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■ABRIGUÉ FN CHINE
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www.altaya.fr
pour tout renseignement, écrire à
Ediciones Alraya, S.A. Ungraf (Barcelone) Cobra, SAS (adaptation éditoriale)
Avda. Diagonal, 545 Impression 18-22 rue des Poissonniers
08029 Barcelona Rotocayfo (Barcelone) 92200 Neuilly-sur-Seine
président Impreso en Espana - Imprimé en Espagne
direction
Roberto Alrarriba © 2007, Ediciones Alraya, S.A.
Olivier Beressi
directeur general distribution
marketing
Mauricio Altarriba Pour la France
Eve Boulan-Périvier
responsable de produit NM PP
Charlotte Saigne Pour la Belgique
édition
AMP rue de la Petite-Ile, l Marie Renault
réalisation 1070 Bruxelles
adaptation
Sintagma Creaciones Editoriales S.L. Tel. : (02) 525 14 11
Catherine Hardy
C. Tuset, 19. 4°,3’ Pour la Suisse
08006 Barcelona, Espagne Naville 38-42, avenue Vibert traduction
directeur CH - 1227 Carouge-GE Michel Beauvais
Jordi Alrarriba Tel. : (022) 308 04 44
Fabrication et production
coordination éditoriale Pour le Québec
Guillaume Duserre
Mireia Ferrer. Guillermo Rodríguez Messageries Benjamin
assistants cf édition 9600 Jean Milot Ville Lasallc
Dépôt légal : à parution
Emma Liado, Xavier Verdaguer Québec H8R 1X7 Tel. : (514) 364 1780
Dépôt en Espagne : B.30204-200"
conception graphique ventes
David Guerra Estudio, Ramón Julia Dépositaires et diffuseurs de presse
textes Pomévente
Ixr prix dé ce numéro comprend le prix du I.kkuIc et
Jaunie Vidal
celui de la miniature. Miniature pour cnllècuonncun
édition abonnement
adultes, ne convient pas aux enfants de moins de H an*.
Carmen Soler Pour vous abonner à une collection :
Toute reproduction. mime partielle, de cette publication
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cm interdite sans l'autorisation préalable de l’éditeut Tous
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droits reserves. Cote publication ne peut être prêtée,
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revendue, louée ou utilisée à des fins commerciales.
Illustrations 90, bd National
Mito Manara © Milo Manara 92258 La Garenne-Colombes Cedex
Les Yeux de Pandora © Les Humanoïdes Téléphone réservé aux abonnés :
Associés S.A.S. - Paris 08 92 23 15 25 (0,34 € min)
Les quatre pages centrales et détachables
(de 8 h 30 à 17 h 30 du lundi au vendredi)
du fascicule sont extraites d'une BD
Les vignettes illustrant les articles sont
de Manara. Au fil des numéros de la
(sauf mention) : Pour commander un numéro ou payer
® SEFAM, Les Humanoïdes Associés vos factures d'abonnement, contactez le collection, vous pourrez reconstituer
S.A.S. - Paris, Librairie Larousse, service clients : ces œuvres dans leur intégralité.
Grifo Edizioni www.macollection.fr
ABÉCÉDAIRE
la maison du sculpteur Berrocal, qu'il existait
des bandes dessinées pour adultes et qu’il y avait
là une possibilité pour rendre compatibles une
diffusion publique massive et une exigence
d'expression personnelle. C’est ainsi qu’il prit
conscience que le dessin pouvait être une voie
possible pour gagner sa vie tout en laissant libre
cours à ses aspirations artistiques.
Ces réflexions coïncidaient à un débat esthétique
sur l’art car, au tournant des années 1960 et
1970, les artistes considéraient en général le
dessin comme une discipline secondaire par
rapport à la peinture et la sculpture. En outre, à
cette époque, la peinture figurative, vers laquelle
Manara avait instinctivement tendance à
se diriger, était méprisée par les jeunes
D contestataires qui la considéraient comme
essin
éminemment « bourgeoise », avec toutes les
connotations négatives que contenait alors ce
qualificatif. Ainsi, dans les ateliers des peintres
Un des grands dilemmes vécus par le jeune et des sculpteurs les cartons étaient pleins de
Manara vis à vis de la peinture,
dessins, puisqu'il ne s'agissait que d’ébauches
à une époque où il n’avait
pour des œuvres à l'huile ou en marbre.
pas encore découvert la
Manara, lui, s'est consacré au dessin
bande dessinée et où il
parce cette voie correspondait à son
espérait produire un art
rapport fondamental à l'art.
ayant une quelconque
L'homme primitif s’est saisi d'un
utilité sociale — pour
bâton pour tracer sur le sol
survivre en même temps
économiquement - était
Dans son œuvre, Manara retrouve toute la tradition
le marché de l'art, qui lui du dessin, depuis les scènes de chasse figurées ait trait par
les hommes primitifs sur les parois des cavernes, jusqu'aux
paraissait d’une grande images des avant-gardistes du XXe siècle qui ont bousculé les
conventions de la représentation artistique de l’être humain.
