Table Of Content140 ans de sculpture
à La Rochelle
1941
Editorial
La réquisition
L’amiral 
Duperré
Pierre Hébert
 
Sculpteur
Pierre Hébert
1804  - 1869
L’amiral  Duperré  est  le  dernier  monument  élevé  par  Pierre 
Hébert  qui  décédera  l’année  suivante.  Etait-il  fatigué  ou 
malade ? Nous ne le savons pas. Par contre, il se fit aider par 
son fils Emile. 
La sculpture en bronze de l’amiral Duperré est élevée sur un 
socle de pierre important. Sur deux des faces de ce socle sont 
présentés deux bas-reliefs signés par son fils Emile Hébert.
 
En  1831,  Pierre  Hébert  entre  à  l'Ecole  des  Beaux-arts  dans 
l'atelier Jacquot. 
Comme ses camarades, il est très admiratif de l’œuvre de son 
aîné François Rude. Il exposa au salon de 1839 jusqu’à 1869 
(année de sa mort). Sa sculpture la plus fameuse est « L'Enfant 
jouant avec une tortue » (exposée au Louvre), qui n’est pas sans 
rappeler « le petit pêcheur napolitain jouant avec une tortue » 
de Rude.  
«  L’amiral  Duperré  »  est  aussi  fortement  influencé  par  « le 
maréchal  Ney »  du  même  Rude.  Mais  là  s’arrête  la 
comparaison, alors que le maréchal d’empire Ney, vigoureux, 
entraîne  ses  troupes  au  combat,  l’amiral  Duperré  devenu 
ministre, contemple sagement sa ville natale qui l’a vu, jeune, 
embarquer une première fois comme simple mousse.
Victor-Guy, Baron Duperré (1775-1846), était le 22ième enfant 
d’une vieille famille Rochelaise. La marine était son seul salut. 
Il y fit une carrière prodigieuse et, en quelques années, de simple 
mousse devint amiral puis Ministre chargé de la marine et des 
colonies. Pour les rochelais de sa génération, il était un véritable 
héros ! Ils n’eurent de cesse de voir élevé un monument à son 
image, ce qui fut fait quarante après le décès du ministre. 
Le visage de l’amiral n’est pas tourné vers la mer. Il regarde sa 
ville natale, car il était important pour les rochelais de son époque 
qu’il fut représenté comme l’un des leurs. 
Elle est la toute première sculpture monumentale réalisée dans la 
ville de La Rochelle, en 1869.
Sur les deux bas-reliefs du socle, Emile 
Hébert sculpta deux moments-clefs de la 
vie  de  l’amiral ;  «L’embarquement  du 
jeune  Duperré  sur  le  "Henri  IV" »  et 
« L'amiral  Duperré  recevant  une  épée 
d'honneur après la prise d'Alger ». 
Emile  Hébert  eut  une  carrière  faite  de 
nombreuses commandes publiques, on lui 
doit  aussi  quelques  sculptures 
romantiques de premier plan.
 
L’attachement des rochelais à leur grand  Bas-relief (Façade Nord)
homme  se  perpétua  avec  les  années. 
Ainsi,  lorsque  toutes  les  statues  de  La 
Rochelle  furent  réquisitionnées  pendant 
la guerre de 39-45, les élus réclamèrent 
de ne conserver que leur amiral… 
Bas-relief (Façade Sud)
Il existe une autre sculpture représentant l’Amiral Duperré qui date de 1847. 
Elle est l’œuvre de James Pradier et se situe au Musée du château de Versailles
Eugène 
Fromentin
EErrnneesstt  HHeennrrii  DDuubbooiiss
ssccuullpptteeuurr
EErrnneesstt  HHeennrrii  DDuubbooiiss
sculpteur
Il est né le 16 mars 1863 à Dieppe
.
et décédé à Paris le 30 décembre 1930
Cette sculpture représente le buste d’Eugène Fromentin en 
bronze situé sur un très grand piédestal en pierre, salué 
par un cavalier arabe sur son cheval eux aussi en bronze.
Ce  personnage  imaginaire  et  sa  fougueuse  monture 
prennent une importance dynamique dans la composition 
de l’ensemble. 
Ernest-Henri Dubois n’a pas seulement « taillé la statue 
d’un grand homme » il a surtout exprimé l’imaginaire de 
Fromentin, imaginaire qui fut, toute sa vie, tourné vers le 
Maghreb. 
Généralement les statues équestres sont réservées aux têtes 
couronnées ainsi qu’aux militaires. Dubois ici nous offre 
un  cheval  « pris  sur  le  vif »  plein  d’énergie !  Pour  le 
sculpteur, « Fromentin peintre orientaliste » prend le pas 
sur « Fromentin écrivain ».   On peut noter que le cavalier tient un fusil dans sa main 
droite, fusil dont le canon est aujourd’hui disparu.
Sous Napoléon III, Fromentin est fort apprécié. 
Il sait, mieux que tout autre, peindre le cheval 
dans sa fougue. La touche très personnelle de 
son pinceau semble avoir inventé le « flou de 
mouvement »  avant  le  cinéma.  Sa  peinture 
annonce  l’impressionnisme. 
Contrairement à Delacroix, son contemporain, 
Fromentin  était  un  homme  de  plein  air.  Son 
orientalisme est tourné vers les grands espaces, 
le Sahara, le Sahel. Les bêtes et les hommes 
sont à la chasse ou dans d’étranges batailles. 
Plus  surprenant  encore,  ces  grands  espaces 
nous renvoient l’image de sa province natale, le 
plat pays d’Aunis. 
 
Ernest-Henri Dubois aborde cette sculpture 
de  manière  étonnante.  Il  impose  le  cheval 
arabe et son goum, en fantasia. Il dispose le 
buste  de  Fromentin  au-dessus,  concentré, 
quelque peu « ailleurs » dans ses souvenirs. 
Le cavalier décalé sur la droite, à la limite de 
chuter,  semble fêter son retour… C’est une 
réussite ! 
( Ernest-Henri Dubois est aussi l’auteur de la sculpture 
de Jean Guiton situé place de l’Hôtel de ville.)
La place des petits bancs se situe à l’angle de la rue du Temple et de la rue du Palais
Seconde inauguration du monument 
d’Eugène Fromentin le 8 mai 1946.
(Montage de plusieurs pictogrammes)
La guerre est finie depuis un 
an, jour pour jour. Les trois 
statues,  restituées  après 
réquisition, sont dévoilées au 
public  lors  d’une  même 
cérémonie.
Ainsi,  après  avoir  inauguré 
la  statue  de  Jean  Guiton, 
place de l’Hôtel de ville, la 
foule  envahit  la  rue  du 
Temple  pavoisée.  Six 
pompiers  sont  au  garde  à 
vous  devant  la  statue  de 
Fromentin  recouverte  d’un 
voile  blanc.  Le  voile  est 
retiré  et  la  foule  peut  à 
nouveau  admirer  la 
sculpture, elle applaudit.
Les  autorités,  après  avoir 
inauguré  les  monuments  de 
Guiton  et  de  Fromentin,  se 
dirigent  vers  le  port  pour 
inaugurer celui du Duperré. 
Un  gendarme,  les  bras  en 
croix,  e ssaye  de  retenir  la   
foule heureuse des rochelais.
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Description:Ernest Henri Dubois sculpteur. Il est né le 16 mars 1863 à Dieppe et décédé à Paris le 30 décembre 1930. Cette sculpture représente le buste