Table Of ContentJohn Grand-Carteret (1850-1927)
(1886)
La France
jugée par l’Allemagne
Un document produit en version numérique par Roger Deer, bénévole,
ingénieur à la retraite, diplômé de l'ENSAIA de Nancy
(école nationale supérieure d'agronomie et de industries alimentaires)
Courriel : [email protected]
Dans le cadre de la collection : "Les classiques des sciences sociales"
fondée et dirigée par Jean-Marie Tremblay, professeur de sociologie
Site web : http ://www.uqac.uquebec.ca/zone30/Classiques_des_sciences_sociales/index.html
Une collection développée en collaboration avec la Bibliothèque
Paul-Émile-Boulet de l'Université du Québec à Chicoutimi
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Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 2
Cette édition électronique a été réalisée par Roger Deer, bénévole,
ingénieur à la retraite, diplômé de l'ENSAIA de Nancy
(école nationale supérieure d'agronomie et de industries alimentaires)
[email protected]
à partir de :
John Grand-Carteret (1850-1927)
La France jugée par l’Allemagne (1886)
Une édition électronique réalisée à partir du livre de John Grand-Carteret, La
France jugée par l’Allemagne (1886). Paris : Librairie illustrée ; Librairie
Nilsson, 1886, 512 pages. Une édition numérique réalisée grâce à la générosité de
M. Roger Deer, retraité et bénévole.
Polices de caractères utilisée :
Pour le texte : Times, 12 points.
Pour les citations : Times 10 points.
Pour les notes de bas de page : Times, 10 points.
Édition électronique réalisée avec le traitement de textes Microsoft
Word 2001 pour Macintosh.
Mise en page sur papier format
LETTRE (US letter), 8.5’’ x 11’’)
Mise en page complétée le 22 novembre 2003 à Chicoutimi, Québec.
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 3
Table des matières
Note de l’auteur
Avant-propos
Chapitre I : Idées générales des allemands sur la nation française. — influence de
la France sur l’Allemagne.
Chapitre II : Les Français jugés par un joyeux philosophe
Chapitre III : Les appréciations allemandes au XVIIe siècle
De quelques anciens Voyageurs. — Protestations des Allemands contre
l’influence française. — Un Pamphlet politique de 1689 : La France toujours
ambitieuse et toujours perfide
Chapitre IV : Les Allemands et la France du XVIIIe siècle.
L’influence française en Allemagne au XVIIIe siècle. — Appréciations de
quelques voyageurs allemands. — L’empereur Joseph II et le prince Henri de
Prusse à Paris. — Sturtz et la toilette. — Un ennemi de la France : Herder. —
Descriptions idylliques de Mme Laroche et de Matthisson
Chapitre V : Les Français jugés par un roi prussien (1739—1781)
Chapitre VI : Sentiments allemands à l’égard de la Révolution française.
Sympathies de l’Allemagne pour la Révolution, antipathie non déguisée à
l’égard des émigrés. — Lettres de Georges Forster, son enthousiasme pour
Paris. — “ Ma campagne de France ” par Goethe. — Paris décrit par Moritz
Arndt : les formalités du voyage, les enseignes, la vie, la mendicité, les
nymphes du Palais-Royal, les mœurs, l’extrême amabilité des habitants. —
Opinion des voyageurs allemands sur la nouvelle France
Chapitre VII : Les voyages à Paris sous le consulat et le premier empire.
Henri de Kleist, Miller et encore les filles, Reichardt et les théâtres. —
Deuxième voyage de Kotzebue en 1804. — Ses descriptions des rues et des
types de la capitale. — Ses pensées sur les mœurs et l’esprit français. — Ses
conversations avec Bonaparte
Chapitre VIII : Les pamphlets sur Napoléon et les Français (1806-1816).
Rachel de Varnhagen. — Les Français dans le royaume de Westphalie. — Les
chants patriotiques de la guerre sainte. — Les pièces satiriques : les douze
articles de la foi allemande, les anagrammes. — Épigrammes sur Napoléon et
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 4
les Français. — Les pièces documentaires. — Napoléon voleur d’argenterie.
— Simple conversation entre un bourgeois hanovrien et un soldat français. —
L’orgueilleux Paris est pris
Chapitre IX : Gallophobes et Gallophiles (1816-1850).
Antipathies et sympathies pour la France après le premier Empire. — Les
manœuvres des princes. — “ Franzosenfresser ” et “ Jeune Allemagne ” ;
Menzel et Boerne. —Les poètes de l’épopée napoléonienne. — La question
alsacienne. — Les Français et les Allemands jugés par Boerne. — Henri
Heine ; ses appréciations sur la France, sur Paris et sur le journalisme français.
— Comparaison entre Boerne et Heine. — Friedrich von Raumer et les
sympathies des démocrates allemands pour la République de 1848
Chapitre X : Pensées de Gœthe sur la langue, la littérature, les écrivains de la
France.
Comment les Allemands apprennent le français. — Ce qu’était celui de
Goethe. — La réaction contre l’influence littéraire de la France. — Goethe
admirateur de Napoléon I°. — Des qualités nécessaires à un écrivain français.
