Table Of ContentL'ENFANT ET LES ANIMAUX FAMILIERS
Un exemple de rencontre et de partage des compétences spécifiques et individuelles
Hubert Montagner
ERES | « Enfances & Psy »
2007/2 n° 35 | pages 15 à 34
ISSN 1286-5559
ISBN 9782749207339
Article disponible en ligne à l'adresse :
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
https://www.cairn.info/revue-enfances-et-psy-2007-2-page-15.htm
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
D P-Hd(D-neo-Ou-° u-b pI-3r -ea1- 5-crr0-)tti-,t. a- 3Me-pg-9r-.eo - 1c-1 n-d7e5-t-e/ta--e 3s-gap- 4-rnc.-.t0o-ei-3mcr--,l5- ep-«.- 0é -:L-t0-e'-1e-n5-n-c-fe-a-s-n -s-t- p-e-é-t-c -li-ef-is-q- -au--ne-i-sm- -e-a-t-u -i-xn-- d-f-ai-vm-i-d-i-lu-i-ee--rl-ls-e-.-s -U -»-n-,- -Ee--xn-e-f-am--n-p-c-le-e-s -d- &-e-- -rP-e-s-n-y-c -2-o-0n0tr7e/2 et 16h13. © ERES
ocum -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- 2017
ent télécha Distribution électronique Cairn.info pour ERES. 33 - 13/10/
rgé © ERES. Tous droits réservés pour tous pays. 22.
de 5.1
pu La reproduction ou représentation de cet article, notamment par photocopie, n'est autorisée que dans les 12
is limites des conditions générales d'utilisation du site ou, le cas échéant, des conditions générales de la 8.
www.cairn lsldi'oécaudensnist cequeuun rese,ol qebuunase scde rfei otdhereom prdesao rden vten osdé teecrs aeq s eué sptetarl qébéuvlgiuesass lme epmmaaneeri nnèlattr . ei lnTé qtogeuuirsetdle aic ttae.iou sntor ieet n,r eevspitgr uiondetuuercr dteiiontne F sorauau nrfce aepc.r cIélos eredsnt tp aprtréiéoacnlai,s béel neq uteoetu éstco orniu ts pdtoaecrtkiaeg,e nfo - - - 7
.in n.i
fo - - - 78 s www.cair
.1 ui
2 p
5 e
.12 é d
2 g
.3 ar
3 h
- 13/10/2 ment téléc
017 1 Docu
6h13. © ERES
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 15
L’ANIMAL ET LE DÉVELOPPEMENT PSYCHIQUE
DE L’ENFANT
Hubert Montagner
L’enfant
et les animaux familiers
Un exemple de rencontre et de partage
des compétences spécifiques
et individuelles
Les rôles et fonctions des animaux familiers dans la vie Hubert Montagner est docteur
émotionnelle, affective, relationnelle, sociale et intellec-
ès sciences, professeur
tuelle des humains sont particulièrement clairs dès lors que
l’on considère leurs interactions avec l’enfant. En effet, si
D omclelnisen nemitqxaéualcemeassin, n»ides,e m escl eeléesltl suee sdat -pepcspir oolàorc tneelasgns itlut uuusmd nqi inuéèacir lleefa asidçr eaeosgtn ednr eeeincsnh ct« eolrmeoc bhpdseaéesrvr aeveblaxoletppi oépsrnueis-r- ddees r eucnhiveercrshiet éàs le’tI NdSiEreRcMte. ur 16h13. © ERES
ocum mcoenndtu iitnesd ievti dleuse pl,r olceess spuhs écnoogmniètinfse sc hde’za tlt’aHcohmemmeen. tS, i loens 2017
ent téléch slfaae m «foinnliidecehr ese usértc loceloso ngpsirqiodupéeorsé» d eàet s ll a’ei nnffotaiimnst isct,éo e mdne mps aehr utuamgnea aainnmst, i l l’q’hauanibi imftaaaitlt, 3 - 13/10/
a 3
rg partie de la famille, un confident qui peut tout voir et 2.
