Table Of ContentCaractériser le butinage des abeilles Osmia,
optimiser des techniques d’élevage ainsi que
l'aménagement des bleuetières pour une présence
accrue des osmies
RAPPORT FINAL
Centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale
537, boul. Blanche
Baie-Comeau, Qc
G5C 2B2
Préparé par :
Ève-Catherine Desjardins
Approuvé par :
Michael Cosgrove
19 décembre 2014
CHERCHEURS IMPLIQUÉS
Ève-Catherine Desjardins : responsable scientifique et Domingos de Oliveira chercheur et
entomologiste (retraité) de l’UQÀM.
PARTENAIRES FINANCIERS IMPLIQUÉS
Ce projet a reçu un appui financier du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de
l’Alimentation par le biais du Programme de soutien à l’innovation en agroalimentaire. Les
entreprises Les Bleuets des champs inc. et Nordco inc. ainsi qu’Agriboréal Service-conseil
Côte-Nord ont aussi contribués financièrement au projet.
RESPONSABLE DE L’INSTITUTION DE RECHERCHE
Michael Cosgrove, directeur général du Centre d’expérimentation et de développement en forêt
boréale (CEDFOB).
Caractériser le butinage des abeilles Osmia, optimiser des techniques d’élevage ainsi
que l'aménagement des bleuetières pour une présence accrue des osmies
Numéro de projet : 310044
Responsable scientifique : Ève-Catherine Desjardins
Centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale
FICHE DE TRANSFERT
L’OSMIE, UNE ABEILLE DE LA FORÊT BORÉALE
AU SERVICE DE L’AGRICULTURE NORDIQUE
ÈVE-CATHERINE DESJARDINS
05/2011 – 12 /2014
FAITS SAILLANTS
La collecte d’osmies dans les bleuetières semi-cultivées du Québec depuis plus d’une décennie a
permis d’identifier neuf espèces du genre Osmia (Hymenoptera : Megachilidae). La principale
espèce retrouvée dans les nichoirs et mise en élevage était Osmia tersula. Cette étude démontre une
supériorité de pollinisation de l’Osmia tersula due au fait, d’une part qu’elle présente une
phénologie (émergence de l’adulte) synchronisée avec la floraison du bleuetier nain et d’autre part
de sa grande qualité de pollinisation, soit la proportion de fleurs pollinisées par visite ainsi que la
quantité et la qualité du pollen déposé sur le stigmate des fleurs. Toutefois, elle se situe dans la
moyenne des pollinisateurs aux côtés des autres abeilles, domestiques et indigènes premièrement
par la longueur de sa glosse (langue) et sa rapidité de butinage; deuxièmement par sa période
journalière de butinage intensif et troisièmement par sa tolérance aux facteurs climatiques (sensible
à une faible radiation solaire). L’élevage d’Osmia tersula est simple, surtout pour ce qui est de la
gestion de l’émergence des adultes à introduire dans les cultures. En champ, elle doit être confinée
quelques jours afin d’adopter les nichoirs artificiels. Elle supporte bien les milieux clos et pourrait
servir de vecteur de pollen dans les serres. En grand nombre, Osmia tersula serait un pollinisateur
d’intérêt pour les cultures ouvertes des régions nordiques étant plus sensible à la luminosité qu’aux
basses températures. Elle permettrait aux producteurs d’être autonomes sans trop d’efforts tout en
effectuant une pollinisation de qualité supérieure (bleuetier nain). Par ailleurs, il est nécessaire de
poursuivre les recherches afin de faire augmenter les populations et d’améliorer sa régie en culture
incluant l’élaboration de matériel (ex. nichoirs) disponible en grande quantité, durable et abordable.
Cette abeille présente des avantages et des inconvénients qui pourront être considérés au moment de
faire un choix de pollinisateurs grâce au tableau des forces et faiblesses de ces insectes, réalisé dans
le cadre de cette étude.