— Jugements sur Molière et sur Victor Hugo. —Paris, ville unique au monde
Chapitre XI : Les voyageurs de 1816 à 1850.
Johanna Schopenhauer et les femmes de Bordeaux et de Marseille. —
Bavarderie et sobriété des Français. — Le Dr. Isensée et ses appréciations sur
la Parisienne. —Karl Gutzkow et ses impressions parisiennes. — Les
sympathies de la France pour l’Allemagne reconnues par lui, ainsi que la
magnanimité du gouvernement à l’égard des journalistes allemands, qui
médisent sans cesse de la France. — Les femmes écrivains sympathiques à la
France : Thérèse von Lutzow et Ida Kohl. — La vie parisienne et toutes les
particularités du caractère français exposées par cette dernière
Chapitre XII : Les Allemands et le Second Empire.
Différence des sentiments suivant qu’il s’agit de l’homme ou du régime. —
Appréciation du prince de Bismarck. — La brochure du conseiller Klopp. —
Henri de Sybel et son “ Histoire sur la Révolution ”. — Les Allemands à Paris
sous le second Empire. — Les politiques de Bismarck et de Moltke. — Les
satiriques : Schultze et Müller à l’exposition de 1867. — Les descripteurs et
les admirateurs : Wachenhusen, Rodenberg, Gottschall, Paul Lindau. —La
bière signalée par Gottschall comme un agent de germanisation. — Quelques
personnalités : L. Kalisch, et sa description de Paris ; Gutzkow, les femmes et
la société de 1852 ; Lucien Herbert et l’Alsace. — Le véritable historien du
second Empire dans sa politique et dans ses mœurs, Th. Mundt et le livre :
“ Paris et Louis-Napoléon ”
Chapitre XIII : Nouveau déchaînement gallophobe en 1870
La campagne contre la France par la plume. — La haine éclate de nouveau
comme en 1815. — Les paroles de Scharnhorst en 1840, et celles de Bismarck
en 1870. — La poésie guerrière en 1870. — La tactique judaïco-prussienne
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 5
pour déconsidérer la France. — Les meilleurs esprits s’y laissent prendre. —
Les défenseurs quand même de la France : Karl Vogt. — La femme française
pendant le siège défendue par la Neue Freie Presse de Vienne. —
Appréciations du major Meierheim sur la France et les Français et les
Français. — Notes sur les deux sièges par les journalistes allemands qui y ont
assisté : Gustave Schneider, Wachenhusen, Hermann Robolsky, Pietsch,
Strodtmann. — Notes d’un prisonnier : Th. Fontane. — La littérature de
guerre
Chapitre XIV : Les idées et les appréciations allemandes depuis 1870.
Discours du chanoine Doellinger en 1872. — L’Allemagne partage ses idées.
— Réaction contre l’influence française, contre la mode, la langue, le théâtre,
le roman. —Les romans nationaux de G. Freytag. — Attitude politique à
l’égard de la France : M. de Bismarck. — Appel à la pacification des esprits :
Friedrich Kreyssig, Wilh. Koenig, Joseph Schlütter. — Suite de la littérature
de la guerre : les chants populaires guerriers, les souvenirs d’officiers, les
pamphlets. — Les volumes d’étude sur Paris et la France : Hillebrand,
Conrad, Zollinger, Paul Lindau, Max Nordau, Schmidt-Weissenfels,
Ferdinand Gross. — Les appréciations sur la littérature française : ouvrages de
J. Baumgarten. — Conclusion
Chapitre XV : Appréciations des musiciens allemands.
Gluck — Les deux Mozart : leurs jugements sur les femmes et la musique. —
Beethoven et ses sympathies pour la France républicaine. — Weber : son
passage à Paris. — Mendelsohn et ses sentiments d’abord peu favorables. —
Sa verve caustique à l’égard des Français. — Court parallèle entre la France et
l’Allemagne. — Wagner et son pamphlet : une Capitulation. — Ce qu’il faut
penser de sa justification. — Idées générales des Allemands sur la musique
française : Auber et l’opéra-comique. — Leur antipathie pour ce dernier genre
Chapitre XVI : Le théâtre français jugé par les Allemands.
Idées générales des Allemands sur le théâtre français. — Arndt : le drame, la
comédie et la tragédie. — Différences entre l’acteur allemand et l’acteur
français. — Kotzebue : la tradition dans les rôles, la tragédie, Talma. —
Devrient : quelques-unes de ses appréciations sur le théâtre. — Il trouve le
débit des acteurs français mauvais, mais admire leur jeu. — Appréciations de
Gutzkow sur Rachel
Index des nom et des matières
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 6
Remarque
sur cette édition numérique
Par Roger Deer
22 novembre 2003
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L'ouvrage est écrit en 1886, dans une période où les tensions entre les deux pays
restent vives. Le général Boulanger, ministre de la guerre, fait campagne pour la
reconquête de l'Alsace-Lorraine et l'affaire Schnaebelé éclate en avril 1887.
Ce livre me semble mériter une mise en ligne pour plusieurs raisons. Il est bien
écrit dans un style clair, ce n'est pas un pamphlet, c'est un ouvrage documentaire qui
s'intéresse surtout au monde littéraire et artistique.
