Table Of ContentIl A
Directeur Politique : Cheikh Ante DIOP Août - Septembre 1977
Directeur de(cid:9) Publication : Babacar NIANG
N° 5
Rédacteur en(cid:9) Chef Abdoulaye KANE
pzewni -r
SOMMAIRE
• L'Opinion publique sénégalaise
• PÉTITION : La liste s'allonge...
• Université : des étudiants qu'on expulse. Pourquoi ?
• Encore un S.O.S. pour l'alimentation des Sénégalais
• Paysans, Pêcheurs, Ouvriers : face à l'ennemi : le Régime
• Comment Ch. A. DIOP voit la bombe de Prétoria
e. Presse et Politique
• Soutien au Peuple Sahraoui
PRIX : t20 FRANCS
sommaire
EDIT'ORIAL
2. L'OPINION PUBLIQUE SENEGALAISE
Les lecteurs écrivent
3. L'ONCAD ET NOUS
LES PIKINOIS ONT DROIT A UNE VIE
4.
MENSUEL D'OPINION PLUS DEC ENTE
Sécurité
5. LA BOMBE DE PRETORIA ET L'AVENIR
DE NOTRE ESPECE
Directeur politique:
Politique intérieure
CHEIKH ANTA DIOP
12. PETITION POUR LA RECONNAISSANCE
SANS EXCLUSIVE DES PARTIS POLITIQUES
19. QUELLE HUMILIATION
Directeur de publi-
23. LA LIBERTE DE PRESSE : LES ENJEUX
cation :
BABACAR NIANG
Vie des masses
MRédacteur en chef 26. DES ETUDIANTS AUX CHAMPS
CRISE SYNDICALE,INTERETS DES OUVRIERS
ABDOULAYE KANE 27.
29. CLASSE OUVRIERE EN LUTTE
30. ILEE DU SALOUM:LES PECHEURS
DEFENDENT LEURS INTERETS
32. "ENCOMBREMENTS HUMAINS" III
Mbirection, Adminis- 35. MISERE DE LA SAUTE PUBLIQUE
tration, Rédaction : FLORAISONS DE PRISONS
SICAP AMITIE II
VILLA N° 4025, DAKAR
Education et culture
36. LE SENS D'UNE POLITIQUE
MIMPRIMERIE SPECIALE 38. UN NOUVEAU DECRET EXECUTE A LA SAUVETTE
Luttes de libération
nDEPOT LEGAL ; 1976
40. SOUTIEN AU PEUPLE SAHRAOUI
Numéro Spécial
Août-Septembre 1977
Prix : 200 francs
Faisons de
Un outil efficace de libératio
:
Diffusons-le
parmi les larges couches du
peuple
Soutenons-le
'opinion publique
sénégolois
L'EXIGENCE POPULAIRE DE CHANGEMENT SE RECONNAIT A DES SIGNES
INFAILLIBLES. DA NE UN PASSE RECENT LE REGIME NE SE PREOCCUPAIT
POUR AINSI DIRE PAS DE L'OPINION DES SENEGALAIS. LES MESSAGES A
LA NATION, LES A LLOCOTIONS RADIODIFFUSÉES, LES JUSTIFICATIONS PO-
LITIQUES ETAIENT (ET SONT ENCORE EN GRANDE PARTIE) DESTINES A
L'OPINION PUBLIQ UE EXTERIEURE ET OCCIDENTALE EN PARTICULIER.
LE RESTE S'EST
TOUJOURS REDUIT AU TRAIN-TRAIN DE LA GESTION DES
AFFAIRES SANS PR
EOCCUPATION DES VOEUX, DES SENTIMENTS ET DES BE-
SOINS DES CITOYE NS. NOUS NE SOMMES PAS ENCORE SORTIS DE CE REM.,
MAIS QUELQUE CHO SE S'EST BRISE DANS LA MACHINE.
