Grenoble (Isère) aux premiers temps chrétiens : Saint-Laurent et ses nécropoles

74 Pages·1986·51.542 MB·French

by  Renée Colardelle

Plan d'accès au site.
Musées et sites archéologiques de la région Rhône-Alpes
GUIDES ARCHÉOLOGIQUES DE LA FRANCE
Renée COLARDELLE
GRENOBLE
(Isère)
aux premiers temps chrétiens :
Saint - Laurent et ses nécropoles
1986
MINISTÈRE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION
Direction du Patrimoine - Sous-direction de l'Archéologie
IMPRIMERIE NATIONALE
Illustrations de couverture
Page 1. L'église Saint-Laurent : le choeur et les fouilles archéologiques de la nef. (Photographie : l.F.O.T.)
Page 4. Détail de la colonnade de la crypte Saint-Oyand. (Photographie : C.A.H.M.G.I.)
La préparation de cet ouvrage a été coordonnée
par M.-T. BAUDRY
© Ministère de la Culture et de la Communication/Imprimerie nationale
1986. Tous droits réservés
ISSN 0758-962 X - ISBN 2-11-080-888-8
Sommaire
Introduction 5
Topographie historique 9
Le site 9
Le développement de la ville 10
• L'époque romaine 10
• Du Bas Empire à l'An Mille 11
- l'enceinte 11
- le groupe cathédral 15
- les nécropoles et les inscriptions paléochrétiennes 16
L'église Saint-Laurent 19
Histoire des découvertes 19
. Les premières recherches (1803-1850) 19
• Les premières restaurations 19
. Les recherches de 1890 à 1970 26
Itinéraire de visite 26
Description et interprétation du monument 27
• Première phase de construction (Ier-He siècles) 31
• Seconde phase de construction (lIIe-IVe siècles) 33
• Troisième phase de construction (Ve siècle) 36
3
• Quatrième phase de construction (VT-VIIe siècles) 36
• Cinquième phase de construction (VIIIe-IXe siècles) 41
• Sixième phase de construction (début de l'époque romane) 50
• Septième phase de construction (X1P siècle) 51
. Du X1T au XVir siècle 56
Le quartier Saint-Laurent 58
Conclusion. 59
Bibliographie sommaire 6i
Adresses utiles et suggestions de visites 63
4
Fig. 1. L'église Saint-Laurent. (Cliché : C.A.H.M.G.I.)
Introduction
L'archéologie des origines chrétiennes a réalisé, à Grenoble comme dans toute la
région, de notables progrès durant ces dernières années. La fouille de Saint-Laurent
de Grenoble, fait assez rare en France, a pu être conduite de manière méthodique et
extensive. Son étude et celle des nécropoles qui entouraient la ville apportent des ren-
seignements précieux sur le Haut Moyen Âge (ivc-vne siècles), période qui connut
une transformation considérable.
5
Fig. 2. Carte de situation avec les limites des évêchés au IVe siècle (extrait de : Sépulture
et traditions funéraires... M. Colardelle, 1983.)
Fig. 3. La nef et le choeur de l'église Saint-Laurent. (Cliché : l.f.O.l.J ^
6

En effet, la région reçut, comme toute la Gaule du Sud et le territoire de
l'ancienne province viennoise, un réseau d'évêchés, chacun installé dans le chef-lieu
d'une cité — celle de Grenoble, comme celle, voisine, de Genève, n'ayant été créée
que fort tardivement. Dès le ve siècle, alors que l'Empire romain d'Occident est
démembré et que se constituent les royaumes barbares, l'autorité épiscopale supplée
les carences du pouvoir politique et fournit à la société un cadre qui, durant tout le
Moyen Âge, restera majeur (fïg. 2).
Les sources historiques étant insuffisantes pour étudier cette période -
l'exemple de Grenoble est à cet égard caractéristique, car les documents écrits sont
quasiment inexistants — l'archéologie est la seule manière de préciser les étapes de
cette évolution. La fouille de quelques lieux privilégiés, en général des édifices reli-
gieux et des nécropoles, se fait en relation avec des observations sur le tracé de l'en-
ceinte fortifiée, qui, à Grenoble, parce qu'elle a été maintenue en usage pour une
grande part jusqu'à la fin du Moyen Âge, est particulièrement bien connue, et sur les
éléments caractéristiques de l'urbanisme (ports, gués, tracé de la voirie, etc.).
Saint-Laurent de Grenoble (fïg. 1 et 3) occupe une place privilégiée, qui tient cer-
tes à l'avancement de la fouille (fïg. 3), mais qui se justifie surtout par les modèles
architecturaux exceptionnels qu'il présente. Son évolution est somme toute banale,
d'une nécropole suburbaine à un prieuré bénédictin en passant par une église funé-
raire du Haut Moyen Âge dont le développement par étapes traduit l'émergence pro-
gressive du fait religieux. En revanche, aux vic-vne siècles la complexité de son plan
cruciforme à absides multiples n'a aucun équivalent connu à ce jour. C'est donc un
édifice curieux, dont une partie, au surplus, a été ornée d'une colonnade aux vme-
IXe siècles et, conservée quasiment intacte, a été transformée en crypte sous le chœur
de l'église romane.
8