é 2
de entendre, un complice qui ne trahit pas et auquel on peut 5.1
p 2
u accorder une confiance aveugle. Il ne parle pas et donc ne 1
is 8.
www.cairn jfauaumgxe ip lpieaarlsse,os ne:tn senasen esrt ec àno vmlao piseto epcr ialéset séa .u« xs edrivfficiceuslt»é sq up’eirl spoenunte rlelensd reet nfo - - - 7
.info - - - 78 pceoto msdDsipivbaoenirlrstiset iélmfa ie éevtsn i,let as à qc nualoaopu tafvicodeiiiateséu n xddn,aee n n,m sul eaalsnne cuiaférne sisr,mt eeégartui rssaxptnr ogfean emstsap,i nélcéicoemimrfsie qpnoultne exdt eeelasst s www.cairn.i
.1 ui
25 dans les registres appris et façonnés au contact des ep
.12 humains. Leur capacité à décoder les signaux des é d
2 g
.3 humains et à s’ajuster à leurs conduites ainsi que leur ar
3 h
- 13/10/2 fstil’oeanxc icpborirlédicteéisn egt édanueè xlr ’eéanmctc ooletri dosanegsne te iotm uaeu«nxta, atotfufune celatms ec(neprto»tiu,t ruv dolaei r, d Sqétufei’nrinlis-, ment téléc
017 1 1985). Les enfants de tous âges peuvent ainsi former les Docu
6h13. © ERES 35 15
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 16
L’animal et le développement psychique de l’enfant
représentations et les idées les plus surprenantes, effectuer les
transferts les plus délirants, reconstruire leurs raisonnements, éla-
borer de nouveaux projets. Les interactions avec l’animal fami-
lier contribuent donc à façonner leur monde émotionnel, affectif,
relationnel, social et cognitif.
LES CINQ GROUPES D’ANIMAUX FAMILIERS
Les animaux familiers appartiennent essentiellement à cinq
groupes (les chiens, les chats, les chevaux, les dauphins et les
perroquets), même si d’autres espèces peuvent remplir occasion-
nellement des fonctions ou des rôles d’animal familier
(Montagner, 2002b).
Les chiens
Très attentifs à ce que fait et dit leur maître, en quête perma-
nente d’interactions affiliatives (voir plus loin), les chiens se mon-
trent capables de décoder un large éventail des comportements de
D mtecceneora l ltmll.oue, paiu1 îérd9tsero8 esrn6,,é n,epd at1oe na9 ntu8s ses8le’ss sii ;m odàMd pese oreseunessrt sssaa i pgto(trnMneoen dr(it,luoe l2cous,t0t i e0soene2nt s bsr c )eilo,nan ldtnfle.oeg,n rastç1gieao9isnèn8 vtrs8 eo s,se ca.1ta I9cslliee8ss sr9apt t iepit;ouur oFnvdjsieeel n)iet asttq t, a routejno’u iousels--tt 16h13. © ERES
ocum acdohnèdrietinotn àn esemse énmt oetxiopnlisc iette ,s eds’ uafnf edcrtes.s sCaegcei , fionrdmépeel nodua md’munene t adu’turne 2017
ent télécha fddoaernsm sp eed reds o’minnunslettrsiup emlte esdn eatsca tlmiivsaairttéciosh nao.n udI litssâ ecssho e(ncsth hdieuenmss acdionea ectsrta e:îu ncrehsa auesx)s,ce «e, ptertnaioncnaspndoerelrs-t 33 - 13/10/
rgé ment» des troupeaux d’animaux de ferme, garde et protection des 22.
de habitats, recherche et découverte des ressources cachées, assis- 5.1
p 2
uis tance aux personnes handicapées, opérations de sauvetage… Dans 8.1
www.cairn tcmooiumltieepsuo ,r cteeetsm e cneon sate ce tfnioo ntnedsna,a nlntet s sc ucorhm lieepuntress dpeuxe upcvéoreninetetn xcetete s,s dianevd elinav tis dmiutueoaldlteiuosl nee rte ltl eeduuurr nfo - - - 7
.in «vécu». Plus généralement, ils sont flexibles par rapport aux évé- n.i
fo - - - 78 ncl’oehmmomepnomtrste ee, mtq àeu lne’ltel nedvsu irq omunean îsetomreiee. nnCtt .’ sCease tcr tupalirtnousbr esa obenltet mscoaenpn aatb plaepusax rdt ’ecanhnaitneicnciesp eeqrtu hlee- s www.cair
.12 nique, attribue les capacités d’attachement et de fidélité les plus pui
5 e
.12 développées, tout en leur reconnaissant des «qualités» affectives é d
2.3 et cognitives hors pair (Vernay, 2003). arg
3 h
- 13/10/2 LesL cehsa ctshats ont, eux aussi, un éventail de comportements qui don- ment téléc
017 1 nent à leur maître l’impression ou la certitude qu’ils partagent ses Docu
6h13. © ERES 16
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 17
L’enfant et les animaux familiers
émotions et ses affects. Cependant, ils sont des êtres indépendants
qui alternent les temps «égoïstes», quelles que soient la volonté et