SI L'ON CON SIDERE LES DEUX GRANDES GREVES DE CETTE ANNEE,
CELLE' DES ÉTUDIA
NTS ET CELLE DES CHEMINOTS, CE QUI FRAPPE C'EST
L'INSISTANCE AVE,
E LAQUELLE LE GOUVERNEMENT S'EST EXPLIQUE DEVANT
LES SENEGALAIS -
AVEC LES MOYENS QUE L'ON SAIT - ET SANS CONVAIN-
CRS PERSONNE.
S'IL A TENU
A DEPLOYER DE TELS EFFORTS C'EST QU'IL CRAINT
AUJOURD'HUI PLUS QUE JAMAIS DE VOIR SE DEVELOPPER CE FORT COU-
RANT POPULAIRE Q?V I EXIGE LE CHANGEMENT. IL EST HANTE PLUS QUE
JAMAIS PAR LA PEI ?SPECTIVE DE L'UNITÉ DES TRAVAILLEURS INTELLEC-
TUELS ET MANUELS ET DE LEUR MOBILISATION.
CERTES, IL .1 A L'ECHEANCE DES PROCHAINES ELECTIONS DE 1978,
MAIS ELLE N'EXPE QUE PAS TOUT. LA RAISON FONDAMENTALE C'EST QUE
LA VIE A INSTRUI.9
"LES SENEGALAIS A TRAVERS LES ECHECS DE 17 AN-
NEES DE POLITIQUE NEFASTE.
CEPENDANT, II, 1ALGRE CELA, LA PRESSION DE L'OPINION PUBLIQUE
N'EST PAS ENCORE SUFFISAMMENT FORTE. ET TOUT LE MONDE SAIT QUE
LA REPRESSI3N ET L'INTIMIDATION SONT POUR BEAUCOUP DANS CE RE-
TARD.
POUR QU'UNE VERITABLE OPINION PUBLIQUE DEVIENNE EFFICACE,
IL FAUT QU'ELLE I RENNE FORME ET VIE DANS DE PUISSANTES ORGANISA-
l'IONS LE MASSES E
DISPOSE DE MOYENS D'EXPRESSION ADEQUATS.
QUE LES FORM ATIONS POLITIQUES DE L'OPPOSITION SOIENT DANS
CE DOMAINE UN CAD RE' APPROPRIE CELA NE SURPRENDRA PERSONNE. SI
LES TRAVAILLEURS PARVENAIENT A FORGER LEUR UNITE DANS LA LUTTE,
ILS TROUVERAIENT LA UN PUISSANT MOYEN D'AGIR SUR LES EVENEMENTS.
MAIS, DE MEM E QUE LA. VIE SOCIALE EST RICHE E.9.' DIVERSIFTEE,
DE AIME L'EXPRESS ION DE CETTE OPINION PUBLIQUE PEUT REVET72 DES
FORMES VARIEES. L ES SENEGALAIS ONT DES DROITS QU'ILS DOIVENT
FAIRE VALOIR. S' ILS ONT L'ESPRIT D'ENTREPRISE, S'ILS SONT ORGA-
NISES, S'ILS FLAC ENT A LEUR TETE DES HOMMES DE CONFIANCE, DEMO-
CRATIQUEMENT CEOI SIS, ILS FERONT ENTENDRE LEVR VOIX ET POURRONT
CREER LES CONDITI ONS D'UN CHANGEMENT RADICAL.
T A X A W
iumstmataMenannam
éditorial
71101-18
àc•- cpue adressons cette lettre que 5 qui ont été livrées à certains
que vous ta publies dans votre 72rivitégiés" parce qu'ils nous repro-
jornal. Nous tenons à attirer L'at- chaient à nous de vendre nos récoltes
tention de tous les patriotes sur la aux banas-banas. L'ONCAD est mie al-
manière dant le régime nous exploite lée jusqu'à nous proposer 80 Fra. le
par le biais de l'ONCAD. kg de pomme de terre, tout en gardant
5 Prs. pour la fameuse "ristourne".
Les banas-banas par contre nous achè-
Nous sommes des marechers cull-i- tent larrécoltes à 95 Frs. le Mg avec
ateurs de pommes de terre, regroupés tous les risques que ça peut comporter
dans une coopérative. pour eux (saisies, amendes, etc....)
