Alexis LEBRETON, Bulletin OEPP/EPPO Bulletin

13 Pages·2013·0.33 MB·English

BulletinOEPP/EPPOBulletin(2013)43(1),180–192 ISSN0250-8052.DOI:10.1111/epp.12017
Myriophyllum heterophyllum Michaux [Haloragaceae] en
Haute-Vienne (Limousin, France), et situation de cette plante invasive
en France et en Europe
Alexis Lebreton
ServiceDe(cid:1)partementaldelaHaute-Vienne,OfficeNationaldelaChasseetdelaFauneSauvage(ONCFS),11rueAugusteComte,
Limoges,87280,(France);e-mail:[email protected]
Le 10 juillet 2011, sur la commune de Saint-Sylvestre en Haute-Vienne, une plante
inhabituelle qui (cid:1)emerge massivement dans un (cid:1)etang priv(cid:1)e est observ(cid:1)ee. Une d(cid:1)etermination
collective avec le Conservatoire botanique national du Massif Central (CBNMC) antenne
Limousin, fait conclure (cid:3)a Myriophyllum heterophyllum Michaux. L’article fait le point sur
cette esp(cid:3)ece consid(cid:1)er(cid:1)ee comme exotique envahissante en Europe mais qui n’avait pas fait
l’objet d’un signalement d(cid:1)edi(cid:1)e ni d’un bilan sur sa situation en France et en Europe en
milieu naturel.
ligne) ou encore Sell & Murrel (2009). Des sources plus
Introduction
sp(cid:1)ecialis(cid:1)ees en taxonomie [l’Index de Kew : kew.org;
Apr(cid:3)es la d(cid:1)ecouverte du Myriophyllum heterophyllum (cid:3)a St- l’ipni.org ou theplantlist.org (The Plant List, 2010)]
Sylvestre en Haute-Vienne en juillet 2011, l’int(cid:1)er^et de consid(cid:3)erent cependant « Potamogeton verticillatum
communiquer sur la pr(cid:1)esence de cette esp(cid:3)ece s’est trouv(cid:1)e Walter » commeunbin^omeirr(cid:1)esolu.
renforc(cid:1)e par le constat d’une absence d’informations
synth(cid:1)etiquesdisponiblespour laFrance.
L’identit(cid:1)e et la biologie de ce myriophylle sont tout Identification
d’abord rappel(cid:1)ees, notamment en lien avec la Le Myriophyllum d(cid:1)ecouvert(cid:3)a St-Sylvestre ne r(cid:1)epondant pas
probl(cid:1)ematique d’identification et de confusion ph(cid:1)enotypique auxdiagnosesdesesp(cid:3)ecesinclusesdanslesfloresclassiques
avecles taxonsproches. fran(cid:1)caises utilis(cid:1)ees dans un premier temps [Coste, 1937
Un point sur la r(cid:1)epartition de cette esp(cid:3)ece en France (r(cid:1)e(cid:1)ed. 1998); Fournier, 1934–1940 (r(cid:1)e(cid:1)ed. 2001); Guinochet
ainsi que sur sa pr(cid:1)esence en Europe est r(cid:1)ealis(cid:1)e et la station & De Vilmorin (1973–1984)], sa probable identit(cid:1)e (cid:1)etait
de St-Sylvestreest d(cid:1)ecrite. rep(cid:1)er(cid:1)eeviaLauber&Wagner(2000),puisplusformellement
Enfin, au regard de la probl(cid:1)ematique des esp(cid:3)eces (cid:3)a l’aide du Conservatoire botanique national du Massif
exotiques envahissantes, les diff(cid:1)erents statuts Central (CBNMC) par la cl(cid:1)e en ligne de Flora Iberica
phytosanitaires de cette plante dans le monde sont analys(cid:1)es, (Castroviejo et al., 1997) qui comprend les quatre autres
ainsique les impacts etles luttes possibles. esp(cid:3)eces du genre connues en France : spicatum,
alterniflorum,verticillatum,indig(cid:3)enesetaquaticum,exotique
(cid:1) envahissante. Myriophyllum heterophyllum est aussi int(cid:1)egr(cid:1)e
Identite du myriophylle
auxcl(cid:1)esdeFloraofChina(Zhengyi,2007),avecunedizaine
d’esp(cid:3)eces et tous les repr(cid:1)esentants du genre pr(cid:1)esents en
Nomenclature
France.
Le genre Myriophylle poss(cid:3)ede une r(cid:1)epartition
subcosmopolite. La majorit(cid:1)e des esp(cid:3)eces du genre, en
Morphologieetbiologie
nombre variable selon les auteurs mais environ une
soixantaine, sont originaires de trois foyers g(cid:1)eographiques Myriophyllum heterophyllum est une plante aquatique
principaux : Australie, Am(cid:1)erique du nord et Asie du sud- p(cid:1)erenne enracin(cid:1)ee dont le dimorphisme entre les feuilles
est (Orchard, 1981). (cid:1)emerg(cid:1)eesetimmerg(cid:1)ees est tr(cid:3)esmarqu(cid:1)e.
Le Myriophyllum heterophyllum est une esp(cid:3)ece d’origine Le M. heterophyllum est souvent d(cid:1)ecrit sommairement
nord-est am(cid:1)ericaine d(cid:1)ecrite par Michaux (1803). Ce dans la litt(cid:1)erature comme poss(cid:1)edant deux types de feuilles
basionyme valide est demeur(cid:1)e inchang(cid:1)e mais on le trouve (immerg(cid:1)ees/(cid:1)emerg(cid:1)ees) mais certains auteurs distinguent
parfois mis en synonymie avec le bin^ome « Potamogeton trois types de feuilles en tenant compte des feuilles de
verticillatum Walter Fl. Carol. [Walter] 90 (1788) » comme transition lors de la phase de croissance (England &
dans Allgayer et al. (2007); « The flora of Alabama » (en Tolbert, 1964;Terver, 1999):
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Myriophyllumheterophyllum en France 181
(1) Des feuilles juv(cid:1)eniles submerg(cid:1)ees, oppos(cid:1)ees ou similitude morphologique de leurs parties v(cid:1)eg(cid:1)etatives
group(cid:1)ees en verticilles de 4 (cid:3)a 6, compos(cid:1)ees penn(cid:1)ees (cid:3)a (Moody &Les,2010).
segments longsetfinsde 4(cid:3)a 10pairesde folioles; En Europe, le faible nombre de repr(cid:1)esentants du genre
(2) Des feuilles dites de transition, visibles dessous et au- limitenormalementlespossibilit(cid:1)esd’erreurs(5esp(cid:3)ecescit(cid:1)ees
dessus de la surface de l’eau, verticill(cid:1)ees de 4 (cid:3)a 6, par Flora europaea : verticillatum, spicatum et alterniflorum,
pennatis(cid:1)equ(cid:1)ees avec marge enti(cid:3)ere, en segments indig(cid:3)enes et aquaticum, heterophyllum, exotiques
lanc(cid:1)eol(cid:1)es,finement etprofond(cid:1)ement denticul(cid:1)es; envahissantes), mais un certain nombre d’esp(cid:3)eces, vendues
(3) Des feuilles dites a(cid:1)eriennes (mais pouvant s’exprimer surtout pour l’aquariophilie et les mares d’ornement, sont
au-dessous de la surface de l’eau en d(cid:1)ebut de susceptibles un jour de se retrouver dans la nature. Il n’est
croissance) qui sont des feuilles simples et verticill(cid:1)ees donc pas impossible pour les botanistes europ(cid:1)eens, et c’est
de 4 (cid:3)a 5, dent(cid:1)ees, (cid:1)elargies et (cid:1)epaissies. Ces derni(cid:3)eres arriv(cid:1)e pr(cid:1)ec(cid:1)edemment, de setrouver sur le terrain enpr(cid:1)esence
sont associ(cid:1)ees (cid:3)a la production de fleurs axillaires et d’autresmyriophyllesnouveauxpourladition.
