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Du même auteur :
Schizophrénie. Diagnostic et prise en charge, par C. Demily, N. Franck. 2013, 
192 pages.
Remédiation cognitive, par N. Franck. 2012, 328 pages.
Autres ouvrages :
L’enfant schizophrène. L’enfance du schizophrène, par D. Bailly,  
collection « Congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française », 
2012, 168 pages.
Se rétablir de la schizophrénie, par A. Maire, J. Favrod, Guide pratique  
pour les professionnels, 2012, 184 pages.
La stigmatisation en psychiatrie et en santé mentale, par J.-Y. Giordana, 
collection « Congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française », 
2010, 264 pages.
De la schizophrénie aux troubles bipolaires : le concept de  psychose  
au seuil du xxie siècle, par M. Leboyer, Conférences  Chenevier, 2009,  
126 pages.
La schizophrénie de l’adulte. Des causes aux traitements, par M. Saoud, 
T. d’Amato, collection « Les âges de la vie », 2006, 248 pages.
Les représentations sociales de la schizophrénie, par F. Samy Kohl,  
collection « Congrès de psychiatrie et de neurologie de langue française », 
2006, 156 pages.
Collection Médecine et psychothérapie
Cognition sociale 
et schizophrénie
Outils d’évaluation et de remédiation
Sous la direction de
Nicolas Franck
Professeur des universités
Praticien hospitalier
Université Lyon 1 et Centre hospitalier Le Vinatier
Président de l’Association francophone de remédiation cognitive
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les établissements d’enseignement, provoque une baisse brutale 
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tement est aujourd’hui menacée.
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© 2014, Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
ISBN : 978-2-294-73927-9
Elsevier Masson SAS, 62, rue Camille-Desmoulins, 92442 Issy-les-Moulineaux cedex 
www.elsevier-masson.fr
Liste des auteurs
Nadine Bazin, praticien hospitalier, responsable du centre Bleuler, centre 
hospitalier de Versailles.
Marie-Cécile Bralet, praticien hospitalier, responsable de l’unité CRISALID, 
CHI de Clermont-de-l’Oise, INSERM U669.
Armando Brana, responsable des employés en ateliers, fondation Horizon-
Sud, Marsens.
Eric Brunet-Gouet, praticien hospitalier, chercheur associé, équipe ECIPSY-
EA4047, centre hospitalier de Versailles.
Valérian Chambon, chargé de recherche, Institut Jean Nicod, UMR 8129 
CNRS-EHESS-ENS, Paris
Caroline Demily, praticien hospitalier, responsable du Centre régional de 
dépistage et de prises en charge des troubles psychiatriques d’origine 
génétique, UDEIP, centre hospitalier Le Vinatier, Bron.
Jérôme Favrod, infirmier spécialiste clinique, service de psychiatrie commu-
nautaire, professeur à la Haute École de la Santé la Source, responsable du 
pôle de recherche en psychiatrie et santé mentale, Lausanne.
Claudine Francey, maîtresse socioprofessionnelle, fondation HorizonSud, 
Marsens.
Nicolas Franck, professeur des universités – praticien hospitalier, respon-
sable du centre référent lyonnais en réhabilitation et en remédiation 
 cognitive (CL3R – service universitaire de réhabilitation), centre hospita-
lier Le Vinatier, UMR 5229, CNRS et université Claude-Bernard Lyon 1.
Baptiste Gaudelus, infirmier, centre référent lyonnais en réhabilitation et 
en remédiation cognitive (CL3R – service universitaire de réhabilitation), 
centre hospitalier Le Vinatier, Lyon.
Katya Gremaud, responsable socio-éducative, fondation HorizonSud, Marsens.
Marie-Christine Hardy-Baylé, professeur des universités – praticien hospita-
lier, chef de pôle, centre hospitalier de Versailles, Le Chesnay.
Claude  Hayoz,  responsable  de  résidence  socio-éducative,  fondation 
 HorizonSud, Marsens.
Mariia Kaliuzhna, doctorante en neurosciences cognitives, Laboratory of 
Cognitive Neuroscience, Brain Mind Institute, École Polytechnique Fédé-
rale de Lausanne.
Jean-Pierre Lindenmeyer, professeur de psychiatrie à la New York Univer-
sity, Directeur clinique au Manhattan Psychiatric Center.