L'ONCAD nous prête des semences
Finalement pour avoir des eemencee
de pommes de terre à 8 000 Frs. le
il nous a fallu (nécessité oblige) les
quintal, à payer après les récoltes.
acheter à 10 000 Frs. le quintal aux
Quand elle nous prête ce quintal,
politiciens privilégiés qui Zes avaient
nous devons pour le remboursement,
reçues.
donner 125 kg, qui après criblage re-
Noue nous arrêtons lz, en vous
tombent à 100 kg, ce qui nous occa-
dispensant de toutes tes autres humi-
sionne ainsi une perte de 25 kg.
liations dont nous sommes victimes,
Ensuite, L'ONCAD nous achète notre pro
sachant que la vérité triomphera
duction à 6 000 Frs. le quintal. Par-
dans un avenir bien proche.
rallèlement à cela, il y a des banas-
banas qui viennent nous acheter nos LI:211L21
ql"iPe de
produits d un prix beaucoup plus éle- pczLulsaLecLle, (cid:9) urté e
vé d savoir 8 500 Frs. le quintal. Et fb,, BA à Darou Fa 4 Z Dio c
ce sont eux qui assurent te transport,
tandis qu'avec l'ONCAD nous sommes
obligés de payer le transport d 125 F. AVIS AU LECIEU-Rn
le quintal pour l'acheminer jusqu'à
TAXAW VOUS A COUTE 200 FRS.
MBORO.
CE JOURNAL QUI EST VOTRE JOURNAL
Au total, en y ajoutant le prix
A BESOIN DE VIVRE ET DE SE DEVE-
de notre transport aller-retour, le
LOPPER POUR ETRE DANS LES MEIL-
quintal nous rapporte moins de 6 000
LEURES CONDITIONS POSSIBLES DE
Frs.
VOUS INFORMER ET DE FAIRE SON
DEVOIR. LA FORME SOUS LAQUELLE
IL EST ACTUELLEMENT CONFECTIONNE
Pendant la c=pagne 74/75, nous
DEMANDE DE FAIRE PACE A DES DE-
avions eu une mauvaise production par
PENSES PARTICULIERES OCCAS:ON -
suite des aléas climatiques, mais ce-
ci n'a pas empêché l'ONCAD de nous en- NEE"3 SURTOUT PAR LE COUT DU PA-
PIER.
voyer des gendarmes pour nous contrain
L'ACHETER A 200 FRS. C'EST UNE
dre à payer. Il nous a fallu vendre
bétails et vivres pour échapper a MANIERE ENTRE AUTRES DE LE SOU-
TENIR.
cette humiliation.
ACHETEZ TAXAW, FAITES LE LIRE
Cette année, nous avions demandé
ET SOUTENEZ LE.MERCI.
40 tonnes de semences, il n'y en a eu
les lecteurs œrivent
Ud© art ©Ire
à uns
décaple
'Ê© (cid:9)
que des maternités où
ptelulent puces
et punaises.
De L'autre une disproportion frap-
pante entre le personnel des 5 dispen-
saires et le nombre de malades qui cha-
que jour rentrent chez eux sans avoir
ikine, l'une des plus grandes agglomé- été consultés. Les pikinois veulent que
rations du Sénégal est une villerche - le personnel médical soit augmenté dans
pignon et abrite aujourd'hui en gran,_ des proportions en rapport avec la den-
partie ceux que les déguerpissements sité de Za populationet les besoins dès
successifs de la Médina et des bidonvil- habitants.De ce faitest indispensa-
les ont chassé de Dakar. ble que scit construit un
hopital capa-
Elle a connu une croissance démo:7 ble d'accueillir les malades très pauvres-
pour (cid:9)
graphique spectaculaire en passant de plupart, qui risquent fréque--
20 000 habitants en 29.59 à plus de ment de mourir faute de ne pouvoir pa-
400 000 habitants de nos jours. Les yer la somme exigée en général avant
problèmes posés par cette croissance dé- d'être admis dans certains hepitaur et
mographique se manifestent à toue les cliniques.
niveaux.
