Table Of ContentPLA
POUSSY-
CLOPEDIE
Si vous lui donnez votre lan-
gue, si vous voulez en savoir
plus sur ce qu’on appelle un
chat un chat, lisez a partir de la
semaine prochaine la POUSSY-
CLOPEDIE, une série d’articles
<5} qui vous apprendront TOUT
sur ce qui n’est que Poussy
et retournera en Poussy.
EULS les éleveurs ven-
dent des chatons. Les
gens comme vous et moi,
lorsque leur chatte a des pe-
tits, cherchent plutét 4 les
offrir, Nous avons tous ren-
contré quelqu’un qui cher-
chait « une famille aimant les
animaux pour placer un si
mignon petit chat, Madame,
jaimerais le garder, mais jen
ai déja plusieurs et je n'ai pas
le coeur de le faire suppri-
mer... »
Bref, vous avez- décidé
d’adopter un chat. Alors, s‘il
vous plait, ne le prenez pas
comme ADOPTION
nimporte quand. Retirés trop
t6t du sein maternel, les cha-
tons sont malheureux, ner-
veux, en mauvaise santé. Plus
longtemps on les laisse auprés
de leur mére, mieux ils sont
édugués, moins elle a de re-
gret de-les voir partir. Avant
lage de six semaines, on ne
peut vraiment pas s°emparer
dun chaton. Huit ou neuf
semaines, c’est mieux. A ce
moment-la, il a déja appris a
manger du solide et le chan-
gement de régime, du lait
maternel aux patées, scra
moins brutal.
Si vous avez la possibilité
de choisir parmi une portée,
ne vous laissez pas attendrir
uniquement par le pelage de
votre élu. Vérifiez sil a loeil
brillant, les oreilles propres,
sil a les réflexes vifs mais
nest pas trop nerveux... Bref,
sila lair de bonne humeur.
cest un chaton en bonne san-
té. Dans la mesure du_possi-
ble, vérifiez également s’il ne
souffre pas de la diarrhée
avant que vous ladoptiez
(une fois chez vous, le chan-
gement de nourriture provo-
quera sans doute de petits
troubles de lintestin). II exis-
te chez Jes chats une maladie
trés répandue, lentérite infec-
tieuse, qui ne pardonne pas.
Vous étes certain d’avoir
bien choisi? Alors vous allez
amener le chat dans son
nouveau domicile. Ce sera le
sujet de notre prochain: arti-
cle.
"EST trés
important
pour un chat, la mai-
son ot il vit. A larri-
vée chez vous d'un nouveau
pensionnaire, fermez toutes
les fenétres, bouchez les trous
par ot il pourrait fuir, puis
laissez-le explorer a l’aise tous
les recoins.
Mettez-vous 4 sa place: il
était bien au chaud avec sa
mére et toute sa famille, et
voila qu’on le saisit, qu’on Je
transporte dans un endroit in-
connu. Ne vous étonnez pas
qu'il soit un peu effrayé. Mais
POUSS* YCLOPEDIE
comme BIENVENUE
chez les chats, la curiosité est
plus forte que tout. Il sortira
de sa réserve, reniflera tout ce
qu'il voit. Au passage, indi-
quez-lui le petit bac de sable
que vous aurez prévu, po-
sez-l'y et frottez-lui la patte
dans le sable pour lui faire
comprendre ce qu'on fait 1a.
Sil a eu le temps d’étre édu-
qué par sa meére, il saisira
tout de suite.
Ne vous cassez pas la téte
pour lui installer un panier,
une couchette. Les chats sa-
vent mieux que nous choisir
la place qui leur convient.
Votre chaton vous le démon-
trera bien vite.
Quand il aura repris un
peu d’assurance, offrez-lui un
tout petit snack: un rien de
viande hachée, un pen de lait
(étendu d’eau si c’est son pre-
mier repas hors du sein ma-
ternel). Donnez-lui une bou-
lette de papier, une balle de
ping-pong. II se sentira bien
vite chez soi.
Sauf... Sauf si vous ne le
laissez pas tranquille. Sou-
vent, lorsqu’on accueille un
chat, on a envie de le Saisir,
de le cajoler, de le serrer...
Par pitié, refrénez vos dé
monstrations d'affection. Tou-
chez-le le moins possible les
premiers jours, primo parce
que ¢a l’embéte, secundo par-
ce que ¢a peut lui faire du
tort. C’est fragile, un chaton.
Sil vient vers vous, caressez-
le doucement. Mais ne cher-
chez pas a le retenir sil veut
s’en aller, vous n’y recueille-
rez que des coups de griffe.
Pour sa premiére nuit loin
de sa mére, et surtout s’il fait
froid, donnez-lui une bouillot-
te chaude, emballée dans un
vieux chandail (de préférence
non lavé: l’odeur humaine
vaut mieux que celle de la
lessive). Il s‘y blottira aprés
avoir bien mangé,
Mais ses repas seront le
sujet de notre prochain arti-
cle.