OBJECTIFS ET APERÇU DE LA MÉTHODOLOGIE
Ce projet comporte deux volets : l’objectif du volet 1 est d’identifier les espèces d’osmies associées
aux bleuetières du Québec et de déterminer l'efficacité de pollinisation de l'Osmia tersula
relativement aux autres pollinisateurs. L’objectif du volet 2 est de développer des techniques
d'élevage pour Osmia tersula. En laboratoire, cette étude consistait d’une part, à identifier les
espèces et à déterminer la longueur de leur glosse (langue) et d’autre part, à déterminer la qualité de
pollinisation de l’Osmia tersula grâce à une analyse (quantité et qualité) des pollens déposés sur le
stigmate des fleurs. En bleuetières, ce projet a permis d’observer le comportement de cette espèce à
une fleur, sa vitesse de butinage ainsi que son activité aux nichoirs, et ce, afin de caractériser son
comportement de butinage. Le deuxième volet s’est déroulé avec l’aide des producteurs à l’intérieur
de trois bleuetières de la Côte-Nord situées à Pointe-aux-Outardes (49°05'N; 68°22'O), à Longue-
Rive (48°32'N; 69°16'O) et à Gallix (50°09'N; 66°42'O). Il consistait à adapter les protocoles
d’élevage existants pour d’autres espèces d’osmies à l’espèce à l’étude, Osmia tersula.
Centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale, Qc.
[email protected]
RÉSULTATS ET APPLICATIONS POSSIBLES POUR L’INDUSTRIE
La collecte d’osmies dans les bleuetières semi-cultivées du Québec depuis plus d’une décennie a
permis d’identifier neuf espèces du genre Osmia (Hymenoptera : Megachilidae). La principale
espèce trouvée dans les nichoirs et mise en élevage était Osmia tersula (fig. 1). Les résultats
obtenus indiquent une supériorité de pollinisation de cette osmie expliquée par une phénologie
(émergence de l’adulte) synchronisée avec la floraison du bleuetier nain et son efficacité de
pollinisation, soit la quantité et la qualité du pollen déposé sur le stigmate des fleurs. Cette abeille
pollinisatrice est semblable aux abeilles solitaires indigènes et à l’abeille domestique en ce qui a
trait à sa : 1. longueur de glosse (langue) et rapidité de butinage; 2. période journalière de butinage
intensif; et 3. tolérance aux facteurs climatiques (affectée principalement par la luminosité). Cette
espèce d’osmie présente des avantages et des inconvénients présentés dans le tableau des forces et
faiblesses des pollinisateurs. Ce tableau vise à aider les producteurs et les intervenants à faire un
choix judicieux quant au(x) pollinisateur(s) à utiliser dans leur production végétale.
A. B. C. D.
Figure 1. Cycle vital de l’Osmia tersula. A. Stade œuf et larvaire de juin à août : de l’œuf déposé sur une balle de pollen
(en haut) à la larve mature dans son cocon (en bas). B. Nymphose de fin août à septembre : cocon pâle contenant la
nymphe (en bas) et cocon foncé contenant l’adulte (en haut). C. Adulte en diapause d’octobre à mai : adulte inapte au vol
avant la diapause hivernale (automne). D. Adulte actif de fin mai à début juin : femelle adulte nouvellement émergée au
printemps. Après s’être accouplée avec un mâle, elle effectuera la ponte des oeufs à l’intérieur des nids.
Lors de la mise en application des techniques d’élevage développées, l’Osmia tersula adoptait
difficilement les nichoirs artificiels. Plusieurs essais révélèrent par la suite qu’il suffit de la
maintenir en captivité sous un filet pour que la femelle adopte les nichoirs. Les filets anti-insectes
sont suspendus au-dessus des nichoirs pendant cinq jours et doivent ensuite être retirés pour un
butinage libre des osmies dans la bleuetière. Cette abeille supporte très bien les milieux clos et
pourrait être utilisée comme vecteur de pollen dans les serres. Son cycle vital a été défini. Osmia
tersula passe l’hiver dans un cocon au stade adulte ce qui favorise une émergence simple et rapide
des adultes au printemps. L’annonce de plusieurs jours de beau temps au début de la période de
floraison signalera le début de l’incubation des cocons qui dure une journée à la chaleur. Les
personnes intéressées pourront développer leur propre élevage d’osmies grâce au protocole élaboré
ici. Ce protocole ainsi que le tableau des forces et des faiblesses des différents pollinisateurs feront
l’objet de deux fiches techniques diffusées sur le site internet du CEDFOB et d’Agri-Réseau.