Mais des maintenant itfaut que nos dis-
D'abord les jeunes pikinois rencon- pensaires soient fourni en matériel mé-
trent de nombreuses difficultés dans dical notamment en aiguilles et serine
leurs conditions d'études secondaires. gues, ce qui éviterait que les malades
En effet Pikine ne compte pas un seul encourent des risques accrus d'infection
lycée'. De ce fait tes éléves de cette entrainês par l'insuffinence
de matériel
grande agglomération fréquentent les ù stérilisation.
établissements secondaires de la capi*- Provisoirement pour ne pas être soumis
tale. Ce qui ne manque pas de poser
des traitements de fortune et à
la né-
l'angoissant problème des moyens de
cessité de payer des ordonnances de plue-
transport. Les routes sont étroites et
en plus coeteuses, on peut se demander
défoncées dans cet immense ghetto sur-
si l'exemple du dispensaire des HLM de
peuplé où il n'existe que 6 lignes des-
Guédiewaye qui fanctionne par auto.
servies par la SOTRAC, soit 96 autobus nancement des fin
malades, si donc cet exem-
(chiffres avancés par le "soleil"
du ple ne devrait pas être suivi .?
8 février 1976).
Hélas ce n'est pas tout. Un autre objet
Mais il ny a pas que les élèves. d'inquiètude des Pikinois, cêrtel'atmos-
L'immense majorité des Pikinois qui on t mosphère d'insécurité de dette ville qui
un emploi , ou une occupation, étudient
accumule tous tes fièaux : alcoolisme,
travaillent et réglent
leurs affaires à drogue, prostitution, vols et agressions
Dakar. Aussi Pikine donne t-il chaque è mains armée, viols en plein jour, ban-
jour le triste spectacle des bousculades
ditisme et délinquance juvenités Pikine
couvent très violentes mec points d'ar- connaCt aussi Z'un
rêts des automobiles de transport en tes plus élevés. des taux de mortalité
commun:'
Le tableau est donc b?en sombre. Les pi-
Sur un autre plan, le manque d'hy- kinois -sont en droit d'exiger qu'en rap-
giéne et l'insuffisances des moyens d port avec leurs conditions particuliers*
d'actions sanitaires sont particulière-
de viendes rèalisations concrètes soient
ment préoccupante.
faites à la place dei discouÊs et des • .•
D'un tété l'inexistence d'égoeit
ppcmesses dont tout 7e.monde s'est las- •
(donc danger accru de péril fécal), insa-
.94 depuis très longtemps.
lubrité decrues, du grand marché (qui
Yacine SARR
n'est nettoyé qu'une f•e l'au) ainsi
UeleWIJ
SOU MAX"
ft
713ombe
p
de ttoria
41
et l'avenir
de notre es èce•
•
Il convient de faire quelques rap- à l'époque. Un résumé très succil.nt en
pers en cuise d'introduction. fut fait au journal parlé de vingt
En déceelre 1907, . Da'ar(cid:9) le heures, le jour de la clôture du Con-
cadre du Congre,- international des A- grès. L'hebdomadaire *Jeune Afrique' le
fricanistes, j'avais fait adopter Za résuma aussi dans son numéro 367 du
résolution suivante : 21 janvier 1968, page 17.