complexité, évaluant mal ou
Manara interprète toute cette histoire dans La modèle.
sous-évaluant certaines signatures,
tout en en surévaluant d’autres
de manière insensée. Manara
rapprochait ces pratiques de celles
d’autres domaines du monde
culturel, comme le disque ou le
livre : « Un disque de Coltrane vaut
le même prix que n’importe quel
autre, et un livre de Borges coûte
à peu près la même chose qu’un
vulgaire roman policier. »
Il ouvrait par là un questionnement
portant sur la démocratisation
même de la culture. C’est dans ces
circonstances qu'il découvrit, dans
ABÉCÉDAIRE D
quelques traits afin de représenter son monde ;
ce dessin, tout en figurant la réalité extérieure,
a rapidement pris une dimension magique.
A partir de cette découverte, l'homme a peu à
peu cherché un support plus durable pour y
tracer ses figures et les parois des cavernes
commencèrent à porter ses œuvres qui, bien
des siècles après, allaient se prolonger dans la
bande dessinée : une suite de dessins racontant
des évènements.
Manara, avec toute sa culture intellectuelle mais
sans préjugés, s'est donc lancé dans l’aventure du
dessin. Son carton à dessins sous le bras, il s'est
mis à faire la tournée des maisons d’édition et c’est
avec la bande dessinée populaire qu’il a débuté
son parcours professionnel. Ses premiers travaux
ont été largement inspirés des artistes qui, alors,
tenaient le haut du pavé dans ce domaine ; mais,
MiîMura est arrive a son
style au trait clair et
avec le temps, on retrouve déjà l’influence de
vigoureux à travers un
Moebius dans ses premiers travaux d’auteur, long processus et diverses
expériences. On s'en
comme L'homme des neiges. À cette période, aperçoit dans cette
séquence de l/homme des
néanmoins, Manara restait tout de même plus
neiges. Ce qui lui a permis
de parvenir ensuite à
proche du Moebius - qui signait alors sous son
la synthèse du dessin.
véritable nom de Jean Giraud - des aventures du
lieutenant Blueberry. De ces années d’élaboration
de son style propre, Manara a confié : « J’estime
que je dois beaucoup à Crepax. Cependant, par
inclination naturelle, la véritable discipline, je l'ai
apprise, je l'apprends de Moebius. » En même
temps, Manara s'est reconnu des influences
artistiques extrêmement diverses : « Je crois que
je dois quelque chose à tous les auteurs de bandes
dessinées. Il est pour moi manifeste que j'ai pris
un peu chez chacun, même si je n’y fais pas
graphiquement référence de manière explicite.
Et beaucoup m'ont inspiré de manière culturelle,
alors même que je n'ai avec
eux rien de commun
du point de vue
graphique.
Ce sont, par
exemple, Munoz
ou bien Altan,
Mattioli,
Chez Manant, l‘homme des neiges marque un pas en avant vers la
Mattotti, maturité graphique, même si les influences conscientes d'autres auteurs
sont manifestes dans les vignettes. I.'auteur a toujours reconnu
Capuana, l'importance, dans l'affirmation de son style, de Moebius qui. avant de
signer de ce pseudonyme ses travaux oniriques et futuristes, a realise
Montellier
les célèbres aventures du lieutenant Blueberry qu'il a signées de son
vrai nom. Jean Ginntd.
ou Pazienzia. »
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MANARA
Mais Manara est plus proche de Moebius se vêtir. Et il lui reste à apporter ensuite ce qui n’a
quand le récit le conduit sur les chemins de
pas d’expression graphique spécifique et qui ne
l’absurde surréalisme, comme dans l’œuvre tient qu’à quelques détails : l'âme. En excellent
brève appelée Réclame. connaisseur du monde de l'art, il sait qu’en
En évoluant, Manara s'est mis à rechercher un peinture, ce que l’on devine est aussi important
trait clair, sûr et précis lui permettant d’atteindre que ce que l’on voit.
la perfection dans la représentation de ses jeunes L'évolution graphique de Milo Manara ne permet
femmes, qui se rapprochent de la perfection pas de le rattacher à un courant précis. Sa
classique. Il sait en effet, par-delà les modes, simplicité du trait est caractéristique de ce que l'on
demeurer fidèle à sa manière de dessiner les appelle la « ligne claire » dans la bande dessinée
Dans la brève blinde
femmes en suivant certains canons universels du européenne, bien que Manara ne se rattache dessinée intitulée
Réclame, Manara fait
XXIe siècle. Ainsi, quand il a réinterprété les Trois nullement à cette école. Par ailleurs, avec tout ce largement référence au
cinéma et à la musique,
Grâces, de Rubens, il a effectué un travail de qu’il a appris de la bande dessinée, il s’approprie
qui mit marqué sa vie et
influencé son œuvre...