VI
Brice Martin, psychiatre, assistant des hôpitaux, centre référent lyonnais en 
réhabilitation et en remédiation cognitive (CL3R – service universitaire 
de réhabilitation), centre hospitalier Le Vinatier, Lyon.
Aurore Morel, Master de science, centre de neuroscience cognitive, UMR 
5229, CNRS et Université Lyon 1.
Karine Merceron, psychologue clinicienne, centre de réadaptation psy-
chosociale, Centre de la Tour de Gassies, Bruges, psychologue libérale à 
Bordeaux.
Alexandra NGuyen, Professeur à l’Institut et Haute École de la Santé La 
Source, Lausanne.
Ali  Oker,  docteur  en  psychologie  cognitive,  chercheur  post-doctorant 
 (Projet ANR EMCO COMPARSE, UFR STAPS Paris xi et LIMSI Paris xi), 
équipe ECIPSY-EA4047, centre hospitalier de Versailles.
Christine Passerieux, professeur des universités – praticien hospitalier, res-
ponsable du service de psychiatrie de l’adulte du centre hospitalier de 
Versailles, Le Chesnay.
David Penn, professeur de psychologie, Université de Caroline du Nord, 
Chapel Hill.
Élodie Peyroux, psychologue, doctorante en neuropsychologie, centre réfé-
rent lyonnais en réhabilitation et en remédiation cognitive (CL3R – ser-
vice universitaire de réhabilitation), centre hospitalier Le Vinatier, Lyon.
Antoinette Prouteau, maître de conférences des universités, Université  
Bordeaux Segalen.
Paul Roux, chef de clinique – assistant des hôpitaux, service de psychiatrie 
de l’adulte du centre hospitalier de Versailles, Le Chesnay.
Yves Sarfati, ancien professeur des universités, praticien hospitalier, psy-
chiatre–pyschanalyste, Centre de Recherche Psychanalyse Médecine et 
Société, Université Paris 7–Denis Diderot.
Jean-Baptiste van der Henst, chargé de recherche, Laboratoire Langage, cer-
veau et cognition, UMR 5304, CNRS-Université de Lyon.
Préface
S’il était besoin de faire valoir la vitalité d’une recherche qui soit tout à la 
fois fondamentale, humaniste et qui jamais ne perde de vue un horizon 
thérapeutique, l’ouvrage coordonné par Nicolas Franck figurerait à la place 
d’honneur, tant les sujets qu’il aborde s’inscrivent dans la meilleure tradi-
tion d’une discipline dont une des noblesses est le souci constant d’inclure 
le sujet souffrant de psychose dans la cité, de comprendre son altérité, de 
parler son langage pour dépasser son trouble.
On doit à la Révolution française une logique de l’inclusion de l’autre, 
en particulier, avec Philippe Pinel, celle du fou. La subjectivation de ceux 
qu’on pensait coupés de l’espèce offrait, en l’espace de dix petites mais for-
midables années, selon le beau terme de Gladys Swain et Marcel Gauchet, la 
communication aux « infirmes du signe » : la lecture aux aveugles, la langue 
aux sourds, la parole aux insensés. Ce combat, qu’on appelle aujourd’hui 
« contre le handicap », n’est pas gagné, en dépit de belles batailles et d’indé-
niables victoires. On sait sur quel front le mener, celui des idées reçues 
qui font dire au dictionnaire flaubertien : « Pour remonter le moral d’un 
malade, rire de son affection et nier ses souffrances ». On sait que le regard 
de chacun n’existe qu’au travers de son monde de croyances, et qu’on ne 
changera celui-là qu’en transformant celles-ci.