Auparavant dans le numéro 240 du
Résolu 11.7.1965 du mène hebdomadaire, tJeune
en Afrique: Afrir:ue; noue écrivions, dans le ca-
dre d'un long article, intitulé l'A-
"Le Congres considère qu'il est frique, la Chine et les U.S.A :
de son devoir d'attirer l'attention "La minorité leucoderme d'Âfri-
des autorités politiques et des cadres que du Sud pourrait prendre le conti-
a
scientifiques africains sur t'activité nent noir revers. Pendant qu'il est
à-4 fébrile qui est déployée en ce moment encore temps, on ne saurait tee at-
par l'Afrique du Sud pour fabriquer tirer l'attention des Africains sur
des armes atomiques, des fusées à éta- les préparatifs de guerre et de résis-
ges pouvant véhiculer des ogives nu- tance de t'Afrique du Sud. Le premier
cléaires, des armes chimiques et bac- réacteur atomique (Safari) de c paye
tériologiques; il estime que de tels est en service depuis plusieurs années
faits sont de nature à mettre en pé- --L'Afrique du Sud est suffisam-
ril l'avenir du continent africain, ment équipée sur le plan technirue,
que tout projet individuel, collectif pour fabriquer dés bombes atomicues au
ou national qui ne tient pas compte de plutonium, à détonation par impi›osion.
ce nouveau facteur serait insensé. La séparation physique des communautés
Demande que les responsables po- préalablement réalisée dans le cadre
litiques africains prennent à temps de l'apartheid, rendrait possible un
les mesures préventives qui s'imposent génocide sans bavure. L'Afrique du Sud
en liaison, au besoin, avec les cadres s'organise fébrilement sur le plan mi-
a
scientifiques africains, que l'opinion litaire pour résister l'ensemble du
internationale soit alertée". centinent noir. On espère que le dan-
ger sera perçu à temps".
Cc texte, Radio Sénégal n'avait
pas cru utile de le lire intégralement Dans le NC 49 du 20 septembre au
..1411001.11.mun
* Les intertitres sont de la rêdaction
le
4MOMMIMUM§IMUC eMillelIBMInagla
®
30 octobre 1971 de l'ancien bimensuel l'Afrique du Sud allait faire les bou-
"Africasia", noua reprenions et déve- chées doubles perur arriver à construi-
loppions Ze même thème dans le cadre re la bombe atomique bien avant la mi-
d'un article intitulé "Menace nucléai- se en service de aee réacteurs de puis
re sur l'Afrique" : le monde venait sance ou de ses centrales atomiques,
d'apprendre que l'Afrique du Sud avait et que seule, une action militaire
mis au point avec ta complicité de concertée, conduisant d la libération
Occident (la firme allemande Steag, en immédiate de cette partie de notre con-
Allemagne Fédérale) un procédé révolu- tinent pourrait nous mettre à l'abri
tionnaire de séparation isotopique de d'une guerre atomique dans les prochai-
e
l'uranium 235 des fins civiles et nes années : thème que nous avions dé-
militaires. Cela voulait dire que Pre- veloppé aussi dans la préface du. livre
toria pouvait potentiellement accéder de Mario de Souza Clington : "Angola
â l'are nucléaire la plus difficile libre" (Gallimard).
à réaliser sans etre obligée de dispo-
ser d'un réacteur atomique au préala-
ble. LA SECURITE PRECEDE LE DEVELOPPEMENT
Nous disibne dans cet article:
"Lorsque l'Afrique du Sud aura mis la
dernière main à son arsenal nucléaire Noue avons fait ce longrappel
et thermonucléaire, elle sera prête pour montrer que l'intelligentsia ne
à parler un tout autre langage à tou- doit pas attendre de recevoir les évè-
te l'Afrique Noire. Tous ceux qui ont nements comme des tuiles sur le crâne
cru d la vertu du dialogue auront a- pour les prendre en considération.
lors des éléments de réponse, et ceux Le danger atomique Sud-Africain
qui croyaient au salut individuel r727,Pesait inexistant ou si lointain
Pourront aussi faire leurs comptes. qu'il ne semblait pas concerner notre
Si l'Afrique Australe échappait génération et l'on croyait qu'il n'-
d notre contrôle, c'est comme si la était pas opportun de l'inclure dans
terre se dérobait sous nos pas. Peut- un programme politique réaliste.