assimil(cid:1)ees(cid:3)a laformeadulte (Fig. 1). Plus pr(cid:1)ecis(cid:1)ement, les risques de confusion
La tige du M. heterophyllum est ronde, (cid:1)epaisse et parfois d’identification sontde quatreordres:
rouge^atre. Son d(cid:1)eveloppement atteint g(cid:1)en(cid:1)eralement 1 m (1) Confusion en pr(cid:1)esence des feuilles (cid:1)emerg(cid:1)ees et de
mais le myriophylle est r(cid:1)eput(cid:1)e capable de coloniser des l’appareil reproducteur a(cid:1)erien
bassins plus profonds (1,8 m jusqu’(cid:3)a des valeurs extr^emes Lorsque M. heterophyllum est fleuri avec parties
de4,5 mauxEtats-Unis).Commebeaucoupderepr(cid:1)esentants a(cid:1)eriennes d(cid:1)evelopp(cid:1)ees, le risque de confusion est reconnu
de ce genre, il est attribu(cid:1)e (cid:3)a ce myriophylle une grande faible avec les autres esp(cid:3)eces du genre. Seule la confusion
capacit(cid:1)e de dispersion essentiellement par reproduction avec M. hippuroides Nutt. ex Torr. & A. Gray, vicariant
v(cid:1)eg(cid:1)etative. Ces fragments peuvent ^etre transport(cid:1)es sur de g(cid:1)eographique de l’ouest nord-am(cid:1)ericain, semble
longues distances par les cours d’eau tandis que les graines probl(cid:1)ematique (Tableau 1).
sont elles reconnues consomm(cid:1)ees, et transport(cid:1)ees, par (2) Confusion due aux similitudes des habitus de
nombred’esp(cid:3)ecesdecanards[ISSGDatabase(2011)]. l’appareil v(cid:1)eg(cid:1)etatif immerg(cid:1)e avec les autres esp(cid:3)eces du
genre Myriophyllum (risque important partout dans le
monde)
Risquesdeconfusion Concernant les Myriophylles pr(cid:1)esents aux Etats-Unis la
M^eme hors probl(cid:1)ematique d’hybridation, les esp(cid:3)eces du confusion ph(cid:1)enotypique a d(cid:1)ej(cid:3)a (cid:1)et(cid:1)e prouv(cid:1)ee avec
genre sont (cid:3)a raison r(cid:1)eput(cid:1)ees difficiles (cid:3)a distinguer par la M. hippuroides, M. farwellii, M. humile, M. laxum,
M. pinnatum & M. verticillatum (Thum et al., 2006; Thum
& Lennon, 2010). L’approche mol(cid:1)eculaire permettrait seule
de r(cid:1)epondre dans certains cas (cid:3)a une identification d(cid:1)elicate
(Ghahramanzadeh et al., 2011) et peut participer (cid:3)a la
reconstitution de l’histoire des invasions biologiques (Thum
et al., 2011).
En Europe, ce risque est assez (cid:1)elev(cid:1)e malgr(cid:1)e le peu
d’esp(cid:3)eces de myriophylles reconnus pr(cid:1)esents car
M. heterophyllum est mal connu et peu r(cid:1)epandu. Des
similitudes v(cid:1)eg(cid:1)etatives sont signal(cid:1)ees avec d’autres
myriophylles pr(cid:1)esents en France (principalement
M. aquaticum, M. verticillatum & M. spicatum) sans
pouvoir pour l’instant les distinguer v(cid:1)eg(cid:1)etativement du
M. heterophyllum parune florefran(cid:1)caise.
Une cl(cid:1)e v(cid:1)eg(cid:1)etative comparative de ces quatre taxons a
(cid:1)et(cid:1)e(cid:1)elabor(cid:1)eeparWimmer (1997).
La base de donn(cid:1)ees n(cid:1)eerlandaise Q-bank propose
(cid:1)egalement en ligne une cl(cid:1)e de d(cid:1)etermination ainsi qu’un
descriptif et un visuel de ces quatre esp(cid:3)eces pour
M. alterniflorum, M. robustum, M. simulans,
M. tuberculatum et M. crispatum (Pot et al., 2012 en
ligne).
(3) Confusion due (cid:3)a des hybridations (risque important
mais principalement dans les r(cid:1)egions du monde o(cid:3)u le
nombred’esp(cid:3)eces de myriophyllesest(cid:1)elev(cid:1)e)
Fig.1 Feuillesa(cid:1)eriennesetfleursaxillairesdeM.heterophyllum L’hybridation est r(cid:1)eput(cid:1)ee engendrer des populations
(13juillet2011). encore plus dynamiques dans leur d(cid:1)eveloppement,
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Tableau1 RisquesdeconfusionconnusavecMyriophyllumheterophyllumsurlespartiesa(cid:1)eriennes
Risquede
Taxon DistinctionavecM.heterophyllum confusion R(cid:1)ef(cid:1)erences Origine
M.hippuroidesNutt.exTorr. A Tr(cid:3)esfort A-Warrington(1994); OuestAm(cid:1)erique
&A.Gray(1840) -bract(cid:1)eesfloralesd(cid:1)elicatesprofond(cid:1)ementincis(cid:1)eeset B-Moody&Les(2010) duNord
dentel(cid:1)ees,avec(cid:1)epicourtd(cid:1)elicat(M.hippuroides). etMoody(2011);
-bract(cid:1)eesfloralesovalesetdent(cid:1)ees,avec(cid:1)epilong, C-Mathewes(1978)
robusteetgonfl(cid:1)e(M.heterophyllum)
B-Analyseg(cid:1)en(cid:1)etique(barcoding)
C-Morphologiepollinique
M.oguraenseMiki(1934) Pr(cid:1)esencedepapillessurlesfeuilles(cid:1)emerg(cid:1)eesquiles Mod(cid:1)er(cid:1)e Terver(1983) Japon
fontapparaitreblanch^atres
M.simulans(Orchard,1986) Fleursg(cid:1)en(cid:1)eralement(cid:3)a8(cid:1)etaminesaulieude4 Mod(cid:1)er(cid:1)e J€ageretal.(2008) Australie
particuli(cid:3)erement celles impliquant un parent indig(cid:3)ene Les pays fournisseurs (cid:1)etaient (cid:1)egalement l’Asie du sud-est
associ(cid:1)e (cid:3)a un exog(cid:3)ene. En Am(cid:1)erique du Nord, des avec une pr(cid:1)ecision sur les pays : Indon(cid:1)esie et Singapour,
croisements entre myriophylles indig(cid:3)enes am(cid:1)ericains ont pour quatreesp(cid:3)eces de myriophylles(cid:1)etiquet(cid:1)ees:
(cid:1)et(cid:1)e cit(cid:1)es dans la nature (M. heterophyllum 9 M. pinnatum, Myriophyllum aquaticum (aires d’indig(cid:1)enat : Am(cid:1)erique
ainsi que M. heterophyllum 9 M. laxum (Thum & Lennon, dusud;Indon(cid:1)esie)
2006; Moody & Les, 2010), mais l’hybridation redout(cid:1)ee et Myriophyllum matogrossense (aire d’indig(cid:1)enat :
consid(cid:1)er(cid:1)ee possible avec le M. spicatum europ(cid:1)een introduit Am(cid:1)erique duSud)
n’aurait pas encore (cid:1)et(cid:1)e observ(cid:1)ee aux Etats-Unis (Moody & Myriophyllum pinnatum [syn. M. scabratum] (aire
Les, 2002). En 2006 cependant, un croisement entre d’indig(cid:1)enat :Am(cid:1)erique duNord)
myriophylles eurasien et am(cid:1)ericain Myriophyllumpropinquum (aired’indig(cid:1)enat :Australie)
(M. sibiricum 9 M. spicatum) est identifi(cid:1)e dans un lac au Au vu de la confusion des formes v(cid:1)eg(cid:1)etatives reconnue
Wisconsin (Ortenblad et al., 2006; Moody & Les, 2007) dans la litt(cid:1)erature entre myriophylles, de la provenance
confirmant cette possibilit(cid:1)e biologique. g(cid:1)eographique commerciale similaire des myriophylles et
Pour l’Europe aucune r(cid:1)ef(cid:1)erence ne permet de formaliser des constats d’erreurs d’(cid:1)etiquetage d(cid:1)ej(cid:3)a rep(cid:1)er(cid:1)ees aux Pays-
la pr(cid:1)esence dans la nature d’hybrides entre un myriophylle Bas, il semble opportun de penser que certains lots de
europ(cid:1)een et un exotique, mais il reste possible que des plantes arrivant en France, et en particulier ceux (cid:1)etiquet(cid:1)es
hybrides, fertiles ou non, soient introduits directement via M. pinnatum ou scabratum, voire d’autres (cid:1)etiquetages,
des fili(cid:3)eres de commercialisation de plantes (J Van soient (cid:1)egalement, au moins pour partie, du
Valkenburg, comm. pers. 2012). Ce sujet demanderait (cid:3)a lui M. heterophyllum. Dans cette (cid:1)etude, concernant les lots
seuldes(cid:1)etudesg(cid:1)en(cid:1)etiques fines. (cid:1)etudi(cid:1)es pour la France, les « M. scabratum/pinnatum »
(4) Confusions li(cid:1)eesau commerce etaux(cid:1)echanges sont, envolume, principalement originairesde Singapour.