retouches « dermo-esthétiques », pour épouser l'histoire de l'art et fait appel tantôt au baroque,
les variations des canons de la beauté tout au tantôt à la Renaissance, lorsque le scénario d'une
long de l'histoire de la peinture. L’exubérance histoire lui donne le prétexte de donner un style
des chairs de Rubens n’a en effet rien à voir avec déterminé à l’environnement montré dans ses
la fragilité quasi maladive des femmes qui ont vignettes. En réalité, Manara aime le dessin bien
inspiré les poètes romantiques. au-delà de son propre style. Ainsi, dans une scène
Cependant Manara n'a pas eu à enrober onirique de Rêver peut-être, une des
certaines parties du corps de ses héroïnes, ni aventures de Giuseppe Bergman,
à les soumettre à un régime amaigrissant strict il dessine des vignettes d'un
conformément aux dernières exigences de la style totalement différent
mode. D'une certaine manière, il dessine un du sien, imitant avec
idéal de femme moderne qui ensuite acquiert maestria le trait simple
ses caractéristiques propres et personnelles, sur le des artistes des cavernes
plan visuel, pour ce qui concerne la chevelure, la jusqu’à la plus totale
forme des yeux et de la bouche, et la manière de abstraction.
Dans son livre La modèle,
Manara rend hommage
aux grands artistes de tous
les temps et à leurs œuvres.
Ci-dessus, la vision
particulière de Manara du
tableau de Rubens Les trois
grâces et, à gauche, Goya
peignant sa Maja desnuda.
ABÉCÉDAIRE D
D
estin
Dans les bandes dessinées de Manara, beaucoup
de personnages vivent une série d’évènements
les entraînant irrémédiablement vers leur destin.
Ses protagonistes sont condamnés, peu ou prou,
à vivre d'une manière bien déterminée, sans
aucun échappatoire possible. Au fond, Manara
admire - ou, du moins, ressent une certaine
fascination - les destins tragiques qui
prolongent une vie intense ; comme celui de
James Dean, mort sur la route à grande vitesse,
dont le visage apparaît dans une de ses bandes
¡ÉVEILLEZ- |
dessinées. D'ailleurs, l’odeur de l'essence
VOUS!
n'est-elle pas Lune de celles qui l'attirent ?
Dans l'œuvre de Manara, les destins sont
généralement tragiques ou tragi-comiques.
Le plus souvent, les personnages vivent des
péripéties qui se produisent en chaîne, comme
si à un moment déterminé quelque chose avait
déclenché une fatalité dans leur vie. C'est ainsi
que dans Le parfum de l'invisible
l'odeur du caramel est
l'indice de la présence de
l'homme invisible et que paraissant condamné à un destin
Vignette du Parfum
de l'invisible. Miel découvre
cet élément déclenche fatidique. Ses membres, dans leur
le secret pour devenir invisible :
une suite de malheurs. majorité, ont été des personnages une pommade qui sent
le caramel !
De même, Giuseppe sinistres et sans scrupules, chez qui
Bergman subit une le goût du pouvoir réduisait à néant
fatalité en se heurtant toute considération éthique. Selon
sans cesse à des la légende, César Borgia, après
La famille Borgia, originaire
de Valence en Espagne, a
problèmes. Quant au avoir lui-même ourdi de nombreux
compté dans ses rangs un pape
destin de G. B. (aller ego assassinats, a été victime d'une et a élevé à la dignité d'œuvre
d'art la pratique de la ruse et
de Milo Manara), c'est sa conspiration dans laquelle est impliquée de la tromperie. Dans la série
Les Borgia. Manara décrit
rencontre avec HP (Hugo Pratt). sa sœur Lucrèce - et dont il n'a pas réchappé.
les péripéties de cette sombre
saga, avec la collaboration
Et, dans Le déclic, Claudia se révèle soumise Bien plus, Manara montre des peuples entiers
du scénariste Alejandro
à l'appareil du Dr Fez, qui libère chez elle un soumis à un destin collectif tragique, tels les Jodorowsky.
érotisme incontrôlé. À côté du personnage face à Indiens d'Amérique du Nord (Lété indien)
son propre destin, Manara met aussi en scène sa ou ceux d'Amérique du Sud (El Gaucho) qui,
vision d'un destin collectif. C'est le cas pour des en défendant leur liberté, leur culture et leur
Lucrèce Borgia est passée
sujets ayant une dimension historique, comme manière de vivre face au colonisateur blanc,
à l'histoire comme l'un
des esprits les plus retors
celui des albums consacrés aux Borgia - sur un qu'il soit britannique ou espagnol, ne peuvent
et les plus pervers.
Légende ou réalité ï
scénario de Jodorowsky - où l'auteur mène une que succomber.
En tout cas, on lui
attribue maintes atrocités,
réflexion sur le destin de la Rome du XVe siècle et, Le destin est aussi, dans un sens plus général,
te! / 'empoisonnement
de son propre fils.
plus spécifiquement, sur l’église catholique. La celui de toute l’espèce humaine, et il revêt
famille Borgia est un bon exemple d'un groupe naturellement une expression très graphique.
Milo Manara
Les Yeux de Pandora!
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