étre l'Afrique Noire ne disparaitrait- Le rêve est devenu réalité sans
elte pas entièrement, mais de nombreux que nous ayons eu mettre à profit le
peuples africains seraient anéantis. temps précieux qui c'est écoulé pour
nous préparer à faire face d l'évène-
L'Occident impérialiste joue au- ment.
jourd'hui è fond la carte Sud-africai- L'expérience sera souterraine ou
ne pour prendre une revanche discrète atmosphérique sur pylônes dans ce der-
et efficace sur les mouvements de li- nier cas, les effets seront encore
bération nationale africains, pour pro plus désastreux.
teger le sanctuaire qui garantit la Comment l'opinion africaine a-
perennité de l'étalon-or, base de t-elle été informée de l'imminence de
économie occidentale". l'entrée de l'Afrique du Sud au Club
e
Dans Ze 141 des'Notes Africai- Atomique? C'est l'Union Soviétique
nesed'octobre 1974, éditées par l'- qui, à la suite d'observations par sa-
1FAN, est publié sous Ze titre "Pers- tellite, a révélé le danger au monde
pectives de la recherche scientifique entier, plongeant ainsi l'Occident im
en Afrique", le texte de la conféren- périaliste dans la confusion. Cela ap-
ce que le doyen de la Faculté des pelle deux remarques : une fois de
Sciences m'avait demandé de faire à /'- plus nous constatons que /a sécurité
Ouverture du Congrès de l'A.S.O.A (As- précède le développement; un continent
sociation Scientifique Ouest Africaine)• qui ne peut pas assurer sa propre sé-
Le danger nucléaire Sud-Africain fut curité militaire, qui ne contrôle pas
parmi les sujets abordés. en particulier son espace atmosphéri-
que et cosmique n'est pas indépendant
Dans le N° zéro de'SIGGI; dans le et ne peut pas se développer. Alors que
cadre de l'article intitulé "Les rai- les minorités privilégiées sont vau-
sons d'un engagement", nous avons d trées dans le présent, le cataclysme
dessein polarisé l'attention des lec- est à nos portes, l'avenir de notre es-
teurs sur le fait que devant la pres- pèce est en danger sans que nous puis-
sion politique des masses africaines, sions nous en douter.
Deuxièmement, le•caractère perni-
DESSEINS MOYENS ET rOMPL/CITE
cieux de la propagande mensongère qui
voudrait mettre l'Union Soviétique et DE PRETORIA
l'Occident sur le même plan apparaît
clairement : d'un côté l'Allemagne
Fédérale, la France, l'Angleterre, les Pretoria, à l'instar d'Israël,
Etats-Unis, Israël qui dotent sans dé- veut légitimer son existence de :ait
lais l'Afrique du Sud des armes atomi- par l'établissement d'un équilibre de
la
ques capables de mettre en péril notre terreur, en compensant l'inferiori-
existence, et de l'autre, l'Union So- te numérique par la suprématie techno-
viétique qui donne le signai d'alarme logique appuyée sur les armes nucléai-
et nous avertit. res de destruction massive, sur les
Lorsque l'URSS nous aide à repous- armes bactériologiques et chimiqz4es.
ser l'agression Sud-Africaine en Ango- Cela parait possible car avant mène La
la, les inconditionnels du néo-colonia- libération totale du continent L'Occi-
lisme osent parler d'ingdrence étrangè- dent qui ne e'est pas remis de la déco-
re, et se lancent sans pudeur dans des lonisation en cours, a vu nettement
développements sophistiqués croyant tout te parti qu'il pouvait tirer d'-
masquer ainsi le soutien ignoble qui- un soutien de Pretoria. On reprend d'-
ils apportent a Pretoria jusque dans une main ce qui a échappé de l'autre,
les assises de l'O.U.A. et dans des assurant ainsi la perennité de ses in-
rencontres secrètes comme d Yamousso- térêts en. Afrique par Pretoria inter-
kro,en septembre 1975. posée : .le conti”ent serait pris re-
vers.