Le regard porté sur la schizophrénie est-il en train de changer ? Peut-
être pas pour les tenants de « l’ordure journalistique » honnie par Thomas  
Bernhard, ni pour ceux qui la fourbissent de viles émotions et de piètres 
faits divers. Mais oui, très certainement, pour les cliniciens, jeunes et 
moins  jeunes, et pour les familles de malades, conscients des transforma-
tions opérées depuis soixante ans et dont le présent ouvrage nous confirme 
que la lancée est très loin d’être arrivée à son terme. Découverte de la 
 chlorpromazine, invention de la psychiatrie de secteur, développement des 
antipsychotiques atypiques… Chacun d’entre nous a en tête, avec un nou-
veau traitement, l’exemple de ce qu’il appelle en son for intérieur, quand ce 
n’est pas le mot du patient lui-même, « une résurrection ». C’est un accès 
possible à un travail de réhabilitation ou de restauration cognitive, inconce-
vables quelques années plus tôt, qui en est désormais la prochaine étape. Il 
n’en reste pas moins que notre pratique n’est pas exempte de préjugés, qui 
chez un soignant peuvent prendre l’allure du pessimisme, du paternalisme, 
du découragement, tous prompts à faire vaciller un regard d’égal à égal. Les 
nouvelles perspectives thérapeutiques sont aussi là, salutaires, pour combat-
tre ce fatalisme délétère.
C’est tout à l’honneur de Nicolas Franck de donner l’espoir, la parole, 
et d’offrir ici une tribune à ceux qui se sont donné pour tâche d’ouvrir
VIII
grand les portes d’un nouveau rapport de soignants à soignés ; qui sollici-
tent des premiers une remise en question de leurs connaissances, certitudes 
ou routines relatives aux seconds ; qui constituent enfin, sous cette même 
couverture, un nouveau jalon du meilleur lignage psychiatrique dans la 
conquête de l’autonomie et du bien-être de nos patients. La plongée à un 
niveau descriptif qui ne soit plus seulement celui des symptômes cliniques, 
mais celui des grandes fonctions neuropsychologiques – de la mémoire, 
de la planification, de l’agentivité –, force le respect en même temps que 
l’interrogation de quiconque se soucie un tant soit peu de dépasser l’infir-
mité dont les patients atteints de schizophrénie font état, et de restaurer 
la sérénité de relations interpersonnelles qui font le meilleur de l’humain.
L’engagement dans cette cause du coordinateur de l’ouvrage n’est plus à 
démontrer : il est ancien, profond, sincère, et ce dernier opus en confirme 
la constance. Qu’il soit remercié de fédérer les nombreuses forces vives de la 
réhabilitation cognitive, ici en présence, pour dessiner l’avenir de prises en 
charge toujours plus raffinées, adaptées, compréhensives, singulières.
Yves Sarfati
Centre Recherche Médecine  
Psychanalyse et Société  
Université Paris VII – Denis Diderot
Introduction
Nicolas Franck
L’expression cognition sociale désigne l’ensemble des processus de traitement 
de l’information qui sous-tendent les relations interpersonnelles. L’étude de 
la cognition sociale occupe actuellement une place centrale dans le champ 
de la psychologie sociale. Cette branche de la psychologie, qui a commencé 
à se développer il y a une cinquantaine d’années et se consacre tradition-
nellement à l’étude des processus mentaux et des comportements déter-
minés par les interactions (Brown, 1965), a été considérablement enrichie 
durant les dernières décennies par l’apport des sciences cognitives. Celles-ci 
lui ont apporté une dimension supplémentaire en permettant l’appréhen-
sion de ce type de phénomènes à travers l’étude des processus cognitifs – en 
particulier la perception, le stockage et le traitement des informations par 
le cerveau – mis en œuvre lors des interactions (Adolphs, 1999). Appar-
tiennent à ces informations celles qui se rapportent aux émotions et aux 
états mentaux d’autrui – comprenant ses croyances, désirs et intentions 
(Dennet, 1987), dont le traitement constitue le fondement de la cognition 
sociale. Les processus impliqués dans la cognition sociale déterminent la 
capacité à développer des relations sociales appropriées.
