Description:Paul Péraldi n’est d’abord que Paulo, un tout petit garçon aux prises avec le monde difficile des adultes : Georgette sa maman, Sylvestre son père, qui tient une toute petite boutique de jouets dans un vieux quartier de Paris, une amie russe, Nina Schmidt, qui chante la mort de Boris Godounov. Il y a les années à Paris, place du Val-de-Grâce, les vacances à Granville où l’enfant identifie la mer au grand mouvement incompréhensible et rythmé de la vie, mais surtout à sa mère elle-même et à tout le bonheur qui pourrait exister. Des études (une agrégation d’histoire et géographie), un voyage en Grèce durant lequel deux figures fugaces — Monika, qui regagne Alexandrie, et Koleka — pourraient être celles d’un amour et d’une amitié dont il éprouve pour la première fois de sa vie la faim mais que son propre cœur, incompréhensiblement, se refuse à vivre. Anne Sévérianine, étudiante en Sorbonne, l’éblouit un moment, mais elle et la vie gardent leur irréalité. Et puis la guerre a lieu. Il comprend que cette paralysie du cœur qui vient de son enfance est la négation même de la vie. Il se fait psychanalyser par le docteur Saadi. Et c’est, après des années de ce traitement, la rencontre de Winnie, jeune Américaine, malade dans son âme elle aussi, et qui va pourtant essayer de se sauver elle-même en essayant de le sauver.