N domestiquant le chat, "homme Ia privé d'une partie de
: POUSS‘YCLOPEDIE E ses instincts. Les chats saulvages ne mangent pas ce qui
leur est nocif; notre chat domestique, lui. n’est plus
capable de se nourrir de fagon équilibrée. Votre chat aura
besoin de vous pour étre en bonne santé.
Donnez-lui TOUJOURS :
e de la viande crue: tous Jes félins en ont un besoin absolu:
e une écuelle d'eau fraiche: bien quils aiment le lait. les chats
doivent se désaltérer ;
e de lherbe de prairie: si vous habitez en ville, faites-en pousser
dans un pot. Il la machonnera comme médicament :
e de Uhuile: une cuillerée & café par jour dans sa nourriture
rendra son poil splendide.
Ne lui donnez JAMAIS :
e du poisson cru: provoque des maladies de peau, des parasites
e des sucreries, méme s‘il les aime : trés mauvais pour les dents ;
e de la charcuterie: c'est bourré de toxines et ¢a donne des
maladies de peau ;
e de petits os ou des arétes dans sa nourriture: le chat peut
sétrangler pour un rien.
De six A huit semaines, un chaton mange trois repas par jour,
chacun d'une bonne grosse cuillerée a soupe. Pas trop liquide.
Méfiez-vous de lexcés de lait, qui peut provoquer des dérange-
ments. Une bonne recette: un jaune d’ceuf battu avec un peu de
beurre. Entre !'age de deux et de quatre mois, donnez-lui deux
repas par jour, un peu plus importants. A plus de quatre mois,
un seul repas, plus important encore, suffira. Les conserves pour
chats sont en général de bonne qualité, mais veillez a varier le
régime : viande crue, poisson cuit. L’huile de foie de morue lui
fera le plus grand bien.
Les chats de race aristocratique ne sont pas plus délicats que
ceux de gouttiére. Si leurs maitres les soignent tant, c’est moins
pour leur bien-étre que pour remporter des prix dexposition.
Toutes les races de chats (et leurs mélanges) ont un ancétre
commun: nous vous le présenterons dans notre prochain article.
comme e DINICTIS ,
D ONNEZ un petit morceau oe
fossile a un paléontologiste, et il
reconstituera tout l’animal. C’est ainsi
qu’a partir d'un bout de machoire
inférieure, des savants ont identifié
certains ancétres du chat. Leur pre-
mier soin a été de les baptiser de
-homs gentils comme Dinictis, Eusmi-
\lus, Nimravus et tutti quanti.
Mais on ignore encore beaucoup de
choses. Pourquoi ces tigres aux cani-
nes en forme de sabre, longues d’une
vingtainede centimetres, ont-ils dispa-
tu simultanément en Europe, en Asie
et en Amérique, il y a quelques mil-
lions d'années, apres avoir semé la
terreur pendant plusieurs époques
géologiques ? Quels sont les chai-
nons de la lignée qui va des mammifé-
res carnivores de |'Oligocéne (envi-
illions d’années avant nous)
POUSS‘YCLOPEDIE
au petit chat de la maison ? Les sa-
vants se disputent ferme a ce sujet.
Sur un point, ils semblents’étre mis
d’accord : le chat sauvage qu’on peut
encore rencontrer dans certaines ré-
gions d’Europe n'est pas l’ancétre de
notre chat domestique. II faut aller en
Afrique pour retrouver l’aieul de
Poussy, que les savants appellent felis
lybica ou, plus simplement, chat cafre.
Un biologiste rhodésien a pu domesti-
quer de ces petits fauves de Ia brous-
se... Pour autant qu’on puisse jamais
considérer un chat comme un animal
damestique.
Les Egyptiens avaient fait la méme
chose il y a quelque quarante siécles.
Mais nous en reparlerons dans notre
prochain article.
OUSS°YCLOPEDIE
comme EGYPTE
Lest probable que les
Chinois, qui ont tout in-
venté, avaient domestiqué
le chat avant les Egyptiens.
Mais les documents les plus
anciens représentant un félin
domestique remontent a
l’Egypte des Pharaons, vers
2650 av. J.-C. Des fresques
nous montrent un chat ac-
compagnant son maitre a la
chasse aux oiseaux aquati-
ques. Oui, aquatiques : le chat
des Egyptiens ne détestait pas
Peau.
Si un pharaon embaumé
revenait aujourd’hui a la vie
et voyait comment, dans cer-
taines familles, on gate les
chats, il aurait un sourire ap-
probateur. C’est que pour les
Egyptiens d’autrefois, le chat,
c’était quelqu’un: n’était-ce
pas le grand chat céleste qui
avait tué a coups de griffes le
serpent mythique Apopi? Et
Bast, la déesse @ téte de chat,
“Son temple, situé 4 Bubastis,
ne personnifiait-elle pas a la
fois la chaleur fécondante du
soleil, !amour et la mode ?
