Table Of Contentl Daniel Granval
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LE CINÉMA DANS LA PEAU
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Des années cinquante à nos jours, l’auteur évoque sa passion LE CINÉMA
du septième art en tant que spectateur enfant et adolescent ; puis
en tant que projectionniste et exploitant bénévole dans des cinémas
associatifs.
DANS LA PEAU
Avec humour et une verve bien développée, il nous entraîne dans
ses périples cinéphiliques qui durent depuis plus de soixante ans.
Nous y découvrons les différents modes d’exploitations
cinématographiques au fi l du temps, les comportements
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déconcertants des prudes qui prônaient la morale dans les salles A
paroissiales, les aspects méconnus du festival de Cannes, les E
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dérives de certains élus, aboutissant à des situations cocasses et
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même les coulisses d’un tournage... L
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Daniel Granval est l’auteur de trois autres livres sur le cinéma : Histoire E
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des cinémas à Merville, Les cinémas du Nord-Pas-de-Calais (avec Olivier
Joos) et Les tournages de fi lm dans le Nord-Pas-de-Calais.
ISBN : 978-2-343-19850-7
21,50 €
Photographie de couverture : © photo de
l’auteur G Graveurs de Mémoire
Graveurs de Mémoire
Cette collection, organisée thématiquement, est consacrée
à la publication de témoignages et récits autobiographiques divers.
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Graveurs de mémoire
Cette collection est consacrée à l'édition de témoignages, récits
personnels divers contemporains. Depuis 2012, elle est organisée
par séries en fonction essentiellement de critères géographiques
mais présente aussi des collections thématiques (univers
professionnels, itinéraires divers...).
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Déjà parus
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DILLO (Soumaïla), À la découverte d’Illéla, (Tarihi), 2020.
Carrulla (William), La ménagère rouge. Une famille dans la tourmente des
exils et des exodes : Espagne, Algérie, France 1887 – 1962, 2020.
Le Jariel (Yves), Une saga indochinoise, 2020
Wolff (Anne), Une femme libre à l’orée du XXe siècle, Didine et sa
descendance, 2020
Rousseau (Stéphane P.), Tranches de vie d’un expat’ de l’humanitaire.
Petits extraits de trente ans de missions et de vie en Asie du Sud-Est, 2020.
Ségelle (Jeannine), Quel est l’oiseau qui allaite ? Anwa afrux
isuttudden ?, 2020.
Bséréni (Alice), De « Vincennes » à Saint-Denis, La rançon des
utopies, 2020.
Niccolaïni (Gwenola), L’Algérie, connais pas, Treize témoins en quête de
souvenirs, 2019.
Rozan-Loubeyre (Aliette), La somme des couleurs, 2019
Roux (Jean-Baptiste), Confidences d’un maire dans la tourmente de 14-
18, textes rassemblés par Elisabeth Roux, 2019
Ces dix derniers titres de ce secteur sont classés par ordre
chronologique en commençant par le plus récent.
La liste complète des parutions, avec une courte présentation
du contenu des ouvrages, peut être consultée
sur le site www.editions-harmattan.fr
Daniel Granval
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Du même auteur
Le projet individualisé en travail social - L’Harmattan, 2000
Adolescents diffi ciles, établissements, aide sociale, comment amélio-
rer - L’Harmattan, 2002
Les cinémas du Nord-Pas-de-Calais de 1896 à aujourd’hui – Club
Cinéma Merville, 2005.
Projet éducatif d’un établissement social - L’Harmattan, 2005
Chapelles et monuments religieux à Merville - Club Cinéma Merville,
2007
Les tournages de fi lms dans le Nord-Pas-de-Calais - Les éditions
Nord Avril, 2008
Du Bon Pasteur au Centre Benoît Labre, 155 ans de la vie d’un éta-
blissement social - A.A.E.S. Benoît Labre Arras, 2008.
Projet éducatif et familles - L’Harmattan, 2010
Julie et le bonhomme de neige - Les éditions Nord Avril, 2010
Monsieur Vazimolo - Les éditions Nord Avril, 2012
La Lys à Merville et environs - Club Cinéma Merville, 2013
Rodolphe et la sorcière - L’Harmattan, 2017
Contes de la vallée de Lys - Club Cinéma Merville, 2019
© L’Harmattan, 2020
5-7, rue de l’École-Polytechnique ‒ 75005 Paris
www.editions-harmattan.fr
ISBN : 978-2-343-19850-7
EAN : 9782343198507
Hommage à Daniel Najberg
Introduction
On pense que l’écriture d’un livre, dont le contenu est directement lié
à notre mémoire, devrait être rapide à réaliser. Nous espérons écono-
miser du temps grâce à l’absence de nécessité de faire des recherches.
Tout est là, tout est stocké dans notre cerveau. Je pensais donc mener
ce projet en un temps record, tellement les souvenirs surgissaient bien
plus vite que ma capacité à les écrire. Les idées étaient bloquées dans
ma tête, dans les longues fi les d’attente, comme celles de la Poste. De
fait, les premiers chapitres ont été rapidement rédigés. J’envisageais
une parution à courte échéance. Mais..., car quand tout va trop bien,
il y a toujours un « mais ». En l’occurrence, quand je pensais pouvoir
clore un chapitre, de nouveaux souvenirs surgissaient. Parfois ils étaient
pertinents, parfois non. Il arrivait aussi que certaines anecdotes étaient
déjà inscrites dans le manuscrit. Je me suis alors dit qu’il fallait que je
laisse mûrir ce projet. Il serait trop décevant que de nouveaux souvenirs
surgissent de ma mémoire après la réalisation de l’ouvrage. Comme
Alexandre le bienheureux, j’ai donc décidé de prendre le temps de
prendre mon temps.