les décisions des humains, et les temps de forte dépendance et d’in-
timité pendant lesquels « ils ne peuvent se passer » de relations
avec les personnes. Leur «esprit d’indépendance», ancré dans la
dépendance à l’égard de l’homme, en fait des partenaires « natu-
rellement prédisposés » à sa vie familiale puisque les personnes
alternent, elles aussi, les moments égoïstes et les moments d’inter-
dépendance affective et relationnelle. En outre, si on les compare
aux autres espèces, en particulier aux autres félidés, les chats fami-
liers ont la particularité de déployer un registre unique de compor-
tements que les humains interprètent comme des débordements
«personnalisés» d’attachement, de tendresse ou d’amour. Ils com-
binent, en effet, les ronronnements, les léchages, les frottements
appuyés de la tête sur les jambes, les bras ou les mains, les
recherches permanentes du corps à corps, les « œillades » (voir
plus loin), les miaulements modulés, les écoulements nasaux dans
les interactions proximales, les comportements infantiles ou juvé-
D nlfsleeriilauuleenrrnsssc…c ebreese) g,sI( iolmlsseit nurêoesrmn,ss tl ee e« enusn rmifs a mooéintttêi a vdmtaaesfe tsfdi iogetrenm ébmsnieéep» rnsc a-e otêltema turl eemrcs uao urpeusnat décidnmeiett és«ee nnadmttm’i aoiqnpln-udlsêi’if.tiq irlcLuesa’ e»etsre,no uclsuerlefsaumf irrirsenbe ncslmeoto eumednfne--t 16h13. © ERES
ocum penar paabrlteisc udleise ré lmeso teinofnasn, tds.es affects et des phantasmes des humains, 2017
ent téléch Les chevaux 3 - 13/10/
a 3
rg Les chevaux sont également des partenaires auxquels les 2.
é 2
de humains attribuent la capacité de partager leurs émotions et leurs 5.1
pu affects. En outre, hors conditionnement, dressage ou autre forme 12
is www.cairn dnjliae’eminrn(cbssete)r, s u(e,vm tv oaeoiurnc t«apalllqiuissusaaa ttlriiooto indnnse,) , . t iolAosun irnoos»mni,t a aslteuao xptc récaoeopusnav tceeait ct gétps éa dnmreéo arlséne’,us a aejduulses , tc eploerru ueersrsn(s si do)pu nec srac mdvheaaes--- nfo - - - 78.
.in n.i
fo - - - 78.1 v1adfae9fus5e cc9ihnt)ief,f om cer’mete nrsatytt,-i toàhu-nmndseii qrqseuuo e’rdi tl’eesan cdrterceeco u«rldeedi alciglaheelneo vttg oamunl euie qtttuu oelenel,il cecpomao-vepsantolutis ertsaruu.lr ,raC léleem»cui ro,(s tW àiao ajpnulalnsortetenil-r,, uis www.cair
25 ments corporels grâce à leurs récepteurs somesthésiques (organes ep
.12 tactiles, de pression et de sensibilité thermique de la peau), leurs é d
2 g
.3 propriocepteurs (organes intramusculaires, intra-articulaires et ar
3 h
- 13/10/2 iolniubt rrtaeet nesnditdouinénsse) u dexat n slsee nul’srosibr erléeilcsl eeàp itnle’tuéertrsinr eevm)e. seCtnibat uvdlaaelisire erms eu(tso ccrlgheaesnv, eaaslr tpdicaeur alla’iéstisqoeunnis-t ment téléc
017 1 alors «faire corps» et adhérer l’un à l’autre. Docu
6h13. © ERES 17
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 18
L’animal et le développement psychique de l’enfant
Les dauphins
Même si cela peut paraître mythique, le dauphin nourrit, chez
les humains, l’idée ou la certitude qu’il comprend leurs signaux
et leurs attentes, qu’il établit des relations entre, d’une part, des
situations ou contextes bien définis et, d’autre part, les émissions
sonores ou ultrasonores de ses congénères, mais aussi celles que
produisent les personnes, puisqu’il s’organise en fonction de ce
qu’il décode. En outre, son apparence « rigolarde » et amicale,
son comportement dépourvu d’agressivité, sa sensibilité à la dou-
leur et au plaisir, et sa capacité réelle ou supposée d’accompa-
gnement, de «pilotage» et d’assistance des humains en difficulté
dans le milieu aquatique conduisent la plupart des personnes à
penser que cet animal a pour eux un véritable attachement et une
véritable amitié, voire de l’amour. Enfin, le répertoire de signaux
et de «phrases» acoustiques de certaines espèces de dauphins est
tellement diversifié, sophistiqué et approprié aux contextes et
situations qu’on leur prête souvent un langage comparable à celui
de l’homme.