La libération de .44Angola est
/a
première guerre de civilisation en A- L'opération devrait pour ré
frique Noire dans les temps modernes, devancer la prise de conscience Za
en ce sens que pour Za première fois radicalisation des masses africa es
-des blancs sont venus se battre a côte et bénéficier, en outre, du souti in-
de Noirs, contre d'autres blancs pour conditionnel des nègres de servi s,
travaillant
Za simple raison que la cause des pre- ainsi à l'anéantisse nt
miers est juste. de leur propre espèce, soit par cité
Plus tard, lorsqu'on établira une politique, soit par complaisance
mme
nouvelle périodisation de l'histoire s'ils étaient habités par des âmes de
universelle en fonction du développe- parias.
ment de la civilisation, une étape
sera marquée par la coîncidence de la L'Occident dote Pretoria d'un? pa-
fin des génocides dans le Tiers-Monde noplie nucléaire propre à nous volati-
avec l'apparition du camp socialiste liser, cela n'est point une ingérence
sur le plan international. L'ingrati- étrangère, on ferme les yeux Z&-dessus
e
tude des nègres de service de l'Occi- et l'on exige grands cris qu'on mous
dent n'y peut rien. Zaisee régler ncs problèmes entre A-
La bombe de Pretoria est la con- fricains, c'est-a-dire avec l'Afr ue
tribution de t'Occident à la cons- du Sud ainsi équipée.
truction eurafricaine de Senghori te Le processus d'élimination d nos
grand ami reçoit ainsi sa juste ré- peuples qui est d l'oeuvre jusque ans
compense. Ce geste gén'reux témoigne, nos relations internationales es
on ne peut plus, de ta sincérité des ae ussi violent que celui qui a cond it
sentiments de l'Occident et ouvre la l'extinction de certaines espèce
voie du progrès dans la compldmentari- dans la nature; la situation est ,
2U-
té vers la civilisation de l'universel. tant plus périlleuse que cette fo]
:
Simple accident de parcours. La de violence n'est pas perceptible
darite, l'union avec l'Occident est premier abord.
plus
sacrée que jamais pour Senghor.
L'Afrique du Sud a probablemen
Nyerere, cette personnification essape le beea de la peste buboniq 4e
de la sur les populations namibiennes il
vertu en politique, qui est sur
la a trois ans. L'épidémie eut le temp
ligne de feu, en Afrique Australe,
de faire 107 morts si je ne m'abuse
apprendra à ses dépends qu'on ne po•
l'expérience était concluante.
se pas de questions "saugrenues" à 2 1-
Occident devant Senghor- Nous avonedonne ci-dessus la .8-
te des pays occidentaux dont Prete :a
O
une centaine de bombes atomiques bien
bénéficie de la duplicité. L!Allemagne
avant la mise en service de ses cen-
Fédérale, en particulier a mis à la
trales nucléaires. C'est bien ce que
disposition de Vorster, par l'intermé-
nous disions dans le ler numéro de
diaire de la firme STEAG, l'informa-
SIGGI.
tion technologique permettant de cons-
Le voyage de Vorster en Israël,
truire la bombe atomique la plus diffi-
lors de la conférence arabo-africaine
cile à réaliser (celle à uranium 235)
tenue à Dakar en 1976, laisse supposer
et ne nécessitant pas l'acquisition
qu'Israël aussi a probablement fourni
d'une pile atomique. Il se trouve que
à l'Afrique du Suddes matières fis-
dans l'état actuel de la technologie
siles et des informations technologi-
nucléaire, seul ce type de bombe peut
ques sur la mise au point des détona-
servir d'amorce à une bombe thermonu-
teurs de bombes atomiques à détonation
cléaire, c'est-à-dire à hydrogène.