En grand nombre, Osmia tersula serait un pollinisateur d’intérêt pour les cultures ouvertes des
régions nordiques étant plus sensible à la luminosité (facteur non limitant dans le nord) qu’aux
basses températures. En plus d’effectuer une pollinisation de qualité supérieure cette osmie confère
une autonomie et demande peu d’efforts de la part des producteurs. Bref, ces caractéristiques en
font un pollinisateur d’intérêt. Néanmoins, il est nécessaire de poursuivre les recherches afin de
bonifier les populations d’élevage et de développer une régie adaptée à cette abeille incluant du
matériel (ex. nichoirs) disponible, durable et abordable.
POINT DE CONTACT
Nom du responsable du projet : Ève-Catherine Desjardins
Adresse postale : Centre d’expérimentation et de développement en forêt boréale (CEDFOB), 537,
boulevard Blanche, Baie-Comeau (Québec), G5C 2B2
Téléphone : 418-589-5707 poste 208
Télécopieur : 418-589-5634
Adresse courriel :
[email protected]
AUTRES TRAVAUX DE L’AUTEUR OU RÉFÉRENCES SUR LE MÊME SUJET
DESJARDINS, E-C., FOURNIER, V., et BELZILE, J. 2012. Évaluation d’un aménagement
écologique et d’un agent de lutte biologique pour le contrôle de nuisances dans les bleuetières
sur la Côte-Nord. Rapport de recherche du Centre de Recherche Les Buissons, Pointe-aux-
Outardes, Qc, Canada. 257 pp.
DESJARDINS, E-C. 2012. Influence d’un aménagement écologique sur l’entomofaune et la
productivité des bleuetières. Fiche de transfert du Centre de Recherche Les Buissons, Pointe-
aux-Outardes, Qc, Canada. 3 pp.
DESJARDINS, E-C., et NÉRON, R. 2010. Guide d’identification des alliés et ennemis du bleuet
nain : insectes, maladies et végétaux. Éditeur, Centre de référence en agriculture et
agroalimentaire du Québec (CRAAQ), Québec, Qc, Canada. 273 pp.
DESJARDINS, E-C. 2003. Bourdon fébrile domestiqué : pollinisateur efficace du Bleuetier nain?
Montréal : Mémoire de la Faculté des Sciences de l’Université du Québec à Montréal. 67 pp.
DESJARDINS, E-C. 2014. Étude sur l’entomofaune et l’irrigation par aspersion dans les bleuetières
semi-cultivées. Thèse de la Faculté des Sciences de l’Université du Québec à Montréal. 162 pp.
DESJARDINS, E-C., et DE OLIVEIRA, D. 2006. Commercial bumble bee Bombus impatiens
(Hymenoptera : Apidae) as a pollinator in Lowbush Blueberry (Ericale: Ericaceae) fields. J.
Econ. Entomol. 99: 443-449.
REMERCIEMENTS AUX PARTENAIRES FINANCIERS
Ces travaux ont été réalisés grâce à une aide financière du Programme de soutien à l’innovation en
agroalimentaire, un programme issu de l’accord du cadre Cultivons l’avenir, conclu entre le
Ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation et Agriculture et Agroalimentaire
Canada.
Je tiens à remercier Kathy Tremblay, propriétaire de la bleuetière Bleuets des champs et Jean-
Claude Picard, propriétaire de la bleuetière Nordco ainsi qu’Agriboréal Club Conseil Côte-Nord
pour leur contribution financière et leur intérêt pour le projet.
ACTIVITÉS DE DIFFUSION ET DE TRANSFERT AUX UTILISATEURS
1. Deux fiches de transfert diffusées sur Agri-Réseau ayant pour titre : 1. Tableau
récapitulatif des forces et des faiblesses des pollinisateurs et 2. Protocole d’élevage de
l’Osmia tersula.
2. Rencontres annuelles avec les producteurs impliqués dans le projet afin de leur faire part
des résultats ainsi que de l’évolution des protocoles.