D 1sdié.n eg sLe dse asnn erse lsleae ptrioroénnsts ep naatv sa eractib colleers-. LlieerssL p eeestr frpaoemqrurioleiqtasuuext sq upaenudv eilnst sêotnret caadpmaibsl ecso dmem reep proadrtueinraei rleess bfarumitis- 16h13. © ERES
ocum Ebine ne féfevti,d seim lems esnint gleess saonni-t dmea lt’oepnéveisr oent nleesm peanrto, lleess daierss hmuumsiacianus,x ,e tl essu vrtoocuatl iqsuaatinodn si,l sl epsa oranios-- 2017
ent téléch mlp’heaysuplxoè gcleée nsh éputilmquusa eipn reop caahur e psl eladuner sseignnt ilfeics aitmiointe dr,a cn’se slet-sà m-dêirme else ucro dnotenxnteers leet msitêumatei osnesn.s et la même 3 - 13/10/
argé dep occoirtgrépason ricesolalgtein,o eintti vscieé slre éuebrtrs a clleaepu ares-t À LACOSÉMCMUREINTTÉLA’AFFNEICMTAIVLEPDAERTLI’CEINPEFANT 25.122.3
u 1
is conduites sociales sont L’analyse des relations de l’enfant avec les animaux apparte- 8.
www.cairn ilcneoscn otnapctletusss t aebté llelamebsoe nréétc ehspa, narglmeessi mpnaeenuntv tae dunixtf fêcéitrnreeqn tdgsér onbuirvipdeeéassud,x é acdcrutiit vsf éocsni,-c dtoierosgnsaunnsei1mséceson nte ttrc iébrréuégebu ràlaé rls é.dv e(é Plleo’reu ncrof almens-t nfo - - - 7
.in affiliatifs des « adoles- autres animaux dont certains peuvent devenir familiers, par n.i
fo - - - 78 cadàev iféneftitcacs billl»eeisrs eoehtut u dàmim emaspi anoaissdns utiseblotnleenissrt Caevxoeemcm blpainl emé eèl eraesu xec trh elèecvsh reaerusct hreeetss plseuasrr t leleanspa siirnyessst, èfmvaomeisir l diMaeu roxen,l ataatvigoencne ldre,e s 2lp’0ea0nir2fsab ne)tt. s www.cair
.12 avec le développement les personnes «extérieures», elle contribue à donner tout leur pui
5 e
.12 des comportements agres- sens à son développement individuel, à ses processus d’attache- é d
2.3 sifs à la prépuberté ou à la ment, à ses conduites et à son fonctionnement intellectuel, et arg
3 - 13/10/2 1pCd9ue’s8be 6escrth; t éiGnm oaptrsadaemnnloezmnré see tn( lGG’te aoslroepddèncacealerls,,. aloinpspDie,e mp naeronamtd dobexr ealu’lêestmersee nshitut,u màa atriiéoncn.o sn cviéliceure dsi fafvéerecn lteess tahnéiomriaeusx d oun dté dvees- ment téléch
017 1 1989, 1994). effets anxiolytiques et apaisants sur les humains. Par exemple, on Docu
6h13. © ERES 18
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 19
L’enfant et les animaux familiers
enregistre une baisse significative du rythme cardiaque et de la
pression artérielle chez un enfant qui caresse un chien (et aussi,
chez les humains de tous âges qui contemplent les évolutions de
poissons dans un aquarium: Friedman et coll., 1983 ; Katcher et
coll., 1983). En outre, si on mesure les indicateurs comporte-
mentaux au cours des interactions entre un enfant et son chien
familier, les comportements rugueux ou agressifs de l’enfant ont
une faible probabilité d’entraîner, chez l’animal, des menaces ou
des agressions, et ainsi d’induire ou de renforcer l’insécurité
affective de l’enfant lui-même et des partenaires humains : dans
la très grande majorité des cas, le chien réagit par l’évitement
corporel ou la fuite (Filiatre et coll., 1986, 1988 ; Millot et coll.,
1988, 1989).
Plus fondamentalement, la mesure des indicateurs comporte-
mentaux à partir de films montre que les interactions avec un
chien familier contribuent à réduire l’insécurité affective chez la
plupart des enfants, en particulier ceux qui sont insécurisés (pour
les indicateurs d’insécurité affective, voir Montagner, 2006).