par implosion, c'est-à-dire un dispo-
Pretoria accède donc virtuellement à
la capacité nucléaire et thermonuclé- sitif qui doit s'escamoter par comman-
de pour permettre aux deux moitiés de
aire.
la masse critique de la bombe d'entrer
La complicité de l'Occident est
en collision afin que celle-ci éclate
prouvée aussi par les prétendus voie
au lieu et au moment voulu sur les ma-
de matières fissiles c'est-à-dire pou-
tériaux constitutifs de t'enceinte de
vant servir à la construction de bom-
la bombe, des réflecteurs de neutrons,
bes atomiques. Ainsi un inconnu aurait
sur les procédés de miniaturisation,
volé une cargaison d'uranium enrichi
appartenant à la communauté européenne; etc,etc...
et l'on ajoute que ces centaines de
tonnes d'uranium ont été très probable- Les premiers essais de lancement
de fusées pratiques par Pretoria en
ment transportés en Israël.
De même le 5 août 1977, la lère Namibie. il y a quelques années, furent
chaîne de Télévision Française annon- lamentables : de véritables pétards
mouillés; mais depuis, la duplicité oc-
çait dans son édition de 20 heures
cidentale aidant, les choses ont chan-
que les américains venaient de consta-
ter la disparition de 690 KG d'uranium gé. Il faut s'attendre à ce que Preto-
et d'une tonne et demie de plutonium, ria construise sous licence des ver-
de quoi fabriquer un minimum de 100 sions appropriées de fusées américai-
bombes atomiques. Le lendemain, la mê- nes.
Ainsi avant 1990, si rien ne
me chaîne annonçait que ces chiffres
étaient dérisoires par rapport aux vient entraver son développement, Pre-
quantité: de matière réellement dispa- toria sera capable d'équiper 100 fu-
sées à ogives nucléaires, de quoi te-
rues..De effet, une première enquête
a révélé qu'un poids total de 3 600 nir en respect les grandes aggloméra-
tonnes de ptuto-nium a disparu depuis tions africaines que sont : Kinshasa,
trente ans et une commission du Sénat Lusaka, Dar-es-Salam, Maputo, Luanda,
a été créée pour poursuivre l'enquête. Nairobi, Kampala, Mogadisc io„ Addis-
Abeba, Djibouti, Khartum, Nd amena,
Niamey, Bamako, Brazzaville, Ibadan,
Alnoho de préférer nous retran-
cher dans le rêve sécurisant, nous de- Lagos, Kano, Kotonou, Lomé, Abidjan,
Monrovia, Freetown, Conakry, Nouak-
vons admettre que toutes ces quantités
chott, Ouagadougou, Dakar etc,etc...
de matières fissiles sont arrivées à
Il ne suffirait que de 27 bombes.
bonne destination; elles ne se sont
pas volatilisées dans les magasins du A l'état actuel de la technologie,
premier Etat policier du monde. la précision de tir est déjà fantasti-
Donc à un certain niveau, quelqu'un , que : pas plus de quinze mètres d'é-
un lobby, a nécessairement fermé les cart de l'objectif visé. Donc les obus
yeux pour ne pas voir partir les car- nucléaires font mouche maintenant; ce-
la veut dire que, si l'on effectuait
gaisons.
un tir de routine aujourd'hui depuis
L'incidence de ces vole. "organi- Pretoria, une ogive nucléaire pointée
sée -sut notre sécurité est que Preto- sur ta Présidence de la République à
ria disposerait des quantités de ma- Dakar tomberait au moins à l'intérieur
tières fissiles qui lui sont militai- des grilles. Mais Pretoria ne viserait
rement indispensables pour fabriquer pas la demeure des gens qu'elle esti-
Description:Education et culture. 36. "Lorsque l'Afrique du Sud aura mis la . la bombe, des réflecteurs de neutrons, . diale des chercheurs negro-africains,.