berlin et mis à
ma disposition des photographies excellentes. Je suis aussi reconnaissante aux
Staatliche Museen zu Berlin, d’une part pour les scans des papyrus, produits dans le
projet ‘Berliner Papyrusdatenbank’ et recoupés par Paul Bartels et Marius Ger‐
hardt, d’autre part pour la prise en charge du coût de la publication.
Mon travail bénéficia d’une assistance considérable, pour laquelle je tiens à
exprimer ici mes remerciements les plus vifs. Le regretté Traianos Gagos m’a
signalé et permis de publier le P.Mich. inv. 3461. Sur un renseignement de M. Klaas
A. Worp j’ai pu contacter Mme Gerda C. Huisman, responsable des papyrus de
Groningen à la Bibliothèque Universitaire, qui m’a permis la publication du P.Gron.
71 verso et mis à ma disposition des belles photographies du document. M. G. M.
Sifakis a bien voulu lire mon manuscrit et me prodiguer ses conseils précieux. Mon
amie Béatrice Meyer a apporté sa contribution à mes recherches. M. Nikos Litinas a
consacré son temps, depuis le début et jusqu’à la mise finale du travail, à des
vi Préface
problèmes de fond et de forme – en particulier, les tableaux concernant les pitta‐
kia – , ainsi que des problèmes de bibliographie.
Ma dette la plus importante et ma reconnaissance la plus grande sont envers M.
Dieter Hagedorn. Son intérêt bienveillant à mon travail n’a pas cessé de m’encoura‐
ger et de me faire éviter des erreurs. M. Hagedorn a bien voulu lire le manuscrit,
revoir le texte établi des papyrus de Berlin et de Michigan sur les photographies des
documents et me prodiguer ses remarques, en proposant de nouvelles lectures et,
par endroits, une interprétation plus juste.
Je tiens à remercier très vivement l’éditeur du présent volume des BGU, M.
Fabian Reiter, ancien Curator des collections des papyrus de Berlin, qui a eu la
tâche difficile de composer le livre entier me faisant part, en même temps, de ses
remarques judicieuses.
TABLE DES MATIÈRES
2905–2909. Textes concernant des pittakia de Théadelphie 1
2905. Du long registre de pittakia (2e moitié du IIe siècle ; après 155) 11
2906. Fragment d’un registre de pittakia (milieu ou 2e moitié du IIe siècle) 77
2907. Fragment d’un registre de pittakia (milieu ou 2e moitié du IIe siècle) 91
2908. Fragment d’un registre de pittakia (milieu ou 2e moitié du IIe siècle) 99
2909. Fragment d’un compte de πληρωταί (milieu ou 2e moitié du IIe siècle) 108
2910. Fragment d’un registre d’arriérés de taxes foncières (138–161?) 122
2911. Fragment d’un compte de sitologues (IIe siècle) 130
2912. Fragment d’un compte de sitologues (IIe siècle) 135
2913. Fragment d’un compte d’argent (IIe siècle) 140
Appendices
Ia P.Col. V 1 verso 4 (2e moitié du IIe siècle ; après 155) 149
Ib Fragment d’un compte de πληρωταί
(P. Mich. inv. 3641; milieu ou 2e moitié du IIe siècle) 159
II Liste des membres de pittakia 166
IIa Liste des pittakiarques 167
IIb Liste des συγγεωργοί attestés dans plusieurs textes 178
IIc Liste des membres des 46 pittakia du long registre 188
III Les indications topographiques de Théadelphie 201
Indices 207
I Mois et quantièmes 207
ΙΙ Geographica 208
III Noms de personnes 211
IV Index général 229
Planches
2905–2909. TEXTES CONCERNANT DES PITTAKIA DE THÉADELPHIE
Avec l’apport de la présente édition, on dispose actuellement d’une vingtaine de
textes provenant des archives administratives de Théadelphie et qui concernent
des groupes de cultivateurs de terre publique dits πιττάκια, le premier du groupe
désigné comme πιττακιάρχης1.
La plupart de ces textes consistent en des listes nominatives ; ce sont :
Le long registre écrit au dos d’un τόμος συγκολλήσιμος et restitué presque en
entier par les P.Col. V 1 verso 4, P.Graux IV 312 et le 2905. Dans les 41 colonnes
conservées, se succèdent, en ordre alphabétique selon la première lettre du nom du
pittakiarque (de A à X), 46 pittakia, de 3 à 10 membres. Le document comporte des
indications de terre de Théadelphie et, éventuellement, de Polydeukeia, ainsi que
des paiements en nature.
Seize fragments, de 1 à 5 colonnes. Selon leur étendue, ils portent 1 à 18 pittakia,
parfois rangés en ordre alphabétique, la plupart de 3 à 9 membres3. D’après le
contenu, ces listes se rassemblent comme suit :
P.Fouad 72 (P.Graux, p. 7 et n. à 2905, col. 9, 10) ; P.Strasb. IX 829 (noms de
pittakiarques de N à Ω, lignes 29‒61) ; SB XXIV 16331 (P.Gent inv. 17e verso, publié
par J. France, dans ZPE 123, 1998, p. 143‒144 et pl. IX). Listes préparatoires.
P.Berl.Leihg. II 33 (P.Graux, p. 7, n. 27), avec des indications de terres de Théa‐
delphie ; de Théadelphie et de Polydeukeia, P.Strasb. VIII 791 A (n. à 2906, 14). Cf.
peut‐être P.Strasb. VIII 790 et IX 892 (BL 10, p. 259) ; P.Berl.Leihg. II 30, fragment
d’un relevé cadastral des terres de Théadelphie et d’Evhémerie cultivées par un
pittakion.