C’est grace au culte de Bast -
que nous en savons tellement
sur les chats de ce temps-la.
était entouré d’un cimetiére
ot) les archéologues ont re-
trouvé des milliers de mo-
mies. Les Egyptiens embau-
maient leurs chats comme des
pharaons, les emballaient
dans des bandelettes, dépo-
saient prés du sarcophage de
bois plaqué d’or une soucou-
pe, probablement avec du lait.
On a méme, tenez-vous bien,
retrouvé dans les tombes de
chats des momies de souris,
déposées 1&4 pour que le chat
ne se sente pas trop seul dans
Vau-dela.
Tuer un chat était considé-
ré comme un crime abomina-
ble. De son vivant, le chat
était doté de colliers, de bi-
joux dont on retrouve la trace
sur les nhombreuses statuettes
qui lui ont été dédiées. La
plus touchante de ces statuet-
tes, de quelques centimétres
de haut, se trouve au British
Museum; c’est un chaton as-
sis sur un piédestal ot figure
une inscription en hiérogly-
phes: « Voici le cadeau d’an-
niversaire offert a une fillette
par son chat, qui lui souhaite
une année heureuse. ».
Bien plus tard, les Arabes
introduiront le chat domesti-
que en Europe. Mais nous en
parlerons dans notre prochain
article.
POUSS‘YCLOPEDIE
comme GOULD
Mr OWEN GOULD était
ele frére du Consul Gé-
néral de Sa Majesté Britannique 4
Bangkok. Il avait aussi une sceur,
Lilian, qui vivait en Angleterre,
avait étudié la biologie et aimait
les chats. C'est pourquoi,
en 1884, il lui a rapporté un
cadeau: Pho et Mia, male et
femelle d'une sorte de chats qu’on
n’avait jamais vue en Europe. Les
premiers siamois.
Un siamois, c'est un prince en
visite chez vous. Digne et condes-
cendant, aristocrate jusqu’au bout
des griffes, le regard d’un bleu de
saphir, la voix rauque, le siamois
est l'un des chats les plus intelli-
gents et les plus affectueux. Sou-
vent aussi les plus jaloux. Il détes-
te la solitude et vous suivra 4 la
laisse plut6t que de rester enfermé
ala maison.
Il arrive que les siamois sup-
portent mal le lait. Si vous con-
statez chez le vétre des déregle-
ments digestifs, mettez-le 4 l'eau
fraiche. Ne vous inquiétez pas si
en lui tatant le bout de la queue
vous constatez comme une cassu-
re (pas nécessairement visible,
mais décelable au toucher) ; Pho
et Mia, les deux chats de
Mr. Gould, avaient cette caracté-
ristique, et elle s’est transmise a
tous leurs descendants. Au Siam
méme, les éleveurs affirment que
seuls les chats de pure race la
possédent, bien qu'il y ait des
siamois de race pure qui ne l’ont
pas.
On ne connait pas l’origine de
cette cassure de la queue. Elle ne
remplit aucune fonction apparen-
te, bien qu'un professeur affirme
qu’elle indique qu’autrefois, les
chats avaient la queue préhensi-
le. Mais il y a des professeurs
qui affirment n'‘importe quoi.
Notre prochain article yous
parlera des chats tricolores.
I Panimal ne vous donne pas
ia permission de examiner, il
nest pas trés facile de reconnai-
tre une chatte d’un chat mile.
En général, les femelles sont un
peu plus fluettes, un peu plus
délicates, mais c’est une question
d’appréciation. Pourtant il arrive
qu’on puisse identifier une fe-
melle au premier coup d’ail:
elle est tricolore, alors que le
male ne porte que deux couleurs
au maximum.
La chatte tricolore, qu’on ap-
pelle aussi écaille de tortue (allez
_ Savoir pourquoi) ou plus fré-
quemment arlequin, a un pelage
fait de taches irrégulitres de
noir, de créme et de roux; on
en rencontre aussi avec du
blanc, parfois des zones tigrées.
Des gens affirment qu'un male
tricolore vaudrait une fortune,
yu sa rareté: sur 250.000 trico-
lores, on peut rencontrer un seul
male. Mais comme les miles tri-
colores sont incapables d’engen-
drer des chatons, les éleveurs
‘¥ n’en veulent pas.
POUSS*‘YCLOPEDIE
comme HABIT D "ARLEQUIN
Par contre, les chattes arle-
quin sont recherchées, spéciale-
ment si elles ont une tache rous-
se dans le visage (les juges des
expositions félines ont leurs peti-
tes manies), Leur intérét, pour
les éleveurs, est dd ace qu’on-ne ,
peut deviner au juste quel pelage +
auront les chatons, qui peuvent
étre de Vune ou plusieurs des
couleurs de la mére... ou com-
plétement différents. suivant le
pére. Le métier d’éleveur n’est
pas sans surprises.
Les chats persans vous seront
présentés dans notre prochain
article.