ACTIVITÉS DE TRANSFERT SCIENTIFIQUE
Voir annexe 2 :
1. BAS-SAINT-LAURENT (conférence): 7e Congrès ECANUSA, 16 au 18 octobre 2014 à
l’Université du Québec à Rimouski;
2. QUÉBEC (fiche de transfert) : Rencontre annuelle de la WILDBREW, 22 et 23 octobre
2014 au Hilton Québec;
3. CÔTE-NORD (fiche de transfert) : Colloque de la chaire de recherche en foresterie à
Baie-Comeau, le 29 février 2012, au manoir de Baie-Comeau.
Caractériser le butinage des abeilles Osmia, optimiser des
techniques d’élevage ainsi que l'aménagement des
bleuetières pour une présence accrue des osmies
RÉSUMÉ
Mots clés: bleuet nain, Vaccinium angustifolium, Osmia, pollinisateur, élevage.
Des abeilles pollinisatrices du genre Osmia nichent dans les cavités présentes dans les
milieux forestiers environnant les bleuetières du Québec. Ces osmies adoptent facilement
des nichoirs artificiels fabriqués à leur intention et se prêtent bien au développement d’un
élevage. Toutefois, leur comportement de butinage et leur efficacité de pollinisation restent
méconnus. L’objectif général de ce projet est de déterminer les espèces présentes, leur
potentiel comme vecteur de pollen ainsi que d’adapter les techniques d’élevage existantes à
cette abeille. Les résultats obtenus indiquent que la principale espèce trouvée dans les
nichoirs artificiels était Osmia tersula. Sa rapidité de butinage (nombre de fleurs butinées
par minute) a été évaluée à l’aide d’observations visuelles en bleuetières. Sa qualité de
pollinisation a été déterminée grâce à une étude (quantité et qualité) du pollen déposé sur
les pistils suivant une visite aux fleurs. Des relevés visuels de l'activité des osmies mis en
relation avec les facteurs microclimatiques ont permis d’évaluer sa sensibilité aux facteurs
météorologiques. Le principal facteur affectant l’activité de butinage de cette abeille est la
luminosité. Les osmies débutent leur activité journalière intensive à 9h00 et terminent après
18h00. En élevage, le parasite le plus problématique était la guêpe Sapyga martini Smith.
Lors de son introduction printanière en bleuetières, l’osmie d’élevage doit être confinée
quelques jours afin d’adopter les nichoirs artificiels. Elle supporte bien les milieux clos et
pourrait ainsi servir comme pollinisateur dans les serres. Cette étude a permis le montage
d’un tableau comparatif des insectes pollinisateurs afin d’aider les producteurs dans leur
choix ainsi qu’un protocole d’élevage d’Osmia tersula, simple et applicable par tous.
1. INTRODUCTION
Le bleuetier nain étant peu ou pas autofertile, les insectes (vecteurs de pollen) sont
essentiels à une production de fruits (Karmo, Vickery et Kinsman 1959; Aalders et Hall
1961; Wood 1968). En effet, la présence de ces vecteurs polliniques explique plus de 80 %
de la production des bleuetiers et de la mise à fruit (Lee 1958; Karmo, Vickery et Kinsman
1959; Aras, de Oliveira et Savoie 1996). Les abeilles indigènes sont reconnues comme les
agents de pollinisation les plus efficaces des bleuetières (Javorek et al. 2002, Morrissette et
al. 1985, Bigras-Huot et al. 1973). Elles ont évoluées avec le climat et le type de végétation
associé à cette production incluant le bleuetier nain. Par ailleurs, cette communauté
d’insectes n’est pas suffisamment abondante et sa densité est trop imprédictible, d’une
année à l’autre, pour assurer une pollinisation adéquate (Boulanger et al.1967; Mackenzie
et Winston 1984; Eck 1988). L’introduction en bleuetières d’insectes pollinisateurs
domestiqués est donc devenue une pratique courante afin d’augmenter la productivité
fruitière. (McGregor 1976; Free 1993).
1.1 Efficacité de pollinisation
L’efficacité d’un pollinisateur introduit en culture dépend de plusieurs facteurs :
la fidélité : fréquentation de la culture visée;
la rapidité de butinage : nombre de fleurs butinées par unité de temps;
l’acte de pollinisation au sens large du terme : quantité et qualité du pollen déposé
sur le stigmate; et
la fécondation résultante : nombre d’ovules fécondés menant à la formation de
graines;
l’activité : importance de son activité de butinage influencée par le climat, ses
besoins alimentaires et pour la nidification;
le rayon d’action : dispersion des butineuses à partir des sites de nidification.
