Table Of ContentLES RACINES DE L’AVENIR
Lamine Kamara
L ’
ES RACINES DE L AVENIR
Réflexions sur la Première
République de Guinée
Essai
© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
[email protected]
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ISBN : 978-2-296-96484-6
EAN : 9782296964846
SOMMAIRE
AVANT-PROPOS..................................................................7
INTRODUCTION..................................................................9
CHAPITRE I
SEKOU TOURE...............................................................13
A / L'homme et son ascension .....................................13
B / Des facteurs externes qui ont favorisé
l'accomplissement de son destin...................................16
CHAPITRE II
COMMENT DES NUAGES
ASSOMBRIRENT LE CIEL............................................23
A / Du contexte après l’indépendance .........................23
B / De l'orientation politique .......................................25
C / De l’administration ................................................26
D / De l’enseignement .................................................34
E / De l’économie ........................................................37
F / Des arts et des sports ..............................................40
G / Du choix des hommes ............................................41
CHAPITRE III
LES COMPLOTS.............................................................43
CHAPITRE IV
DES COMPLOTS REELS OU FICTIFS.........................53
A / Du phénomène des complots .................................54
B / De la structure de gestion des complots .................56
C / Des arrestations ......................................................57
D / Des interrogatoires, des dépositions
et des preuves ...............................................................57
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E / Du régime pénitentiaire ..........................................58
F / De la violation délibérée de la loi ...........................59
G / De la violation délibérée des droits de l’homme ...59
H / De la disproportion révolutionnaire .......................59
I / Des listes de détenus ...............................................61
K / Des interrogations ..................................................63
L / Une interrogation ...................................................65
M / D’autres interrogations ..........................................66
CHAPITRE V
DE LA REHABILITATION DES DETENUS
POLITIQUES...................................................................69
CHAPITRE VI
DE LA PERIODE ET DES HOMMES............................77
A / Des compagnons de route
du Président Sékou Touré ............................................77
B / Des hommes du conscient collectif........................79
C / De la famille à l’africaine, au sens large du terme .86
D / De la région naturelle du Président Sékou Touré, la
Haute Guinée ...............................................................88
E / De l’après 3 avril 1984 ...........................................91
CHAPITRE VII
DE DEUX CHOSES, LA PREMIERE............................93
CHAPITRE VIII
NOTRE OPINION.........................................................101
BIBLIOGRAPHIE..............................................................111
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AVANT-PROPOS
L’analyse faite dans cet essai est la suite logique de : «La
Guinée, Sous Les Verrous de la Révolution», une chronique
autobiographique, qui paraît simultanément. Initialement, elle en
constituait la deuxième partie. J’ai pensé que cette manière de
procéder en les séparant présenterait un double avantage : éviter
d’alourdir la narration des faits dans la chronique autobiographique
sur les suites de l’agression du 22 novembre 1970 en Guinée et sur
les complots de Sékou Touré et de son régime, et me permettre
d’analyser plus distinctement et plus en profondeur ces événements
sans avoir à revenir sur l’atmosphère suffocante dans laquelle
baignait la première République de Guinée, sur la présentation de
la révolution qui y sévissait, de son parti unique, de son Parti-Etat
ou sur des expressions comme celles de Cinquième colonne, de S.S
Nazi, de comités et sous-comités révolutionnaires, de dénomination
comme « Voix de la Révolution » ou « Horoya » pour désigner la
radiodiffusion nationale et le journal du Parti…, déjà tous
largement expliqués dans la chronique, et qui continueront à être
abondamment utilisés dans cette analyse. Dans le même esprit,
continueront à évoluer certains personnages qui vous sont devenus
familiers. Ce sont comme deux tomes d’un même livre parus sous
deux titres différents. Lire l’un implique la lecture de l’autre. Dans
l’un, comme dans l’autre, vous le constaterez, il est très souvent
question du Parti, le Parti Démocratique de Guinée, et de la
Révolution qu’il a engendrée. Il serait de ce fait anormal de ne pas
réserver à leur créateur commun, le Président Sékou Touré, la
place de choix qui lui revient, en sa qualité de leader incontesté
après s’être fait proclamer « Responsable Suprême de la
Révolution » au 8e congrès de son parti en 1967 et appelé
« Suprême » tout court depuis avec le temps. Non seulement il est
présent tout au long des deux récits, mais cet essai lui sera presque
entièrement consacrée ainsi qu’à son régime au moment
d’expliquer ce qui est arrivé en Guinée pendant les 26 années de
7
son règne, car dans ce genre de récit, on ne saurait se contenter de
décrire le déroulement des faits, il faut expliquer leur comment et
leur pourquoi, et situer la ou les responsabilités.
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INTRODUCTION
Les épreuves et scènes décrites dans « La Guinée, Sous les
Verrous de la Révolution » sont le résultat, vous l’aurez compris,
de la politique menée pendant plus de 26 ans en République de
Guinée par le Président Sékou Touré et son régime caractérisé par
ce qui était communément appelé la « Révolution ».