Le CABI (cabi.org : Invasive Species Compendium,
r(cid:1)edaction du 24 mai 2011 par les sp(cid:1)ecialistes am(cid:1)ericains Distribution ge(cid:1)ographique de Myriophyllum
Ryan Thum et Matthew Zuelig) indique que heterophyllum
M. heterophyllum est vendu sous une grande vari(cid:1)et(cid:1)e de
noms communs et de noms scientifiques
Re(cid:1)partitionmondialeconnue
(« M. heterophyllum, M. pinnatum, M. teberculum,
M. aquaticum et M. simulans »). A noter que la citation de Ame(cid:1)rique dunord
« M. teberculum » est (cid:1)etrange, il doit s’agir avec forte Etats-Unis (originellement natif du sud-est des Etats-Unis,
probabilit(cid:1)ede M. tuberculatum Roxb. de la Floride au Texas dans Wagner et al. (2008), et
C’est ce qu’a constat(cid:1)e (cid:1)egalement en Europe J Van consid(cid:1)er(cid:1)e naturalis(cid:1)e dans les Etats du Maine, New
Valkenburg (2011b et comm. pers. 2012) pour des Hampshire, Washington, New England, Vermont,
Myriophyllum heterophyllum vendus aux Pays-bas. M^eme Massachusetts et Connecticut); Canada (indig(cid:3)ene dans l’est,
sur les certificats phytosanitaires, il est possible de trouver Qu(cid:1)ebec et Ontario; naturalis(cid:1)e au British Columbia, Alberta
aux Pays-Bas des noms scientifiques r(cid:1)ef(cid:1)erants (cid:3)a des etNew Brunswick).
bin^omes inconnus ou pr^etant (cid:3)a confusion. Ainsi
M. heterophyllum appara^ıt souvent sous le nom de Ame(cid:1)rique dusud
« Myriophyllum scabratum » en provenance de Hongrie ou Guatemala, Mexique (r(cid:1)ef(cid:1)erences pour ces deux
d’Asiedusud-est. pays pr(cid:1)ecis(cid:1)ees sur le site Internet «tropicos.org»: Flora
Concernant la France, un (cid:1)echantillonnage test avait (cid:1)et(cid:1)e of Guatemala et Bulletin de la socie(cid:1)te(cid:1) botanique de
r(cid:1)ealis(cid:1)e sur les entr(cid:1)ees par transport a(cid:1)erien (Brunel, 2009). Mexico).
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Myriophyllumheterophyllum en France 183
Asie recherches approfondies permettent de faire un point de
Chine (Guandong dans Zhengyi (2007) et Yu et al. (2002), situation plus pr(cid:1)ecis de cette esp(cid:3)ece en milieu naturel en
avecpr(cid:1)esence attest(cid:1)eedepuis 1917). France:
(1) Un premier lot d’informations de pr(cid:1)esence en France
Re(cid:1)gionOEPP est erron(cid:1)e car elles sont issues de la proximit(cid:1)e des
Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Gr(cid:3)ece, stations belges publi(cid:1)ees dans Bouxin & Lambinon
Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse. (1996). Lambinon et al. (2004) citent ainsi cette esp(cid:3)ece
comme « adventice ou subspontan(cid:1)ee » mais sans en
pr(cid:1)eciser de localisation fran(cid:1)caise. Cette mention est
Pre(cid:1)senceenEurope bien (cid:3)a rapporter au territoire belge (comm. pers. J.
La r(cid:1)ef(cid:1)erence consult(cid:1)ee comme point de d(cid:1)epart est Flora Lambinon, janvier 2012). L’information du
europaea (Cook, 1968; in Tutin et al., 2001), laquelle Conservatoire botanique de Bailleul (CBNBL, 2007) se
r(cid:1)epertorie ce taxon comme non indig(cid:3)ene en Europe et le r(cid:1)ef(cid:3)ere dem^eme(cid:3)alaBelgique.
donne pr(cid:1)esent en Grande-Bretagne ainsi qu’en «Autriche (2) La r(cid:1)ef(cid:1)erence nationale publi(cid:1)ee la plus ancienne fait
with Liechtenstein» (dans les faits, Autriche seulement) mentionduMyriophyllumheterophyllumcommefaisant
(Tableau 2). Une seconde synth(cid:3)ese de pr(cid:1)esence europ(cid:1)eenne partie des esp(cid:3)eces ayant fait l’objet d’introductions en
pour l’esp(cid:3)ece a aussi (cid:1)et(cid:1)e publi(cid:1)ee par Wimmer (1997) o(cid:3)u Francem(cid:1)etropolitainemaissansplusderenseignements
sont list(cid:1)es l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la Grande- (Dutartre et al., 1997). La citation de l’esp(cid:3)ece ne
Bretagne. Les signalements de l’esp(cid:3)ece en Europe sont pouvant eˆtre reli(cid:1)ee (cid:3)a une r(cid:1)ef(cid:1)erence pr(cid:1)ecise de l’article,
synth(cid:1)etis(cid:1)es dansleTableau 2. les auteurs ont (cid:1)et(cid:1)e contact(cid:1)es directement (cid:3)a propos de
cette mention. Apr(cid:3)es recherche, ils font savoir qu’il
s’agitd’uneerreurderetranscription etqu’(cid:3)alaplacedu
Pre(cid:1)senceenFrance Myriophyllum heterophyllum cit(cid:1)e devait ^etre r(cid:1)edig(cid:1)e
Suite (cid:3)a la d(cid:1)ecouverte de la station de St-Sylvestre (Haute- initialement"=Myriophyllumaquaticum(Vell.)Verdc."
Vienne), apr(cid:3)es avoir consult(cid:1)e de nombreux botanistes et (cid:3)a pour indiquer la synonymie avec M. brasiliense dans
d(cid:1)efaut d’en avoir retrouv(cid:1)e un signalement publi(cid:1)e, des leur tableau I. La citation de M. heterophyllum pr(cid:1)esente
signalements pr(cid:1)ecoces ont (cid:1)et(cid:1)e entrepris conjointement avec en France figurant dans l’article de Thi(cid:1)ebaut (2007) se
le CBNMC (Chabrol et al., 2011; Lebreton, 2011) ainsi rapportaitenfait(cid:3)alar(cid:1)ef(cid:1)erencedeDutartreetal.(1997)
qu’aupr(cid:3)es d’organismes de surveillance biologique du [comm. pers. G. Thi(cid:1)ebault, janvier 2012] et doit donc
territoire (Fried, 2011b; OEPP, 2011) indiquant que ^etre (cid:1)egalement (cid:1)ecart(cid:1)ee des mentions officielles de cette
l’esp(cid:3)ece (cid:1)etait probablement nouvelle pour la France. Des esp(cid:3)eceenFrance.