D Civésnovi’qsnéeeutnsr ite ie nlmtcesseueé, rncaqsutn usrpx ’ieidsoeuaénunrs sxtto sa qbo bousuiulea iar nssvnadiegn loit’ldsies,se n s osvéfunsairrt ç otqoovnuunénict en cumsea i or epiluncee tauuv tvreiusvser tenap ntmla etdr e tédcnepehnaaseça szaissr nieetltruse. asoLh tuieuao n mrnsefséaal acniontutiuss-- 16h13. © ERES
ocument téléch rarniévutaéees cnas tuf)lfre,e a lcnc’tahcivteiteeé n(nql ueusasie t ispot’lrinean udsortuusai, lt ll eg’pe érexmittn isincseics ptdeiaméolvneeem ndloteespns p otc eupo aamturrp e clmo’orabutpelramesim sdeeneemnsts ter sedn l’staé ’tevaitoti ttnéelas-- 3 - 13/10/2017
a ment, de crainte et de fuite, l’accroissement de la fréquence des 3
rg 2.
é dep cooffmrapnodretse mete nsotsl liacfiftialitiaotinfss) .( sMouarisir eosn, criornesst,a ctearaeusssseis ,l ’jautbtéinlautaiotinosn, 25.12
u 1
is ou la non-manifestation des comportements dits hyperactifs 8.
www.cairn (dsBeé voceournvrfoaiuredi àl,l el2’ a0enn0i 2mm) aêelm t: elde et elsam ncpgosam gspeo onjor t«ueemm aeolonnrtdsse t doi’nuattég srroieensu srriôo»lne ( .di lLa pn’easn rllf’eea xne-tt nfo - - - 7
.in pression des émotions et de la pensée, et dans la communication). n.i
fo - - - 78 Cecén’rceéosbtrr eaa uucxshse»iz cqleue isq rupe’storyoncu hvooebtnisqte urrvéeegs, u claihuèertzeis mtleeessn toe unun fa« cnhitnsie fhinra,m nmedêsic mmaepo éstsie uloeruss s www.cair
.12 effets sécurisants sont moins lisibles (Condorcet, 1973 ; pui
5 e
.12 Levinson, 1969, 1985 ; Vernay, 2003). é d
2 g
.3 Les enfants ont aussi une forte probabilité de déverrouiller ar
3 h
- 13/10/2 laaevfufeercc mtuivnoe nc dhdeaè tsi,n ultoénrr isce huqeruv ’eaitll sd( Pep eeslr’lçeinotisietvrae-lMnletr i lusenut,er 2lp0eo 0vs4se)ir,bs uialnnit téd d adeu’ plaahc icsnoé corduuar uigtneé ment téléc
017 1 perroquet qui parle (c’est évidemment plus rare), mais également Docu
6h13. © ERES 19
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 20
L’animal et le développement psychique de l’enfant
avec d’autres animaux – lapins, cobayes, chèvres (Montagner,
2002b). La réduction de l’insécurité affective au cours des inter-
actions avec un animal familier est particulièrement évidente
chez les enfants qui n’ont pas noué un attachement (Bowlby,
1969-1980) «sécure» avec leur mère, leur père ou un autre par-
tenaire humain (Ainsworth 1974, 1978 ; Pierrehumbert, 2003,
Montagner, 2002a, 2006).
Par conséquent, la relation quotidienne avec un partenaire qui
ne juge pas, qui ne renvoie pas aux difficultés personnelles ou
familiales, qui ne trahit pas, et dont les manifestations comporte-
mentales sont apaisantes et rassurantes (voir plus loin), peut ins-
taller ou conforter les enfants sur le versant de la sécurité
affective. Surtout lorsque ce processus est freiné, empêché ou
contrarié par un attachement «non sécure» avec le ou les parte-
naires familiaux (enfant maltraité ; enfant dont la mère est
angoissée ou dépressive ; parent(s) souffrant de troubles de la
personnalité ; ruptures au sein de la famille ; parent(s) au chô-
mage…).
D CUOMneM fEoNisT lLa’ AséNcIuMRrEAitLéLA aSTfITfOIeMNcNUtiLvEELe LDinEEsDtLa’ÉlElVéNEeFL AeONtP sTPoEnM mENoTndAeF FinECtéTrIiFe,ur 16h13. © ERES
ocum dpéevuet rlriobuéirlelér, tlo’euntefa lnat pgeaumt msoer tdire d see sse sé mblootcioagness e ett cinohmibpiéttieonncs.e sIl. 2017
ent téléch Stceo’malègpriess ssq,a usn’eitsl dlteresiss steétrsmusceotstu,i rosene :ss ,i sl iudlr iplte ràiss le’rsaé nvoièuml esa els ssa ednsés gj oroeiûettses,n s(uelees s pe sneiu xmr sé,êm msoees- 3 - 13/10/
a 3
rgé tions considérées comme innées et universelles). Il dévoile éga- 22.