La fidélité
Les osmies, bourdons et autres abeilles solitaires sont des pollinisateurs indigènes aux
bleuetières (Boulanger et al. 1967; Finnamore et Neary 1978, Morrissette et al. 1985). Elles
ont donc évoluées conjointement avec le bleuetier depuis des millions d'années. De cette
relation découle vraisemblablement un grand degré de fidélité envers ce végétal due à une
adaptation réciproque favorisant ces insectes comme entomofaune pollinisatrice du
bleuetier nain.
La rapidité
Perron et Jobin (1973) expliquent la rapidité de butinage de certains pollinisateurs du
bleuetier par une longueur supérieure de la glosse (langue) et par une plus grande force de
vol; ce qui permet aux insectes de se déplacer plus rapidement d'une fleur à l'autre. Il est
essentiel que la glosse des pollinisateurs soit bien adaptée à la récolte de nectar et à la
pollinisation de fleurs dont la corolle est longue et étroite, comme celle du bleuetier nain
qui a une profondeur de corolle variant entre 6,36 et 6,93 mm (Bigras-Huot et al. 1973;
Harder 1982 et 1983; Pesson et Louveaux 1984). Au Maine, Stubbs et Drumond (2001)
évaluent à 1,6; 3,4 et 9,2 secondes le temps moyen d’une visite de B. ternarius, B.
impatiens et A. mellifera respectivement, à une fleur de bleuetier nain. La vitesse de
butinage ne fournit qu'un indice de l'efficacité d'un pollinisateur, car du butinage ne résulte
pas nécessairement une bonne fécondation des ovules.
La pollinisation
La pollinisation se définit comme le transport du pollen des étamines au stigmate. La
quantité de pollen déposée sur le stigmate ainsi que la source de pollen (Gupton 1984;
Aalders et Hall 1961) ont tous les deux un effet sur la production de bleuets (Dogterum et
al. 2000). Ces auteurs obtiennent une production moindre de graines par bleuet lorsqu’ils
placent une petite quantité de pollen sur le stigmate de la fleur de bleuet. Le rendement
fruitier final s'en trouve très affecté puisqu'il est en lien direct avec un faible nombre de
graines associé à des bleuets de petite taille (Desjardins et de Oliveira 2006).
L’activité
Il est primordial pour l’efficacité d’un pollinisateur d'avoir la capacité de voler dans un
large spectre de conditions climatiques pour survivre dans les régions nordiques. Au
moment de la floraison du bleuetier, la température de l'air peut varier de 0 °C le matin
jusqu'à 30 °C et plus en après-midi (Desjardins 2006). Les osmies telles Osmia cornifrons
et O. cornuta sont bien adaptées aux températures froides (Wilson et Abel 1996; Vicens et
Bosch 2000).
1.2 Entomofaune pollinisatrice des bleuetières
Les bourdons et les abeilles solitaires composent une majeure partie de l’entomofaune
pollinisatrice des bleuetières semi-cultivées d’Amérique du Nord (Boulanger et al. 1967;
Finnamore et Neary 1978; Morrissette et al. 1985). Selon Desjardins (2014), au Québec les
principaux taxons pollinisateurs indigènes des bleuetières semi-cultivées sont les bourdons
(Bombus spp.), les andrènes (Andrena spp.), les halictidés (Halictus, Evylaeus,
Lasioglossum et Dialictus spp.), la mégachile indigène (Megachile malanophaea Smith),
les osmies (Osmia spp.), les guêpes à papier (Vespidae), les mouches à damier
(Sarcophagidae) et les syrphidés (Syrphidae) dont plusieurs sont illustrés ci-dessous
(fig. 1). Ajoutons à cela les pollinisateurs commerciaux tels le bourdon (Bombus impatiens
Cresson), l’abeille domestique (Apis mellifera Linnaeus) et l’abeille découpeuse de la
luzerne (Megachile rotundata Fabricius).
Description:Michael Cosgrove, directeur général du Centre d'expérimentation et de . Des abeilles pollinisatrices du genre Osmia nichent dans les cavités