L'auteur y expose les points de vue sans critiquer, quand il exprime un avis c'est
toujours très bref et étayé par des faits, il ne dénigre jamais personne.
John Grand-Carteret est un écrivain français né et mort à Paris (1850-1927). Il a
collaboré à divers journaux et s’est consacré à écrire l’histoire des mœurs. Parmi ses
oeuvres les plus connues : Les mœurs et la caricature en Allemagne (1885), La
France jugée par l’Allemagne (1886), La femme en Allemagne (1887), Les mœurs et
la caricature en France (1888), Bismarck en caricatures (1890), Crispi, Bismarck et la
triple alliance en caricatures (1892), Wagner en caricatures (1892), Les caricatures
sur l’alliance franco-russe (1898), l’affaire Dreyfus et l’image (1898), La montagne à
travers les âges (1902-1904), L’histoire la vie les mœurs et la curiosité par l’image
(1927). Aujourd'hui John Grand-Carteret est surtout connu pour ses ouvrages
illustrés, recherchés par les bibliophiles.
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 7
Vous trouverez dans le fichier Zip joint trois parties : le texte, l'image de la page
de garde, mes commentaires sur les fautes et problèmes rencontrés. Il y a en
particulier une note à la page 463 dont une partie de phrase est manquante. Peut-être
faut-il le préciser à cet endroit ou supprimer la note.
Commentaires et corrections [les pages réfèrent à l’édition papier originale]
page 11 : les égoûts
page 15 : dûe
page 18 : friseur (en allemand coiffeur, n’existe pas en français)
page 19 : fougeux (corrigé)
page 60 : joyeulseté
page 65 : Ratisbonne (aujourd’hui Regensburg)
page 91 : ils se plaient (corrigé : plaignent)
page 97 : en Tourraine
page 106 : Belle-Isle, ligne suivante Bellisle
page 115 : imbécilles
page 147 : Anarchasis Clootz (Klootz page 129)
page 180 : sybille (corrigé)
page 217 : wan (wann = quand)
page 225 : arride
page 229 : aprécié (corrigé)
page 263 : combattivité
page 294 : [en note] en aucune faaçon (corrigé)
page 300 : tranquilité (corrigé)
page 343 : la grande Bibliotèque (corrigé)
page 358 : tache aussi d’englober (corrigé)
page 372 : égoût
page 377 : paroxisme (corrigé)
page 405 : remerciments (corrigé)
page 406 : Treizchke
page 401 : s’est surtout étudié à peindre la garde nationale
page 452 : les solis
page 463 : [note 1 : il doit manquer une partie de la phrase]
page 468 : trombonne
page 468 : que la garde mabile
page 472 : mabile
page 476 : les mottets
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 8
J. GRAND-CARTERET
__________
La France
JUGÉE PAR
L’Allemagne
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Paris : Librairie illustrée ; Librairie Nilsson
1886, 512 pages.
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Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 9
La France jugée par l’Allemagne
NOTE
de l’auteur
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L’auteur tient à déclarer que s’il n’a point fait figurer dans ce volume la princesse
Palatine, Elisabeth-Charlotte, duchesse d’Orléans, c’est, d’une part, parce que ses
lettres, traduites et publiées plusieurs fois en français, sont trop connues, et d’autre
part, parce qu’elles s’occupent, en somme, uniquement des mœurs de la cour de Louis
XIV.
Le même caractère, essentiellement personnel, lui a fait aussi laisser de côté les
appréciations du major von der Goltz sur Gambetta et ses armées.
Il ne voudrait pas non plus, que ce qu’il a dit au sujet des romans de Gustave
Freytag (voir page 416) pût être mal interprété, c’est-à-dire pût contribuer à ranger cet
écrivain parmi les Franzosenfresser. il rappelle donc, ici, qu’après la guerre Freytag
écrivait : “ Le but est atteint. Nous n’avons plus qu’une politique à suivre, une
politique pacifique. ” — Ceci, sans même chercher à rectifier les quelques erreurs qui
ont dû, certainement, se glisser dans une oeuvre aussi considérable.
Paris, en octobre 1886
Gustave Le Bon, Psychologie des temps nouveaux. (1920) 10
La France jugée par l’Allemagne
La France jugée
par l’Allemagne
Avant-propos
de l’auteur
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Les Français jugés par les Allemands ! — Y pensez-vous ? me dit un écrivain qui
a publié sur l’Allemagne des pages vraies et sincères. Autant vaudrait faire apprécier
le jour par la nuit, non que je veuille comparer la France à la lumière rayonnante du
soleil et réserver à l’Allemagne une obscurité qu’elle est loin de posséder, mais où
trouver deux extrêmes mieux assortis ?
— Justement, — car c’est cette profonde différence dans les mœurs, dans les
institutions, dans façon de vivre, de concevoir, de sentir, qui instituera le côté piquant
de l’œuvre.
Et, en effet, j’ai pensé qu’il y aurait un attrait tout particulier à réunir les divers
jugements que les deux grandes nations, les deux sœurs ennemies — je ne puis mieux