de lement ses affects (inquiétudes, angoisses, frustrations, jalousies, 5.1
p 2
uis amitiés…). Parallèlement, au cours des interactions proximales, 8.1
www.cairn icsleo nmpte.m rLçeo adi tel isbc éhérmeazto itoli’onan ndsi emosu aé ld medose tsai oféfnetsac ttesst cidonemtsé praiaefrfuaerbcslt esqs usà’’ aiclce c ioqnmute’prilpa rrgèentsee- nfo - - - 7
.in d’une libération de compétences « basiques » qui fondent le n.i
fo - - - 78 dateuénsvcseeil sos opmnpa ejdmeéuevrneeltso a(pofpfuee mcctoeifmn, tp rceéolteagntnicoietnisfn- se(ovl coeliter ssp)o loucnisa t llo édtiéne ) d.l é’Cefininnfiqaen sct ,oe tmm fpoaéirs-- s www.cair
.12 malisées (Montagner, 1995-2006). pui
5 e
.12 é d
2.3 L’attention visuelle soutenue arg
3 h
- 13/10/2 rteanleuCmee etsntuetr cd uoenms eep né«ftaecnnibtcsel e-dse»o ,tc olceu’ sed séâtfg-iàen-sid,t iàlra ep codasepe arf caliçeto ér ned guna obrdné bdféeu, g fpialtçuivosen g, sénonouén-- ment téléc
017 1 limitée à des balayages visuels, et non interrompue par les événe- Docu
6h13. © ERES 20
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 21
L’enfant et les animaux familiers
ments extérieurs. Elle est manifeste chez les bébés âgés de
quelques jours ou semaines (selon les enfants) au cours des inter-
actions œil à œil avec leur mère. Elle est de plus en plus marquée
et durable à mesure que la mère ancre sa relation avec le bébé dans
la « capture» et le pilotage de son regard (voir Montagner, 2006).
La plupart des enfants sont fascinés ou troublés par ce qu’ils
croient lire dans le regard de l’animal. À plat ventre, assis, à
genoux, ils recherchent les interactions proximales « les yeux
dans les yeux ». L’installation, le développement et le renforce-
ment de leur attention visuelle soutenue sont facilités par la «ren-
contre » avec l’attention visuelle soutenue que présentent aussi
les animaux familiers.
Les chiens sont en quête permanente du regard des humains.
Ils initient et acceptent sans interruption des interactions « les
yeux dans les yeux» renouvelées et de longue durée. Les chiens
familiers fournissent ainsi à l’enfant un cadre de repères a priori
sécurisants et structurants : l’enfant ne présente pas alors de com-
D pcdsaoouo’unmxrtn ecmcemoh elmioe elnnnp’teg osxfur apetemetr mdenisuleeisre niétortie,sen nid dldt’ e ’iap un cantleeeselr u datieince-mts cipéiopr cneosut pr «ddioteelsé e dssqoo’ uuyyni e d napu’ejuxuuri n ssds tsmaeeenrnna,ss ltd - leê’êeitttsn rr seetyie .ge irDnunptxiriefséirp»tcpeo ararsté viastoeéenncsst 16h13. © ERES
ocum éqtuaets l ’éamniomtiaoln na edlse se té amffoetciotinfss , eett ddees sa’fyf eacctcso crdoemr p(as’rialb floersm oeu li’dideéne- 2017
ent télécha tagiuaqtgurieeèssr ecàso .m cLepe ésqt ueo’nbicsl eersrev-ssasoteiconlent)ss. (dLvao’neisrn fplaelusn stc lllaoibsinsèe)r see tde s’née csm oplêremo mdeua ctteteimronnpessl l leas enes-t 33 - 13/10/
rgé d’école élémentaire montrent que lorsque les enfants dits en 22.