Tableau2 SignalementsdeMyriophyllumheterophyllumenEuropeclass(cid:1)esparann(cid:1)eeded(cid:1)ecouverte
Ann(cid:1)eeded(cid:1)ecouverte/
Pays Ann(cid:1)eedepublication Pr(cid:1)esence/Statut R(cid:1)ef(cid:1)erences
Grande-Bretagne 1941/1944 Eteint Walsh(1944);Brenan&Chapple(1948);Sell&Murrel(2009);
Claphametal.(1987);Stace(2010);Palmer(2008)
Allemagne ca.1942/1962 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante Stricker(1962);Wimmer(1997);OEPP(2007)
Autriche ca.1945/1965 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante Melzer(1965,1996);Janchen(1966);Essl&Rabitsch(2002)
Suisse 1974/1974 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante Egloff(1974);Lauber&Wagner(2000)
Gr(cid:3)ece 1985/1985 Absent(confusionavec Πaυkίdgς(1985);Pavlides(1985);Sarika-Hatzinikolaouetal.(1994);
M.verticillatum) Malakouetal.(2007);Confusionrelev(cid:1)eeparA.Strid
(Sue`de)parl’(cid:1)etudedel’herbierdePavlides(cid:3)aAgios
Germanos(Gre`ce)enoctobre2010(comm.pers.
A.Strid,fe´vrier2013).
Belgique 1993/1996 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante Bouxin&Lambinon(1996);Raeymaekers&Bouxin(2005);
DeBeer&DeVlaeminck(2008)
France 1999/2011 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante Dutartreetal.(1997);Lambinonetal.(2004);CBNBL(2007);
Thi(cid:1)ebaut(2007);Lebreton(2011);Chabroletal.(2011);
Fried(2011b);OEPP(2011);Cianfarani(2011)
Espagne 1995/1997 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante Cirujanoetal.(1997);Castroviejoetal.(1997);Campos(1998)
Pays-Bas ca.1999/1999 Pr(cid:1)esent/Exotiqueenvahissante VanDerMeijdenetal.(1999); VanDerMeijden(2005);
Peeters(2004);Luitjen&Od(cid:1)e(2007);VanValkenburg(2011a)
Su(cid:3)ede 1960/ant(cid:1)e1960 Commercialis(cid:1)epour Hylander(1960);Ald(cid:1)enetal.(2009)
l’aquariophiliemais
nonsignal(cid:1)eennature
ª2013TheAuthor.Journalcompilationª2013OEPP/EPPO,EPPOBulletin43,180–192
184 A.Lebreton
(3) Les premi(cid:3)eres observations de M. heterophyllum l’esp(cid:3)ece en France, elle resterait la plus ancienne de
(non publi(cid:1)ees) sont (cid:3)a rattacher aux travaux, men(cid:1)es ces mentionssurleterritoire national.
depuis la fin des ann(cid:1)ees 1980, de E. Tabacchi (CNRS) (5) En d(cid:1)ecembre 2011, Cianfarani (2011) mentionne la
et A.-M. Planty-Tabacchi (Universit(cid:1)e Paul Sabatier d(cid:1)ecouverte d’une population de M. heterophyllum dans
Toulouse III) dans le cadre du suivi (cid:3)a long terme de la un petit plan d’eau clos et isol(cid:1)e du campus de
v(cid:1)eg(cid:1)etation du corridor fluvial de l’Adour (Agence de l’universit(cid:1)e de Lyon I la Doua (commune Villeurbanne
l’Eau Adour-Garonne-CNRS). Il s’agissait de fragments (69)) o(cid:3)u il le donne comme «bien implant(cid:1)e». La notion
de l’appareil v(cid:1)eg(cid:1)etatif flottants d(cid:1)etect(cid:1)es (cid:3)a la fin des d’isolement est relative ici car ce bassin est en grande
ann(cid:1)ees 1990 dans le fleuve Adour (comm. pers. E. proximit(cid:1)e dusyst(cid:3)eme fluvial rhodanien.
Tabacchi, janvier 2012). Cet auteur(cid:1)evoque de m(cid:1)emoire A l’issue de ses investigations, il est propos(cid:1)e une carte
deux contacts avec M. heterophyllum (respectivement d(cid:1)epartementale de la pr(cid:1)esence du Myriophyllum
dat(cid:1)esde1999et2011)Cesbrinsdemyriophylleont(cid:1)et(cid:1)e heterophyllum en France fin 2011 ainsi qu’un tableau
identifi(cid:1)es par Claude Lavoie (enseignant-chercheur r(cid:1)ecapitulatif desstations (Fig. 3).
canadien (cid:3)a l’Universit(cid:1)e Laval, E(cid:1)cole sup(cid:1)erieure
d’am(cid:1)enagement du territoire et du d(cid:1)eveloppement
Description de la station de Saint-Sylvestre
r(cid:1)egional).
L’hypoth(cid:3)ese privil(cid:1)egi(cid:1)ee pour l’origine du myriophylle
sont des vidanges d’(cid:1)etangs non localis(cid:1)es actuellement sur le Contextedede(cid:1)couverte
bassin Adour(comm. pers. E.Tabacchi, janvier2012). Dans le cadre d’une surveillance de terrain le 10 juillet
Le programme de l’Agence de l’eau Adour-Garonne 2011, une plante inconnue est observ(cid:1)ee dans un (cid:1)etang. La
concernant le r(cid:1)eseau de suivi des peuplements de plante n’est formellement identifi(cid:1)ee qu’avec le concours du
macrophytes des cours d’eau (cid:3)a partir de stations fixes mis CBNMC antenne Limousin comme (cid:1)etant du Myriophyllum
en place depuis 2004 n’a cependant pas permis, pour le heterophyllum Michaux. Il n’a pas (cid:1)et(cid:1)e conserv(cid:1)e
moment, de d(cid:1)etecter cette esp(cid:3)ece sur l’Adour (comm. pers. d’(cid:1)echantillons pour mise en herbier, uniquement des
G.Hielard,Agence de l’eaujanvier2012). photographies.
(4) Juillet 2011, station de Saint-Sylvestre (87). L’(cid:1)etang
abritant le myriophylle a (cid:1)et(cid:1)e cr(cid:1)e(cid:1)e en 1995 avec
introduction imm(cid:1)ediate de l’esp(cid:3)ece. Cependant le Coordonne(cid:1)esge(cid:1)ographiques delastation
myriophylle pr(cid:1)eexistait d(cid:1)ej(cid:3)a en amont dans une petite Lieu-dit «Le Petit Coudier» commune de Saint-Sylvestre,
p^echerie approximativement depuis les ann(cid:1)ees 1980. d(cid:1)epartement de la Haute-Vienne, r(cid:1)egion Limousin, (cid:3)a vingt
En d(cid:1)efinitive si la station de Saint-Sylvestre ne semble kilom(cid:3)etresau nord-estde Limoges.
pas ^etre la premi(cid:3)ere mention bibliographique de Localisation GPS(syst(cid:3)eme WGS84)
Latitude N 45°59′22,5″
Longitude E001° 23′45″
Altitude :451 m
Physiographie
L’(cid:1)etang, expos(cid:1)e sud et de taille modeste (650 (cid:3)a 700 m²
pour une profondeur maximale inf(cid:1)erieure(cid:3)a 2 m), a(cid:1)et(cid:1)e cr(cid:1)e(cid:1)e
sur une zone de petites sources dont une principale qui
l’alimenteune grandepartie de l’ann(cid:1)ee.