La schizophrénie se caractérise au premier chef par une altération majeure 
de la capacité à interagir de manière adéquate (Jaspers, 1913). Cette altéra-
tion peut être interprétée comme l’une des conséquences des manifestations 
schizophréniques. En effet, les troubles psychotiques du vécu (les halluci-
nations et autres phénomènes dans lesquels la perception du monde envi-
ronnant et de soi-même est altérée) peuvent y contribuer directement ou 
parce qu’ils favorisent la construction d’idées délirantes de persécution qui 
conduisent soit à la mise en œuvre de stratégies d’évitement relationnel, soit 
à des comportements agressifs ; le manque d’énergie, l’émoussement émo-
tionnel, la perte de motivation et le retrait qui s’ensuit favorisent également 
les troubles des interactions ; idem pour l’incapacité à organiser sa pensée et 
son discours de manière adéquate. Les trois principales dimensions sympto-
matiques de la schizophrénie (positive, négative et désorganisée, respective-
ment) favorisent ainsi les difficultés relationnelles des personnes souffrant de 
troubles psychotiques. Toutes ces manifestations peuvent être analysées en 
termes de processus cognitifs dysfonctionnels susceptibles de les sous-tendre 
(Franck, 2006). Pour les symptômes positifs, les troubles du traitement de 
l’information potentiellement impliqués peuvent affecter l’agentivité (capa-
cité à se reconnaître comme étant à l’origine de ses propres actions et à distin-
guer ce qui est mis en œuvre par autrui ou par soi-même), le contrôle de ses 
Cognition sociale et schizophrénie
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2  Cognition sociale et schizophrénie 
propres actions (capacité à ajuster ses actions selon des paramètres internes et 
issus de l’environnement), le monitoring de la source (capacité à distinguer 
l’origine de ses souvenirs) et la théorie de l’esprit ou ToM (theory of mind en 
anglais, c’est-à-dire la capacité à attribuer à autrui des états mentaux distincts 
des siens propres). Pour les symptômes négatifs, les altérations potentielle-
ment incriminées concernent le traitement des informations émotionnelles 
et la capacité à initier des actions. La désorganisation, quant à elle, peut être 
favorisée par des troubles de l’inhibition, du contrôle cognitif (capacité à 
sélectionner une action pertinente en tenant compte du contexte simultané 
et antérieur), de la planification (capacité à mettre en œuvre des séquences 
d’actions ordonnées) et de la flexibilité cognitive, c’est-à-dire par une atteinte 
des fonctions exécutives. Certains de ces processus cognitifs (ToM et traite-
ment des informations émotionnelles, en particulier, mais aussi aptitude à 
identifier qui cause – ou a causé – une action) contribuent spécifiquement et 
les autres (attention, mémoire, fonctions exécutives) de manière non spéci-
fique à la cognition sociale. En effet, bien que la cognition sociale requière 
l’implication de processus cognitifs non sociaux, ces derniers n’incluent pas 
complètement la cognition sociale (Billeke et Aboitiz, 2013).
La cognition sociale représente un déterminant majeur de la clinique et 
du trouble des interactions schizophréniques. L’altération de la prise en 
compte de l’autre dans la schizophrénie était connue bien avant que la 
notion de cognition sociale ne soit élaborée, et ceci au-delà de la sphère psy-
chiatrique. Ainsi Philip K. Dick écrivait il y a plus de 50 ans au sujet de l’un 
de ses personnages censé souffrir de troubles schizophréniques : « Elle ne 
devait avoir qu’une piètre vision des gens (…). Elle ne devait les voir qu’en 
fonction d’une entrave ou d’une non-entrave à sa liberté d’action. »1
Les données attestant l’existence d’un déficit de la cognition sociale dans 
la schizophrénie sont nombreuses (Green et al., 2008 ; Mehta et al., 2013 ; 
Penn et al., 1997). Ce déficit a pour conséquence directe ou indirecte (à 
travers les conséquences des symptômes qu’il favorise) une altération des 
interactions sociales (Allen et al., 2007 ; Hooket et Park, 2002 ; Sergi et al., 
2007 ; Vauth et al., 2004), avec comme retentissement une baisse de la 
qualité de vie et un handicap fonctionnel (Couture et al., 2006 ; Fett et al., 
2011 ; Kee et al., 2003 ; van Hooren et al., 2008).
Plusieurs analyses factorielles ont montré que la neurocognition et la 
cognition sociale sont indépendantes l’une de l’autre (Allen et al., 2007 ; 
Sergi et al., 2007). Fett et al. (2011) ont rapporté que, en ce qui concerne les 
troubles du fonctionnement social, 16 % de la variance dépendraient de 
l’altération de la cognition sociale, alors que seuls 6 % seraient en rapport 
1.  Le bal des schizos (roman écrit en 1962 et publié en anglais en 1972 sous le titre : 
We can build you, puis en 1975 dans sa traduction française).