de échec scolaire ont la possibilité de vivre des interactions œil à œil 5.1
p 2
uis avec le chien de l’enseignant(e), la fréquence et la durée de leurs 8.1
www.cairn cv(Moitnéodn»ut iategetsn dea’rua, gt1or9ce9esns5itbor,én e2 ss0,o 0nd2teb e)c.n rsaLuienistte ec , shdiige’énnvisfi itfceaammtievinleitem, rs«e nodt u’dh idymepvieneruancéatenis-t nfo - - - 7
.in familiers peuvent être ainsi des « agents » susceptibles de jouer n.i
fo - - - 78 uàu nnl ’reaôntltfeea nnntoti onàn nl avé gimsluiageielslaoebn sl,eo à ud tlae’nénscu oleel e ed téo qvuue alio ilnpl’epouenrmst ,ep dnuat nsdese ssl etpr rucoaccdtuersrees urd sec lhsieéezss s www.cair
.12 relations avec les humains. En particulier : la communication pui
5 e
.12 multi-canaux, la lecture des émotions et des affects d’un parte- é d
2.3 naire qui accepte les interactions proximales, l’attention visuelle arg
3 - 13/10/2 cvoisnuLjeoelilsne t cesh,o alu’ttasec nocuonert,d amaugaseis sdi ,se eàsu éllm’eémovetiidnoetn nàsc ceeet, rlut’aanitenta scc mahpeomamceientnétt s«d,’ sdaéatctneusnr etcieo»rn.- ment téléch
017 1 tains contextes et dans certaines situations (Montagner, 2002b). Docu
6h13. © ERES 21
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 22
L’animal et le développement psychique de l’enfant
De même, les chevaux ont une capacité d’attention visuelle sou-
tenue, en particulier quand ils sont « les yeux dans les yeux »
avec un humain, mais la latéralisation des yeux, la taille, la masse
corporelle, les particularités anatomiques (naseaux et gueule
impressionnants, sabots) et l’ampleur de leurs comportements
limitent les contacts œil à œil et les interactions proximales, en
particulier quand il s’agit d’enfants. Les dauphinsparaissent éga-
lement avoir une capacité inépuisable à initier et accepter les
interactions « les yeux dans les yeux » avec les humains (c’est
ainsi interprété), puis à développer une attention visuelle soute-
nue. En outre, les particularités et la richesse de leur répertoire
«vocal» donnent le sentiment qu’ils dialoguent. Cet animal peut
donc, lui aussi, jouer un rôle dans certaines des constructions pré-
cédemment rapportées et liées à l’attention visuelle soutenue.
Quant aux perroquets, certaines espèces créent des situations
qui conduisent à des contacts œil à œil renouvelés et durables
avec les humains, et ainsi à une attention visuelle soutenue. Mais,
comme chez les chats, ces comportements sont épisodiques et
D vsqdeotuua ureiprit raeenob n’ldoleueunsesc t b tdpsireoeausnlsio t slspn a,el asprlroenlou ngqcpsaou,ag nertihtètt seèrd exmeestss,ee ta s ceu éemtttl rrluloeeassi t ideasc’mniaatiuuvemxaon,tait ir uvo lxoinlé’ c.:ae a ilL lraài’ s acdadtaettepi eoslan encctusiioort éd mnd ’d apovenén iitrsnmeeuenpearcr luoellxees- 16h13. © ERES
ocument téléch mddmeuêo clmbetiiselo e ins meesn ti t«sei mrev t(mo clca’oae bmslietlê seam i»qne us eisi tii gpn«naterilfaraipîctnr aég«ttaiéodg n:ii sè vqsroéueqiesru lp»eel,rsu l»she ululom’rei nanr)iev.ng iPsra,oa rcnrd’ n leeàesum tl-raàse -npdftor ioreies-t 3 - 13/10/2017
a les personnes, et l’attention visuelle soutenue qu’ils leur portent, 3
rg 2.
é dep ldeus pmeirlrioeuq ufeatms rialisasle emt blleesn tv aisuittoeuurr sd. ’Eeunx clreésa dnitf fpéarre nlteeusr sp e«rsiomninteas- 25.12
u 1
is tions » des situations d’attention visuelle conjointe et en faisant 8.