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Chapitre 1
Deux fauteuils et un strapontin
Le cinéma, je suis tombé dedans quand j’étais petit, tout comme
Obélix dans la potion magique, mais avec l’avantage de pouvoir en
consommer tout le temps. Lorsque j’avais cinq ans, mes parents et moi,
habitions dans un bâtiment de huit logements qu’on appelait le coron
des pâtures car il était situé au milieu des champs, à proximité du terrain
d’aviation. Il trônait là, seul, isolé dans le lieu dit du Pacault. Les gens
de Merville disaient
— T’habites à ch’Pacault ?
Il était bien à trois kilomètres du centre ville, là où il y avait deux
cinémas : le Modern et le Familia.
Le premier appartenait à la famille Leleu. Monsieur Leleu était un
homme bourru. Il me faisait peur, mais son épouse était très gentille.
Elle s’occupait de la caisse, ce qui était une bonne chose car elle était
plus accueillante que son mari. Le Modern programmait deux fi lms par
semaine, un le samedi et l’autre le dimanche. Le hall d’entrée était situé
sur toute la longueur de la salle, du côté droit. Après la caisse, il y avait
le comptoir à confi series, puis le bar.
Le second, le Familia, était une salle paroissiale qui fonctionnait avec
des bénévoles, sauf la concierge qui eff ectuait le ménage et s’occupait
de la caisse. Son mari vendait les confi series pour son propre compte.
C’était une faveur qu’il avait obtenue de la part des dirigeants. À l’en-
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trée il y avait aussi Loonès, un Algérien qui vendait des cacahuètes
dans des sachets transparents rouges ou verts. Je choisissais toujours les
rouges, non pas que les cacahuètes étaient meilleures, mais je préférais
le rouge, comme l’autobus que conduisait mon papa, comme ma petite
voiture à pédales et comme plus tard mon vélo. Bref, le rouge était ma
couleur préférée. Le Familia ne passait qu’un seul fi lm par semaine,
sauf quand il y avait des jours fériés.
Le samedi soir, quand un fi lm plaisait à mes parents, nous soupions de
bonne heure pour arriver à temps à la séance de 20h30. Ma mère vou-
lait arriver assez tôt pour
être certaine d’avoir nos
places habituelles. Elle se
faisait du souci pour rien,
car d’un côté comme de
l’autre on nous les gardait.
Les fauteuils étaient nu-
mérotés et nous étions ha-
bitués aux mêmes places.
Au Familia nous étions en
seconde, rangée 19, sur le
côté gauche. Nous étions
dans le milieu de la salle.
Devant il y avait les troi-
sièmes qui étaient moins
confortables. Derrière
c’étaient les premières,
d’une meilleure qualité.
Je n’ai jamais compris
pourquoi les places les
plus chères étaient à
l’arrière, d’autant plus
que le Familia était une
Au premier plan l’entrée du cinéma Familia. salle pas très large pour sa
À droite, l’accès au bar des anciens où l’on longueur. Moi, je préférais
pouvait se désaltérer et manger des frites. être devant.
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— Deux fauteuils et un strapontin, disait ma mère.
Je n’avais droit qu’à un strapontin car dans les deux cinémas elle ne
payait pas ma place. Elle ne voulait pas abuser maman. Quand un fau-
teuil était libre à côté, ce qui arrivait souvent vu qu’il n’y avait que trois
sièges sur les parties latérales, je l’utilisais quand même.
Au Modern, nous étions dans la même catégorie de places qu’au
Familia. Une fois, maman s’est pris des résidus de confi series sur la
tête en provenance du balcon. A partir de ce jour là nos places attitrées
étaient au premier rang du balcon, sur le bord de l’allée centrale, à cause
du strapontin. La première fois que nous y sommes allés j’étais content.
Je me disais qu’à mon tour je pourrai jeter des pelures de cacahuètes
sur la tête de ceux du dessous. Dès ma première tentative pour satisfaire
ce nouveau plaisir, la vindicte de l’assemblée parentale tomba nette,
précise et ferme. Il n’était pas question de devenir un imbécile comme
ceux qui avaient souillé l’auguste crâne maternel. L’air renfrogné, frus-
tré, je me tassai donc dans le fond de mon strapontin, si tant soit peu
ces sièges précaires pouvaient avoir un fond permettant de s’y enfoncer.
Quand les lumières s’éteignaient et que les premières images ap-
paraissaient j’étais fasciné. Si par bonheur il s’agissait d’un fi lm
d’aventures et d’actions j’avais le regard scotché à l’écran. J’adorais
Tarzan et son singe Chita, Davy Crocket, Robin des bois, Ivanhoé, le
Capitan, D’Artagnan, Pardaillan, Hercule, Maciste. Il arrivait souvent
que mes parents allaient voir des fi lms pour adultes. Ils m’emmenaient
quand même car ils n’avaient personne pour me garder ; et puis comme
ma place ne coûtait pas cher. En ce temps là on était moins regardants
pour ce qui est de suivre les règles. Mais là, quelquefois, je m’ennuyais.
Je me souviens particulièrement de la Princesse de Clève avec Marina
Vlady, très jolie au demeurant, mais je n’étais pas encore sensible à ce
genre de critères. Je pensais que c’était un fi lm de cape et d’épée comme
les trois Mousquetaires ou le Bossu. Ah Jean Marais ! J’adorais Jean
Marais. Je me disais « dommage qu’il ne joue pas dans la Princesse de
Clève, le fi lm aurait été diff érent.» Je me souviens aussi d’un fi lm avec
Robert Hossein. Je m’ennuyais tellement que je demandais sans arrêt à
mon père quand ce serait fi ni. Mais je me réconciliai plus tard avec ce
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