Du point de vue g(cid:1)eomorphologique, la station est en
positionnement de t^ete de bassin.
Du point de vue climatique, M(cid:1)et(cid:1)eo-France (en ligne)
indique dans les Monts d’Ambazac un climat (cid:3)a tendance
oc(cid:1)eanique mais alt(cid:1)er(cid:1)e par l’altitude. Les pr(cid:1)ecipitations y
sont abondantes (1000 mm par an pour la derni(cid:3)ere
d(cid:1)ecennie)etlestemp(cid:1)eraturesassezbasses(isothermeannuel
moyen(cid:3)a10°C)avecdesgel(cid:1)eesetbrouillardsfr(cid:1)equents.
Ve(cid:1)ge(cid:1)tation(observationsdejuillet2011)
La v(cid:1)eg(cid:1)etation aquatique de ce plan d’eau est domin(cid:1)ee par
Fig.2 Physionomiedel’herbier(cid:3)aMyriophyllumheterophyllumavec le myriophylle qui occupe plus de 50% de la surface,
Juncusbulbosusenceintured’(cid:1)etang(11octobre2011). pr(cid:1)ef(cid:1)erentiellement en position centrale, dans la tranche
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Myriophyllumheterophyllum en France 185
87 69
40
64
Département Commune Bassin Type Découverte Introduction Référence
fluvial supposée
Pyrénées- Lahonce Adour Brins 1999 <1999 Tabacchi Eric
Atlantiques flottants en (comm.pers
(64) eau janvier2012)
courante
Landes (40) Port-de-Lanne Adour Brins Mai2011 <2011 TabacchiEric
flottants en (comm.pers
eau janvier2012)
courante
Haute-Vienne St-Sylvestre Loire Population Juillet 2011 <1995 Lebreton (2011)
(87) massive en
étang
Rhône (69) Villeurbanne Rhône Population Automne <2011 Cianfarani
massive en 2011 (2011)
bassin
fermé
Fig.3 D(cid:1)epartementsfran(cid:1)caiso(cid:3)uMyriophyllumheterophylluma(cid:1)et(cid:1)ed(cid:1)etect(cid:1)eavant2012etr(cid:1)ecapitulatifdesstationsconnues(cid:3)aMyriophyllum
heterophyllum.
Tableau3 V(cid:1)eg(cid:1)etationaquatiqueetsemi-aquatiquedelastationdeSt-Sylvestre
Codifications1
Positionnementdanslazone Eunis/Corine
Descriptifsommairedev(cid:1)eg(cid:1)etation humide %d’occupation Biotope Esp(cid:3)ecescaract(cid:1)eristiques
Communaut(cid:1)e(cid:3)aMyriophyllumspp. Centredubassin/Zoneslesplus >50%delasurfaceeneau C1.33/22.42 Myriophyllumheterophyllum
profondes.
Etangd’eauxacidesricheen Bordd’(cid:1)etangetzonesdefaible Untiersdelasurfaceeneau C1.42/22.31 Juncusbulbosus
mati(cid:3)erehumique(cid:3)aJuncus profondeur Ranunculusflammula
bulbosus Nymphaeaalba
V(cid:1)eg(cid:1)etationdesourcesh(cid:1)eliophiles Zoneprincipaled’alimentation 20%dupourtourdel’(cid:1)etang C2.11a/54.11 Ranunculusomiophyllus;
pauvresenbase eneaudel’(cid:1)etang Sibthorpiaeuropaea2;
Walhenbergiahederacea;
Sphagnumspp.
1Lescodesrelevantdesdiff(cid:1)erentesnomenclaturessontdonn(cid:1)esci-dessus(cid:3)atitreindicatifmaisnereposentpassurdesrelev(cid:1)esdev(cid:1)eg(cid:1)etation.
2Esp(cid:3)eceprot(cid:1)eg(cid:1)eeenLimousin(Arr^et(cid:1)eminist(cid:1)erieldu01/09/1989compl(cid:1)etantlalistenationale).
d’eaulaplus profonde(cid:3)a partir de0,5 m. Ilest aussi pr(cid:1)esent fructifi(cid:1)ee en bordure et lin(cid:1)eaire-v(cid:1)eg(cid:1)etative vers la
en bordure mais n’est plus dominant. En ceinture, la profondeur(Fig. 2 etTableau 3).
tranche d’eau 10–50 cm est domin(cid:1)ee par Juncus bulbosus Quelques Nymphaea alba sont aussi relictuels en
sous deux formes principales : sch(cid:1)ematiquement cespiteux- bordure, accompagn(cid:1)esde Ranunculusflammula.
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186 A.Lebreton
Tableau4 V(cid:1)eg(cid:1)etationterrestredesabordsdupland’eaudeSt-Sylvestre
Codifications1
Descriptifsommairede Eunis/Corine
v(cid:1)eg(cid:1)etation Biotope Esp(cid:3)ecescaract(cid:1)eristiques
Bas-maraism(cid:1)eso(cid:3)aoligotrophes D2.2/54.4 Hydrocotylevulgaris,PotentillaerectaRanunculusflammula,Scutellariaminor,Cirsium
dissectum,Juncusacutiflorus
Prairieshumideseutrophes E3.41/37.22 Agrostisstolonifera,Galiumpalustre,Juncuseffusus,Lotuspedunculatus,Menthasuaveolens,
Myosotiscf.scorpioides,Polygonumhydropiper,Ranunculusrepens,Rumexspp.,Urticadioica
P^aturesm(cid:1)eso-hygrophiles2 E3.41/37.217 Cirsiumpalustre,Juncuseffusus,Lotuspedunculatus,Myosotiscf.scorpioides,Trifoliumrepens
1Lescodesrelevantdesdiff(cid:1)erentesnomenclaturessontdonn(cid:1)esci-dessus(cid:3)atitreindicatifmaisnereposentpassurdesrelev(cid:1)esdev(cid:1)eg(cid:1)etation.
2Cort(cid:3)egefavoris(cid:1)eparlapr(cid:1)esencededeuxchevauxenp^atureautourdel’(cid:1)etang.Ceschevauxsontaussitr(cid:3)esfriandsduJuncusbulbosusqueles
locatairesarrachentpoureuxr(cid:1)eguli(cid:3)erement,acontrariodumyriophyllequis’av(cid:3)ere^etrenonapp(cid:1)etant.
La v(cid:1)eg(cid:1)etation des abords de l’(cid:1)etang est occup(cid:1)ee par des Un entretien avec le propri(cid:1)etaire apporte les (cid:1)el(cid:1)ements
v(cid:1)eg(cid:1)etaux introduits d(cid:3)es la cr(cid:1)eation et par des v(cid:1)eg(cid:1)etaux suivants :
spontan(cid:1)es,associ(cid:1)es(cid:3)a diff(cid:1)erentsbiotopes (Tableau 4): (1) Le myriophylle a (cid:1)et(cid:1)e introduit via un lot de poissons
La question de l’impact (cid:1)ecologique du M. heterophyllum rouges pour peupler une petite p^echerie ma(cid:1)conn(cid:1)ee, ceci
danscettestationnepeutpas^etre(cid:1)evalu(cid:1)eedanslamesureo(cid:3)u: vraisemblablement dans les ann(cid:1)ees 1980 (date
(1) D’une part, l’habitat aquatique du myriophylle ne impr(cid:1)ecise).
c^otoie pas celui de la plante prot(cid:1)eg(cid:1)ee (Sibthorpia (2) La source d’eau alimentant cette p^echerie, situ(cid:1)ee (cid:3)a une
europaea) qui est pr(cid:1)esente dans un habitat terrestre de centaine de m(cid:3)etres du futur (cid:1)etang, commence (cid:3)a se tarir
suintement desource. au d(cid:1)ebutdes ann(cid:1)ees1990.