www.cairn ptiafsrl (evr o«irl epulur se nlotoinu)r,a lgae c»o,m ilms sutnimicualteionnt leets l ceo dmiaploorgtueem.ents affilia- nfo - - - 7
.in L’élan à l’interaction n.i
fo - - - 78.1 qleu ip Oaernntt errnaaaîsnisreeenm,t ebunlne ep, asrréotdiucusu clctiieeo rnt el adr mem elèa, r dlee,is su tamnneac npei rfioenxsteitmartpiieotérns sco ondrnepe olll’reee nlalfeva enectt uis www.cair
25 des contacts apaisés et apaisants (Montagner, 1993-2006). ep
.12 L’animal familier a aussi des élans à l’interaction marqués, fré- é d
2 g
.3 quents et durables qui stimulent et réactivent ceux des enfants. ar
3 h
- 13/10/2 Lrl’éiecnset epcrhtaiifcestn iàso nslo eenuttr ,sd àim stpoaounnti fimbesloetmas teiponontu,s r,à lple’résê ctison utàet erma dcoetbiso ihlniussm epra rolienxusi rmfsa améleliaslni.e sIr lsàs, ment téléc
017 1 déploient en permanence des comportements qui les rapprochent Docu
6h13. © ERES 22
00 Enf&Psy n°35 30/05/07 11:15 Page 23
L’enfant et les animaux familiers
des humains et qui conduisent ceux-ci à s’approcher d’eux. Dès
qu’ils voient, entendent, sentent une personne familière, ils se
ruent dans sa direction. Aucun obstacle ne peut les arrêter. C’est
ce qu’on observe, par exemple, quand l’enfant familier rentre à la
maison. Sans cesse stimulés par les comportements affiliatifs
(voir plus loin) et les activités ludiques des enfants, les chiens
sont toujours disponibles pour les rejoindre et pour participer à
leurs jeux. À tout moment et dans tous les contextes, ils accep-
tent, créent et renforcent des interactions où leur comportement
est tellement ajusté à celui de l’enfant familier qu’on les inter-
prète comme des accordages émotionnels et affectifs. Ainsi peu-
vent s’installer et se développer des liens étroits entre les deux
partenaires. Les liens privilégiés avec un chien aident l’enfant à
libérer sans retenue l’ensemble de ses émotions et affects, mais
aussi ses processus cognitifs et ses ressources intellectuelles (voir
plus loin).
Chez les chats, les élans à l’interaction sont à l’image de leurs
recherches de contacts œil à œil : alternatifs, variables et modu-
D lsseeéoinnfsnv s e.tsa fehLmfleioesatsns nl e ’iclnfihemet a slmpttesérso se rm,ése smicelihsono entts,ri o ocolnhneute s c nsneootot nu ualtv’lreoarexifrnstfsetse e lc«eent timt cv lloiaaatr és pssc disietf eursàtsa i »ctthui,oou drinmnpe.t s arq Miusunsa’asini.ifl ssssI, l rescqet o dutpemoanonnpusdnrsee ee innsels--tt 16h13. © ERES
ocument téléch nt1aiie9cdnu9etl5r ie )eà.tr Lpdcaeéer p ctqaahusgaesete ndret is lsletee unauritrsn,s sd déiei mfusfsnioic tnruieéolnctnéetss p,e tptaa sfécfyclecercih tveiseqt enuutten psl e eeesnxt su erénteoeflsiaar.nt eiCt osq’n ue(nDsie tpu lelebenuos t.ps claeqrs-, 3 - 13/10/2017
a 3
rg Par leurs élans à l’interaction, les chevaux familiers peuvent 2.
é 2
de aussi être des réceptacles uniques des émotions de l’enfant 5.1
pu (Pelletier-Milet, 2004). Ils accourent au trot ou au galop dès 12
is 8.
www.cairn.in qms(vouool’ldiiilrces i ptpdleeu’rras çp leolpo irvcionoec)nn,h tt eiasl,cso tln oec nuaotrr rr lpic’vooaérimere lpod oeu’ért tsceleoemsuu t«eresnrs t ic agdotnt’meaanucptxcoiuvr»teee imsmlo,e nelnoneturt seer s ta .f dfaPfeçia olrcin aol temidufesr- n.info - - - 7
fo - - - 78.1 ppmrérecaeriinçpsud raerouesq sculseoei umspr,a mcrp oaelner astdec uoncibaossierrednerét v ehàasu t,dem neuasor sincn. h.Es eeLnvu àalo euuemctnrheceeno,m trl eepe,sna lértes llsa ’a neiusnn tfcàeao rlnu’atirc nsltut iedoir-enamsscq êtsuimooennelst,, uis www.cair
25 un «dialogue tonico-postural» (Wallon, 1957-1963), à nul autre ep
.12 pareil, peut s’installer et se développer, y compris avec les é d
2 g
.3 enfants qui ne « sont pas comme les autres » (psychotiques, ar
3 h
- 13/10/2 adtiuévtveies ertter osd,ué «ivlelielnorf pilrepmuerre msp emouno odtueeu pirnrsto écuré iuerénuber,r cadeuérxptaa»isn…see )rs, é leectuu rqr iuitnéi s paéfecfuuevrciettinév tea a.f flLoeecrss- ment téléc
017 1 interactions de ces enfants avec un cheval ouvrent donc une autre Docu
6h13. © ERES 23
Description:L'ENFANT ET LES ANIMAUX FAMILIERS. Un exemple de rencontre et de partage des compétences spécifiques et individuelles. Hubert Montagner.