« Les Racines de l’Avenir, Réflexions sur la Première
République de Guinée» vise à expliquer pourquoi et comment sont
arrivées la misère et la terreur, les drames et les tragédies que les
Guinéens ont vécus dans leur chair et dans leur âme durant cette
période.
Aussi, après avoir ouvert dans «La Guinée, Sous les Verrous de
la Révolution » la porte à l’espoir par le Pardon vers un futur
souriant pour les Guinéens, non sans avoir aiguisé leur vigilance et
celle du lecteur, je commence par présenter le président Sékou
Touré, sa personnalité, son parcours, son pouvoir dans toute son
omnipotence et ses choix en matière de gouvernance. Je passe
ensuite au crible les mécanismes du système de répression mis en
place par son régime en essayant de répondre aux nombreuses
interrogations que la dénonciation en cascade des complots a
suscitées et continue de susciter. Après quoi, je tente d’offrir une
sépulture scripturale digne aux innombrables victimes, civiles et
militaires, personnalités célèbres, dont j’évoquerai certaines figures
illustres, mais aussi aux anonymes voués à l’oubli dans l’Histoire
et généralement dans toute histoire. Enfin, tout en faisant la part
des choses, je débouche sur l’inévitable et capitale question de la
responsabilité où le Président Sékou Touré apparaît tel que le
peuple de Guinée l’a connu, vécu et subi.
Sans aucune intention polémique, même si vu sous un certain
angle, cela peut prêter à controverse, en abordant la problématique
du conscient collectif, je ne résiste pas à la tentation de vous faire
traverser une galerie de portraits d’acteurs politiques de ce temps,
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qui sont restés dans la mémoire de leurs concitoyens en les
marquant fortement, et à mon avis positivement, et que les
nouvelles générations guinéennes, mais aussi les chercheurs de
tous horizons s’enrichiraient à connaître dans leur vraie dimension
humaine et historique…
Bien que l’essentiel de la tranche d’histoire que couvre cet
essai ne porte que sur la période du 28 septembre 1958 au 3 avril
1984, pour la faire bénéficier de l’éclairage du contexte historique,
il est nécessaire de rappeler les conséquences des deux guerres
mondiales - 1914-1918 et 1939-1945 – tant en France
métropolitaine que dans le vaste Empire colonial français de
l’époque, particulièrement à partir du tournant amorcé dans la
décennie 1955-1965.
En France, cette période fut marquée par un homme : le
Général Charles de Gaulle. En Guinée, elle le fut par Sékou Touré.
Dans les colonies, elle scella le destin des territoires et de leurs
populations.
Le Général de Gaulle, avec une alternance de francs succès et
de temps difficiles, suivie d’une longue mais fructueuse traversée
du désert, après s’être illustré autant par son ardeur sur les champs
de bataille, son énergie débordante sur le terrain politique, que par
ses écrits, et après plusieurs rendez-vous avec l’Histoire dont son
célèbre appel du 18 juin 1940, est désigné le 1er juin 1958 chef de
gouvernement de la France à la suite de l’aggravation extrême de
la situation militaire, politique et sociale en Algérie où un
soulèvement populaire qui avait éclaté le premier novembre 1954
avait atteint son point culminant le 13 mai 1958.
Une fois investi dans ses nouvelles fonctions, sur fond de
tensions dans les milieux politiques et militaires dues en très
grande partie à ce soulèvement, la première tâche à laquelle s’attela
le nouveau chef du gouvernement fut la réforme des institutions.
Dans cet esprit, et pour accéder au sommet de l’Etat, il soumit le
projet d’une nouvelle Constitution à la France métropolitaine et
aux territoires d’outre-mer. Approuvée par référendum le 28
septembre 1958, cette Constitution instaura en France la cinquième
République. Dans la foulée, après la victoire de son parti, l’Union
pour la Nouvelle République (UNR), aux élections législatives du
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mois de novembre 1958, le Général de Gaulle est élu Président de
la République un mois plus tard.
Dans l’esprit de la réforme voulue par le nouveau Chef d’Etat
français, la nouvelle Constitution, à l’état de projet, situait l’avenir
des colonies françaises dans un nouveau type d’association, la
Communauté Franco Africaine, fondée sur leur développement
autonome et l’intégration de leurs populations dans le cadre de la
France. Le maintien des colonies au sein de la Communauté
proposée ne faisait pas l’ombre d’un doute dans les milieux
politiques parisiens. Mais une disposition particulière du nouveau
texte constitutionnel donnait à chacune d’elles la possibilité de
s’autodéterminer. C’est cette disposition que saisit la Guinée pour
faire son choix historique.
Commença alors à briller sur la Guinée le soleil de
l’indépendance, avant que ne brillent successivement sur les autres
colonies françaises du continent, que notre pays, par son vote, avait
entraînées dans son sillage, « les soleils des indépendances » si
bien dépeints par le célèbre écrivain ivoiro-guinéen Ahmadou
Kourouma dans son roman du même nom. Des soleils qui ont
certes, selon les fortunes, parfois brillé épisodiquement, mais qui
dans un certain nombre de cas, dès leur apparition dans le ciel, ont
plus brûlé que brillé comme en Guinée où aucune folie n’aura été
épargnée…
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