(2) Et surtout, la cr(cid:1)eation de l’(cid:1)etang et l’introduction du (3) Le propri(cid:1)etaire cr(cid:1)e(cid:1)e son plan d’eau en 1995 et introduit
myriophylle ont eu lieu en 1995, ce qui ne permet pas diverses plantes, dont le myriophylle, avant que la
d’appr(cid:1)ecier la place qu’aurait pu prendre le p^echerie nes’ass(cid:3)echecompl(cid:3)etement.
M. heterophyllum en supplantant d’autres esp(cid:3)eces (4) La croissance de la plante est tr(cid:3)es forte d(cid:3)es le d(cid:1)epart et
pr(cid:1)ealablement install(cid:1)ees. le propri(cid:1)etaire ne parvient pas (cid:3)a s’en d(cid:1)efaire jusqu’(cid:3)a
Le risque et l’impact potentiels sont plut^ot (cid:3)a (cid:1)evaluer et (cid:3)a aujourd’hui malgr(cid:1)e des tentatives chimiques, d’assec ou
prendre en consid(cid:1)eration pour les milieux naturels en aval introduction de poissons Amour blanc
dupland’eau. (Ctenopharyngodon idella).
Myriophyllum heterophyllum est connu dans la litt(cid:1)erature
pour pousser pr(cid:1)ef(cid:1)erentiellement dans des (cid:1)etangs bien
(cid:1)eclair(cid:1)es,foss(cid:1)es,canaux, oucoursd’eau(cid:3)a faible courant. Devenirdelastationdemyriophylle
Concernant la chimie des eaux, Wagner et al. (2008), Compte tenu de la forte volont(cid:1)e du propri(cid:1)etaire de se
dans leur synth(cid:3)ese sur son habitat aux Etats-Unis concluent d(cid:1)efaire du myriophylle, il est possible que cette station ne
qu’il est plus abondant dans les eaux acides m^eme s’il est puisse se maintenir(cid:3)al’avenir.
capable de se d(cid:1)evelopper dans des conditions vari(cid:1)ees (ISSG Le propri(cid:1)etaire indique que des fragments du
Database, 2011; CABI Invasive Species Compendium (en myriophylle se sont (cid:1)echapp(cid:1)es tous les ans ou presque
ligne)). Sytsma & Anderson (1993) indiquent par ailleurs depuis le d(cid:1)ebut de son introduction (1995), via la conduite
qu’il serait(cid:1)egalement favoris(cid:1)e par l’eutrophisation des eaux de troppleinde l’(cid:1)etang.
et appr(cid:1)ecierait un apport d’azote qui activerait sa A l’issue de ces d(cid:1)eclarations, les milieux aquatiques aval
croissance. ont (cid:1)et(cid:1)e prospect(cid:1)es mais sans y d(cid:1)etecter la pr(cid:1)esence du
En synth(cid:3)ese, les conditions (cid:1)ecologiques du site de myriophylle.
St-Sylvestre apparaissentdonctr(cid:3)es favorables(cid:3)a l’expression Au d(cid:1)eversoir de l’(cid:1)etang un filet d’eau est bien visible sur
de ce myriophylle : 1- bonne exposition lumineuse; 2- eaux les premi(cid:3)eres centaines de m(cid:3)etres mais tend(cid:3)a dispara^ıtre en
calmesetacides (Chantraineet al.,1974);3-apportr(cid:1)egulier surface dans les prairies en aval. L’(cid:1)ecoulement est ensuite
d’azote par animaux en p^ature (cid:3)a proximit(cid:1)e (chevaux); canalis(cid:1)e par des drains agricoles constat(cid:1)es en sortie dans la
4-profondeuroptimaleded(cid:1)eveloppementpourcev(cid:1)eg(cid:1)etalde rivi(cid:3)ere. On peut supposer ainsi que l’(cid:1)ecoulement d’eau libre
typebiologique«aquatiqueenracin(cid:1)e»(centredubassin(cid:3)a2 m ne s’effectue que sur petits tron(cid:1)cons et lors d’(cid:1)episodes
deprofondeurmax). pluvieux. Le transport des brins de myriophylle par l’eau
libre est donc fortement g^en(cid:1)e ou emp^ech(cid:1)e. Le propri(cid:1)etaire
ayant fait mention de la visite ponctuelle d’anatid(cid:1)es (ex.
Originepossibledumyriophylle canards) sur l’(cid:1)etang, le mode de dispersion animale est peut
Le plan d’eau (cid:1)etant en t^ete de bassin aliment(cid:1)e de petites ^etre celui qui pourrait le plus probablement avoir lieu le
sources, uneorigine naturelleamont sembleexclue. cas(cid:1)ech(cid:1)eant.
ª2013TheAuthor.Journalcompilationª2013OEPP/EPPO,EPPOBulletin43,180–192
Myriophyllumheterophyllum en France 187
(cid:3) myriophylle. Brunel & Tison (2005) signalent ensuite
Statut de l’espece hors de son aire
(cid:1) M. heterophyllum comme potentiellement invasive, relay(cid:1)es
d’indigenat
par Brunel et al. (2010a) ainsi que Fried (2010) et Fried
et al. (2011a), qui alertent les instances phytosanitaires sur
Danslemonde sa menace potentielle. Suite (cid:3)a l’information pr(cid:1)ecoce de la
Myriophyllum heterophyllum est list(cid:1)e comme esp(cid:3)ece d(cid:1)ecouverte de cette esp(cid:3)ece en r(cid:1)egion Limousin,
ind(cid:1)esirable dans plusieurs pays et m^eme dans certains Etats M. heterophyllum est rapidement inclus dans certaines listes
am(cid:1)ericains d’o(cid:3)u il n’est pas natif. Dans ces Etats «(cid:3)a rechercher» de plantes invasives de r(cid:1)egions
(Connecticut, Maine, Washington, New England, Vermont), g(cid:1)eographiques voisines (r(cid:1)egions Centre et Poitou-
certaines activit(cid:1)es comme la vente, l’achat, la culture, le Charentes), indiquant une bonne r(cid:1)eactivit(cid:1)e au sein des
transport ou la transplantation de M. heterophyllum ont (cid:1)et(cid:1)e r(cid:1)eseauxde botanistes(ORENVA, 2011;Vahrameev, 2011).
r(cid:1)eglement(cid:1)ees ou interdites (Global invasive species Juridiquement ce myriophylle n’a pas de statut
database ISSG in Datasheets Myriophyllum heterophyllum, phytosanitaire particulier en France jusqu’(cid:3)a son int(cid:1)egration,
en lignejanvier2012). par arr^et(cid:1)e minist(cid:1)eriel du 25 ao^ut 2011, dans les listes
Cependant les r(cid:1)eglementations contraignantes ou les europ(cid:1)eennes A1, A2 et Liste d’Alerte de l’OEPP au sein de
mesures interventionnistes restent minoritaires. l’annexe B de l’arr^et(cid:1)e minist(cid:1)eriel du 31 juillet 2000 modifi(cid:1)e
Les cat(cid:1)egories d’appr(cid:1)eciation du M. heterophyllum (Liste des organismes contre lesquels la lutte est obligatoire
apparaissent n(cid:1)eanmoins tr(cid:3)es diversifi(cid:1)ees dans la synth(cid:3)ese du sous certaines conditions). Son d(cid:1)eclassement r(cid:1)ecent de la
Global Compendium of Weeds GCW, (http://www.hear.org/ liste d’Alerte a` la liste des esp(cid:3)eces exotiques envahissantes
gcw/ [acc(cid:1)ed(cid:1)e janvier 2012]) o(cid:3)u il est not(cid:1)e en «cultivation par le Panel de l’OEPP n’aura cependant laiss(cid:1)e ce
escape, environmental weed, naturalised, noxious weed, myriophylle qu’une seule ann(cid:1)ee sous r(cid:1)eglementation
weed». Wagner et al. (2008) consid(cid:3)erent que la taxonomie phytosanitaire franc¸aise. Son comportement en nature reste
incertaine et les probl(cid:3)emes d’hybridation peuvent ^etre un sous surveillance et son ARP (analyse de risque
facteur majeur d’explication de cette forte variabilit(cid:1)e des phytosanitaire et environnemental est toujours en cours).
statuts. C’est actuellement le SRAL, service r(cid:1)egional de
l’alimentation (anciennement SRPV, service r(cid:1)egional de la
protection des v(cid:1)eg(cid:1)etaux), sous l’autorit(cid:1)e pr(cid:1)efectorale, qui
EnEurope
est en charge de cette r(cid:1)eglementation aff(cid:1)erente aux
D’un statut de simple «introduite» durant des d(cid:1)ecennies, organismes nuisibles aux v(cid:1)eg(cid:1)etaux.