2908 (noms de pittakiarques de A à H et par Ω), 2909, P.Mich. inv. 3641
(Appendice Ib, p. 159–165), P.Strasb. VIII 791 B et C (BL 9, p. 330), comportant des
–––––––––
1 S. Kambitsis, Présentation de quelques papyrus inédits de la Sorbonne, Proc. of the XVIII Int.
Congr. of Papyrology, II, Athens 1988, p. 49–53. Sur ces archives du IIe s., voir J. France, « Archives
from Theadelphia », dans W. Clarysse et H. Verreth (edd.), Papyrus Collections World Wide, 2000, p.
96‒98 ; K. Geens, « Administrative archive of Theadelpheia », dans K. Vandorpe, W. Clarysse et H.
Berreth (edd.), Graeco‐Roman Archives from the Fayum [Coll. Hell. 6], Leuven 2015, p. 34–39
(référence due à F. Reiter).
2 J. Day, C. W. Keyes, Tax Documents from Theadelphia, New York 1956, p. 142‒206 (planche
de la col. 5 en face de la p. 174 ; révision sur photographies, Appendice Ia) ; S. Kambitsis, Papyrus
Graux IV (P.Graux 31), Hautes Études du Monde Gréco‐romain 34, Genève 2004. Dans la présente
édition, ces papyrus sont désignés généralement comme P.Col. et P.Graux.
3 Quelques pittakia sont représentés par le pittakiarque seul ou par deux membres
seulement ; voir introd. à 2908. Pittakion à 12 membres, P.Fouad 72. Cf. ci‐après, BGU IX 1900,
P.Oxy. XII 1446 et P.Ross.Georg. V 53.
2 Des pittakia de Théadelphie
indications de céréales ; des paiements en nature, P.Strasb. VIII 791 D et, provenant
d’Evhémerie, P.Strasb. IX 867 et SB V 7565 (et BL 9, p. 247 ; introd. à 2909).
2906 et 2907 (noms de pittakiarques par Η et par Ω), avec des indications de
terres de Théadelphie, d’Evhémerie et de Polydeukeia, ainsi que des indications de
céréales ; des paiements en nature, P.Strasb. IX 891 verso (P.Graux, p. 22).
À l’exception de P.Strasb. VIII 791 C, les listes nominatives sont conservées par
des papyrus utilisés sur les deux faces : au recto, parallèlement aux fibres, sont
écrits les 2906, 2907, 2909, P.Fouad 72, P.Strasb. VIII 791 A et B, ibid. IX 829 et
867, SB V 7565, ainsi que les P.Strasb. VIII 790 et IX 892 ; au verso, le long registre
et les P.Berl.Leihg. II 33, P.Strasb. VIII 791 D, ibid. IX 891 verso et SB XXIV 16331 ; au
verso et dans les espaces libres d’écriture du recto, le 2908. Dans le P.Mich. inv.
3641, le texte du recto continue, probablement, sur le verso.
Aucune année impériale n’est attestée dans nos listes ; ni dans les documents
écrits sur l’autre face sauf pour le tomos synkollesimos, de 155 ap. J.‐C., qui porte au
dos le long registre. C’est ainsi que les listes déjà publiées sont datées par les
éditeurs sous le règne d’Antonin (138‒161) ou de Marc Aurèle (161‒180), voire au
début de ce règne, ou bien vers le milieu ou la seconde moitié du IIe siècle, d’après
les nombreuses coïncidences prosopographiques dans des papyrus provenant des
archives administratives de Théadelphie (voir ci‐après) ; par ces coïncidences est
suggérée également l’appartenance à ces archives d’un certain nombre de listes ne
contenant aucun toponyme. Il en va de même pour les documents publiés ici.
En plus des listes nominatives, datées approximativement, il y a quatre
documents de forme et de fond divers, concernant des pittakia et qui portent des
années impériales :
P.Berl.Leihg. I 22 (29 juillet 155), une sous‐location partielle de la terre de
Théadelphie cultivée par l’un des trois membres d’un pittakion.
P.Flor. I 18 (BL 1, p. 136 ; 147/8) et P.Strasb. IV 218 (BL 5, p. 137‒138 ; 8
septembre 150), des requêtes d’adhésion à des pittakia ; les terres cultivées étaient
situées respectivement à Théadelphie et à Théadelphie et Polydeukeia.
P.Princ. III 128 (BL 3, p. 151 ; après 163/4), fragment du rapport sur un pitta‐
kion adressé par le comogrammate de Théadelphie au collège des liturges dits
πληρωταί du village.
Des pittakia et des pittakiarques de Théadelphie sont mentionnés simplement
dans les journaux des sitologues du village P.Berl.Leihg. I 4 verso (165), col. 9, 11 et
n., et l’inédit P.Graux inv. 2009 verso (probablement de 158/9), ainsi que dans
l’extrait de cadastre P.Berl.Leihg. II 31 (2e moitié du IIe siècle), col. 2, 9, et le compte
de taxes P.Col. V 1 verso 6 (vers 160/1), ligne 69.
Des groupes de cultivateurs, non désignés comme des pittakia, sont contenus
dans les documents suivants :
BGU IX 1900 (BL 9, p. 29 ; Théadelphie, vers 196‒198, J. Whitehorne, Strategi
and Royal Scribes of Roman Egypt (Str.R.Scr.2), Pap.Flor. XXXVII, 2006, p. 46),
conservé en entier. Dans 8 colonnes, se succèdent 50 groupes, de 5 à 9 membres et