Wallentinus (2002) puis Sheppard et al. (2006) alertent Compl(cid:1)ementairement, en mati(cid:3)ere de droit
sur son caract(cid:3)ere invasif avant qu’en 2007 le Conseil de environnemental (Code de l’Environnement), l’int(cid:1)egration
l’Europe n’inscrive le M. heterophyllum (cid:3)a sa le plus t^ot possible de cette esp(cid:3)ece dans la liste des esp(cid:3)eces
Recommandation 126 (annexe 2) parmi les esp(cid:3)eces pour interdites d’introduction serait une des mesures (cid:3)a prendre
lesquelles l’(cid:1)eradication ou des mesures de non prolif(cid:1)eration avant que l’esp(cid:3)ece nese d(cid:1)eveloppe plusavant en France.
sont recommand(cid:1)ees pour les pays m(cid:1)editerran(cid:1)eens, dont la
France. Son int(cid:1)egration dans la liste d’alerte de l’OEPP (cid:3)
Impacts, filieres et lutte
(Organisation Europ(cid:1)eenne de Protection des Plantes) a eu
lieu en janvier 2009 (OEPP, 2009a), et apr(cid:3)es (cid:1)evaluation L’objectif de ce paragraphe n’est pas de formaliser, m^eme
avec la m(cid:1)ethode de priorisation sur les plantes exotiques de fa(cid:1)con simplifi(cid:1)ee, une analyse du risque phytosanitaire et
envahissantes (OEPP, 2012b) par le Panel de l’OEPP, environnemental, mais de livrer quelques (cid:1)el(cid:1)ements sur les
l’esp(cid:3)ece est transf(cid:1)er(cid:1)ee en 2012 dans la Liste OEPP des probl(cid:3)emes pos(cid:1)es par M. heterophyllum en milieu naturel
plantes exotiques envahissantes. Ces listes ne classent pas ainsique des indicationssur laluttepossible.
la plante strictement parmi les organismes dits «de
quarantaine» du point de vue de la r(cid:1)eglementation
phytosanitaire europ(cid:1)eenne. Introduction,dispersionetimpacts
Deux pays en Europe en particulier consid(cid:3)erent un risque Beaucoup de sources bibliographiques sont convergentes
av(cid:1)er(cid:1)e de d(cid:1)eveloppement de cette esp(cid:3)ece sur leurs territoires sur les modes d’introduction, citons simplement
et l’ont int(cid:1)egr(cid:1)e en cat(cid:1)egorie de risque le plus(cid:1)elev(cid:1)e (appel(cid:1)ee Wallentinus (2002) pour l’Europe qui cite l’aquariophilie
liste noire ou A1 en Belgique) (Belgique 2009) et au comme vecteur principal de la diss(cid:1)emination du
«bijlage 1» du «code of conduct on aquatic plants» (Pays- myriophylle et secondairement, l’ornement v(cid:1)eg(cid:1)etal des
Bas 2012). pi(cid:3)eces d’eau.
L’ornement v(cid:1)eg(cid:1)etal de pi(cid:3)eces d’eau et l’achat pour
l’aquariophilie ont clairement une origine commerciale
EnFrance
commune que sont les jardineries/animaleries et magasins
Les premi(cid:3)eres listes de plantes exotiques envahissantes d’aquariophilie. Le M. heterophyllum est (cid:1)egalement en
(Aboucaya, 1999; Muller, 2004) n’avaient pas inclus ce vente libre sur Internet, surtout sur sites am(cid:1)ericains,
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188 A.Lebreton
souvent sous le nom commun «Red Foxtail», par exemples Protection des Plantes (EPPO), les chartes ou codes de
: http://www.aquariumplants.com/ et http://www. bonne conduite envers les amateurs et professionnels de
liveaquaria.com/ (acc(cid:1)ed(cid:1)es, mai 2012). Cette d(cid:1)enomination l’horticulture ont aussi leurs places comme outils
restetr(cid:3)esapproximative etsourced’erreurs. compl(cid:1)ementaires d’auto-r(cid:1)egulation bas(cid:1)es sur la
La dispersion peut simplement se faire ensuite par sensibilisation etl’(cid:1)education.
vidange d’(cid:1)etang, vanne de trop plein mais aussi par Cependant, une d(cid:1)emarche l(cid:1)egislative et li(cid:1)ee aux activit(cid:1)es
fr(cid:1)equentation animale, notamment les oiseaux anatid(cid:1)es qui commerciales reste n(cid:1)ecessaire afin de communiquer et de
ont un r^ole connu (cid:3)a la fois comme consommateurs de limiter r(cid:1)eellement l’entr(cid:1)ee de lots d’esp(cid:3)eces bien identifi(cid:1)es
graines ainsi que d’agents de transport, ce dernier facteur etcertifi(cid:1)es.
(cid:1)etantpr(cid:1)epond(cid:1)erant (Les&Mehrhoff, 1999).
Myriophyllum heterophyllum est connu comme (cid:1)etant (cid:3)a
Conclusion
l’origine de perturbations des activit(cid:1)es humaines r(cid:1)ecr(cid:1)eatives
(p^eche, natation), de navigation et de fonctionnements des Myriophyllum heterophyllum (cid:1)etait d(cid:1)ej(cid:3)a int(cid:1)egr(cid:1)e depuis au
(cid:1)ecosyst(cid:3)emes locaux, notamment par la grande quantit(cid:1)e de moins1999danslesbasesr(cid:1)ef(cid:1)erentiellesdelafloredeFrance
biomasse produite lorsqu’il colonise un milieu qui lui est bienqu’aucunestationn’ait(cid:1)et(cid:1)er(cid:1)eellementconnueennature.
propice (OEPP,2009b). Les instances phytosanitaires fran(cid:1)caises et europ(cid:1)eennes
pr(cid:1)evoyaientuned(cid:1)etectionprobabledecetteesp(cid:3)eceenFrance
depuisaumoins2005,cequeformalisecetarticle.
Filie(cid:3)resetdifficulte(cid:1)sdecontro^leauxfrontie(cid:3)res Des d(cid:1)emarches d’alerte pr(cid:1)ecoce ont (cid:1)et(cid:1)e r(cid:1)ealis(cid:1)ees d(cid:3)es le
Pr(cid:1)ec(cid:1)edemment dans cet article a (cid:1)et(cid:1)e mis en (cid:1)evidence la mois de juillet de la d(cid:1)ecouverte via le r(cid:1)eseau des CBN
probl(cid:1)ematique des nombreuses confusions possibles, et les structures relevant de la protection des v(cid:1)eg(cid:1)etaux.
principalement sur le mat(cid:1)eriel v(cid:1)eg(cid:1)etatif, ainsi que celles D(cid:3)es la fin d’(cid:1)et(cid:1)e et (cid:3)a l’automne 2011 (cid:1)egalement, le
li(cid:1)ees (cid:3)a des (cid:1)etiquetages erron(cid:1)es dans le commerce. Le propri(cid:1)etaire (cid:1)etait averti et sensibilis(cid:1)e, et les
commerce tire b(cid:1)en(cid:1)efice des grandes facult(cid:1)es de bouturage administrations r(cid:1)egionales pr(cid:1)evenues officiellement par
que permettent bon nombre de plantes aquatiques et courrier. Les possibilit(cid:1)es (cid:1)ecologiques de d(cid:1)eveloppement
notamment le M. heterophyllum comme l’ont montr(cid:1)e Kane de cette plante en Limousin sont r(cid:1)eelles (nombreux
&Albert (1989). (cid:1)etangs, acidit(cid:1)e des eaux) mais le myriophylle du plan
Pour l’(cid:1)etablissement d’une l(cid:1)egislation propre (cid:3)a certaines d’eau du Petit Coudier, malgr(cid:1)e une introduction ancienne
esp(cid:3)eces comme les myriophylles, on peut se demander de plus de 20 ans, n’a apparemment pas pu faire souche
quelle serait la pertinence d’un contr^ole aux fronti(cid:3)eres de vers l’aval en l’(cid:1)etat des connaissances.
lots de plantes qui ne seraient identifiables qu’au niveau du Les esp(cid:3)eces du genre myriophylle pr(cid:1)esentent cependant
genre. Le co^ut engendr(cid:1)e par exemple par une mise en la difficult(cid:1)e d’^etre mal caract(cid:1)erisables sur le terrain, en
culture de quarantaine permettant l’expression des parties particulier en pr(cid:1)esence du seul appareil v(cid:1)eg(cid:1)etatif immerg(cid:1)e.
sexu(cid:1)ees ou bien les frais d’une analyse g(cid:1)en(cid:1)etique test par Il est probable que cette esp(cid:3)ece soit m(cid:1)econnue et
(cid:1)echantillonnage des lots paraissent des m(cid:1)ethodologies confondue avec d’autres en France lorsqu’elle voyage dans
lourdes etco^uteuses(cid:3)amettre enplace. les eaux libressuite(cid:3)ades vidanges d’aquariums oud’(cid:1)etang,
voire qu’ellesoit transport(cid:1)ee parl’avifaune.
Des mesures visant (cid:3)a r(cid:1)eglementer le commerce et (cid:3)a
Lutte limiter la progression de cette esp(cid:3)ece en France devront
La lutte qui apparait la plus pertinente serait constitu(cid:1)ee d’ailleurs prendre en consid(cid:1)eration ces probl(cid:3)emes de
d’actions de contr^oles in situ en g(cid:1)enie (cid:1)ecologique d(cid:3)es confusions v(cid:1)eg(cid:1)etatives, notamment avec les autres
l’apparition de foyers au sein de pays reconnus (cid:3)a myriophylles.
potentialit(cid:1)e (cid:1)ecologique favorable et qui ne sont encore pas
ou peu touch(cid:1)es par l’esp(cid:3)ece (Moody & Les, 2007 dans
Remerciements
Thum & Lennon, 2010). Cette optique engage en amont
une d(cid:1)emarche n(cid:1)ecessaire de hi(cid:1)erarchisation et plus Je remercie les personnes m’ayant assist(cid:1)e les premiers jours
r(cid:1)ecemment de «priorisation» des esp(cid:3)eces et des enjeux de la d(cid:1)ecouverte du Myriophylle, (cid:3)a savoir Guillaume Fried
(Brunel & Tison, 2005; Brunel et al., 2010b; Fried, 2010; de l’ANSES Montpellier et Laurent Chabrol du CBNMC
Fried et al., 2011a; OEPP, 2012a). En second lieu Limousin (cid:3)a Limoges. Pour leur r(cid:1)eponses et pr(cid:1)ecieux
l’efficacit(cid:1)e de cette approche doit reposer (cid:1)egalement sur un commentaires suite (cid:3)a mes sollicitations je remercie
r(cid:1)eseau d’observateurs et une organisation de terrain de (cid:1)egalement : Alain Dutartre (IRSTEA Bordeaux), Gabrielle
personnes form(cid:1)ees, r(cid:1)eseau qui n’est clairement pas Thiebault (Universit(cid:1)e de Rennes I-CNRS), Eric Tabacchi
formalis(cid:1)eactuellement enFrance. (CNRS Toulouse), Beno^ıt Bock (SBCO), Sarah Brunel
Recommand(cid:1)es par le Conseil de l’Europe, l’Organisation (OEPP Paris), Yohan Van Valkenburg (service de la
Internationale des Jardins Botaniques (BGCI) et protection des v(cid:1)eg(cid:1)etaux des Pays-Bas), Jacques Lambinon
l’Organisation Europ(cid:1)eenne et M(cid:1)editerran(cid:1)eenne pour la (professeurretrait(cid:1)e,Belgique)etArneStrid(Sue`de).
ª2013TheAuthor.Journalcompilationª2013OEPP/EPPO,EPPOBulletin43,180–192
Myriophyllumheterophyllum en France 189
Myriophyllum heterophyllum Michaux major, dans la Meuse (cid:3)a Lives-sur-Meuse (province de Namur).
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BrunelS(2009)Pathwayanalysis:aquaticplantsimportedin10EPPO
(CBNMC) office Limousin, it was concluded to be
Countries.BulletinOEPP/EPPOBulletin39,201–213.
Myriophyllum heterophyllum Michaux. This article
BrunelS,SchraderG,BrunduG&FriedG(2010a)Emerginginvasive
describes the situation of this species, which is considered alien plants for the Mediterranean Basin. Bulletin OEPP/EPPO 40
an invasive alien species in Europe, but had not previously (2),219–238.
been the subject of an official report, or evaluation of its Brunel S, Branquart TE, Fried G, Van Valkenburg J, Brundu G,
situation in France and in Europe in the natural Starfinger RU, Bulholzer S et al. (2010b) The EPPO prioritization
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me(cid:1)diterrane(cid:1)en27,72.
этим инвaзивным pacтeниeм вo Фpaнции и в
Castroviejo S, Aedo C, Bened´ı C, La´ınz M, Mun˜oz Garmendia F,
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пpyдoв нaблюдaлocь мaccoвoe пoявлeниe нeизвecтнoгo 20Myriophyllum.pdf
вoднoгo pacтeния. Пocлe coвмecтнoй идeнтификaции CBNBL(2007)Lesplantesinvasivesdanslenord-ouestdelaFrance:
aвтopaми и coтpyдникaми Лимyзeнcкoгo oтдeлeния enjeux de biodiversit(cid:1)e, enjeux de soci(cid:1)et(cid:1)e. Lettre d’information
Haциoнaльнoгo бoтaничecкoгo xpaнилищa Цeнтpaльнoгo du Conservatoire botanique national de Bailleul. Jouet du vent.
мaccивa (CBNMC) былo oпpeдeлeнo, чтo этим Num(cid:1)ero sp(cid:1)ecial. D(cid:1)ecembre, 12 p. http://80.118.32.9/digitalerft/site/
Telechargements/JouetDuVent_Pdf/jouet_NS_Invasives.pdf(acc(cid:1)ed(cid:1)ele
pacтeниeм был Myriophyllum heterophyllum Michaux. B
10septembre2011)
cтaтьe дaeтcя oпиcaниe тeкyщeй cитyaции c этим видoм, Chabrol L, Mady M, Nawrot O & Lebreton A (2011) Esp(cid:3)eces
кoтopый cчитaeтcя инвaзивным и чyжepoдным в Eвpoпe, nouvelles ou remarquables observ(cid:1)ees en Limousin au cours de
нo кoтopый paнee нe был пpeдмeтoм ни oфициaльнoгo l’ann(cid:1)ee 2011. Bulletin de la Socie(cid:1)te(cid:1) Botanique du Centre-Ouest
cooбщeния, ни oцeнки cитyaции вo Фpaнции и в Eвpoпe (SBCO)n.s.42,1–18.
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